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quel il a publié antérieurement des observations importantes.

Il indique un nouveau moyen de préparer le chlorure de bore, découvert par M. Berzélius, et un chlorure de titane volatil, qui n'avoit point encore été observé.

Enfin il annonce la découverte d'un chlorure gazeux de manganèse, correspondant à l'acide manganésique; mais il se propose de revenir sur cette combinaison dans un autre mémoire.

Nous avons annoncé, dans notre analyse de l'année dernière', la découverte que M. Balard a faite du brome, substance d'une grande analogie avec le chlore et avec l'iode, et qui forme avec les autres corps des combinaisons fort semblables.

M. Sérullas s'est particulièrement attaché à l'étude de ces combinaisons. Il a obtenu successivement un éther hydro-bromique; un cyanure de brome; des bromures d'arsenic, d'antimoine et de bismuth, et un oxibromure d'arsenic. L'éther hydro-bromique se rapproche singulièrement de l'éther hydriodique : c'est un liquide plus pesant que l'eau, d'une odeur forte, très-soluble dans l'alcool, dont il est précipité

par l'eau. Le cyanure de brome n'a pas moins de

ressemblance avec le cyanure d'iode: il cristallise en aiguilles longues et déliées, d'une grande volatilité, d'une odeur très-piquante, et d'une action si forte sur

1 Tome 2, p. 253.

l'économie animale, qu'un grain dissous dans un peu d'eau suffit pour tuer un lapin.

La décomposition du bromure d'arsenic par l'eau principalement fixé l'attention de M. Sérullas. Employée en quantité suffisante, l'eau réduit ce bromure en acide arsenieux et en acide hydro-bromique; lorsqu'il y a moins d'eau, il se précipite une poudre qui donne à la distillation de l'eau, de l'acide arsenieux et du bromate d'arsenic, et qui paroît à l'auteur un sous-bromate d'arsenic.

Le bromure de sélénium s'opère aisément quand on rapproche quatre parties de la première substance avec une de la seconde dans un grand état de division; au moment de leur union, il se dégage de la chaleur; un léger bruit se fait entendre. Ce bromure a l'odeur du chlorure de soufre; il se volatilise à une grande chaleur; il se dissout dans l'eau, mais en passant à l'état d'acide hydro-bromique et d'acide sélénique.

Le même chimiste s'est occupé des propriétés d'une combinaison que Berthollet, qui en a parlé le premier, avoit nommée acide prussique oxigéné, mais que, d'après la nouvelle théorie qui a reconnu des substances acidifiantes autres que l'oxigène, et qui a donné au chlore le premier rang dans cette classe de corps, M. Gay-Lussac a dû nommer acide chloro-cyanique.

Il résulte du travail de M. Sérullas une connoissance plus exacte des propriétés de cette combinaison

et des moyens de l'obtenir avec pureté, ainsi que des notions plus approfondies touchant l'action du chlore sur l'acide hydro-cyanique et sur le cyanure de mercure. Pour l'obtenir, on introduit quelques grammes de cyanure de mercure délayés avec de l'eau dans un flacon rempli de chlore; on le laisse 10 à 12 heures dans l'obscurité : le chlore se partage alors, et forme d'une part du bichlorure de mercure, et de l'autre la combinaison que l'on désire. En plongeant le flacon dans un mélange frigorifique à 18° au-dessous de o, cette matière cristallise sur les parois. Du chlorure de calcium, introduit dans le vase, s'y empare de l'eau; au bout de sept jours, on refroidit de nouveau le flacon, et on le débouche sous du mercure également refroidi, qui le remplit aussitôt: on y ajuste alors un tube qui va s'ouvrir sous une cloche pleine de mercure; et l'appareil reprenant la température de l'atmosphère, la combinaison obtenue se fond et se vaporise, et va remplir la cloche.

Une première propriété observée par M. Sérullas c'est qu'à l'état de pureté elle ne rougit point la teinture de tournesol, et ne peut être considérée comme un acide: aussi la nomme-t-il chlorure de cyanogène, dénomination à laquelle les commissaires de l'académie préfèrent celle de cyanure de chlore. Elle cristallise à 18° au-dessous de o, et se fond à 15 ou à 12. Sous une pression quadruple de celle de l'atmosphère, elle conserve sa liquidité jusqu'à 20° au-dessous de o. Son action sur les animaux est des plus délétères.

Si, au lieu de tenir à l'obscurité et au froid le flacon rempli de chlore où l'on a mis du cyanure de mercure, on l'expose au soleil, il se produit un liquide jaune plus pesant que la solution de bichlorure de mercure produite en même temps, et que l'on peut en séparer aisément. Ce liquide ne se dissout pas dans l'eau, ne précipite point le nitrate d'argent, et ne rougit point le tournesol : il est très-soluble dans l'alcool.

D'après sa décomposition par le temps, et ce qui arrive quand on le distille sur un mélange de craie et de chlorure de calcium, M. Sérullas le regarde ou comme un mélange très-intime de proto-chlorure de carbone et de chlorure d'azote, ou comme un proto-cyanure de chlore. C'est cette dernière idée qui a paru la plus vraisemblable aux commissaires de l'académie.

La théorie nouvelle dont nous venons de parler, et qui place le chlore, l'iode, le fluor, le brome et le soufre comme l'oxigène, dans la classe des substances électro-négatives qui peuvent produire des combinaisons analogues aux acides et jouant le même rôle dans les combinaisons ultérieures, et la classification que l'on a faite en général de toutes les substances d'après leur électricité relative, ont conduit à reconnoître et à examiner une foule de composés dont on n'avoit point d'idée auparavant, et à enrichir la chimie d'une foule prodigieuse de faits aussi nouveaux qu'importants. Ceux de ces composés

qui se forment de deux combinaisons binaires, et sont par conséquent analogues aux sels proprement dits, ont dû fixer de préférence l'attention des chimistes; et tels sont surtout ceux qui résultent de l'union de l'hydrogène sulfuré avec les sulfures métalliques, que M. Gay-Lussac a considérés comme des sels auxquels ce sulfure métallique tiendroit lieu de base tels sont encore les doubles sulfures, les doubles cyanures, les doubles chlorures. Il arrive aussi que le sulfure, le chlorure d'un métal, s'unit à l'oxide du même métal, d'où il résulte encore une longue série de produits analogues aux précédents.

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M. Polydore Boullay a essayé de faire sur les combinaisons de l'iode ce qui avoit déjà été opéré sur celles du soufre et du chlore; et il a reconnu que les iodures métalliques, d'après leur position relative dans l'échelle électrique, jouent les uns le rôle d'acide, les autres celui de base; et que les premiers s'unissent aux seconds de manière à produire des espèces de sels; que l'acide hydriodique peut s'unir à des iodures métalliques, comme l'acide hydro-sulfurique à des sulfures; que les iodures et les chlorures peuvent se combiner les uns aux autres, mais en des composés peu stables, et que les diverses combinaisons peuvent avoir lieu en des proportions différentes, mais toujours définies; le bi-iodure de mercure, par exemple, se combine en trois proportions avec les iodures alcalins, et ses trois composés peuvent se représenter par un atome d'iodure alcalin

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