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longue. Ces différences ne seraient toutefois que de moindre importance, si, en comparant d'une façon plus minutieuse l'organisation des deux formes du ver, on ne découvrait bientôt un certain nombre d'autres différences qui échappent à première vue, mais qui sans aucun doute sont d'une importance plus grande. Elles sont fournies d'abord par l'intestin. Dans la forme égyptienne les ramifications de celui-ci sont sensiblement plus nombreuses et aussi le nombre des branches latérales principales semble-t-il être plus élevé que chez la douve d'Europe, quoiqu'il soit assez difficile de les compter exactement. Il y a, de plus, des branches bien ramifiées qui partent des tubes longitudinaux de l'intestin pour se rendre en dedans, vers la ligne médiane, et ces branches commencent déjà à se montrer dans la saillie céphalique. Cette dernière particularité fait défaut dans la douve européenne, et dans le reste du corps de celle-ci les branches internes de l'intestin sont loin d'atteindre le nombre et la forte ramification que présente le ver en Afrique. Des rapports semblables nous sont offerts par les glandes sexuelles; les testicules aussi bien que le germigène sont, d'une manière bien frappante, plus riches en ramifications, et ces ramifications elles-mêmes sont, vers les terminaisons en culde-sac principalement, d'un calibre sensiblement moindre que celui qu'on observe dans la forme ordinaire du ver. Voilà donc un nombre de différences qui offrent, en outre, une constance absolue puisqu'on les retrouve sur chaque individu. Mais est-ce qu'elles suffisent à elles seules pour créer pour la forme égyptienne du Distomum hepaticum une nouvelle espèce? Quant à présent, je ne me crois pas encore autorisé à établir une telle séparation spécifique et je me borne à considérer la douve égyptienne comme une variété bien distincte de la douve d'Europe et que je propose de nommer Distomum hepaticum var. egyptiaca.

La taille des œufs de la douve égyptienne ne coïncide pas non

plus totalement avec celle des œufs de la douve européenne. Selon LEUCKART la longueur des œufs de cette dernière varie entre 0mm,13 et 0mm,14, tandis que la largeur varie entre 0mm,075 et 0,09. Les œufs de la variété égyptienne mesurent en longueur de 0mm,15 jusqu'à 0mm,19, la largeur, par contre, ne diffère pas sensiblement de celle de l'autre. J'ai en outre observé quelquefois, mais pas très souvent, que l'extrémité terminale des œufs offre un petit bouton ou même une petite pointe, appendice qui, d'après ce que je sais, fait complètement défaut dans les œufs de la douve européenne.

5. Distomum ramlianum n. sp.
(Figg. 17-19, pl. m.)

Je n'ai trouvé cette espèce qu'une fois en un seul exemplaire dans l'intestin d'un caméléon capturé à Ramleh près d'Alexandrie. Corps oval, allongé, long de 2,5 et large d'environ 1mm; la plus grande largeur se trouve à peu près au milieu du corps; les deux extrémités antérieure et postérieure sont presque également amincies. La ventouse buccale, d'un diamètre de 0mm,3 et à profonde excavation, offre vers la face ventrale une ouverture qui, d'ordinaire ronde chez les Distomes, est fortement allongée ici dans le sens de la longueur de l'animal et a une forme ellipsoïdale. La ventouse ventrale relativement petite et faible et de 0mm,13 de diamètre est située au commencement du tiers médian du corps.

La peau est, surtout dans le voisinage de l'extrémité antérieure, parsemée d'épines ou, à proprement parler, d'écailles de forme triangulaire et à contours latéraux légèrement courbés. Elles sont disposées sur des rangées transversales régulières espacées les unes des autres de 0008; leur longueur est, dans le voisinage de la tête, de 0mm,018, la plus grande largeur de 0mm,004. Plus

on s'éloigne ensuite de la tête, plus ces écailles diminuent de grandeur et plus elles sont espacées les unes des autres de façon qu'au commencement du dernier quart du corps on n'en aperçoit plus que quelques-unes.

L'appareil digestif s'ouvre au fond de la ventouse orale et est pourvu d'un pharynx assez musculeux de 0,13 de diamètre et séparé de la ventouse par un prépharynx. L'œsophage étant relativement court, la bifurcation de l'intestin se fait déjà dans la partie antérieure du corps et à peu près à la fin du premier sixième de la longueur totale. Les branches de l'intestin ne s'étendent pas jusqu'à l'extrémité du corps et n'en parcourent environ que les cinq sixièmes. Leur contenu est formé exclusivement des matières contenues dans l'intestin du caméléon.

Le système nerveux est formé suivant le type d'échelle de cordes signalé pour la première fois par GAFFRON1 et que je reconnus plus tard être le type général chez les Trématodes. Il se compose d'une commissure sus-oesophagienne traversant l'œsophage entre la ventouse antérieure et le pharynx et se terminant de chaque côté en un ganglion cérébral. Chacun de ces ganglions émet six nerfs longitudinaux dont trois se dirigent en avant et trois en arrière. Ces trois nerfs se distribuent dans le corps de manière que l'un en longe la face dorsale, l'autre plus fort la face ventrale, tandis que le troisième se rapproche des bords latéraux. Les nerfs longitudinaux antérieurs vont disparaître dans le voisinage de la ventouse dont ils sont probablement chargés d'innerver la musculature; les nerfs longitudinaux postérieurs s'étendent sur toute la longueur du corps et sont mis en communication entre eux à plusieurs reprises par des commissures transversales de telle sorte qu'il en résulte un certain nombre d'anneaux nerveux trans

1. GAFFRON, Zum Nervensystem der Trematoden. Zoologische Beiträge von ANTON SCHNEIDER, I, 1884, pag. 109.

versaux. Tous ces anneaux se composent de six segments, chacun de ces derniers étant représenté par une commissure transversale entre deux nerfs longitudinaux. Suivant les nerfs qu'ils mettent en communication on a donné à ces segments d'anneau les noms de commissures dorsales (unissant les deux nerfs dorsaux), ventrales (unissant les nerfs ventraux), et dorsolatérales et ventrolatérales (unissant ou les nerfs dorsaux ou les nerfs ventraux au nerf latéral). Tandis qu'il n'y a dans chaque anneau qu'une seule commissure dorsale et une seule commissure ventrale, nous avons deux commissures dorsolatérales et deux commissures ventrolatérales: une à droite et une à gauche (voir p. e. la fig. 76, pl. ví). Je n'ai pas compté, chez le Distomum ramlianum, les anneaux transversaux, de même que je n'ai pas suivi les ramifications ultérieures des filets nerveux. Je ne puis certifier non plus l'existence d'un système nerveux sus-cérébral, mon exemplaire unique ne permettant pas ces recherches; pour le moment, il suffira de savoir que l'appareil nerveux du Distomum ramlianum est construit selon le même type que présente le système nerveux des autres Distomes.

Système excréteur. Le pore caudal est situé tout près de l'extrémité du corps et sur la face dorsale. Il donne accès dans une vésicule terminale longue et étroite et qui s'étend en avant jusque vers le milieu du corps. Là elle se bifurque en deux branches courtes, mais du même diamètre (0mm,06) que le tronc principal. A cette vésicule collectrice fait suite le système des vaisseaux proprement dit: A partir des branches de la vésicule on constate de chaque côté un vaisseau ascendant que j'ai proposé d'appeler vaisseau principal impair. Ces vaisseaux principaux impairs (un de chaque côté) sont très courts. Avant d'arriver au niveau du bord postérieur de la ventouse ventrale ils se bifurquent de façon à donner naissance à deux vaisseaux qui longent à peu près les bords latéraux du corps et se dirigent l'un en avant,

l'autre en arrière. J'ai appelé ces deux vaisseaux : vaisseaux principaux pairs; l'un représentant la branche ascendante, l'autre la branche descendante du vaisseau principal impair. Sur leur parcours, ces canaux excréteurs émettent des branches latérales plus fines dont le nombre se restreint à deux pour chacune des quatre branches des vaisseaux principaux.

Les 8 canalicules qui prennent naissance de cette manière, sont les vaisseaux secondaires; le reste du vaisseau principal pair qui depuis l'émission du dernier canalicule secondaire se comporte, lui-même, comme un vaisseau secondaire vient se joindre à ces vaisseaux de chaque côté en avant aussi bien qu'en arrière. Il y a donc, dans tout le corps, 12 vaisseaux secondaires. Contrairement aux vaisseaux principaux, ceux-ci se dirigent plus ou moins transversalement à l'axe longitudinal du corps; ils ne se ramifient jamais ni s'anastomosent entre eux jusqu'à un certain point de leur trajet, où chacun se divise en un certain nombre de canalicules encore plus fins qui, dès lors, portent le nom de capillaires. C'est donc par touffes que les capillaires naissent des vaisseaux secondaires, et il y a, dans tout le corps, 12 touffes de capillaires correspondant aux 12 vaisseaux secondaires. Les capillaires ne s'anastomosent entre eux ni se divisent de nouveau; chacun d'eux se termine plutôt, comme on le sait, par un seul entonnoir cilié. Le nombre des capillaires résultant de la division d'un vaisseau secondaire est, en général, assez défini; chez le Distomum ramlianum il paraît y en avoir partout 3, de sorte que dans l'animal entier les capillaires et les entonnoirs ciliés sont au nombre de 36. Mais n'ayant pu examiner qu'un seul exemplaire de ce ver, je ne puis affirmer que ce nombre soit bien exact et constant. Les entonnoirs ciliés dont la structure intime ne diffère pas de la structure générale de ces organes, mesurent en longueur 0mm,016 et 0mm,009 en largeur.

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