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<< autre protonotaire de droit, eût en quelque passage, trailé un point, a pour que la tribule et suite des « docteurs vint l'expliquer à son « tour Contes d'Eutrapel, ch. 4). Outre le droit, Baron possédait les langues et la philosophie; et même, quoi qu'en en aient dit quelques écrivains, il avait fait une étude particulière des belles-lettres, comme on le voit par son travail sur Quintilien (1). Il mourut à Bourges, le 22 août (2) 1550, à 55 ans. Son épitaphe rapportée par Taisan, dans les Vies des jurisconsultes, p.33, est de Duaren, qui voulut être inhumé près de Baron, pour marquer à la postérité que leur réconciliation avait été sincère. (Voy. les Eloges de SteMarthe, liv. 1er). Cujas appelle Eguinaire le Varron de la France. Ses principaux ouvrages sont : I. Pandectarum juris civilis œconomia, in adversariis miræ vetustatis apud Pictones inventa, Poitiers, 1555, in-4°. II. Nota in titulum de servitute libr. VIII Pandectarum, Angers, 1528, in-4°. III. De dividuis et individuis obligationibus, Lyon, 1542, in-4°; inséré dans le Tractatus tractatuum, tom. VI, 2o part. (Voy. FR. ZILETTI, LII, 339). İV. De beneficiis commentarii, ibid., 1549, in-4°.V. Commentaria in quatuor institutionum libros, ibid., 1574. Les œuvres de Baron ont été recueillies, Paris, Vasco san, 1552, in-fol. Son portrait a été gravé sur bois, in-4° et in-8°. W-s.

BARON (PIERRE), théologien du 16° siècle. Comme il ajoutait à son nom l'épithète de Stempanus, Bayle en conclut avec assez de vrai

(1) Tabul ina Quintiliani institutiones oratorias, Paris, 1537, in-8°.

(2) Et non pas le 22 septembre, comme le dit

M. Miorcec de Kerdanet dans ses Notices sur les écrivains de la Bretagne.

semblance qu'il était originaire d'Etampes. Après avoir achevé ses études, Baron prit le grade de licencié ès-lois à l'université de Bourges. Les persécutions auxquelles les protestants étaient en butte, sous le règne de Charles IX, le décidèrent à sortir de France avec sa famille. Il alla chercher un asile en Angleterre, où son savoir lui mérita bientôt des protecteurs. En 1575, il fut pourvu d'une chaire de théologie au collège Marguerite de l'université de Cambridge. Le traitement attaché par la fondation, à cette place, ne pouvant lui suffire pour élever sa famille, les amis de Baron sollicitèrent du chancelier de l'université, Burghley, une pension qui fut promise; mais on ignore si réellement elle fut accordée. Si l'on en excepte quelques disputes qu'il eut à soutenir contre son collègue, le docteur Whitaker, Baron оссира paisiblement la chaire pendant un assez grand nombre d'années. Il n'avait point adopté le système rigoureux de Calvin sur la prédestination, et Whitaker au contraire le poussait à l'excès. Long-temps leurs querelles ne franchirent point l'enceinte du collège; mais en 1595, Whitaker ayant défendu son sentiment dans un sermon qu'il prêcha devant l'université, Baron crut avoir le droit d'exposer à son tour le sien. Malheureusement les membres de l'université penchaient presque tous pour le rigorisme, et la reine Elisabeth, informée du scandale que le docteur français avait causé, blâma son imprudence de soutenir, dans un pays où il était souffert, une opinion qui pouvait troubler la paix publique. Cité devant le consistoire, pour y rendre compte de sa doctrine, Baron se défendit avec autant de douceur que do

fermeté; mais toutes les raisons qu'il put alléguer pour sa justification, n'empêchèrent pas ses adversaires de dresser une espèce de profession de foi qu'il devait signer. Son refus d'apposer son nom au bas de cette pièce, lui aurait certainement fait perdre sa chaire; mais le chancelier Burghley se contenta de l'inviter à s'abstenir en public et en particulier, de tout discours qui pourrait renouveler cette dispute. Les professeurs en théologie du collège Marguerite n'étaient nommés que pour trois ans, au bout desquels ils étaient continués s'il y avait lieu. A la fin de sa troisième année, Baron n'ayant pas témoigné le désir de conserver ses fonctions fut regardé comme démissionnaire. Il vint alors habiter Londres, où il mourut vers 1599, dans un âge avancé, et fut enterré dans sa paroisse, avec toutes les cérémonies de l'église anglicane. On a de Baron plusieurs ouvrages de théologie, aujourd'hui complètement oubliés, dont les moins inconnus sont: Summa trium de prædestinatione sententiarum et Prædictiones in Jonam, Londres, 1575, in-4°. L'article que Bayle lui a donné dans son dictionnaire renferme plusieurs inexactitudes; elles ont été rectifiées dans celui de Chaufepié, où les curieux trouveront, sur ce personnage, tous les détails qu'ils peuvent désirer.

W. -S.

BARON (le P. VINCENT), théologien, né, en 1604, à Martres, diocèse de Rieux, acheva ses études au collège de Toulouse d'une manière brillante. N'étant encore qu'en rhétorique, il fit une description en vers latins du fameux moulin de Bazacle, qui lui mérita les plus grands éloges. Eu 1621 il embrassa, malgré ses parents, la règle de saint Dominique au

couvent de Toulouse, et fut bientôL chargé d'enseigner la théologie à ses jeunes confrères. Le talent qu'il montra pour la chaire ne tarda pas à lui frayer le chemin des dignités. Nommé définiteur de la province de Languedoc, il fut en 1656 l'un des députés au chapitre général de l'ordre à Rome; et il eut l'honneur de présider aux thèses dédiées au pape Alexandre VII. L'année suivante il fut élu prieur de la maison du noviciat à Paris; et en 1660 il fut envoyé commissaire en Portugal pour des affaires importantes, qu'il eut le bonheur d'arranger à la satisfaction de toutes les parties intéressées. Le pape Alexandre avait témoigné le désir de voir composer, d'après la doctrine de saint Thomas, une théologie morale pour l'opposer à celle des nouveaux casuistes. Le P. Baron entreprit de satisfaire au vœu du pontife; mais les jésuites eurent assez de crédit à Rome pour y faire condamner son ouvrage, sous le prétexte banal qu'il renfermait des sentiments erronés. L'Apologie que Baron avait faite pour la défense de son ordre, et que le P. Capisucchi (V. ce nom, VII, 69) publia sans son aveu, Rome 1662, in-4o, éprouva le même sort. A tous les adversaires que ces deux ouvrages avaient soulevés contre lui, se joignit le célèbre Launoy; mais rien ne pouvait ébranler son courage, et il soutint cette lutte inégale jusqu'à la fin de sa vie. Le P. Baron mourut à Paris le 21 janvier 1674, à 70 ans, regardé par ses confrères comme un des théologiens qui faisaient le plus d'honneur à leur ordre. Ses écrits assez nombreux n'offrent maintenant aucun intérêt. On en trouvera la liste dans les Scriptor. ord. prædicator. du P. Echard, II, 655. Les principaux sont : I. Theologia

moralis, etc., Paris, 1665, 2o éd. corrigée, 1667, 2 vol. in-8°. II. SS. Augustini et Thomæ vera et una mens de humana libertate, etc., ibid., 1666, 2 vol. in-8°. III. Ethica christiana, ibid., 1673, in-8°. Ces cinq volumes forment la théologie du P. Baron. L'article Bayle lui a donné dans son Dictionnaire est incomplet. Voy. l'Hist. des hommes illustres de l'ordre de saint Dominique, par le P. Touron, V, 489-98.

W-s.

que

BAROTTI (l'abbé LAURENT), prédicateur, biographe et poète, naquit à Ferrare, le 20 décembre 1724. Il était fils de Jean-André Barotti (V. ce nom, III, 406) qui lui inspira de bonne heure le goût des lettres. Ayant achevé ses études sous les jésuites, il prit l'habit de saint Ignace en 1740, et fut chargé d'enseigner la grammaire et la rhétorique dans divers collèges. A Padoue il mérita l'estime du célèbre Facciolato (V. ce nom, XIV, 79), qui lui prédit les succès qu'il obtiendrait un jour. Doué d'une grande vivacité d'esprit, d'une mémoire heureuse et d'un organe agréable, il quitta l'enseignement pour la prédication, et parut plusieurs années avec éclat dans les principales chaires de l'Italie. A la suppression de son ordre, en 1773, il revint à Ferrare. Son père en mourant avait laissé des matériaux précieux pour l'histoire littéraire de cette ville. Il s'occupa de les rassembler et de les mettre en ordre, et ne tarda pas à faire paraître une suite de notices intéressantes sur les illustres Ferrarais du XVe siècle. Au milieu d'études graves et sérieuses, l'abbé Barotti n'avait pas négligé la littérature. Il cultivait la poésie; et l'on trouve dans ses compositions la preuve qu'il s'était nourri de la lec

LVII.

ture des grands modèles, et en particulier de l'Arioste, dont son style a la douceur et la facilité. Des talents si variés ne pouvaient manquer de lui faire ouvrir les portes de tous les lycées d'Italie; mais, peu jaloux des honneurs littéraires, il refusa constamment de laisser inscrire son nom sar aucune liste académique. Les qualités de son cœur égalaient celles de son esprit. Il monrut d'apoplexie en 1801. L'abbé Barotti fut l'éditeur de l'ouvrage de son père: Memorie istoriche de' litterati ferraresi, Ferrare, 1777, in-fol. Cette édition, ornée de magnifiques portraits, est très-rare. Il en parut une seconde, ibid., 1792, in-4°, moins belle, mais corrigée en quelques endroits. La suite de cet ouvrage important ne fut publiée qu'en 1798, in-4°. Elle est entièrement de l'abbé Barotti. Il faut y joindre une continuation par Jérôme Baruffaldi (.cenom, ci-après). On doit encore à Barotti: I. Serie dei vescovi ed arcivescovi di Fer rara, Ferrare, 1781, in-4°, ouvrage érudit et rempli de recherches. II. Lezioni sacre, Parme, 1785-86, 2 vol. in-fol. C'est le recueil des sermons qu'il avait prêchés à SainteLucie de Bologne. Le premier volume contient des sermons sur les livres de Tobie, de Judith et d'Esther, et le second sur les Machabées. Tous les critiques italiens en parlent avec éloge. III. La Fisica, Bologne, 1753, in-8°; Ferrare, 1754, in-4°. C'est un poème didactique in ottava rima. Il a été réimprimé plusieurs fois avec des notes et d'autres opuscules de l'auteur en vers et en prose. La troisième édition, Turin, 1767, est augmentée de Stances sur l'origine des fontaines, et la quatrième, Venise, 1773, d'un discours acadé mique. IV. Il Caffè, Parme, 1781,

T2

gr. in-8°. L'idée de ce poème paraît
empruntée d'une fable de Phedre.
Les dieux se sont réunis pour choi-
sir, chacun, l'arbre qui lui plaira da-
vantage. Pallas et Vénus se disputent
le cafier. Pour les mettre d'accord,
Jupiter décide que
les deux déesses
auront le même droit sur cet arbuste.
De là vient que Pallas et Vénus ré-
pandent l'usage du café parmi leurs
favoris. La lecture de ce poème, di-
visé en deux chants, est très-agréa-
ble. Les épisodes en sont ingénieux
et la versification en est pleine d'élé-
gance et d'harmonie (1). W-s.

BAROU DU SOLEIL (1)
(PIERRE-ANTOINE), magistrat non
moins distingué par ses vertus que par
la fermeté de son caractère, était né
en 1741, à Lyon, d'une ancienne
famille originaire d'Annonay. Il fut
fait, en 1766, avocat-général, et en
1770, procureur du roi en la séné-
chaussée et siège présidial de Lyon.
Possesseur d'une fortune assez consi-
dérable, il consacra ses loisirs à la
culture des lettres et des arts (2).
Sa maison devint le rendez-vous
des personnes les plus spirituelles,
et les étrangers y recurent un ac-
cueil honorable. Il comptait au nom-
bre de ses amis les plus célèbres lit-
térateurs; et les fréquents voyages
qu'il faisait à Paris lui fournissaient
l'occasion de resserrer des liens for-

(1) Après la suppression des jésuites, l'abbé

més par une estime réciproque. Ad-
mis à l'académie de Lyon, il y lut
plusieurs morceaux parmi lesquels on
distingue des traductions restées iné-
dites de fragments de Sterne, de
Hugh Blair, de Gay, etc. Le seul
ouvrage imprimé de Barou est l'É-
loge de Prost de Royer (Voy.ce
nom, XXXVI, 148). Ce fut en 1785,
à la rentrée des corps de magistrature,
qu'il prononça cet éloge, devant une
foule immense dont il excita l'enthou-
siasme (3). Ayant refusé de concourir
à l'enregistrement de l'édit du 8 mai
1788, destructif de la magistrature,
il fut exilé par une lettre de cachet
au château de Brescou, près d'Agde;
et il y resta détenu jusqu'au renvoi
du ministre qui avait signé l'ordre de
l'arrêter. En reprenant l'exercice de
ses fonctions il prononça un discours,
véritable monument historique, re-
cueilli dans les Archives du Rhône,
XII, 431-34. Loin de briguer l'hon-
neur, qu'il aurait sans doute obtenu,
d'être député de Lyon aux états-
généraux, il quitta cette ville au mo-
ment des élections, et vint s'établir à
Paris, résolu d'y passer le reste de
ses jours dans le sein des lettres et de
l'amitié. Les excès qui, dès son début,
souillèrent la révolution lui rendi-
rent odieux le séjour de Paris;
et, n'espérant pas trouver à Lyon
le calme dont il avait besoin pour
exécuter les ouvrages qu'il méditait,
Barou se décida pour Annonay où il

Barotti composa plusieurs poésies epigramma conservait encore quelques parents.

tiques contre les capucins appelés à leur succe-
der dans la plupart des collèges d'Italie: l'au-
torite pontificale empêcha la publication de ces
satires; mais elles circulèrent monuscrites et
plusieurs ont été recueillies. Nous connaissons
un sonnet, où il badine fort agréablement sur
un capucin sans culotte, expliquant le galant
Ovide.
A-T.

Des affaires importantes l'obligèrent malheureusement à faire un dernier voyage à Lyon, et il s'y trouva dans le moment où les troupes de la convention vinrent en faire le

(1) C'est un fief situé dans le village de Bey siége. Elu président de sa section, nost, près de Montluel, qui avait appartenu à la famille de Grollier.

(2) Barou est l'un des philologues lyonnais qui firent réimprimer, en 1762, les œuvres de Louise Labbé.

il

ne voulut pas décliner ce dange

(3) Archives du Rhône, x11, 29.

reux honneur; et il dut en cette qualité signer les ordres que les circonstances rendaient nécessaires. En conséquence, après la prise de Lyon, il fut traduit devant la commission militaire établie par Dubois-Crancé, et condamné à mort le 13 déc. 1793. Une Notice sur Barou, publiée par Boissy d'Anglas dans ses Etudes littéraires, III, 377-87, a été reproduite avec des notes dans les Archives du Rhône, XII, 26-34. W-s. BAROUD (CLAUDE-ODILE-JOSEPH), auteur de quelques écrits sur les finances, naquit à Lyon en 1755. Après avoir exercé la profession d'avocat dans sa ville natale, il vint à Paris où Calonne l'avait appelé pour l'employer sous sa direction. La confiance que ce ministre lui témoignait le fit bientôt entourer des spéculateurs intéressés à connaître d'avance les plans du contrôleur-général qui, s'aveuglant sur les suites inévitables du déficit, ne songeait qu'aux moyens de tromper la cour en soutenant son système de prodigalités. Baroud fut intéressé dans plusieurs affaires, notamment dans le prêt que Calonne fit, vers la fin de 1786 et au commencement de 1787, à plusieurs banquiers, d'une somme de onze millions cinq cent mille francs en assignations sur le domaine pour soutenir les actions de la compagnie des Indes et de celle des eaux. Après la retraite de Calonne, ce prêt fut dénoncé au conseil d'état; et un arrêt, dont les évènements publics suspendirent l'exécution, condamna les banquiers qui avaient reçu cette somme à la restituer au trésor, s'ils ne justifiaient de son emploi dans l'intérêt public. La convention prit connaissance de cette affaire; mais elle ne put rien statuer. Enfin, le 26 juin 1796, sur le rapport de M. Pelet de la Lozère, le conseil des cinq

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cents renvoya Baroud et ses associés devant le tribunal civil de la Seine (V. le Moniteur, an IV, no 183). Baroud s'était tenu caché pendant la terreur; et on ne voit pas qu'il ait pris aucune part aux divers évèneinents de la révolution, à laquelle il se montra toujours fort opposé. En 1798 il écrivit une brochure contre l'emprunt dont la banque de Pa ris offrait de se charger, pour fournir au directoire les moyens d'opérer une descente en Angleterre (1). Ses diverses spéculations ne l'avaient sans doute pas enrichi, puisqu'il fut longtemps détenu pour dettes à SaintePélagie et qu'il rouvrit ensuite son cabinet d'avocat. On le consultait surtout dans les affaires commercia✩ les ; et il a publié des mémoires dans des causes importantes, notamment ceux qui parurent en 1813, pour Michel jeune, contre Reynier, Boissière et Guible, prévenus de faux en écriture de commerce. A la restauration, il aborda l'un des premiers la question de l'indemnité des émigrés ; et, dès le mois d'août 1814, il fit distribuer aux chambres un mémoire dans lequel il proposait de leur accorder dix-huit millions de francs 5 pour o/o en rentes sur le grand-livre, assurant que cette somme représentait la valeur des biens confisqués. Il reproduisit ce mémoire en 1816, avec de nouvelles considérations,

(1) Cet emprunt pour la descente en Angleterre, fut l'annonce de l'expédition d'Egypte. Les ac tions étaient de mille francs. La liste originale de la souscription que je possède, commence par Bonaparte qui signe pour vingt-cinq actions, et finit par Ouvrard qui s'inscrit pour dix actions.

Ce fut pour ce dernier nombre que signèrent

François de Neufchâteau, directeurs. Il y eut,

Barras, La Réveillère-Lépaux, Merlin, Rewbell et

parmi les banquiers, des souscriptions plus fortes. Les généraux, les ministres, les agents de change, les deux conseils des anciens et des cinq cents, le poète Nogaret, Panckoucke, li braire, et beaucoup d'autres citoyens signèrent cette liste comme preneurs d'actions.

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