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sophie chimique de M. Dalton, et le Traité des manipulations chimiques de M. Faraday.

M. Moreau de Jonnès a communiqué à l'académie la notice des tremblements de terre qui ont eu lieu aux Antilles en 1827. Il en a donné la date précise, qui peut jeter quelque lumière sur la direction des commotions souterraines et sur la rapidité de leur propagation.

Le premier de ces tremblements de terre s'est fait sentir à la Martinique le 3 juin, à 2 heures du matin.

Le second, le 24 juillet, à 5 heures 45 minutes après midi ces deux secousses ont été très-fortes. Le troisième, le dimanche 5 août, à 101 30' du matin.

Le quatrième, le 25 septembre, à 5h 3o' du matin. Le cinquième, le 27 du même mois, à 4a 30′ du matin.

Le sixième, le 2 octobre, à 4h après midi.

Le septième, le 30 novembre, à 2h 45' du matin, Le huitième, le 1er décembre, à 10h du matin. Le neuvième, le même jour, à 51 15′ après midi. Et enfin le dixième, le 8 décembre, à 5a 20′ du matin.

La plupart de ces tremblements de terre n'ont été que des mouvements ondulatoires et lents dont il n'est résulté aucun événement fâcheux; mais celui du 30 novembre, avant le jour, a été singulièrement violent et prolongé la moindre estimation de sa durée la porte à 50 secondes, et l'on assure qu'on n'en a point

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éprouvé d'aussi fort et d'aussi long depuis près d'un siècle. Il n'a fait cependant qu'ébranler et lézarder quelques édifices, et les accidents qui ont eu lieu doivent être attribués seulement à l'effroi qu'il a causé, et qui a fait abandonner les maisons avec trop de précipitation. Des lettres de la Guadeloupe ont fait connoître que ce tremblement de terre s'est étendu à la Grande-Terre, l'une des deux îles de cette colonie, située à environ 40 lieues au nord-ouest de la Martinique; il s'y est fait sentir avec une violence non moins grande, mais quelques minutes plus tard qu'au Fort-Royal. La Martinique est de formation volcani

que,

tandis que la Grande-Terre de la Guadeloupe est de formation calcaire.

L'opinion commune aux Antilles, que ces commotions du sol sont des phénomènes liés par leurs causes à l'état de l'atmosphère, s'est appuyée de nouveaux indices. On a remarqué que la pluie a commencé à tomber immédiatement après que la terre a tremblé ; et l'on a si constamment observé cette coïncidence singulière, que plusieurs personnes inclinent à ne point l'attribuer au hasard.

On a appris postérieurement que des tremblements de terre désastreux ont eu lieu, pendant novembre dernier, dans la montagne de Quindiu, à la NouvelleGrenade; et que le 16 de ce mois, à 6 15′ du soir, une partie de la ville de Santa-Fé-de-Bogota a été renversée, par une suite de violentes secousses qui se sont prolongées durant 24 heures.

ANNÉE 1828.

On sait, par les belles expériences de M. Gay-Lussac, que l'acide autrefois nommé prussique, parce que, combiné avec le fer, il produit le bleu de Prusse, est un hydracide ou un acide sans oxygène, résultant de l'union de l'hydrogène avec de l'azote carboné, substance que M. Gay-Lussac nomme cyanogène; en conséquence, cet acide a reçu le nom d'hydro-cyanique, et ses combinaisons avec des oxides ou des alcalis ceux d'hydro-cyanates; il y a même de ces combinaisons où l'acide se complique encore; et le bleu de Prusse, par exemple, lorsque l'on veut complétement exprimer sa nature, est un hydro-ferro-cyanate de peroxide de fer.

Mais on pouvoit concevoir aussi que le cyanogène, en se combinant avec l'oxygène, produirait des acides ordinaires, ou ce que maintenant on appelle oxacides, par opposition aux hydracides où c'est l'hydrogène qui remplace l'oxygène.

Plusieurs chimistes s'en sont occupés. M. Wöhler de Heydelberg a même formé un composé d'un atome d'oxigène et d'un atome de cyanogène, qui a cette propriété bien remarquable, qu'en s'unissant avec l'ammoniaque il donne l'urée, l'un des composants principaux de l'urine de l'homme.

M. Sérullas a travailé sur le même sujet, et il a obtenu un oxacide de cyanogène fort différent de celui

T. V.

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il

de M. Wöhler, et qui, contenant le double d'oxygène, mérite mieux le nom d'acide cyanique. L'année dernière, en faisant réagir dans l'obscurité le chlore sur le cyanure de mercure, ce chimiste avoit produit une combinaison du chlore et du cyanogène, qu'il nomme chlorure de cyanogène. En substituant de l'acide hydrochlorique au cyanure de mercure, observa qu'il se produisoit un composé solide, que l'analyse lui a montré être formé de deux atomes de chlore contre un de cyanogène, et qu'il nomme en conséquence perchlorure de cyanogène. C'est un composé blanc, cristallisable, qui se fond à 140°, se vaporise à 190°, se dissout bien dans l'éther et dans l'alcool, et est très-délétère. En faisant bouillir ce perchlorure dans beaucoup d'eau, l'hydrogène de l'eau se porte sur le chlore pour former de l'acide hydro-chlorique, et son oxigène sur le cyanogène pour former l'acide, qui contient deux atomes d'oxygène et un de cyanogène. Pour l'avoir pur, on concentre la liqueur, et on la débarrasse, par l'évaporation, de son fluide hydro-chlorique; l'acide cyanique cristallise lors du refroidissement, et on le purifie par plusieurs dissolutions et cristallisations successives. La forme de ses cristaux est le rhombe, sa saveur est foible, mais il rougit fortement la teinture de tournesol, il lui faut plus de chaleur qu'au mercure pour le volatiliser; les acides nitrique et sulfurique concentrés ne l'attaquent point. Les sels qu'il forme avec les bases salifiables cristallisent et ne détonent pas; enfin sa combinaison

avec l'ammoniaque est absolument distincte de l'urée.

Le bleu de Prusse, substance non moins belle que l'indigo, mais qui a l'avantage d'être à bien meilleur prix et d'être préparée avec des substances indigènes, n'a été employé avec succès à la teinture que par feu M. Raymond, et encore n'est-il parvenu à l'appliquer qu'à la soie, au fil et au coton (c'est ce que l'on nomme dans le commerce le bleu Raymond); mais la laine avoit résisté à toutes ses tentatives. Le fils de ce chimiste vient, après de longs et pénibles essais, de réussir dans ce qui avoit échappé à son père, et les draps teints en bleu de Prusse, qu'il a présentés au public lors de la dernière exposition de l'industrie, ont obtenu tous les suffrages. On sait que le bleu de Prusse est un sel métallique résultant de la combinaison d'un acide particulier appelé prussique et aujourd'hui hydro-cyanique, avec le peroxide de fer. Pour teindre avec cette couleur, on commence par combiner la matière que l'on veut teindre avec du vitriol vert ou persulfate de fer; on la plonge dans une dissolution d'hydro-cyanate de potasse : la même double décomposition, qui a lieu dans la fabrication ordinaire du bleu de Prusse, s'opère ici, et ce bleu demeure adhérent à l'étoffe. Ce qui rend cette opération difficile sur la laine, c'est que, mise à froid dans le persulfate, elle n'attire qu'une petite quantité d'oxide, et qu'à chaud, pour que la dissolution ne se trouble pas, on est obligé d'y tenir un excès d'acide qui donne à la laine une rudesse fâcheuse.

M. Raymond, après avoir essayé de traiter la laine

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