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voulait lui rendre compte des scènes tumultueuses dont il avait failli d'être la victime. Lors de l'arrestation de Louis XVI à Varennes, il appuya la proposition que l'assemblée s'emparât de tous les pouvoirs. Le 25 juillet suivant il demanda que ce prince fût suspendu de ses fonctions jusqu'après l'achèvement de la constitution, et

s'il refusait de l'accepter, il fût définitivement déchu. Aprèsla session, Babey revint dans sa famille, et ne prit aucune part aux évènements. Au mois de sept. 1792, ayant été nommé par le département du Jura membre de la Convention, il s'y montra tout autre que ne pouvait le faire présumer sa conduite antérieure. Dans les débats qui s'ouvrirent sur le procès du roi, il demanda que cette grande question fût soumise aux assemblées primaires. Mais la convention ayant décidé que Louis XVI serait jugé par elle, il vota pour le bannissement à la paix, sous la réserve de l'appel au peuple. Babey fut l'un des soixante-treize députés qui protestèrent contre l'attentat du 31 mai 1793, et en conséquence il fut décrété d'accusation. Etant parvenu à se soustraire aux gardiens qu'on lui avait donnés, il se réfugia en Suisse, où il se tint caché jusqu'au moment où la convention le rappela avec ses collègues (8 décembre 1794). Elu par son département au conseil des cinq-cents, il en sortit au mois de mai 1797 pour rentrer dans la vie privée. Il accepta peu de temps après la place de commissaire du directoire près de l'administration des salines de l'Est, et mourut à Salins le 9 novembre 1815. W-s.

BABI (JEAN-FRANÇOIS), né en 1759, à Tarascon dans le comté de Foix, jouissait, à l'époque de la révolution, d'une fortune considérable, et se montra néanmoins un des par

tisans les plus fougueux du système de la terreur et des confiscations. Ayant été chargé, après le 31 mai 1793, de commander une troupe révolutionnaire, il porta l'épouvante dans tout le département de l'Arriège, et continua de se livrer aux mêmes violences, lorsqu'une loi de la convention nationale eut ordonné la suppression de toutes les troupes du même genre. Le député Clausel l'accusa alors à la tribune, et parvint à le faire décréter d'arrestation, ainsi que les nommés Picot, Allard et Massiac, qui avaient tenu la même conduite. Babi ne fut point déconcerté par ce décret ; il vint aussitôt à Paris, se présenta devant le comité de salut public avec audace, et non-seulement il se fit approuver, mais il obtint une somme d'argent avec une mission pour retourner dans son département, et y surveiller les contre - révolutionnaires. Le régime de la terreur était encore dans toute sa force; Babi le fit exécuter si rigoureusement, qu'en peu de jours quatre cents suspects furent mis en arrestation par ses ordres, et quatorze envoyés au tribunal révolutionnaire de Paris qui les condamna à mort. Il ne s'arrêta qu'à la nouvelle de la chute de Robespierre. Peu de temps après, il fut traduit lui-même au tribunal criminel de Foix pour concussions et actes arbitraires; et il allait être condamné à la peine capitale, lorsque l'amnistie du 3 brumaire an IV (octobre 1795) vint l'eulever à ses juges. Ses biens avaient été dévastés pendant son incarcération; il adressa une demande au directoire

exécutif pour être indemnisé, et le directoire n'y ayant eu aucun égard, il fit une pétition au corps législatif. Cette pétition fut lue au conseil des cinq-cents, dans la séance du 12 flo

réal an Iv (mai 1796), et elle y causa une grande rumeur. Le député de l'Arriège, Bordes, combattit la demande de Babi avec beaucoup d'énergie, et il le représenta comme un des hommes les plus sanguinaires qui eussent déshonoré la révolution par leurs crimes. « Je tiens à la main, dit-il, un échantillon des listes de sang écrites par ce barbare inquisiteur; ce n'est que la douzième partie d'un volume in-folio qu'il avait formé par l'impulsion de l'homme aux soixante ans de vertus (Vadier)... Chaque ligne est empreinte de la soif qu'il avait du sang de ses concitoyens.» Malgré les efforts de Bordes cette pétition fut renvoyée au directoire par le conseil des cinq-cents, où siégeait encore une majorité conventionnelle. Mais Babi s'étant alors établi dans la capitale, comme firent à cette époque la plupart des terroristes expulsés de leur département, y prit part à toutes leurs intrigues, et notamment à la conspiration qui conduisit, dans la nuit du 9 au 10 septembre 1796, à la plaine de Grenelle, les bandes de démagogues qui allèrent y attaquer les troupes dans leur camp. Accueillis par des coups de sabre et de fusil, une partie de ces insensés périrent sur la place, et les autres furent arrêtés. Babi était au nombre de ces derniers. On le saisit sur la route de Sèvres avec l'ex-maire de Lyon, Bertrand: il avait deux pistolets dans ses poches. Traduit à une commission militaire, il fut condamné à mort, et exécuté le 18 vendémiaire an v (9 octobre 1796).

M-D j. BABLOT LOUIS-NICOLAS-BENJAMIN), médecin, né à Vadenay en Champagne, le 9 septembre 1754, fit ses études à l'université de Reims, fut reçu maître ès-arts en 1775, et docteur en médecine le 17 janvier

1780. Il alla se fixer ensuite à Châlons-sur-Marne, et mourut dans cette ville le 24 nov. 1802, victime de son zèle à combattre la fièvre contagieuse qui désola les maisons d'arrêt et de répression dont il était le médecin. Ayant adopté les principes de la révolution avec beaucoup d'ardeur, il avait été nommé agent national dans les temps les plus orageux. Ce fut lui qui introduisit dans ce pays l'usage de l'inoculation, et plus tard celui de la vaccine. Il possédait à un très-haut degré le premier talent du médecin, celui de bien observer la nature et de l'aider dans ses crises. On voit par la liste de ses ouvrages imprimés que son art ne l'occupait pas exclusivement: I. Adieux de Me Noël à la ville de Châlons-sur-Marne, 1782, in-8°. II. Epitre à Zulmis, in-12; l'édition de Bouillon, 1782, fut désavouée par l'auteur. III. Lettre au docteur Grunwald, sur les ver tus de la poudre de crapaud dans l'hydropisie, imprimée dans la Gazette salutaire, 1785, no 32. IV. Lettre sur un moyen singulier dese débarrasser des glaires de l'œsophage et de l'estomac, dans la Gazette de santé, no 24 et 25 de l'année 1786, et dans le tome III des Nouvelles instructives du docteur Retz. V. Observations sur une colique de miserere, etc., dans le soixante-neuvième volume du Journal de médecine, octobre 1786. VI. Qualités essentielles qu'exige. la profession d'apothicaire, traduit du Dispensaire latin de Valerius Cordus, dans le t. III des Nouvelles instructives du docteur Retz, 1786. VII. Mémoire à consulter sur une impuissance provenant d'une cause morale, imprimé dans la Gazette salutaire, n° 50, de l'année 1786, et dans la Gazette de santé, no 45,

surer à chacun des individus de
la république, sur la récolte ac-
tuelle, son approvisionnement en
grains jusqu'à la récolte suivante,
imprimé dans le cinquante-troisième
volume du Mercure universel, messi-
dor an 11 (1795). XVIII. Réflexions
sur les dangers des bains, pour
certaines
à l'eau cou-

même année. VIII. Lettres sur les présages tirés des songes, imprimée par extrait dans la Gazette de santé, no 35, de l'année 1787. IX. Mémoire sur la question proposée par l'académie de Chálons, dans la séance publique du 25 août 1787: Quelles sont les causes les plus ordinaires de l'émi. personnes, gration des habitants de la camrante des rivières, et moyens de pagne vers les grandes villes, et parer à la crainte de se noyer, inquels seraient les moyens les plus 8°, messidor an iv (1796). XIX. Ja propres à les retenir? Cet ouvrage mais et demain, etc., in-8° de 92 n'obtint que l'accessit; celui de Bon- p., Châlons, frimaire an v (1796). cerf eut le prix (V. BONCERF, V, XX. Fragment d'un poème sur la 91). X. Prospectus d'une édition nécessité d'une religion, la relides OEuvres de Voltaire, in-8°, 1788. gion naturelle, in-8°, an v (1797). Gette espèce d'éloge du patriarche de XXI. Dialogue entre Cidabot-. la philosophie moderne obtint alors Meblen et Bernardin de Saintbeaucoup du succès. XI. Examen Pierre sur quelques aperçus du de l'ouvrage de M. l'évêque d'Au- grand tableau politique de la tun (Talleyrand), intitulé: Des Lo- France après le 18 fructidor, interies, 1889, in-8° de 72 pages. 8°, frimaire an vi. XXII. ObservaXII. Le Caducée, ou Organisa- tions sur une rage spontanée, ayant tion du département de la Marne, sa cause dans la seule peur de in-8°, Châlons et Vitry, 1790. l'eau courante, messidor an yır Deuxième partie du Caducée, in-8°, (1799). En 1791 Bablot rédigea Châlons, 1791. XIII. L'Abolition seul l'Observateur de la Marne, des cloîtres, épître en vers, impri- et en société le Journal du même démée dans le septième volume du Mer-partement, an IV (1796). cure universel. XIV. Adresse du conseil général permanent de la commune de Chalons à l'assemblée nationale, 13 septembre 1792, contre les calomnies de BillaudVarennes. Il rédigea une autre adresse au nom de quelques citoyens de Châlons pour la protection de tous les cultes, 1792; et une autre encore, au nom du conseil général de la commune de Châlons, à la convention nationale, sur ses divisions scandaleuses, in-4°, 1793. XV. Rapport sur la contagion des cimetières, 1793. XVI. Discours sur les maux qu'enfante l'ignorance des lois, in-4°, an tır. XVI. Moyens d'as

Z.

BABO (JOSEPH-MARIE) auteur dramatique très-distingué, naquit en 1756, à Ehrenbreitstein en Prusse fit ses études à Coblentz et se rendit plus tard à Munich, où il accepta la place de censeur des imprimés et celle d'intendant du théâtre national. Mais les désagréments que lui causaient d'un côté les intrigues des artistes, et de l'autre la susceptibilité des gens de lettres, si grande à cette époque où les passions politiques étaient en pleine fermentation, le décidèrent bientôt à quitter ces deux emplois pour se consacrer exclusivement à des travaux littéraires. Il fut nommé professeur de philologie au

lycée de Munich, obtint ensuite une chaire d'esthétique à Manheim, et revint enfin dans la première de ces villes où il vécut dans une profonde retraite jusqu'à sa mort, qui arriva le 5 janvier 1822.-Doué d'une imagination vive, d'un sentiment délicat et profond, et d'un talent très-heureux pour le dialogue, Babo composa un assez grand nombre de pièces de théâtre qui, toutes, ont réussi à la représentation, mais dont la plupart sont déjà tombées dans l'oubli. Parmi celles qui se maintiennent encore sur la scène, on remarque d'abord le drame intitulé Otto de Wittelsbach, qui fut joué, pour la première fois, en 1782 à Munich (1). C'est, après le Goetz de Berlinchingen, de Goethe, le premier drame chevaleresque (Ritterschauspiel) qui ait été accueilli avec faveur par les Allemands, dont le goût jusqu'à cette époque avait été assez pur pour ne pas tolérer sur la scène les grands coups d'épée, les meurtres, les viols, et les autres gentillesses qui forment maintenant, chez eux comme chez nous, la partie obligée de toute pièce en vogue. Parmi les autres œuvres dramatiques de Babo, on distingue: Les Strélits, Génes, ou la Vengeance, et les Romains en Allemagne, drames; les Peintres, et le Pouls, comédies; enfin les Charmes de la vie bourgeoise, pièce du genre larmoyant, mais qui rachète ce qu'il y a de faux et de guindé dans la fable, par des situations essentiellement dramatiques et des caractères vrais et bien soutenus. Toutes ces productions ont été imprimées séparément, et font aussi partie de deux recueils que l'auteur à publiés, l'un sous le titre de

(1) Une traduction française de ce drame se trouve dans la Revue theatrale allemande de Friedel et Bonneville, tom. XI.

Theatre, Berlin, 1793, 1 vol. in-8°, et l'autre sous celui de Nouveau theátre, ibid., 1804, 1 vol. in-8°. On a aussi de Babo un roman intitulé: Tableau de la vie humaine, Munich, 1784, 1 vol. in-8°, et une Introduction à l'Astronomie, Munich, 1793, 1 vol. in-8° orné de 27 gravures. Dès 1804 il publia, avec le baron Jean-Christophe d'Arétin, journal littéraire, l'Aurora, mais cette feuille cessa de paraître après trois années d'existence. - Tous les écrits de Babo sont en allemand. M-A.

un

BABYLONE (FRANÇOIS ou FRANCIS), habile graveur, plus connu sous le nom de maître au Caducée, monogramme dont il a marqué ses estampes (Voy.le Dict. de Christ, 320), vivait au commencement du 16° siècle. On ignore le lieu de sa naissance, ainsi que les particularités de sa vie. Huber avoue que s'il le fait compatriote de Lucas de Leyde, ce n'est que par conjecture, et qu'il aurait pu le placer également dans la classe des graveurs italiens (Voy. le Manuel des curieux, V, 66). Tout ce qu'on sait de certain sur le maître au Caducée, c'est qu'il exerçait son art à Rome dans le même temps que le célèbre Marc-Antoine, d'après lequel il a gravé quelques sujets fibres. Ses estampes, dont on ne connaît qu'un petit nombre, sont fort rares, et très-recherchées pour la finesse et la beauté du burin. Huber cite de ce maître neuf pièces: Apollon et Diane. Trois hommes. -Deux sainte Famille.- L'adoration des Rois. Saint Jérôme écrivant. Un batelier qui traverse une rivière. Une femme tenant un enfant dans ses bras, et enfin un sacrifice à Priape,

d'après Marc-Antoine. Florent-leComte lui attribue une sainte Cathérine et une Judith en pied, deux pièces oubliées par Huber (Voy. le Cabinet d'architecture, etc., I, 178). W-s. BACH (VICTOR), révolution naire fanatique, né vers 1770 à Villefranche (Aveyron), d'une famille de cultivateurs propriétaires, se voua de bonne heure à la profession de médecin, et fit ses premières études à Montpellier, où il fut reçu docteur. Ilalla vers le commencement de 1790 achever ses cours à Paris; mais, arrivé dans cette capitale, il s'y occupa de politique et de révolution beaucoup plus que d'étude médicale. Lié dès ce temps avec tout ce qui s'y trouvait de démagogues et d'anarchistes turbulents, il prit part à toutes leurs entreprises, et se montra pendant le règne de la terreur un des séides les plus ardents de cet horrible système. Après la chute de Robespierre il fut à son tour persécuté, et il n'échappa qu'avec peine aux poursuites qui furent alors dirigées contre les complices de Babeuf et les agresseurs du camp de Grenelle. Ayant été nommé en 1799 député au conseil des cinq-cents, par la fraction du corps électoral de Paris qui siégeait à l'Oratoire, il eut le chagrin de voir cette nomination annulée par un décret, et il en exprima sa douleur et son ressentiment dans un petit pamphlet intitulé: La grande conspiration anarchique de l'Oratoire renvoyée à ses auteurs, par le citoyen Bach, etc. Arrêté pour eette publication, et traduit devant un jury d'accusation, Bach fut acquitté et mis en liberté. Quelques mois plus tard on le vit, un des coryphées du club des Jacobins, qui se réunis sait dans la salle du Manège, pronon

cer un discours véhément contre le directoire et contre les conseils qui avaient annulé sa nomination. Dans le même discours il fit ouvertement l'éloge de Robespierre et de son système; il demanda sans détour la loi agraire, le partage des biens, et proposa un projet de constitution dont les bases étaient plus démocratiques encore que celles qui avaient été présentées par Robespierre cinq ans auparavant, et repoussées par la convention nationale. Ce discours, que l'auteur fit imprimer, et dont nous avons un exemplaire sous les yeux, est un des monuments les plus irrécusables du délire de cette époque. Lorsque la révolution du 18 brumaire vint mettre fin à ces extravagances, Bach en concut un profond chagrin, et dans son désespoir il alla un matin se prosterner devant la statue de la Liberté, qui existait encore sur la place Louis XV, dans l'endroit même où la tête de Louis XVIétait tombée; et là, maudissant la tyrannie qui pesait sur la France, il se brûla la cervelle d'un coup de pistolet. Ce fait remarquable, et qui prouve au moins que Bach était un républicain de conviction, fit trèspeu de bruit, la police consulaire, dès-lors très-vigilante, ayant tout fait pour l'étouffer. M-Dj.

BACHELERIE (HUGUES DE LA BACALARIA ou), troubadour était né vers la fin du 12° siècle, à Uzerche dans le Limousin. Anselme Faydit (Voy. ce nom XIV 231), son compatriote, l'a choisi pour interlocuteur d'un de ses tensons. Il fut, avec le même Faydit, un de ceux auxquels Savari de Mauléon s'adressa pour savoir quel est le plus favorisé, de l'amant que sa dame encourage par un regard amoureux, de celui dont elle a serré la main, ou enfin de celui dont elle a pressé le pied

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