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CHAPITRE PREMIER.

Formes adultes.

1. Gastrothylax gregarius n. sp.

(Figg. 1-3, pl. 1.)

Je trouvais ce ver en énorme quantité d'exemplaires dans la panse de presque tous les buffles tués à l'abattoir d'Alexandrie. Le plus souvent, cependant, ils n'étaient pas les seuls parasites, mais se trouvaient mélangés à des individus plus ou moins nombreux de l'Amphistomum conicum R. Jusqu'ici ces deux espèces de parasites semblent avoir été confondues et, en effet, dans la collection des vers parasites de l'Ecole de médecine au Caire, je retrouvai plus tard, dans un bocal portant sur l'étiquette le nom d'Amphistomum conicum, des individus de cette espèce avec un bon nombre de Gastrothylax. Ces derniers diffèrent cependant, à l'état vivant, de leurs voisins à première vue déjà par leur teinte en rouge foncée, tandis qu'au contraire les Amphistomes sont pâles et blanchâtres. Fixés et conservés la teinte rouge disparaît chez les Gastrothylax et est substituée par un gris sale; les Amphistomes, par contre, deviennent complètement blancs dans cet état.

La forme égyptienne du Gastrothylax semble être bien différente de l'espèce signalée par CREPLIN1 aussi bien que de celles signalées par POIRIER. Par suite de la grande fréquence dans

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1. CREPLIN, Beschreibung zweier neuer Amphistomumarten aus dem Zebuochsen. Arch. f. Naturg. 13. 1847. p. 30. Taf. 11.

2. POIRIER, Description d'helminthes nouveaux du Palonia frontalis. Bullet. de la Soc. philomath. de France. 7o sér., t. vii, 1883.

laquelle on le trouve en masse, je lui conserve le nom de gregarius.1

Tous les vers qui habitent en même temps l'estomac d'un hôte ne se distribuent jamais également sur toute la surface de l'organe, mais toujours ils s'amassent sur une ou quelques places dans le voisinage de l'entrée de l'œsophage dans la panse. Dans ces endroits, par contre, ils se tiennent tellement serrés les uns contre les autres qu'ils font disparaître complètement les longues papilles de la muqueuse stomacale. Sur un seul espace, n'ayant pas même la surface du plat d'une main de médiocre grandeur, j'en ai compté une fois 1758 et ce nombre est bien loin d'être le plus grand. Après avoir éloigné de leur place les parasites on voit, ainsi que je l'ai déjà dit plus haut, que les papilles de la muqueuse sont absentes et remplacées par de petites élévations cupuliformes qui remplissaient d'abord les cavités des ventouses abdominales des vers. En outre, la couleur brun-noirâtre de la muqueuse et de ses papilles a disparu et est remplacée par un blanc pâle légèrement rougeâtre. Le corps est cylindroïde ou conique, aminci en avant, verticalement tronqué en arrière, selon la contraction long de 7mm à 10mm. Le plus grand diamètre de 2mm à 2mm,5 se rencontre en avant de l'extrémité postérieure qui porte une ventouse terminale de 1mm à 1mm,5 de diamètre. La bouche s'ouvre presque exactement sur la pointe céphalique et n'est qu'à peine inclinée sur la face ventrale; elle donne dans la ventouse orale, est sphérique ou un peu allongée et a 0mm,5 environ de diamètre. A une distance de 0mm, 7-0mm,8 de l'ouverture buccale on rencontre, sur la face ventrale, une autre ouverture plus apparente que la précédente et en forme de fente transversale sémilunaire; c'est l'entrée dans la

1. Puisque le mot úλa, poche, est masculin, il me semble plus correct d'employer le nom de genre Gastrothylax comme masculin et d'écrire Gastrothylax gregarius au lieu de gregarium.

grande poche ventrale qui représente, selon POIRIER, le caractère le plus spécifique du genre Gastrothylax. Cette poche ventrale s'étend jusqu'à la ventouse terminale. Elle peut être contractée ou dilatée par l'action des muscles du corps; dans le dernier état elle représente une vaste cavité de forme tout à fait cylindrique et autour de laquelle le corps du ver forme un manteau qui n'a quelquefois que 0,4 d'épaisseur. Dans l'état de contraction, par contre, elle ne représente qu'une fente étroite triquètre, ressemblant en quelque sorte à la cavité de l'œsophage des Nématodes. Cette forme est seule signalée par CREPLIN et POIRIER comme appartenant aux espèces décrites par ces auteurs, mais elle n'est due qu'à l'action de l'alcool pendant la conservation. On comprend, au reste, que l'état de contraction ou de dilatation de la poche. puisse exercer une influence bien sensible sur l'épaisseur que présente le corps en dehors.

La peau est lisse et c'est seulement sur le pourtour de l'orifice buccal et dans le voisinage de l'orifice génital qu'elle porte de nombreuses petites papilles coniques ou cupuliformes.

Le canal alimentaire se compose d'un œsophage dépourvu de pharynx musculeux, long de 0mm, 9, et de deux branches intestinales qui ne s'étendent pas au delà du milieu du corps. Le contenu de l'intestin n'est constitué que du contenu de l'estomac de l'hôte; je n'y ai jamais aperçu des globules sanguins ni des cellules épithéliales de la muqueuse stomacale. D'autre part, on y trouve souvent des infusoires qui habitent toujours en grand nombre l'estomac des buffles et qui semblent pouvoir être très facilement avalés par les parasites avec leur nourriture.

Le système nerveux présente un développement extrêmement riche. Il se compose d'une partie centrale formée, comme d'ordinaire, par une commissure transversale placée au-dessus de l'œsophage et derrière la ventouse orale. De chaque côté, cette commis

sure se termine par un ganglion cérébral d'où partent les nerfs longitudinaux du corps. Ordinairement, chez les Trématodes digénèses, il y a, à droite et à gauche, trois nerfs longitudinaux antérieurs et trois postérieurs; le genre Gastrothylax fait exception à cette règle et possède, au moins sur une certaine étendue, de chaque côté quatre nerfs longitudinaux postérieurs. Les trois nerfs antérieurs correspondent, sans doute, à ceux des Distomiens; aussi les nerfs postérieurs sont-ils évidemment homologues aux nerfs des Distomes, si ce n'est, toutefois, que le nerf ventral très gros, après son origine du ganglion cérébral, se dédouble en deux rameaux dont le plus fort longe les parois latérales tandis que l'autre, plus faible, se dirige vers la face inférieure et envahit la paroi ventrale de la grande poche. Environ à la réunion du tiers moyen et du dernier tiers de la longueur du corps il va rejoindre de nouveau le rameau principal; à partir de ce niveau il n'y a donc plus que trois nerfs longitudinaux dans le corps.

Les nerfs longitudinaux sont mis en communication entre eux par un système de nerfs transversaux qui se groupent de façon à former un certain nombre d'anneaux nerveux au-dessous de la circonférence du corps. Je n'ai pas compté exactement ces anneaux; mais probablement il y en a au moins dix; le dernier d'entre eux, très gros, est logé entièrement dans la musculature de la grande ventouse terminale et est très riche, en outre, en cellules ganglionnaires. Tous ces nerfs transversaux émettent un nombre considérable de rameaux latéraux qui s'anastomosent un grand nombre de fois entre eux et avec les nerfs longitudinaux, de manière à former en dernier lieu un réseau très compliqué de filets nerveux également riche en cellules ganglionnaires. Aussi le système nerveux que j'ai proposé d'appeler sus-cérébral, estil bien développé. Il ressemble parfaitement, dans sa structure, à celui des Distomiens et n'en diffère que par le nombre plus élevé

des commissures transversales qui passent au-dessus du cerveau: le Gastrothylax en possède deux ou trois. Il existe, en outre, un petit nerf médian antérieur partant de la commissure cérébrale et longeant la paroi dorsale de l'œsophage, nerf que nous rencontrerons développé dans l'espèce suivante d'une manière bien nette. Système excréteur. Le pore excréteur est situé sur la face dorsale, immédiatement en avant du rebord de la ventouse terminale. Il communique à une vésicule collectrice qui, à première vue, paraît être assez petite et de forme triangulaire. Elle se continue de chaque côté dans un vaisseau du même calibre à peu près et dont la direction principale est transversale par rapport à l'axe longitudinal du corps; arrivés près des côtés les vaisseaux émettent chacun un rameau d'à peu près le même diamètre qui se rend en arrière tandis que les troncs originaux se tournent en avant. Dans le voisinage des culs-de-sac des branches intestinales ils se bifurquent de nouveau pour donner chacun naissance à deux canaux dont l'un prend une direction plus dorsale, tandis que l'autre continue de longer le bord latéral et se dissimule au niveau de la ventouse orale. Les rameaux dorsaux dont il vient d'être question vont en avant en longeant la branche de l'intestin de leur côté respectif; dans le voisinage de la bifurcation du canal alimentaire ils finissent par venir à la rencontre l'un de l'autre de manière à former une anse continue. Ces troncs principaux du système excréteur décrits jusqu'ici portent tous un grand nombre de ramifications latérales qui, cependant, ne s'anastomosent jamais entre elles de façon à établir un véritable réseau de canaux excréteurs, mais toutes vont se terminer en cul-de-sac, à l'exception, probablement, du tronc qui arrive à la hauteur de la ventouse orale et qui semble se continuer dans le système des vaisseaux proprement dits. L'ensemble de ce système vasculaire est rempli, pen

1. Voir ici la division que j'ai proposé d'établir, pour le système vasculaire entier,

MÉMOIRES. T. III.

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