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obéissance; lui commandant qu'il eust à rapporter à mesd. sTM, qu'il avoit juste occasion de se louer et contenter des service, fidélité et obéissance que les habitans de ceste ville d'Amiens avoient de tout temps porté à la couronne, et qu'ils eussent à persevérer et continuer de bien en mieulx, et pour sa part il les maintiendroit en tous leurs priviléges, et qu'ils gardassent bien se laisser aller par persuasion au party de ceulx qui troublent son estat, parce que ce seroit la ruyne totalle d'eulx, leurs femmes et enffans. Et parce que le roy ne luy parla du faict de l'entreprise et conspiracion faicte contre lad. ville et qu'il se retira pour parler à aultres, icelluy Boulanger ne luy en feit aulcune ouverture. Et le lendemain ledict sieur Brullart luy bailla sa dépesche qu'il présenta à son retour à mesd. sieurs.

Pour l'Union avec la ville de Paris.

Le vendredy, 3o jour de juing 1588, s'est presenté Me Pierre Rousselet, advocat en la court de Parlement à Paris, lequel a délivré à Messieurs une lettre cloze à eulx adressant qu'il a dict luy avoir esté baillée à ceste fin par MM. les prévots des marchans et eschevins de ladite ville de Paris, et a dict davantage: Que le roy aiant veu la requeste présentée à Sa Majesté par MM. les princes et les bourgeois et habitans de ladite ville de Paris, pour le bien et avancement de l'honneur et gloire de Dieu, de la saincte relligion catholicque, apostolicque et romaine, la manutencion de l'Estat et le bien commun de tout ce royaume, dont icelluy Rousselet a présenté une coppie imprimée à mesd. s”, Sa Majesté y a prins goust et a icelle renvoiée à la royne, sa mère, en ladite ville de Paris, pour les oir plus amplement sur icelle, à fin d'y pourveoir à l'honneur de Dieu et soulagement de ses subjectz, et que sy messieurs de ceste ville, oultre les remonstrances faictes au roy, par les bourgeois et habitans de Paris pour le général (en quoy ilz les prient se joindre et unir avec eulx), ont quelques plaintes et remonstrances particulières à faire à Sa Majesté pour le bien du pays et de ladite ville d'Amyens, quilz le pourront faire par mesme moien; d'aultant que Sa Majesté est disposée de oyr ung chacun et pourveoir au soulagement de ses subjectz, ayant deppuis huict jours revocqué plusieurs edictz et commissions quy estoient en la foule du peuple, priant mesd. sTM embrasser de cœur et d'affection l'amytié, union et considéracion

que leur présentent lesdits sieurs prévost des marchans et eschevins de ladite ville de Paris 1.

Union des habitans d'Amiens à ceux de Paris.

Ledict jour troisièsme juing Ve IIII huict, en la grand salle de la Male-Maison 2, lecture faicte des lettres missives envoiées par MM. les prévost des marchans et eschevins de la ville de Paris, à MM. les maieur, prévost et eschevins de ceste ville d'Amiens, en datte du dernier jour de may passé et de la coppie de la requeste présentée au roy, au nom de messeigneurs les cardinaulx, princes, seigneurs et depputez de la ville de Paris et autres villes catholicques asserez (peut-être associez) et uniz à la deffence de la relligion catholicque, apostolicque et romayne, et après que monsieur le maieur a fait entendre à l'assemblée le contenu en la résolution prise en l'assemblée tenue ce matin, sur le même subject, en leur hostel de ville, par advis et du commun consentement de toute l'assemblée a esté arresté que les habitans de ladite ville d'Amiens se uniront avec ceulx de la ville de Paris, se conformeront et feront pareille requeste qu'eulx à Sa Majesté, en ce qui concerne le faict général de la religion, de l'estat et du bien publicq 3.. . . .

Députés commis pour exciter les villes voisines à s'unir avec celles de Paris et d'Amiens.

Le quatrième de juing mil Vc IIII" huict, lecture faicte de la résolution de l'assemblée tenue le jour d'hier, a esté arresté que M Anthoine de Berny, eschevin, fera le voiage à Peronne, Mondidier, Roye et Corbye, et M° Vincent Boulanger, advocat, à Abbeville et Monstreul, ou ilz porteront lettres à messieurs les maieur et eschevins desdites villes, pour les prier et requerre, très-instam

On ne transcrit pas ici la lettre dont il est parlé dans ce document, parce qu'il en fut adressé une semblable à plusieurs autres villes que les Parisiens voulaient attirer dans leur parti. (Note de M. Dusevel.)

Cet édifice avait été reconstruit en 1573; il servait à la tenue des plaids du bailliage d'Amiens et des assemblées générales des habitants de cette ville. (Voyez l'Histoire de la ville d'Amiens depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, in-8°. Amiens, 1848, p. 48.) (Idem.)

3 On omet ici quelques passages publiés par M. Augustin Thierry dans le tome second du Recueil des monuments de l'histoire du tiers État, in-4o, Paris 1853, 、 p. 962 et 963. Les pièces suivantes combleront une lacune qui nous semble exister dans ce recueil, à partir du 3 juin jusqu'au mois de juillet 1588. (Idem.}

ment, se voulloir unir avec ceulx de Paris et de ceste ville, et présenter requeste au roy, à mesme fin qu'eulx, pour le faict général de la relligion, de l'estat, du bien publicq, adjoutant en icelle ce quilz trouveront bon pour le bien du païs et pour leur particulier...... A aussy esté advisé que suivant la résolution de l'assemblée du jour d'hier sera escript à MM. les prévost des marchans et eschevins de la ville de Paris, la lettre de laquelle la teneur enssuit :

Messieurs,

Aussytost que vostre depputé, présent porteur, nous a délivré la lettre qu'il vous a pleu nous escripre du dernier jour du [mois] passé, avec coppie de la requeste présentée au roy pour la conservation de l'honneur de Dieu, de sa sainte relligion catholicque, apostolicque et romaine, l'extirpation des héréticques et de leurs fauteurs, le service et obéissance deue au Roy, et pour obtenir ung bon règlement pour la restauration de cest estat, sy désolé; et aussy pour aulcuns poinctz quy concernent particulièrement nostre ville; et entendu du porteur que Sa Majesté désiroit vous y faire droict et embrasser le soulagement de ses subjectz; mesmes que pour vous ouyr plus particulièrement, elle avoit renvoyé vostre requeste à la royne, sa mère, nous avons faict assembler jusques à 200 des plus notables et principaulx habitans, par advis et consentement desquels avons résolu nous unir avec vous à sy juste cause, joindre nostre requeste à la vostre, et en ce quy touche le général, nous y conformer entièrement, comme le désirez, et pour nostre particulier et le pais, y adjoindre quelques articles quy leur concernent, et à ceste fin, despecher vers Sa Majesté; mesmes faict entendre aux villes voisines de ce gouvernement, par gens d'espriz et en dilligence nostre résolution, à ce que de leur part ilz entrent avec vous et nous en ceste saincte Union, et depputent gens pour faire semblable instance et requeste, en mesme temps, à Sa Majesté. Lorsque nos depputez seront en court, ce ne sera sans en conférer plus amplement avec vous, Messieurs, pour recepvoir vos bons avys et instructions. Au reste, nous vous remercions humblement de l'honneur qu'il vous a pleu nous faire, nous conviant à ceste saincte Union et poursuitte, et croyons fermement que nous maintenans et conservans constamment en icelle, Dieu quy congnoit noz cœurs et a donné ung très-bon

que

commencement à ceste affaire, tiendra la main au progrès et la fin en réussira à son honneur et gloire, au bien commun de la chrétienté, au service de Sa Majesté, et soulagement de ses subjectz. Messieurs, nous prions le Créateur vous donner à tous, en parfaicte santé, longue et heureuse vye; nous recommandans humblement à voz bonnes graces.

D'Amyens, le IIII jour de juing mil Ve IIII huict.
Vos humbles serviteurs, confrères et bons amys.

Les MAYEUR, Prévost et eschEVINS D'AMIENS.

Rapport d'Antoine de Berny, de son voyage à Péronne et autres villes de Picardie.

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Le X' jour de juing mil Vc IIII" huict, M° Anthoine de Berny a faict son rapport du voiage qu'il a faict de l'ordonnance de Messieurs ès villes de Corbie, Péronne, Mondidier et Roie, pour les prier d'entrer en l'Union avec Messieurs de Paris et Messieurs de ceste ville, ce quils ont accordé faire, comme il est apparu par des lettres missives qu'il en a rapporté, desquelles lecture a esté faicte. Disant davantaige: que ceulx de ladite ville de Péronne estoient fort [d'avis] que Messieurs de ceste ville envoyent en la ville de Sainct-Quentin à mesme fin et qu'ilz y enverront homme de leur part, avec le depputé de ceste ville, priant M. le maieur de prendre sur ce dernier point les advis de Messieurs. A quoy ledit sieur maieur a faict responce: que par cy devant, en assemblée, et encore le jour d'hier en l'eschevinage, fut arresté que Messieurs n'envoiroient en ladite ville de Sainct-Quentin 1, et de sa part n'est d'avis d'y envoier, comme il n'a jamais esté d'advis d'envoier prier les aultres villes d'entrer en ladite Union. Touteffois, après que les advis de Messieurs ont esté sur ce recueillis, à pluralité d'iceulx, a esté déliberé et arresté que l'on envoiera en ladite ville de Sainct-Quentin Jehan Cordelois, eschevin, avec missive et coppie des lettres du roy, des lettres de Messieurs de Paris et de la délibération des habitans de ceste ville, du 3° jour de ce mois, pour ensuivant icelle, prier et requerre très-instamment les maieur, eschevins et jurez de ladite ville de Sainct-Quentin, d'entrer en ladicte Union.

(Copié sur les anciens registres aux délibérations de l'hôtel de ville d'Amiens.) › Cette ville était, en effet, peu disposée à faire partie de la ligue.

III.

Note sur une plaque en cuivre doré et émaillé'.

{Communication de M. Damase-Arbaud, correspondant à Manosque (Basses-Alpes).

Cette plaque, qui mesure oTM,27 par oTM,14, paraît provenir d'un reliquaire sur lequel elle était attachée au moyen de seize clous apparents. Elle est recouverte en entier d'un émail bleu foncé, coupé par trois bandes transversales vert d'eau, chargées d'arabesques dorées, et porte une croix également dorée, de sorte qu'elle est divisée en dix parallélogrammes à peu près égaux, semés de rosaces à quatre lobes, de couleurs variées et circonscrites dans des cercles dorés comme toutes les tailles du métal. Au bas, un dessin bleu turquoise et blanc, avec des taches rouges, paraît représenter la terre chargée d'une végétation luxuriante, symbole de la fécondité du mystère de la rédemptiou.

Cinq statuettes en cuivre doré sont attachées sur la plaque. Jésus-Christ, portant un diadème, le corps vêtu d'une tunique à grands plis réguliers, en émail bleu, qui descend des reins aux genoux, est attaché à la croix. La tête est entourée d'un nimbe crucifère dont le centre et les croisillons sont dorés, et dont les zones concentriques sont, en partant du centre, or, noire pointillée de rouge, bleue turquoise, blanche, or, bleue lapis et or. L'émailleur, prévoyant que la tête pencherait sur le côté, a disposé le nimbe plus à droite qu'à gauche, de sorte que la tête en couvre une grande partie; il avait indiqué avec soin, par un trait de burin la place que devait occuper la statuette (ce trait s'aperçoit très-bien à la place de la main gauche, qui est brisée), et un dessin émaillé carré indiquait le support sur lequel s'appuyaient les pieds de l'homme-Dieu. Ce support a d'ailleurs été fondu avec la statuette, dont les pieds sont gravés en creux sur la plaque qui la termine 2. De petites cavités, dans lesquelles on avait sans doute coulé de l'émail, indiquent la barbe et les cheveux. Une perle d'émail vert foncé figure les yeux dans les cinq statuettes. Ce christ

1 Voir planche II.

2 C'est par erreur que

le dessinateur a fait en relief ces pieds qui sont engagés dans un quadrilatère informe et se confondent avec lui.

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