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tzemüller: outre qu'ils préparaient en commun cette édition future de Ptolémée, tous deux ils dessinaient respectivement des mappemondes, que celui-ci appelait une Cosmographie, celui-là un Miroir du monde, et tous deux y joignaient un texte explicatif, l'un sous le titre d'Introductio, l'autre sous celui de Declaratio; mais tandis que dans cette dernière se reflète en toute occasion la personnalité de l'auteur, le nom de son émule, au contraire, avait sans son aveu disparu de son œuvre il s'en plaignit, et c'est dans un ouvrage qui jouissait alors d'une grande renommée parmi les maîtres comme parmi les disciples de toutes les universités et gymnases des deux côtés du Rhin, c'est dans la Margarita philosophica de Grégoire Reisch que Waltzemüller consigna sans ménagement les justes doléances qu'il était en droit de faire entendre. Ceci nous conduit naturellement à la Margarita philosophica.

(La fin au prochain cahier.)

*A.....

RÉSUMÉ HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE

DU VOYAGE DE MM. MAGE ET QUINTIN

A SÉGOU

D'APRÈS

LA COMMUNICATION FAITE PAR M. MAGE A LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE,

Ce fut au mois d'octobre 1863, que MM. Mage et Quintin quittèrent le Sénégal, chargés par le général Faidherbe, alors gouverneur de la colonie, d'une mission pacifique auprès de El-Hadj-Omar, le chef du nouvel empire des Pouls. Ils devaient ostensiblement négocier un traité avec ce sultan des noirs, mais aussi avaient-ils pour mission secrète d'explorer les pays situés entre le Sénégal et le Niger, sur la ligne qui joint Médine à Mabakou, qui, comme on le sait, diffère peu de celle suivie par Mungo-Park dans son second voyage 1805.

Partis de Médine, novembre, 1863, MM. Mage et Quintin, traversèrent le Logo, le Natiaga, et arrivèrent à Gouina, point où le Sénégal a ses premières chutes. Cette première station fut déterminée astronomiquement. De là, longeant toujours le fleuve, les voyageurs atteignirent à Bafoulabé, confluent du Sénégal, ou Bafing, avec le Bakhoy que M. Mage place par 13° 48′ nord, 12° 10' ouest.

De ce point, où ils séjournèrent vingt jours, M. Mage

dirigea deux excursions vers le Bakhoy qui le conduisirent à Makadougou (route de Mungo-Park).

Après avoir étudié topographiquement la pointe de Bafoulabé dont M. Mage leva le plan, et avoir remis au net les travaux de lever du fleuve et de la route déjà parcourue, nos deux voyageurs se dirigèrent, en longeant le fleuve, au sud, sur Koundian, forteresse d'ElHadj-Omar, commandant à tous les pays Malinkés, où il fut bien reçu, quoique avec une grande défiance.

Koundian, place forte dans toute l'acception du mot, est placée dans une plaine entourée de montagnes élevées aux sommets presque inaccessibles et ne livrant que quatre gorges d'entrée. Avec ses murailles en pierres de 2,50 d'épaisseur et de 8 mètres de hauteur, c'est une place imprenable pour des noirs.

MM. Mage et Quintin passèrent peu de jours dans cette localité; ils s'y voyaient en butte à une grande défiance, on les obsédait de demandes de cadeaux, que la très-modique subvention qui leur était allouée rendait impossible à satisfaire. Or, dans ces pays, pas de cadeaux, pas d'amis.

En partant de Koundian, ils passèrent le Sénégal ou Bafing qui fait devant ce village un détour à l'est pour ensuite s'incliner au sud jusqu'à Tamba, ancienne capitale du Dialonkadougou; ils traversèrent alors directement à l'est les pays de Gomou, Bafing et Gangaran, pays Malinkés. Et comme MM. Mage et Quintin étaient sous la protection d'un guide officiel, ils furent bien accueillis partout.

Il fallut ensuite gravir un plateau abrupte pour s'éloigner de la vallée du Bafing. Les flancs, presque à pic de ce plateau, n'ont pas moins de 100 mètres d'élévation. Le lendemain, on franchissait une chaîne de

montagne élevée qui court depuis le pays de Bouré jusqu'à Bafoulabé. C'est là la ligne de faîte qui sépare les deux vallées.

Le Gangaran plus peuplé que les pays que l'on avait traversé jusqu'alors, est un pays très-fertile, bien arrosé de marigots. Les habitants Malinkés, bien que pressurés par ceux de Koundian, n'y paraissent pas trop malheureux.

En continuant à l'est, M. Mage et son compagnon entrèrent dans le Fouta-Djalon, ils traversèrent le Bakhoy, no 1, puis ils atteignirent le pays de Kita. Ce pays prend son nom d'une haute montagne qu'entourent seize villages. C'est un massif granitique, profondément découpé, dont le sommet en plateaux irréguliers offre plusieurs pics. Le chef-lieu est Makan'diambougou que M. Mage place par 13°, 03' nord et 11°, 44′ ouest.

La route de Mungo-Park traverse le Bakhoy à Médina, appelé aussi Gamfaragué, environ trois à quatre milles plus bas que nos voyageurs le traversèrent, et de là elle va à Bangassi en passant par le Macina. A Makan'diambougou, M. Mage n'était guère à plus de douze lieues de Bangassi, qu'il relevait dans l'est-nord-est. Mais sachant ce point désert, il renonça à y aller, et il se proposait de descendre un peu plus au sud, jusqu'à Mourgoula; mais les circonstances politiques lui défendirent aussi bien une de ces routes que l'autre, car le Bélédougou qu'il lui aurait fallu franchir, avant d'atteindre le Niger, était en pleine révolte.

Retenu huit jours à Makan'diambougou par la maladie de son guide, M. Mage put faire des observations de latitude fort exactes et bien précieuses pour dresser la belle carte de son voyage, ce qui lui permit

Novembre 1866. TOME IV,

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de rectifier quelques erreurs dans les positions indiquées par Mungo-Park.

En même temps il relevait la position du BagniakaDougou dont le nom même était inconnu aussi bien que celui des pays de Gomou, de Bafing, Gangaran, Birgo, Kita et autres. C'est certainement là un des résultats les plus heureux de ce voyage au point de vue de la géographie de ces contrées.

Obligé de renoncer à la route du Bélédougou qui, en dix jours, l'eût conduit au Niger, M. Mage n'eut plus que la perspective de remonter et de tourner par Diangounté les pays révoltés.

Dans cette route qu'aucun pied d'Européen n'avait foulée, il traversa le Fouta-Dougou du nord au sud. C'est un pays montagneux, très-accidenté, aujourd'hui presque totalement désert. Pendant trois jours on marcha sans rencontrer âme qui vive; on atteignit ainsi les bords du Bakhoy n° 2, second affluent du Bafing qui se jette dans le premier à Fangalla, pays de Féléba, environ à trois journées de marche en aval de l'endroit où se trouvaient les voyageurs. Le courant était rapide, mais le gué était peu profond; on n'éprouva donc aucune des difficultés que l'on avait rencontrées pour traverser le Bafing et le Bakhoy no 1, que l'on avait dû franchir sur des rochers, non sans accidents et sans périls.

A l'endroit où MM. Mage et Quintin traversaient le Bakhoy no 2, il reçoit un petit affluent de l'est désigné sous le nom de Baoulé. On dit d'abord à M. Mage que cet affluent communiquait avec le Niger, ce qui était absurde, puis on lui assura qu'il venait de l'est, mais l'idée à laquelle il s'est arrêté, c'est que ce cours d'eau n'est qu'une branche du Bakhoy, laissant entre cette

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