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pophagie des Jagas. La traduction de Prevost est peu exacte; elle a été reproduite sans changements dans l'Histoire générale des Voyages de M.Walckenaer. Quelques écrivains ont voulu révoquer en doute la véracité de Battel; mais l'autorité d'un homme aussi judicieux que Purchas doit faire cesser la défiance inspirée aux lecteurs sérieux par le titre du liLes Anglais en font d'autant plus cas, que c'est la première relation originale donnée dans leur langue, qui contienne des renseignements sur le Congo.

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E-s.

BATTISTI (BARTHELEMI) naquit le 14 mai 1755, à Roveredo, petite ville du Tyrol italien, illustrée dans le dernier siècle par Tartarotti, Vannetti, et les deux Fontana. Après avoir fait ses premières études dans sa patrie, il passa à l'université d'Inspruck pour y étudier la philosophie et la médecine. A l'âge de 22 ans il traduisit de l'allemand en italien les Instructions medico-pratiques à l'usage des chirurgiens civils et militaires, 1767, 1 vol. in-8°, ouvrage qui fut loué par le premier médecin de Vienne, le baron de Storck. C'est à cette traduction qu'il dut la protection de l'impératrice Marie-Thérèse, qui lui fit présent d'une médaille en or. Il se rendit à Vienne pour y étudier la clinique sous le célèbre Stoll, et pour y prendre le doctorat. Sa dissertation inaugurale, qu'il fit imprimer sous le titre De fœminarum morbis, fut traduite en plusieurs langues, et lui fit beaucoup d'honneur. En 1784 il fut nommé premier médecin du grand hôpital de Vienne, et en 1788 il fut envoyé en Lombardie comme inspecteur des hôpitaux et directeur de celui de Milan. Lorsque les Français occupèrent cette

contrée, Battisti, voulant rester fidèle à l'empereur, revint en Autriche; et en 1804 il fut envoyé en Dalmatie comme conseiller du gouvernement et médecin délégué de l'empereur. Les Français étant devenus maîtres des provinces illyriennes, par le traité de Vienne, en 1809, Battisti se retira dans l'île de Pago, puis à Zara, où il exerça la médecine et délivra les habitants d'une maladie contagieuse. Lorsque la Dalmatie fut rendue à l'Autriche en 1814, il recouvra son emploi de conseiller, et en 1818 il eut l'honneur d'accompagner l'impératrice Caroline, déjà infirme, dans un voyage maritime en Dalmatie. Cette princesse lui fit don d'une bague en diamants, et l'empereur François Ier lui accorda sa retraite avec tous ses appointements. Il se retira alors à Fiume, où il mourut le 6 mai 1831. G-G-Y.

BATTORI (ELISABETH, princesse de), nièce d'Etienne Battori roi de Pologne, fut l'épouse de François Nadasty, grand seigneur hongrois au commencement du dixseptième siècle, et frappa d'épouvante toute la Hongrie par une férocité qui n'avait point eu d'exemple dans les siècles précédents, et qui sans doute n'en aura jamais. Cette princesse avait rassemblé dans son château de Cseithe quelques jeunes personnes issues de pauvres familles nobles ou patriciennes, auxquelles on donnait une dot, et que l'on mariait à certaines époques dans des jours de fête. Cet usage s'est conservé dans les grandes maisons de la Hongrie jusqu'au temps de Marie-Thérèse. Elisabeth punissait les plus petites fautes de ces jeunes personnes avec une sévérité qui tenait de la cruauté et elle prenait plaisir à les voir souffrir. Un jour en ayant fait frap

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per une avec violence et le sang de cette infortunée ayant rejailli sur son visage, elle crut en l'essuyant s'apercevoir que sa peau était devenue plus blanche et plus douce à la place que sang avail couverte; croyant avoir trouvé un moyen de se rajeunir et de recouvrer les attraits de ses premières années elle conçut l'idée de prendre des bains dans le sang de ses victimes, et elle ne craignit pas faire part de cette horrible pensée à deux vieilles parentes et à Filsko, nain de sa cour, qui devinrent ses complices. On porte jusqu'à trois cents le nombre des jeunes filles qui furent immolées successivement dans le plus grand secret. Cependant quelques circonstances furent enfin connues du public; et la disparition d'une jeune personne qui avait été promise en mariage acheva de tout révéler. Celui à qui elle devait douner sa main répandit l'argent dans le château de Cseithe; ses soupçons se confirmèrent, et il parvint même à se procurer le corps de la malheureuse victime. Aussitôt il se rend à Presbourg, et, devant le tribunal assemblé, il pousse un cri de douleur qui excite une indignation générale. Mais le rang de l'accusée et l'importance des faits demandaient de promptes mesures. Le palatín de Hongrie, George Thurzo, s'étant rendu luimême à Cseithe, surprit les coupables en flagrant délit. On venait d'égorger une nouvelle victime et son sang coulait encore dans le pot de terre destiné à être versé dans le bain d'Elisabeth .. Bientôt livrées à la justice, les deux femmes qui avaient exécuté toutes les cruautés de cette princesse furent condamnées à avoir la main droite et la tête coupées; on coupa aussi la main droite au nain, et il fut brûlé vif. Elisabeth fut en

fermée dans une prison obscure, murée de tous côtés; et elle mourut en 1614, après avoir langui pendant trois ans. Les faits de ce procès ont été imprimés; il est impossible de les lire sans frémir d'horreur. Le château de Cseithe, qui a appartenu au roi Mathias Corvin et à l'empereur Maximilien II, est tombé en ruines. Le concierge montrait encore naguère aux voyageurs le théâtre de ces atrocités, la cave profonde où l'on jetait les cadavres, le gros pot de terre où l'on recevait le sang des victimes et le lieu où des monstres venaient répandre ce sang sur le corps d'Elisabeth... G-Y. BATZ (MANAUD 111, baron de), fut l'un des quatre guerriers qui, en 1577, sauvèrent la vie à Henri IV, lors de son entrée dans la ville d'Eause, alors place forte au duché d'Albret. Séparé des siens par une infâme trahison, le prince fut assailli par toute la garnison, au cri de : « Tirez à la braye verte; » c'était Henri qui la portait, et qui, blessé dut son salut aux quatre braves qui le défendirent, jusqu'au moment où ses troupes entrèrent dans la ville et le délivrèrent. Ce prince, dans ses nombreuses lettres au seigneur de Batz, lui parle souvent de ce trait de valeur avec une grâce qui fait autant d'honneur au monarque qu'au guerrier à qui elles sont adressées. Ce digne chevalier fut, cette circonstance, plus heureux. mais non pas plus intrépide ni plus dévoué à son roi, que ne l'a été son arrière-petit-fils dans l'action du 21 janvier 1793 (Voy. l'art. suivant). Les Lettres de Henri IV à Manaud, baron de Batz, ont été imprimées, Paris, 18.., in-8°.

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BATZ (JEAN DE), baron de

Batz et de Sainte-Croix, naquit à Goulz, près de Tartas, le 26 décembre 1760, de la même famille que le précédent, qui est l'une des plus anciennes de sa province, et dont on trouve la notice parmi celles des grands feudataires de France(1). Il était grand sénéchal de Nérac et du duché d'Albret, lorsqu'il fut élu deputé de la noblesse de cette sénéchaussée aux étatsgénéraux, en 1789. On lui avait donné le comte d'Artois pour premier collègue de députation; mais, malgré ses instances, ce prince, pour se conformer aux intentions du roi, crut ne pas devoir accepter. Le baron de Batz siégea au côté droit de l'assemblée et s'y distingua par des connaissances réelles en matière de finances. Nommé membre du comité de ce nom, il en combattit vivement les plans, surtout pour la création des assignats, qu'il assimila avec tant de raison, comme l'évènement l'a prouvé, aux billets de la banque de Law. Président du comité de liquidation, il fit plusieurs rapports sur la dette publique; et, parmi les causes du délabrement des finances, il signala Périer, administrateur des eaux de Paris, comme débiteur de vingt millions envers le trésor royal. Il appuya différentes mesures qu'il jugea fort avantageuses à l'état; mais par suite de son opposition constante à la destruction des principes de la monarchie, et persuadé que la constitution décrétée en amenerait la ruine, il signa les protestations des 12 et 15 septembre 1791 contre les opérations de l'assemblée nationale. Le

(1) Art de vérifier les dates, in-folio, tome Il, page 280; article LOMAGNE. Si l'on trouve dans

cet article quelques faits déjà racontés par d'autres historiens, c'est qu'ils ont puisé littéralement à la source où nous-même les avons consignés, c'est-à-dire, dans nos Mémoires historiques sur Louis XVII, 3e édition.

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baron de Batz sortit de France après la session; mais il y rentra dès qu'il vit que la cause du roi s'affaiblissait par l'émigration. On lit ces mots à la date du 1er juillet 1792, dans les journaux écrits de la main de Louis XVI, et saisis aux Tuileries dans l'armoire de fer : « Retour et par«faite conduite de M. Batz, à qui je « redois cinq cent douze mille fr., » expressions qui attestent quelques particularités de la haute confiance que ce prince avait en lui et qu'il n'a point révélées. Après le 10 août, il quitta de nouveau la France. A la nouvelle que le procès du roi s'engageait, il forma le dessein de l'enlever de vive force; mais, accouru à Paris dans les premiers jours de janvier, il reconnut l'impossibilité de tenter au Temple cette délivrance. Dès-lors, il résolut de l'exécuter pendant le trajet fort long que ce prince aurait à parcourir jusqu'à l'échafaud. Parvenu à former une association d'environ deux mille jeunes gens, il avait concerté à la bâte les mesures les plus propres à réussir, tandis que les comités, afin de prévenir les mouvements dont ils étaient menacés, avaient ordonné un appareil formidable autour de la voiture, et des dispositions non moins effrayantes pour le lieu de l'exécution. La fatale voiture arrive à la porte Saint-Denis; placé sur la hauteur du boulevart Bonne-Nouvelle, Batzcherche vainement, dans les rues latérales d'où l'attaque doit partir, les compagnons de son entreprise: elles sont désertes. Désespéré de cet abandon et près d'être forcé de reculer à l'approche de la voiture, il appercoit cependant deux groupes, très-faibles à la vérité; et deux jeunes gens sortis de l'un d'eux le joignent. Le moment est urgent. Accompagné de

ces deux hommes intrépides et de Devaux, il s'ouvre un passage qu'on ne dispute point, et s'élance avec eux, malgré la défense expresse, au travers de la haie; chacun tire le sabre et le brandissant, ils s'écrient à plusieurs reprises : « A nous, Fran«çais! A nous ceux qui veulent sau« ver leur roi!...» Nul dans les rangs ne répond à ce cri héroïque. La terreur glace toutes les âmes. Batz et ses dignes amis qui n'aperçoivent aucun mouvement en leur faveur, repassent au travers de cette haie d'hommes stupéfaits ; ils appellent les deux groupes, ceux-ci accouraient. A l'instant, l'un des corps de réserve, averti par une védette, fond sur Batz et ses braves; les deux jeunes gens veulent se jeter dans une maison, ils sont massacrés : Batz et Devaux disparaissent. Tous ces faits avoués par Devaux dans les interrogatoires qu'il a subis, et d'après lesquels il fut envoyé à l'échafaud, sont confirmés, ainsi que ceux qu'on va lire, par des ordres et des instructions émanées des comités de la convention, ou par d'autres pièces que l'auteur de cet article a vérifiées dans les archives du tribunal révolutionnaire. Le baron de Batz, que la tentative du 21 janvier et des dénonciations journalières rendaient l'objet des recherches les plus actives, n'en poursuivait pas moins un plan pour l'évasion de Louis XVII, de la reine Marie-Antoinette et des princesses détenues au Temple. Pour déjouer les batteries dirigées contre lui et pour conduire les siennes avec plus de sureté, il était parvenu à gagner plusieurs des membres de la convention et de la commune, connus par leur influence dans leur parti, et à les rendre ses principaux agents. Il avait, tant dans Pa

ris que dans les environs, diverses retraites sures, mais la plus habituelle était chez Cortey, épicier, rue de Richelieu, et capitaine de la section Le Pelletier. Cet homme, sincèrement dévoué au baron de Batz, avait su capter la confiance du fameux Chrétien, juré du tribunal révolutionnaire et principal agent des comités dans cette section: c'était par lui que Cortey avait été mis au nombre bien circonscrit des commandants à qui l'on confiait la garde de la Tour, lorsque leur compagnie était de service au Temple. Parmi les municipaux sur lesquels il pouvait compter, Batz se confiait principalement à Michonis. C'est à l'aide de ces deux personnes qu'il tenta d'exécuter l'enlèvement de la famille royale. D'abord, Cortey le comprit un jour dans le nombre des hommes qu'il conduisait au Temple, et l'introduisit dans la Tour. Lorsqu'il en eut observé le régime et les localités, il arrêta son plan; Michonis l'approuva et se chargea de diriger tout dans l'intérieur. En même temps Batz s'assurait dans la section d'une trentaine d'hommes hardis, avec qui nulle confidence n'était nécessaire avant l'action. L'exécution ne pouvait avoir lieu qu'un des jours où Cortey et Michonis seraient l'un ou l'autre en fonctions. Ce jour arrivé, Cortey, avec son détachement dans lequel est Batz, entre au Temple : il distribue le service de manière que les trente hommes doivent être en faction aux portes de la Tour et de l'escalier, de minuit à deux heures du matin. De son côté, Michonis a pris ses mesures pour être chargé de la garde de nuit dans l'appartement des princesses. C'est donc de minuit à deux heures que les

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postes importants seront occupés par les libérateurs de la famille royale. Michonis, qui a su mériter la confiance des prisonniers, doit les revêtir d'amples redingottes dont quelques hommes initiés par Batz se sont surabondamment munis pour leur garde. Les princesses, sous ce déguisement et une arme au bras, seront placées dans une patrouille, au milieu de laquelle il sera facile d'envelopper le jeune roi. Cette patrouille sera conduite par Corley, aux ordres duquel seulement, en sa qualité de commandant du poste de la Tour, la grande porte peut s'ouvrir pendant la nuit. Au dehors, tout est préparé pour l'évasion la plus rapide; le moment décisif approche, il est onze heures... Tout-à-coup, le municipal Simon arrive; il reconnaît Corley. « Si je ne te voyais pas ici, lui dit-il, je ne serais pas tranquille. A ces mots et d'après quelques autres, Batz s'aperçoit que tout est découvert; il veut immoler Simon, monter à la Tour, et tenter l'évasion à force ouverte. Mais le bruit de l'arme à feu causera un mouvement général, il n'est pas maître des postes de la Tour et de l'escalier, et s'il échoue, il aggrave le sort de la famille royale,... il s'arrête. Sous le prétexte de quelque bruit entendu à l'extérieur, Corley se hâte de faire sortir une patrouille et Batz, qu'il a désigné pour en faire partie, s'éloigne du Temple. Ce n'est que long-temps après que les comités furent informés de toutes les circonstances de cette entreprise, et que l'arrivée inopinée de Simon, espion de Robespierre, en avait seule déconcerté toutes les mesures. Lorsque Marie-Antoinette fut transférée à la Conciergerie, le baron de Batz voulut encore soustraire cette princesse au

sort qui la menaçait. Les détails de son plan ne sont pas bien connus à cause du soin qu'il avait eu de n'en confier l'ensemble à personne; mais on sait que, dénoncé comme ayant promis un million pour le succès de cette évasion, il trouva le moyen de faire arrêter les dénonciateurs. Senar, secrétaire du comité de surelé générale, avoue dans des notes autographes et qui ne sont pas comprises dans ses Mémoires, que les révélations furent si incomplètes que tout ce que les comités purent savoir à ce sujet, se réduisit à ceci : « Des gendarmes étaient gagnés : au renouvellement des postes, la reine manqua de parler à celui qui, ayant deux redingottes l'une sur l'autre, devait lui en donner une et la faire sortir de la conciergerie. » Il n'en est pas de même de la tentative faite au Temple; tous les faits sont constatés par les pièces dont nous avons parlé et qui existent aux archives du tribunal révolutionnaire, où nous les avons consultées. Ces différentes entreprises et d'autres faits exagérés ou faux, servirent pour envelopper un grand nombre de personnes dans la conspiration dite de Batz ou de l'étranger. Le 26 prairial an II (14 juin 1794), Elie Lacoste, au nom des comités de salut public et de sureté générale réunis, lut un long rapport à la convention sur cette conspiration. «< Un vaste plan, dit-il, était tracé par les les puissances coalisées et par les émigrés; les conjurés étaient disséminés sur tous les points de la France et les objets principaux de ce plan étaient l'enlèvement de la veuve Capet, la dissolution de la convention et la restauration de la monarchie. Tous les leviers destinés à renverser la république étaient mus par un seul homme... le baron de Batz. Pour l'exécution de l'entreprise, ce Gati

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