Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

l'Asiatic journal de 1833. Le critique réduit de beaucoup l'opinion qu'on a donnée du mérite et des ser vices de David Baird, ainsi que de la rigueur de sa captivité dans l'Inde. Selon lui cet officier, né avec d'heureuses dispositions, mais qui n'ayaient pas été cultivées dans son en fance, n'était pas capable d'embrasser un vaste plan d'opérations; il était d'ailleurs plein de bravoure, de résolution, et en même temps d'humanité, et savait maintenir parmi ses soldats la plus exacte discipline. Le BAITELLI (GIULIA). Voy. FENAROLI, XIV, 283.

BAIZE (NOEL-PHILIPPE), prétre de la congrégation de la Doctrine chrétienne, né à Paris le 28 octobre 1672, dirigea d'abord le collège de Vitry-le-Français, et y enseigna la théologie en 1697. Il revint à Paris en 1794 pour y exercer les mêmes fonctions dans la maison de SaintCharles, rue des Fossés-St-Victor. Miron, docteur de la maison de Navarre, ayant laissé ses livres aux pères de la Doctrine chrétienne, à condition que leur bibliothèque serait ouverte au public certains jours de la semaine, le P. Baizé en fut nommé directeur; il en dressa le catalogue avec une telle exactitude qu'aucun autre, sous ce rapport, ne peut lui être comparé. Le système qu'il avait adopté eut le suffrage le plus flatteur, celui de l'abbé Pignon, bibliothécaire du roi, Le P. Baizé fit l'ouverture de la bibliothèque de Saint-Charles le 24 novembre 1718 par un discours latin aussi élégant que solide, mais que par modestie il ne voulut jamais livrer à l'impression. Devenu assis tant-général de la congrégation en 1725, toute sa vie ne fut qu'un travail continuel; mais rien ne put troubler la paix de son âme et la douceur

de son caractère. Il mourut à Paris le 24 janvier 1746. On n'a de lui d'écrits imprimés que l'éloge du P. Le Sémelier, inséré dans le Mercure de juillet 1725, des statuts et factums concernant les affaires de sa congrégation, quelques articles (dans le supplément de Moréri) sur les grands hommes qu'elle a produits et une histoire abrégée de cette même congrégation et de ses généraux dans le 1. VII du Gallia christiana, avec des pièces à la fin du volume. Le Catalogue de la bibliothèque de Saint-Charles, en 22 volumes infol., est maintenant à la bibliothè que de l'Arsenal; mais le second volume de la table s'est perdu. On trouve dans le Mercure de France du mois de juin 1746, un éloge historique du P. Baizé, par son confrère le P. Devismes, p. 92-99.

C. T-Y.

BAJON, médecin naturaliste de la faculté de Paris, fut envoyé comme chirurgien major à Cayenne, en 1763. Dès son arrivée dans cette île, il eut une occasion d'observer la maladie contagieuse qui se déclara parmi les Européens nouvellement débarqués; mais tous ses efforts pour la combattre furent inutiles, et il vit périr successivement la plus grande partie de ses compagnons de voyage. En 1773 il obtint une médaille d'or de l'académie de chirurgie pour un Mémoire qu'il lui avait adressé sur le traitement des maladies inflaminatoires. L'année suivante il fut nommé, sur la présentation de Daubenton, correspondant de l'académie des sciences, à laquelle il envoyait fréquemment des notes d'histoire naturelle. Après un séjour de douze ans, tant à Cayenne que dans la Guiane, il revint en France vers la fin de 1776, rapportant, avec

des plantes, des quadrupedes et des poissons, une foule d'observations neuves qu'il publia sous ce titre : Mémoires pour servir à l'histoire de Cayenne et de la Guiane française, dans lesquels on fait connaître la nature du climat de cette contrée, etc., Paris, 1777-78, 2 vol. in-8°, fig.; trad. en allemand, Erfurt, 1780-1784, 2 vol. in-8°. Le premier volume contient seize mémoires: les uns sur les maladies qui règnent le plus fréquemment à Cayenne; les autres sur les serpents et autres animaux vénimeux qu'on rencontre dans cette île, sur quelques oiseaux rares, et enfin sur le manioc et les moyens d'en neutraliser les propriétés délétères. Le second en renferme douze, dont le premier est la descriptiongéographique de Cayenne et de la Guiane; les suivants traitent des maladies que Bajon avait observées d'une manière spéciale; et enfin d'autres sont consacrés à la description de plusieurs quadrupedes peu connus, du poisson électrique que l'on nomme à Cayenne l'anguille tremblante; des plantes alimentaires de la Guiane et de leur culture, et des corps lumineux qui brillent sur la mer dans l'obscurité. Plusieurs des mémoires de Bajon ont été publiés entiers ou par extraits dans le Journal de médecine et dans celui de physique. Buffon a fait usage de son mémoire sur le tapir; mais en y signalant, avec tous les égards convenables, quelques inexactitudes échappées au chirurgien naturaliste dans la description anatomique de ce quadrupède. Sonnini, dans les notes de son édition des OEuvres de Buffon, traite bien plus sévèrement Bajon qui, dit-il, confiné par son emploi dans Cayenne, s'en rapportait aux naturels du pays pour rédiger ses mémoires (V. le Buffon

de Sonnini, XLIX, 286, et Hist. des poissons, V, 379). Bajon était l'intime ami de Mauduit de la Varenne, médecin naturaliste, dont on a quelques ouvrages, et qui fut l'un des collaborateurs de l'Encyclopédie méthodique. On trouve encore le nom de Bajon dans la liste des correspondants de l'académie des sciences pour l'année 1790; mais on n'a pu découvrir ni la date ni le lieu de sa mort. W-s.

BAKER, voyageur anglais, qui doit être distingué par son mérite d'une foule d'aventuriers, a écrit un voyage qui porte son nom, quoiqu'il ne fût parti d'Angleterre qu'en qualité de facteur. Rondel et Reval étaient les deux capitaines de l'expédition, et cominandaient chacun un bâtiment. Il est vrai que les talents de Baker et l'expérience qu'il avait acquise dans le voyage de Rutter, lui avaient mérité l'honneur de partager l'autorité avec les deux chefs. Ce voyage est de l'an 1 563. Au retour, qui fut assez malheureux, Baker s'était engagé par une sorte de vœu à ne plus approcher des côtes de Guinée. Cependant, pressé par les sollicitations d'une compagnie qui connaissait sa prudence et son zèle; ayant même, comme tout bon marin, oublié après quelques mois de repos les peines qu'il avait essuyées, il céda au vœu de la compagnie, et se rembarqua pour la même destination. La France et l'Angleterre étaient alors en guerre; ce qui donna lieu à un combat contre deux vaisseaux français que contra dès le troisième jour. Après s'être vaillamment défendus, les Français se rendirent, et leurs vaisseaux furent vendus dans un port d'Espagne. A peine arrivé sur les côtes de Guinée, Baker descendità terre avec huit hommes; et, comme il avait

l'on ren

déjà fait le voyage, il se flattait de réussir dès le même jour à former avec les nègres quelques liaisons de commerce, et se proposait de regagner son vaisseau avant la nuit. Mais un orage furieux l'en empêcha. N'osant cependant demeurer à terre de peur de surprise, il passa la nuit dans sa chaloupe, exposé au vent et à la pluie, tandis que les vaisseaux détachés de leurs ancres étaient poussés vers la haute mer. Le lever du soleil ne ramena qu'une faible clarté. Un brouillard épais empêcha Baker d'apercevoir les vaisseaux et d'en être aperçu. S'imaginant qu'ils avaient remonté la côte, il s'efforça de les y joindre, tandis qu'eux, se rapprochant du lieu où ils l'avaient laissé et ne l'y trouvant pas, crurent qu'il avait péri. Comme c'était par son conseil et ses lumières que devait se conduire cette entreprise, privés de ce puissant secours, les deux capitaines prirent le parti de retourner en Angleterre. Cette funeste résolution exposa Baker aux plus affreux dangers. Il remontait constamment la côte, et chaque coup de rame l'éloignait des vaisseaux. Quelquefois il descendait à terre avec ses compagnons pour y prendre quelques racines, ou pour acheter fort cher de quelques ne gres un peu de miel ou de vin de palmier. Obligés de passer une nuit près d'un ruisseau qu'ils avaient rencontré heureusement, et qui venait se jeter à la mer entre des rochers, ils éprouvèrent un mal pire encore que la faim, c'était la crainte d'être dévorés par les animaux qui venaient se désaltérer à ce ruisseau. L'obscurité n'était pas si épaisse qu'ils n'en distinguassent une grande quantité; et leur aspect les épouvantait autant que leurs cris. Cependant aucun ne les aperçut ou ne chercha à

leur nuire. Ils se rembarquèrent le lendemain, et arrivèrent près d'une côte où des nègres en armes leur firent craindre un nouveau danger. Toutefois, en s'instruisant par signes, Baker connut que les nègres étaient armés contre les Portugais; et les nègres s'aperçurent que lui et ses gens avaient besoin de vivres. Ils leur en donnèrent ; et Baker leur promit le secours des vaisseaux qu'il leur assura n'être pas éloignés. Cette supercherie lui réussit encore auprès de quelques autres peuplades; enfin, n'ayant plus rien à leur donner, et s'étant dépouillés même de leurs habits, Baker et ses compaguons étaient voués à une mort presque certaine, lorsque deux vaisseaux français parurent et les reçurent à leur bord. Il est vrai que ce fut comme prisonniers de guerre; mais après quelques mois de i séjour en France, Baker acheta sa liberté, et retourna dans sa patrie où il mourut vers 1580. M-E.

BAKKER (GERBRAND), médecin hollandais, professeur à l'université de Groningue, naquit à Enkhuisen, dans la Nord-Hollande, le 1er novembre 1771. Après avoir appris avec beaucoup de facilité et de succès les langues anciennes, il se livra à l'étude de la médecine dans les universités d'Alkmaer, de Groningue et de Leyde. Il dut principalement son instruction aux soins du docteur Dupui, qui devint successivement professeur dans ces diverses facultés. Bakker suivit aussi à Leyde les leçons de Sandifort, de Paradys, de Voltelen, et il y fut recu docteur en 1794. Il exerça d'abord l'art de guérir à Edam, petite ville de la Nord-Hollande, et y montra beaucoup de zèle pour l'exercice des accouchements et de la médecine pratique. En 1806 il

fut nommé lecteur d'anatomie, de chirurgie et d'accouchements à l'école chirurgicale de Harlem, et l'année suivante une place de professeur ordinaire à Franeker lui fut décernée. En 1811, lorsque la Hollande fit partie de l'empire français, le gouvernement le nomma professeur d'anatomie, de physiologie, de chirurgie et d'accouchements à l'université de Groningue. Bakker remplit ces importantes fonctions pendant dix-sept ans, et ne se distingua pas moins comme professeur que comme écrivain. H fut surtout habile dans l'art des préparations anatomiques et des injections. Ses cours d'accouchements contribuerent beaucoup à former de bons élèves. Il s'occupa aussi avec zèle de l'anatomie du cerveau et de l'anatomie comparée. Ce médecin montra toujours beaucoup d'humanité et de désintéressement; et il eut surtout occasion d'en donner des preuves dans l'épidémie qui affligea la ville de Groningue en 1826, et dont il a publié une description. I mourut d'une goutte anomale qui se porta sur les organes abdominaux, le 14 juin 1828. Bakker a publié divers ouvrages en hollandais. Plusieurs sont sur les accouchements; on y re marque aussi un traité sur le magnétisme animal, un sur les vers, dirigé contre le professeur Rudolphi de Berlin, un autre sur l'œil humain. Ses autres ouvrages sunt en latin. Voici la liste des principaux: I. Ora tio inauguralis de iis quæ artis obstetriciæ utilitatem augere póssunt, et gratum magis acceptum que reddere, Groningue, 1814. C'est le discours qu'il prononça en prenant possession de sa chaire de professeur à Groningue. II. Descriptio iconis pelvis femineæ et schematum capitis infantilis, iis

[ocr errors]

què illustratus partus humani mechanismus, ibid., 1816, gr. in-fol. III. Osteographia piscium, Gadi præsertim ægléfini, comparatà cum Lampride guttato, specie rariore,ibid., 1822, in-8°, avec 13 pł. IV. Epidemia quæ anno 1826 urbem Groningam afflixit, in brevi conspectu posita, 1826, in8°. V. De natura hominis liber elementarius, ibid., 1827, 2 vol. in-8°. Ce dernier ouvrage devait être un traité complet d'anatomie et de physiologie; nous croyons qu'il n'est pas terminé. G-T-R.

BALARD (MARIE-FRANÇOISE JACQUETTE ALBY, dame) née à Castres en 1776, avait reçu de la nature un talent remarquable pour la poésie. Mariée jeune, elle

eut le bonheur de rencontrer dans son mari, l'un des avocats distingués du barreau de Castres, un homme fait pour l'apprécier. Un poème en quatre chants, l'Amour maternel, qu'elle fit imprimer sous le voile de l'anonyme, Paris, 1810, in-18, quoique inférieur à celui que Millevoye (Voy. ce nom, XXIX, 39) avait publié sur le même sujet, fut accueilli favorablement par les connaisseurs. En 1811 Mme Balard remporta deux prix réservés à l'académie des jeux floraux, l'un pour une Elégie, et l'autre pour une Hymne à la vierge. Encouragée par ce double succès, elle continua d'envoyer presque chaque année quelques pièces au concours; et si toutes në furent pas couronnées, elles méritêrent du moins l'approbation de ses juges, et la plupart furent insérées dans les recueils de l'académie. A l'époque de la restauration, Mme Balard exprima ses sentiments dans une ode où l'on trouve, à défaut des véritables qualités du genre lyrique; de

l'abondance et de la douceur. Admise en 1819 à l'académie des jeux floraux, elle y lut dès l'année suivante un Eloge de mad. Verdier (V. ce nom, XLVIII, 11), qu'on trouva peu digne de celle qui l'avait inspiré. D'un caractère tendre et portée à la mélancolie, Mme Balard réus sissait surtout dans les sujets qui de mandent de la sensibilité. Sa dernière pièce est le Tombeau de Sylvan dre, idylle que termine ce vers si simple, mais si touchant :

Je ne veux pas mé consoler.

Mme Balard mourut à Castres, le 8 avril 1822, à 46 ans, laissant inédits plusieurs morceaux de poésie, entre autres Velleda, cantate dont elle avait tiré le sujet des Martyrs de M. de Châteaubriand. S-É.

BALBANI (NICOLAS), de la ville de Lucques, fut ministre de l'église italienne à Genève, où il publià en italien une Vie du marquis Galeazzo Caracciolo, dans laquelle, com me le titre l'annonce, on voit un rare et singulier exemple de persévérance dans la piété et dans la vraie religion, Genève, 1581, in-16. Cet ouvrage, qui eut dans le temps beaucoup de succès, fut traduit en francais par Vincent Minutol, et la tra duction parut à Genève en 1587, l'année même de la mort de Balbani. Il a été aussi traduit en latin, 1596, in-8°; èt en anglais par W. Crashaw, in-4°.

G-É.

[ocr errors]

BALBIS (JEAN-BAPTISTE), savant botaniste, naquit en 1765 à Moretta, petit village du Piémont. Après avoir achevé ses études à l'université de Turin, il y reçut le doctorat, et fut répétiteur au collège des provinces, puis médecin agrégé à la même université. Son goût pour la botanique s'était manifesté de bonne heure. Il fit de rapides progrès dans

[ocr errors]

cette science sous la direction d'Allioni (Voy. ce nom, I, 594), qui le regardait commé son meilleur élève, et auquel il succéda plus tard dans la place de professeur de botanique et de conservateur du jardin royal des plantes. Dans le mois de juin 1797, le docteur Barolo, son confrère, ayant fait connaître au roi Charles-Emmanuel (Voy. ce nom, au Supp.) un complot qui se tramait contre son autorité, Balbis se croyant compromis se réfugiá en France, où il fut employé comme médecin dans les hôpitaux militaires des armées des Alpes et d'Italie. Après la conquête du Piémont (déc. 1798), le général Grouchy le nomma l'un des membres du gouvernement provisoire ; mais, dans le mois d'avril suivant, les succès de l'armée austro-russe le forcèrent de quitter encore une fois sa patrie, où il revint l'année suivante après la victoire de Marengo. C'est alors qu'on le nomma professeur de botanique à l'université de Turin. Il enrichit le Jardin des Plantes de plusieurs espèces nouvelles, dont il a donné la description dans les mémoi res de l'académie de Turin, et publia successivement plusieurs ouvrages importants. Par suite de la réaction piémontaise il perdit sa chaire en 1814, et se retira d'abord à Pavie, près de son ami Nocca, qu'il aida dans la publication de la Flora ticinensis. Il obteint en 1819 la chaire et la direction du jardin botanique de Lyon, et vint en cette ville, où il reçut l'accueil le plus distingué. Ayant éprouvé quelques désagréments en 1830, it demanda sa retraite qui lui fut accordée. Bientôt des affaires de famille le rappelèrent en Piémont. Il y mourut le 13 février 1831. Balbis était membre de plusieurs académies. Lyon lui dut une société

« VorigeDoorgaan »