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Jean Richepin, avant que Les Annales aient été pour lui le chemin de Damas et de l'Académie, n'a-t-il pas écrit son Idylle de Pauvres?

O gueux, enivrez-vous de l'amour printanière !
Allez, sous le buisson qui vous sert de tanière,
Personne ne vous voit que le bois et le ciel.
L'abeille, qui bourdonne en butinant son miel,
Ne racontera pas les choses que vous faites.
Le papillon, joyeux de voir les champs en fêtes,
Vole sans bruit parmi la plaine aux cent couleurs,
Et pour vous imiter conte fleurette aux fleurs (1).

Comme Baudelaire, Jean Richepin fut traduit, au nom de la morale outragée, Bérenger ne sévissait pourtant pas encore, devant les juges de son pays, et, moins heureux que Flaubert, en trouva pour le condamner.

Il y a donc des choses qu'on ne doit pas dire?

J' l'avais mêm' dit à M'sieu Rich'pin.
Mais faut croir' que ça doit pas s'dire
Puisque, pour s'êt' fait mon écho,
On l'a fourré dans la tir❜lire

Avec les pègres d'Pélago (2).

Hypocrite lecteur », les hardiesses de la Chanson des Gueux ne légitimaient guère les sévérités outrancières de la neuvième chambre correctionnelle (3) et dire que le ministère public jugea qu'un mois de prison ne suffisait pas et interjeta un appel à minimȧ!

Non, tu es plutôt de l'avis de Lubin - tu permets qu'avec Baudelaire je te tutoie qui, lui, ne pouvait pas «< trouver

de mal à ça ».

(1) La Chanson des Gueux; maeckers, 1881; in-12.

Pièces supprimées. Bruxelles, H. Kiste

(2) La Chanson des Gueux. Edition définitive. Paris, M. Dreyfous, 1881; in-12. (Voyou, p. 157).

(3) Jugements des 15 juillet et 27 août 1876. Cf. Fernand DRUJON: Catalogue des ouvrages, écrits et dessins poursuivis, supprimés ou condamnés, depuis le 21 octobre 1814, jusqu'au 31 juillet 1877. Paris, Edouard Rouveyre, 1879; in-8.

Annette et Lubin.

Le cœur de ma Nanette
Et le mien ne font qu'un,
Moutons, chiens et houlette,
Chez nous tout est commun.
Et mais, oui-da,

Comment peut-on trouver du mal à ça,
Oh mais, oui-da,

On ne peut pas trouver de mal à ça.

Ses lèvres demi-closes
Respirent un air frais,
Croyant sentir la rose,
Je m'approche tout près.
Et mais, oui-da, etc.

Une abeille farouche,
Un jour, pique ma main ;
Un baiser de sa bouche

En fut le médecin.

Ah mais, oui-da, etc.

Quelquefois je sommeille
Doucement dans ses bras ;
Quelquefois tu m'éveilles,
Mais je ne m'en plains pas.
Ah mais, oui-da, etc.

La sentant à la gêne,
Le soir, dans son corset,
Moi, la voyant en peine,
J'en défais le lacet.

Ah mais, oui-da, etc. (1).

Ah! méfions-nous des juges et de leurs pourvoyeurs ordinaires, quand ils veulent assainir la chose littéraire. Ce sont de très honnêtes gens, mais ils ont la main lourde et le plus souvent maladroite. Les Diaboliques et les Fleurs du mal livrées au pilon et Richepin condamné à la prison; la barque de Thémis serait-elle donc parfois, elle aussi, conduite à la gaffe?

(1) Bibliothèque de Blois : Recueil manuscrit de Chansons.

Quant aux vieux messieurs de la Ligue, je crains fort que, en dépit de leurs efforts et de leur encombrante propagande, Fillarette continue longtemps à prendre sa faucille et à aller couper des joncs.

Fillarette.

Fillarette prend sa faucille,

Fillarette, Fillarette,

Fillarette prend sa faucille

Pour aller couper des joncs.

Fillarette fatiguée,

Fillarette, Fillarette,

Fillarette fatiguée,

S'endormit près d'un buisson.

Mais vint à passer par là,

Fillarette, Fillarette,
Mais vint à passer par là,
Trois jeunes gens de renom.

Le premier fut le plus sage,
Fillarette, Fillarette,
Le premier fut le plus sage,
Il la baisa sur le front.

Le second, un peu moins sage,
Fillarette, Fillarette,

Le second, un peu moins sage,

Lui leva son blanc jupon.

Mais ce que fit le troisième,
Fillarette, Fillarette,

Mais ce que fit le troisième,
N'est pas dit dans la chanson.

Si vous le voulez savoir,

Fillarette, Fillarette,

Si vous le voulez savoir,

Allez donc couper des joncs (1).

(1) Cette chanson de Fillarrette qui se chantait au Collège de Blois, à l'époque où

rêveuse bourrique,

Grand diable de seize ans j'étais en rhétorique,

a une ancienneté beaucoup plus grande que nous ne le soupçonnions. Il en figure une version, avec quelques variantes, dans les Brunettes

ou

D'autres, au lieu de couper des joncs, vont à l'herbe... et au cresson. C'est là une cueillette dangereuse. En se penchant pour cueillir la « santé du corps », les pauvrettes risquent de compromettre la leur par un bain accidentel.

Trois cavaliers, il est vrai, passeront par là et retireront la fillette de la fontaine. Mais, ces jouvenceaux émettent, pour leur récompense, des prétentions vraiment exagérées.

La chanson est très répandue Champfleury en a publié une version du Nivernais (1), M. Sylvain Trébucq une autre de la Vendée (2) et les Ardennes et la Bretagne ne l'ignorent

pas.

Petits airs tendres...... recueillies et mises en ordre par Christophe Ballard, seul Imprimeur de musique, et Noteur de la Chapelle du Roy. Paris, au Mont-Parnasse, 1763, tome I, p. 184-185.

Cf. Bibliothèque Nationale, Poésies populaires de la France, VI, p. 38 (ronde des environs de Réthel).

(1) CHAMPFLEURY: Op. cit., p. 124.

(2) S. TRÉBUCQ: Op. cit., II, p. 251.

(A suivre.)

PIERRE DUFAY.

MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

ET DES BEAUX-ARTS

SOUS-SECRÉTARIAT D'ÉTAT DES BEAUX-ARTS

LISTE DES IMMEUBLES CLASSÉS

PARMI LES

MONUMENTS HISTORIQUES

Avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913 (Publiée en exécution du paragraphe 2 de l'art. 2 de ladite loi)

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Façade de l'ancienne chapelle des Oratoriens.
Eglise Saint-Etienne.

Chapelle du couvent des sœurs de la Charité.

Ancien palais ducal (aujourd'hui palais de justice).

Porte du Croux.

Parois de l'église Saint-Père revêtues de peintures murales

classées.

Ourouër. Eglise.

Croix en pierre, près l'église.

Prémery. Eglise.

Rouy. Eglise.

Saint-Parize-le-Châtel. Eglise.

Saint-Père. Eglise.

Chapelle de la commanderie à Villemoison.

Saint-Pierre-le-Moûtier. Eglise.

Saint-Révérien. Choeur de l'église et parois de l'édifice décorés de peintures murales classées.

Saint-Verain. Eglise.

Ruines de l'enceinte et du château.

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