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M. Chéruel explique les motifs qui retardent la reprise de l'impression des Papiers d'État du cardinal de Granvelle. Cet arrêt est occasionné par la nécessité de faire un choix parmi les nombreuses pièces qui avaient été rassemblées pour cette publication et qu'il faut transporter de Besançon à Paris.

Il est ensuite donné connaissance de la liste des ouvrages qui ont été offerts au comité pendant l'interruption de ses séances. Des remerciments sont adressés aux auteurs des envois.

M. de la Villegille présente successivement le compte rendu des travaux des sections de philologie et d'histoire.

La section de philologie a entendu diverses communications, la plupart relatives aux poésies populaires. Elle n'a pris aucune décision qui réclame la sanction du comité.

La section d'histoire propose de publier, à part du quatrième volume, la table générale de la Correspondance administrative sous Louis XIV; mais elle est d'avis, en outre, de ne pas se contenter d'une sèche indication de noms de personnes et de choses, avec de simples chiffres de renvoi aux pages où ces noms sont mentionnés. La section propose de donner une table analytique exécutée dans une juste mesure. D'après les appréciations de M. Guillaume Depping, une semblable table exigerait environ cinquante feuilles.

La section demande pour M. de Wailly l'autorisation de joindre au cartulaire de Saint-Victor de Marseille un fac-simile des abréviations les plus difficiles d'un polyptique du 1x° siècle, qui est placé en appendice du cartulaire.

Le comité adopte ces conclusions, ainsi que le principe de la publication de la Chronique de Romanie, par Marin Sanudo, proposée par M. le docteur Hopf. Le comité pense, avec la section, qu'il convient, avant de prendre une décision définitive, d'attendre le résultat des recherches qui devront être faites pour retrouver le texte latin de cette chronique, connue seulement jusqu'ici par une traduction italienne.

Les autres objets qui ont occupé la section d'histoire n'ont amené aucune résolution qui doive en ce moment être ratifiée par le comité.

M. de Laborde soumet à la sanction du comité les décisions suivantes prises par la section d'archéologie dans la séance du mois de novembre, qui s'est tenue sous sa présidence:

Recommandation à M. le ministre des procédés d'impression typographique en couleur de M. Silbermann, comme pouvant être employés avantageusement pour certaines planches des publications qui s'exécutent sous la direction du comité;

Prière à M. le ministre d'écrire au préfet de la Somme pour que ce fonctionnaire avise aux moyens de préserver de la destruction deux fragments de couvercles de sarcophages des premiers temps du christianisme, trouvés à Nesle;

Proposition de publier dans le Bulletin une réduction de l'ensemble d'une fresque de l'église de Corvol-l'Orgueilleux, avec un trait de la tête d'un des personnages qui y est représenté;

Proposition de publier de même une réduction d'un tableau émaillé appartenant au musée de Bâle. Ce tableau, qui représente Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et sa famille, sort probablement de l'atelier auquel Marie de Bourgogne confia l'exécution du tombeau de Charles le Téméraire pour l'église de Gand.

Ces diverses conclusions sont adoptées par le comité.
La séance est levée à trois heures et demie.

Ouvrages offerts au comité.

Aperçu sur les Archives historiques d'Ille-et-Vilaine, par M. Ed. Quesnet; in-8°.

Biographie du Dr Le Sauvage, par M. Charma. Paris, 1855; in-8°.

Delphinalia, par M. H. Gariel; octobre 1855. Grenoble, in-8°. Grandes écoles (Les) et le collège de Blois, par M. A. de Martonne. Blois, 1855; in-8°.

Histoire de l'administration monarchique en France, depuis l'avénement de Philippe-Auguste jusqu'à la mort de Louis XIV, par M. Chéruel. Paris, 1855; 2 vol in-8°.

Histoire de Russie, par M. Ch. Barthélemy. Tours, 1 vol. in-8°.

Inscription gallo-romaine citée comme témoignage historique, par M. Chaudruc de Crazannes; broch. in-8°.

Monnaies du comté de Saint-Pol, par le même. (Extrait de la Revue de la numismatique belge.)

Nérac et Pau, par M. Samazeuilh. Agen, 1854; 1 vol. in-8°. Notes sur quelques châteaux de l'Alsace, par M. Alfred Ramé;

in-8°.

Notice historique sur le château de Rihault, par M. Alexandre Hermand. Saint-Omer, in-8°.

Notice historique sur l'église de Saint-Cyr (Var), par M. l'abbé Giraud. Toulon, 1855; in-8°.

Notice sur la crosse dite de sainte Julienne de Pavilly, par M. de Linas; petit in-4°.

Notice sur les anciennes corporations d'archers, d'albalétriers, etc., des villes de Picardie, par M. A. Janvier. Amiens, 1855; 1 vol. in-8°.

Nolice sur quelques mereaux de l'église métropolitaine de Sens, le même. Sens, in-8°.

par

Possessions (Les) de l'église de Marseille au commencement da ir siècle, par M. J. A. B. Mortreuil. Marseille, 1855; in-8°.

Publications de sociétés savantes.

Bulletin archéologique de l'association bretonne (classe d'archéologie), Ve volume, 1 livraison, in-8°.

re

Bulletin de la société d'agriculture, industrie, sciences et arts, du département de la Lozère, t. VI; juin à août 1855. Mende, 1855, in-4°.

Mémoires de l'académie d'Arras, t. XXVIII. Arras, 1855; 1 vol. in-8°.

Mémoires de la société des antiquaires de Normandie; 2o série X' volume (XX de la collection), 4o livraison, et 3° série, Ir volume (XXI de la collection). Paris, 1855, in-4°.

V.

Rapport fait à la section d'histoire, le 20 novembre 1854, par M. J. Desnoyers, membre du comité, sur plusieurs documents adressés par M. Henry, correspondant à Toulon.

A. - Toulon pendant les troubles de la Fronde (1649-1552).

Sous ce titre, M. Henry a adressé un ensemble de documents originaux, extraits des registres des délibérations du Conseil de

la ville pendant la plus grande partie des troubles de la Fronde, depuis le mois de janvier 1649 jusqu'à la fin de l'année 1652. Ces pièces, qui paraissent choisies avec discernement, exactement copiées dans les archives communales dont M. Henry est conservateur, et accompagnées de notes peu nombreuses, mais suffisantes pour faire bien saisir la liaison des pièces avec les événements auxquels elles se rapportent, sont au nombre de soixante-six.

Elles consistent surtout en extraits de procès-verbaux des délibérations du Conseil communal, en vingt lettres du jeune roi Louis XIV, qui ajoute constamment à son titre celui de comte de Provence; en ordonnances et certificats émanant du comte d'Alais, duc d'Angoulême, gouverneur de la Provence dès longtemps avant ces troubles, et dont la révocation par Mazarin fut un des motifs les plus apparents de la résistance tardive de la ville de Toulon à l'autorité royale. On y voit aussi l'extrait des délibérations de l'assemblée générale des communautés de la Provence (19 juin 1652), au sujet de cette résistance, les réponses justificatives très-développées de la communauté de Toulon, diverses autres pièces particulières relatives aux troubles dont cette ville fut alors le théâtre, et l'acte de pacification qui y mit un terme, à la date de septembre 1652.

« Outre les lettres de Louis XIV, on en trouve une de la régente, Anne d'Autriche (27 septembre 1650); de Gaston, duc d'Orléans (7 septembre 1650), comme gouverneur du Languedoc, et une autre de Mazarin. Celle-ci, écrite d'Amiens le 24 juin 1649, fait connaître que le cardinal avait alors ajouté à ses autres titres celui de gouverneur de Toulon, titre qu'obtint ensuite son dévoué partisan le duc de Mercœur, avant de devenir gouverneur général de la Provence. Une délibération du Conseil communal, du 13 mars 1651, montre que le cardinal en était encore revêtu, quoique absent du royaume; la ville demande en effet avec instance au roi de rendre aux consuls les fonctions de cette charge, dont ils jouissaient de temps immémorial, en l'absence du lieutenant du roi, gouverneur de Provence.

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Cette collection de pièces originales permet de suivre pas à pas et jour par jour, au point le plus éloigné du foyer primitif de la lutte et dans la partie de la France où elle se termina le plus tard, les longues séries de résistances, de concessions réciproques, d'hésitations et même d'inconséquences apparentes du côté de la

cour, mais dans un but dont elle ne s'écartait pas, la consolida tion de l'autorité royale au-dessus de la magistrature et de la noblesse. Tel était, en effet, dans les provinces comme à Paris, sous le voile de circonstances locales différentes, le caractère le plus saillant des rivalités momentanées de la royauté et de quelques parlements, compliquées encore par les prétentions des princes et d'autres personnages ambitieux qui tendaient à couvrir leurs prétentions et leurs intérêts personnels des dehors de l'intérêt public.

La ville de Toulon n'avait point adopté d'abord l'esprit d'opposition qui entraîna le parlement d'Aix, comme celui de Bordeaux, à faire cause commune avec le parlement de Paris. Le désir de voir créer dans son sein un parlement indépendant de celui d'Aix et la prépondérance qu'elle espérait devoir à son commencement d'importance maritime, entretenaient entre ces deux villes une rivalité habituelle. Soumise au comte d'Alais, qui administrait la Provence depuis plusieurs années, et qui avait combattu à main armée la sédition soulevée par le parlement d'Aix, elle se contentait de réclamer énergiquement la jouissance de ses anciens priviléges, pour l'administration intérieure et indépendante de sa marine et de son port. La disgrâce du comte d'Alais, rappelé à Paris par Mazarin, malgré toutes les résistances de la ville, la nomination d'un nouveau gouverneur, le duc de Mercœur (Louis de Vendôme), tout dévoué au cardinal, et auquel celui-ci avait attribué, avec ce titre, le droit de commander la flotte, droit qu'il avait cherché à conserver d'abord pour lui-même, en prenant momentanément le titre de gouverneur de Toulon, paraissent avoir été les principales causes de la part que cette ville prit, à son tour, dans la résistance à l'autorité royale. Le duc de Mercœur ayant été d'abord repoussé par une violente opposition, un gouverneur provisoire, le marquis d'Aiguebonne fut nommé. Mais le comte d'Alais, ou plutôt ses partisans, aggravèrent la résistance; les mécontents de différents partis qui, sous les noms principaux de semestriers (les membres et les amis du parlement), de sabreurs (les partisans de Gaston), de canivets (le parti de Mazarin), agitaient alors les esprits, se concentrèrent à Toulon, où la résistance devint bientôt aussi grande qu'à Aix, quoique pour d'autres causes.

En lisant attentivement les nombreuses pièces communiquées

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