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Publications de sociétés sayantes.

Annuaire départemental de la société d'émulation de la Vendée.1855, 1re année. Napoléon, 1855; in-8°.

Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 17° année, 4° série; tome II, 2o livraison. Novembre-décembre 1855. Paris, 1856; in-8°. Mémoires de l'Académie du Gard, 1854-1855. Nîmes, 1855; 1 vol. in-8.

Note relative à la publication de la correspondance de Mazarin.

Le comité engage MM. les correspondants à rechercher toutes les lettres de Mazarin qui se trouvent dans les bibliothèques et les archives publiques et particulières. Ils en enverraient la liste au ministère et y joindraient des indications précises sur la date de la lettre, la personne à laquelle elle a été adressée et le lieu d'où elle a été écrite. Ils devraient, autant que possible, donner une analyse sommaire des matières qui y sont traitées, afin que l'on pût en apprécier l'importance et demander, si la chose paraissait utile, une copie de la pièce indiquée, ou communication du manuscrit.

XIX.

Rapport fait à la section d'histoire, le 21 mai 1855, par M. J. Desnoyers, membre du comité, sur des communications de MM. Peigue et Henry, correspondants.

M. Henry, correspondant du comité historique, à Toulon, a adressé la copie de deux pièces originales, rédigées en latin pendant les années 1350 et 1352; elles sont conservées dans les archives de Toulon et concernent la reine de Naples, comtesse de Provence, Jeanne Ire, et son second mari, Louis de Tarente.

Un envoi antérieur du même correspondant avait déjà fourni sur cette même princesse plusieurs renseignements curieux, qui ont été publiés ou analysés dans le Bulletin. Ceux-ci me paraissent

également dignes d'y figurer, tant est rare le nombre des documents originaux imprimés sur l'histoire de la Provence.

La première de ces deux pièces est un édit par lequel Jeanne notifie aux Provençaux l'abandon qu'elle fait à son mari, duc de Tarente, en guise de dot, de la moitié de son autorité sur tous ses états. Mentionnée seulement dans l'Histoire et Chronique de Provence, de César de Nostradamus (in-folio, 1614, p. 395), elle me paraît, ainsi qu'à M. Henry, être inédite.

Cette faveur que la reine avait refusée à son premier mari, et même, pendant plus de six ans, à Louis de Tarente lui-même, lui fut enfin concédée, d'après le conseil du pape Clément VI, qui intervenait si fréquemment et si directement dans le gouvernement de la reine, et qui avait tant contribué à lui assurer la couronne de Naples contre les prétentions du roi de Hongrie, frère de son premier mari.

Jusqu'alors les actes royaux n'étaient rendus qu'au nom de la reine seule, et ce ne fut que près de deux ans, à partir de cet édit, c'est-à-dire après leur couronnement dans la ville de Naples, le 25 mai 1352; que le nom de Louis de Tarente y figure en cette forme: Ludovicus et Johanna, Dei gratia rex et regina Jerusalem et Sicilie, etc.

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Un des motifs allégués par la reine, pour appeler son nouvel époux à la participation au pouvoir royal, était assez singulier : ⚫ Omnium rerum conditor summus et postquam... universalia cuncta creavit, humanum genus a deliberato producens, fecit primo • masculum, ut caput dignius atque nobilius humanitatis membrum; subsequenter ex viri carne creavit et feminam, sanctum inter illos conjugium faciens unam eamdemque carnem unum • et corpus duobus constituens, statuens lege æterna quod conjux « viri potestati esset subjecta, etc. » Suivent les développements et l'application de cette doctrine, dont plusieurs grands royaumes modernes n'ont pas également reconnu la nécessité.

Cet acte, ayant une relation directe avec l'histoire de Provence, me paraît mériter d'être publié intégralement, ainsi que la seconde pièce très-courte qui l'accompagne, datée du 28 mars 1351 (1352, nouv. style), et qui est le modèle de l'hommage lige à rendre à Louis de Tarente, au nom de la ville de Toulon, envoyé par la reine Jeanne aux principales villes de son comté de Provence.

M. Henry répond dans sa lettre aux regrets que j'avais exprimés,

dans un précédent rapport, qu'il n'y eût point encore d'histoire de la ville de Toulon, comme il en a été composé pour plusieurs autres villes de Provence moins importantes. Il rappelle que dans le dernier siècle un oratorien, nommé Isnard, avait écrit une histoire de Toulon qui ne fut point imprimée et dont le manuscrit est perdu. M. Henry lui-même avait commencé, il y a six ans, l'impression d'une histoire de Toulon, depuis 1789 jusqu'en 1790; mais le défaut d'encouragements l'obligea à interrompre cette publication. Le grand âge de M. Henry (77 ans) lui laisse peu d'espoir de reprendre cet ouvrage, dont le Conseil municipal de la ville a cependant voté depuis, deux ans les frais d'impression, et à plus forte raison de publier une histoire générale de cette ville. Il se borne donc à sauver de l'oubli le plus qu'il peut des documents originaux propres à éclaircir cette histoire. Un zèle aussi honorable et aussi désintéressé me semble d'autant plus digne d'éloges que, malgré son âge avancé, M. Henry est l'un des correspondants les plus actifs du ministère.

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M. Peigue, avocat, à Nevers, correspondant du comité, a adressé une note sur la mesure et le poids du septier de froment et d'avoine dans le Bourbonnais au xv° siècle, comme pouvant ajouter de nouveaux renseignements à une pièce plus importante qu'il a communiquée l'année dernière au comité. Ce document présentait, d'après une délibération du corps communal de Charroux, une sorte de mercuriale des grains et des vins, et la taxe du salaire des domestiques dans cette ville en l'année 1601. Il a paru assez intéressant pour être publié un jour dans le recueil de statistique historique dont le comité rassemble les matériaux. Une autre pièce adressée par le même correspondant fait connaître, par l'extrait d'une délibération du corps communal de la même ville, que le prix du blé froment, en 1596, était de deux escus quarante solz le septier et de trois le plus haut (c'est-à-dire 8 à 9 livres), et que néanmoins le pain blanc et autre étoit détaillé à plus de cinq ou six escus, au grand préjudice du public; que le pain fut saisi et les boulangers obligés de se conformer à une ordonnance rendue en la ville de Gannat et appliquée à Charroux. » Le nouveau document envoyé par M. Peigue est de date plus ancienne, mais il ne fournit que ces deux autres indications: en 1475, le septier de froment, mesure marchande de Charroux, contenait 9 boisseaux 1/2 et 1/3 de Moulins, et pesait 182 livres ;

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le septier d'avoine contenait 12 boisseaux 1/4 et 11 onces, et pesait 227 livres 5 onces; c'est-à-dire qu'en moyenne le boisseau était réputé contenir 20 livres, et le septier 10 boisseaux ou 200 livres. Le prix n'est point indiqué. M. Peigue donne cependant, comme base de comparaison, le prix du seigle d'après quatre mercuriales, de 1721, 1722, 1723, 1724, et il estime la valeur de l'argent au triple de la valeur actuelle. Cette dernière indication est trop récente pour aider à fixer la valeur des céréales dans le Bourbonnais au xv° siècle. M. Peigue regrette de n'avoir pas de renseignements plus étendus à fournir. Mais il a extrait celui qu'il adresse en dernier lieu d'un recueil qui, par son titre, me semble devoir offrir une certaine importance. Il est ainsi donné par M. Peigue: « Extrait collationné du Talamus, ou abattement général de toutes les mesures du Bourbonnois, exécuté le 15 mars 1475 et collationné en 1656. »

Les recueils généralement connus dans le midi de la France sous le nom de Talamus ou Thalamus étaient des sortes de registres municipaux contenant les actes, les délibérations des corps communaux et souvent les coutumes, les règlements, les serments des corporations, et quelquefois même les annales historiques de la cité qui les avait fait dresser. On en a imprimé plusieurs, dont le plus important est celui de Montpellier, publié par la Société archéologique de cette ville, de 1836 à 1840.

Il serait intéressant de savoir en quoi consiste le document signalé par M. Peigue sous le même titre; s'il en existe, aux archives de Nevers, un original du xv° siècle ou seulement une copie du xvir®. Lors même qu'il n'y en aurait qu'une copie moderne, et quoique ce document paraisse être beaucoup plus restreint que les thalamus du Languedoc, cependant il serait utile de posséder pour une province déterminée, avec date certaine, l'ensemble des mesures de différentes sortes usitées. Cette branche de recherches historiques est une des moins éclaircies et sera l'une des plus intéressantes de la statistique ancienne de la France, quand on aura pu rapprocher et comparer des indications analogues pour un certain nombre de nos provinces.

Il y aurait donc lieu, en remerciant M. Peigue, de lui demander ce renseignement et même la copie de la pièce conservée sous le titre de Talamus dans les archives de Nevers.

XX.

Rapport fait à la section d'histoire, le 17 décembre 1855, par M. HuillardBréholles, membre du comité, sur la collection de documents envoyés par M. Sickel.

Dans un rapport général, daté du 15 juin 1855, M. Sickel a fait connaître à M. le ministre l'ensemble du travail qu'il avait accompli aux archives de Milan et de Venise, s'attachant moins à préciser les résultats obtenus par lui qu'à indiquer qe qu'il avait fait pour les obtenir et ce qui restait encore à faire. En effet, la confusion qui existe dans les nombreux dépôts qui constituent aujourd'hui la section historique des archives de Milan a nécessité, de la part de M. Sickel, un travail préparatoire et en quelque sorte matériel, très-considérable, très-pénible, et dont il s'est tiré avec une persévérance et une sagacité dignes d'éloges.

A ne voir que l'ensemble, sans trop tenir compte des détails, il y a deux parts à faire dans le travail accompli pâr M. Sickel : d'abord une masse de recherches et d'investigations portant sur l'action politique de la France en Italie depuis Louis XI jusqu'à François Ier. C'est sur ce travail préliminaire que j'ai cru devoir appeler l'attention du comité dans mes précédents rapports. En second lieu se présente la transcription des pièces choisies et rassemblées parmi tant d'autres, mais dans les limites presque exclusives du règne de Louis XI. C'est des résultats de ce second travail que j'ai aujourd'hui à vous entretenir.

125 lettres chiffrées des orateurs milanais en France, depuis 1460 jusqu'en 1477, forment la portion la plus volumineuse de ces copies. On y remarque quelques lettres des ambassadeurs milanais à Rome, à Florence et à Venise, très-importantes pour faire connaître la marche des négociations diplomatiques sur les divers points de la Péninsule. J'ai indiqué ailleurs quel jour nouveau les rapports des orateurs milanais en France jettent, selon moi, sur le caractère de Louis XI, et avec quelle vivacité la figure de ce prince actif, vigilant, toujours prêt à la riposte, se détache sur le fond un peu monotone de ces conversations confidentielles.

74 pièces relatives à l'histoire de France, de 1460 à 1462, tirées de la correspondance ducale. Ce sont des miscellanées qui renfer

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