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avec 1, 2, 3 atomes de bi-iodure de mercure faisant

fonction d'acide.

On sait depuis long-temps que de l'acide sulfurique, chauffé avec un poids égal d'alcool, donne naissance à divers produits, dont les plus anciennement connus sont l'éther et l'huile douce du vin.

de

vapeur

Depuis long-temps MM. Fourcroy et Vauquelin avoient pensé que, dans cette opération, l'acide sulfurique réagit sur l'alcool, contraint une partie de son hydrogène et de son oxigène à se combiner pour former de l'eau ; qu'il s'incorpore à l'acide, et qu'il reste ainsi un composé où le carbone est dans une proportion plus forte que dans l'alcool, et qui est l'éther. En effet, les expériences de MM. Théodore de Saussure et Gay-Lussac ont constaté qu'un volume vapeur d'alcool est représenté par un volume de d'eau et un volume d'hydrogène bicarbonné; tandis qu'un volume d'éther l'est par un volume de vapeur d'eau et deux volumes d'hydrogène bicarboné. Néanmoins la découverte faite par M. Dabil, et confirmée par MM. Sertürner, Gay-Lussac et Vogel, que, dans l'opération par laquelle on fait l'éther, il se dégage aussi un acide particulier que l'on a nommé sulfo-vinique, exigeoit d'être prise en considération; et il devenoit nécessaire de connoître les éléments de cet acide, et même d'examiner ceux de l'huile douce du vin, sur lesquels on n'avoit pas fait encore des recherches assez exactes.

M. Hennell a entrepris ce travail en Angleterre,

et MM. Dumas et Polydore Boullay s'en sont occupés, de leur côté, à Paris.

Ces deux derniers chimistes ont constaté l'exactitude des analyses antérieures de l'éther; ils ont trouvé l'huile douce du vin formée de quatre volumes de carbone et de trois d'hydrogène ; ils ont déterminé la composition élémentaire de l'acide sulfo-vinique, en faisant l'analyse des sulfo-vinates de baryte et de deutoxide de cuivre, et celle du bisulfo-vinate de plomb. Leurs expériences les ont conduits à reconnoître que l'acide sulfo-vinique est composé d'un atome d'acide hypo-sulfurique contre deux atomes d'huile douce du vin; et que, dans les sulfo-vinates neutres de baryte et de cuivre, il y a un atome d'hypo-sulfate, deux atomes d'huile et cinq atomes d'eau.

D'après ces données, MM. Dumas et Boullay pensent que, lors de l'éthérification, une portion d'alcool se change, par l'influence de l'acide sulfurique, en éther et en eau, que cette eau affoiblit une portion de l'acide; qu'une autre portion de l'acide se change en acide hypo-sulfurique, en cédant une partie de son oxigène, laquelle se combine avec de l'hydrogène provenant de l'hydrogène bicarboné de l'autre portion de l'alcool; qu'il reste ainsi la proportion d'hydrogène et de carbone nécessaire pour former l'huile douce; et qu'une partie de cette huile douce, en s'unissant à une partie de l'acide hyposulfurique, donne l'acide sulfo-vinique. Une partie

d'eau, provenant de la décomposition de l'alcool, est d'ailleurs mise en liberté.

MM. Dumas et Boullay pensent, au reste, avec M. Vogel, que l'acide sulfo-vinique se forme en même temps que l'éther; et que sa production et celle de l'huile douce, quoique simultanées avec celle de l'éther, en sont indépendantes.

Depuis long-temps des chimistes distingués ont étudié la garance, et ont cherché à reconnoître de quelle manière on peut l'employer dans la teinture avec le plus d'avantage; et toutefois, son analyse proprement dite, qui auroit été le plus sûr moyen d'arriver à ce résultat, n'a pas été poursuivie avec assez de soin, et il est remarquable que, dans cette multitude de travaux entrepris depuis trente ans sur la chimie végétale, le seul écrit que l'on puisse citer sur la composition de cette racine est celui de M. Kuhlman, qui n'a paru qu'en 1824. Jusqu'alors on n'avoit que les essais de Walt sur l'action que sa décoction éprouve de la part des réactifs, et ceux de MM. Bartholdi et Braconnot, pour y rendre sensible la présence du sulfate de magnésie et de l'acide malique.

MM. Colin et Robiquet ont cherché à remplir cette lacune de la science; et leurs travaux leur ont procuré des résultats intéressants, et qui en laissent entrevoir de plus intéressants encore.

De la racine de garance macérée dans le triple de son poids d'eau et égouttée donne un marc qui, abandonné à lui-même dans un lieu frais, se prend en une

gelée, qui contient presque toute la couleur rouge. On la traite à plusieurs reprises par l'alcool bouillant; et, après avoir concentré les solutions alcooliques, on y ajoute de l'acide sulfurique et de l'eau. Il en tombe un précipité d'un jaune fauve, qui, bien lavé et chauffé, donne un sublimé cristallisé de la couleur et de l'aspect du plomb rouge de Sibérie, volatil, soluble dans l'eau en petite quantité, très-soluble dans l'alcool et surtout dans l'éther, formant avec les alcalis des combinaisons bleues ou violettes. MM. Colin et Robiquet ont nommé cette substance alizarine. Appliquée sur la toile de coton au moyen d'un mordant alumineux, et avec des avivages suffisamment énergiques, elle donne une teinture d'un beau rouge; et néanmoins, comme on ne peut en préparer de belle laque avec l'alun, il y avoit fort à douter que ce fût le seul principe colorant de la garance. Ces chimistes durent donc se livrer à de nouvelles recherches, et ils découvrirent dans la garance une autre substance, qu'ils ont nommée purpurine, et qui est douée à un bien plus haut degré du pouvoir tinctorial.

La purpurine, comme l'alizarine, est fusible, volatile, cristallisable par sublimation, dissoluble dans l'éther : elle a plus de solubilité dans l'eau que l'alizarine, et surtout les alcalis ne lui donnent point de teintes bleues ou violettes; enfin, sa propriété distinctive la plus frappante, c'est de donner avec la solution d'alun bouillante une liqueur d'un rouge rosé très-pur, dont on peut retirer une belle laque.

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Il reste à savoir si l'alizarine et la purpurine sont bien réellement deux principes immédiats distincts ou si la première n'est pas une purpurine altérée par quelque mélange : c'est ce que MM. Colin et Robiquet ont été invités à examiner. Dans le cours de leurs expériences, ils sont parvenus à quelques résultats pratiques. Leurs procédés leur donnent les moyens d'assigner la vraie valeur des garances venues dans des sols et à des expositions différents, et qui, comme on sait, varient beaucoup pour la quantité de matière tinctoriale qu'elles contiennent; ils ont reconnu que certains degrés de fermentation n'altèrent point la couleur rouge, et que l'on ne doit point jeter la garance qui les a subis ; ils ont préparé une laque qui aura des avantages pour l'art de la peinture, même après celle dont la fabrication a été découverte par M. Mérimée; enfin, en traitant la garance par l'acide sulfurique, ils ont obtenu une sorte de charbon qui contient la matière colorante à un état beaucoup plus pur que celui où elle se trouve dans la racine même, et que l'on peut aussi employer avec plus d'avantage pour la fabrication des toiles peintes.

Des membres ou des correspondants de l'académie ont fait paroître sur la chimie des ouvrages généraux qui, par leur nature, ne sont pas susceptibles d'être analysés ici, et dont nous ne pouvons rapporter que les titres.

Tels sont la cinquième édition du Traité de chimie de M. Thenard, le Nouveau Système de philo

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