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les numéros de cette collection relatifs au nord de l'Afrique sont indiqués dans le présent travail.

Enfin, j'ai mis à contribution la collection de la Station entomologique de l'Institut national Agronomique de Paris dans laquelle se trouvent la plupart des échantillons recueillis par P. Marchal au cours de son voyage en Kabylie et décrits dans son mémoire de 1897.

L'abondante illustration de ce tableau d'ensemble de la cécidologie Nord-Africaine a été exécutée d'après mes dessins originaux et d'après quelques aquarelles prises par moi en Tunisie.

Dans le présent mémoire, les plantes portant les galles ont été placées suivant l'ordre des familles végétales en commençant par les Cryptogames. Chaque espèce est accompagnée de sa répartition géographique afin de permettre d'intéressantes et utiles comparaisons avec ce que l'on sait de l'aire de dispersion des cécidozoaires qu'elle héberge. D'autre part, ce travail contient la description de plusieurs espèces nouvelles d'insectes producteurs de galles, obtenues d'éclosion; j'en dois les diagnoses à notre savant collègue J.-J. Kieffer, qui s'intéresse tout spécialement aux diptères du nord de l'Afrique et qui a droit à ma gratitude.

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L'étendue géographique admise ici est assez vaste: elle comprend tout le rivage nord de l'Afrique baigné par la Méditerranée. J'ai cru utile d'y adjoindre la presqu'île du Sinaï, bien qu'elle appartienne à l'Arabie, en raison des cécidies qui y ont été recueillies par Frauenfeld dans son voyage d'Alexandrie à Tor, en 1855, et pour lesquelles le texte publié ne permet pas de fixer avec certitude les localités. De plus, la faune et la flore de cette presqu'ile sont intimement liées à la faune et à la flore arabiques, qui s'étendent sur la rive égyptienne de la mer Rouge, et ne pouvaient en être séparées.

Il faut cependant reconnaitre que les divisions adoptées dans ce travail, Maroc, Algérie, Tunisie, Tripolitaine, Égypte et presqu'ile du Sinaï, n'ont de valeur que comme termes géographiques. C'est sur la totalité de la bande du continent africain, limitée au nord par la Méditerranée et au sud par le grand désert du Sahara, qu'est tout l'intérêt du travail de synthèse ébauché dans ce mémoire.

A vrai dire, la faune cécidologique du Tell marocain, algérien et

tunisien ne possède pas un cachet spécial; elle est entièrement méditerranéenne et se relie insensiblement à celle de l'Espagne, du Midi de la France et de l'Italie. Les Hauts-Plateaux qui font suite au Tell sont eux aussi sans caractère propre au point de vue cécidologique.

Plus au sud, au contraire, dans la zone qui confine au Sahara sur près de 4.500 kilomètres, se remarquent en abondance de curieuses associations entre les Insectes et les rares végétaux qui arrivent à croître dans le sable peu hospitalier du désert et dans l'air desséché par un ciel de feu. Comme l'ont remarqué les voyageurs de ces régions désertiques, il y existe peu de végétaux, mais presque tous logent de nombreux Insectes, soit dans la moelle de leurs tiges, soit dans des excroissances gallaires qui peuvent affecter les régions les plus diverses de la plante: racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits. « Aucune partie du végétal n'est à l'abri des Insectes », a écrit Jean Massart (1898, p. 291).

Ainsi s'explique l'abondance des cécidies présentées par les Tamarins, le Limoniastrum, l'Artemisia Herba-alba, la plupart des Salsolacées, des Crucifères, etc., en un mot par les plantes qui constituent le fond de la flore des sables brûlants.

De semblables associations ne peuvent manquer d'exister en Tripolitaine et en Égypte, c'est-à-dire là où le Tell manque ou peu s'en faut, là où le Sahara arrive en contact avec la Méditerranée. Il serait fort intéressant de les y rechercher en explorant en détail le golfe de la Grande-Syrte, la Cyrénaïque, le Fezzan, le désert de Libye. L'étude même du bassin inférieur du Nil serait de nature à fournir de précieux documents biologiques et cécidologiques, parce que c'est dans cette unique région que les faunes et les flores du Sahara oriental et de l'Arabie arrivent en contact avec celles de la Nubie, de l'Éthiopie et du Soudan égyptien.

Caen, Institut botanique, le 15 avril 1912.

Les Zoocécidies des Plantes du Nord de l'Afrique.

CRYPTOGAMES

VAUCHÉRIACÉES.

Les galles des Cryptogames de l'Afrique du Nord n'ont encore été étudiées qu'aux environs d'Alger où Debray, en 1890, a reconnu la présence d'un Rotifère, Notommata Wernecki Ehrenberg, et de ses cécidies sur Vaucheria geminata. Il a réussi, du reste, avec les galles de

Fig. 1 (a).
loppée.

Fig. 2 (b).
Fig. 3 (c).

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Vaucheria geminata et Vaucheria sessilis.
Notommala Wernecki (no 1 et 3).

V. geminata: Forme habituelle de la galle entièrement déve

V. geminata: Galle terminée par une corne.

V. geminata: Forme anormale de la cécidie, avec branche et papilles dans la région inférieure.

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V. geminata Galle développée autour du filament de l'algue.
V. sessilis Forme habituelle de la galle.

V. sessilis Cécidie très allongée.

Toutes les figures d'après Debray.

Vaucheria geminata, à infester d'autres espèces de Vauchéries. Le mémoire de Debray comprend le mode de vie et de pénétration du parasite dans les filaments de l'algue, la formation des galles, la description du Notommata et de ses œufs, la mise en liberté des jeunes rotifères ; il complète le beau travail publié par Balbiani en 1878.

Vaucheria geminata Vaucher.

1. Notommata Wernecki Ehrenb. Renflement latéral d'un fila

ment, de forme assez variable, à surface couverte de rameaux ou de simples tubercules (fig. 1-4). — Cécidie rencontrée en Europe centrale et en Algérie cf. Houard, 1908, t. 1, p. 21, no 14, fig. 3.

Algérie, environs d'Alger, en février : Debray, 1890, p. 222-242, fig. 1-7, pl. XI; Darboux et Houard, 1901, p. 479, no 4020, fig. 844.

Vaucheria pachyderma Walz.

2. Notommata Wernecki Ehrenb. Cécidie semblable à la précédente.

Algérie, environs d'Alger: Debray, 1890, p. 231; Darboux et Houard, 1901, p. 479, no 4021; Houard, 1908, t. 1, p. 21, no 15.

Vaucheria sessilis DC.

3. Notommata Wernecki Ehrenb. · Galle fusiforme droite ou courbée, avec une à trois branches irrégulièrement placées (fig. 5-6). — Cécidie connue en Angleterre et dans l'Europe centrale cf. Houard, 1908, t. 1, p. 21, no 17.

Algérie, environs d'Alger: Debray, 1890, p. 230-231, fig. 8-9; Darboux et Houard, 1901, p. 479, no 4023.

Vaucheria terrestris Lyngbye.

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4. Notommata Wernecki Ehrenb. Galle semblable à celle décrite plus haut au no 1. — Déformation bien étudiée en France par Balbiani : cf. Houard, 1908. t. 1, p. 22, no 18.

Algérie, environs d'Alger Debray, 1890, 'p. 231; Darboux et Houard, 1901, p. 479, no 4024.

PHANEROGAMES

CONIFÈRES.

On connait encore fort peu de galles sur les plantes de cette famille.

Pinus halepensis Miller.

Sables et coteaux calcaires arides: Maroc, Algérie, Tunisie, Cyrénaïque, Égypte, Europe méridionale, Asie Mineure, Syrie et Palestine.

5. Aiguilles des jeunes pousses arrêtées dans leur développement

et tordues ou contournées en spirale à leur extrémité. Celle-ci reste le plus souvent engagée dans la gaine qui l'empêche de se redresser. A la surface externe des aiguilles, parfois même dans les intervalles qu'elles laissent entre elles, vivent des Coccides blancs, non cécidogènes, appartenant au genre Leucaspis (L. pusilla Löw).

Algérie, Tablat, au sud-est d'Alger, fin janvier 1912 R. Maire, in Collection cécidol. C. Houard, no 375.

Juniperus Oxycedrus L.

Broussailles et bois montueux de la région montagneuse inférieure et du littoral Maroc, Algérie et Tunisie, presque toute l'Europe méridionale, Caucase, Asie Mineure, Syrie et Perse.

6. Rhopalomyia Valerii Tavares. Cécidie courte, en forme de cône, constituée par deux verticilles d'aiguilles déformées sur toute leur longueur : les aiguilles du verticille externe mesurent de 10 à 12 mill. de long sur 4 à 5 mill. de large à la base et sont peu aiguës à la pointe; celles du verticille interne, brunâtres et atrophiées, longues de 4 mill. seulement, délimitent une chambre larvaire contenant une larve qui se métamorphose dans la galle. - Cécidie connue d'Espagne, du Portugal et du Midi de la France: cf. Houard, 1908. 1. 1, p. 51-52, no 135, fig. 51-53.

Algérie, environs de Saïda, 17 avril 1900, le long de la route de Sidi-Bel-Abbès, sur des Genévriers isolés: Houard, 1905, p. 14121414, B; 1905, p. 216-218; 1905, p. 89-90, fig. 36-39, 46: Collection cécidol. C. Houard (1), no 213.

7. [Oligotrophus Panteli Kieff.]. Cécidie plus allongée que la précédente, comprenant deux verticilles d'aiguilles déformées (fig. 7); les pièces du verticille externe sont élargies dans leur moitié inférieure et atteignent 22 mill. environ de longueur au lieu de 30 mill., taille normale; accolées étroitement par leurs bords, elles enferment complètement un verticille d'aiguilles restées courtes et une larve orangée qui se métamorphose sur place. Éclosion obtenue à Paris le 6 mai 1900. Le plus souvent un troisième verticille de feuilles,

(1) Collection constituée par des échantillons secs fixés à l'aide d'épingles dans des cartons liégés doubles. Elle est destinée à être intercalée plus tard dans la grande Collection de galles du Laboratoire d'Entomologie du Muséum de Paris, dont M. le professeur Bouvier m'a confié le rangement, et qui comporte déjà les exsiccata de Giraud, Fairmaire, Sichel, P. Marchal, etc...

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