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Il résulte d'explications adressées par le correspondant, dit M. le rapporteur, qu'il n'a jamais confondu dans sa pensée le denier de Jules-César, qui porte à l'avers: CÆSAR et l'éléphant; et au revers, des instruments pontificaux, avec l'aureus découvert à Strasbourg et placé aujourd'hui dans le cabinet de M. Sitterling. ◄ M, de Ring a adressé en même temps, et nous l'en remercions, une empreinte de cet aureus, qui nous met à même d'en rectifier la description.

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Au-dessous: un éléphant à droite, le tout dans une couronne de laurier.

M. de Ring ajoute que cette médaille, que nous considérions comme inédite en or et en argent, ne l'était plus dans ce dernier métal, attendu qu'elle avait été publiée, en 1853, dans le Catalogue des médailles de la ville de Leipsick, p. 76, no 1266 et 1267.

Nous sommes heureux de recevoir de lui ces renseignements; ils viennent combler une lacune dans les ouvrages les meilleurs et les plus récents, et, en supposant toujours que le denier et l'aureus soient parfaitement authentiques, ils ajoutent un type nouveau à tous ceux de la famille Julia. »

Avant de passer aux rapports concernant plusieurs communications de monuments épigraphiques, MM. L. Renier et de Guilhermy présentent à la section quelques observations sur les moyens d'accélérer la publication du recueil dont ils sont chargés. Ils rappellent qu'un travail à peu près complet de M. Edmond Leblant, sur les inscriptions chrétiennes des premiers siècles, a été couronné par l'Institut; et que, sur la proposition du comité, le ministre a bien voulu encourager l'auteur à le publier. Ils pensent qu'il pourrait y avoir avantage à profiter de ce travail, en autorisant M. Leblant, dans la limite de ses recherches, à concourir au recueil édité par le ministère de l'instruction publique, comme l'administration semble d'ailleurs en avoir conçu la pensée, dans le but de rendre plus prompt l'achèvement de la tâche qu'elle leur avait confiée.

Après avoir entendu les objections présentées par M. de Laborde et quelques autre membres, la section décide qu'elle sou

mettra au comité la proposition d'admettre M. Leblant à concourir à la publication.

M. de Guilhermy rend compte ensuite de deux communications qui avaient été renvoyées à son examen.

Pour compléter, dit M. le rapporteur, les renseignements donnés par M. de Linas, dans son rapport au ministre sur les vêtements sacerdotaux et les anciennes étoffes des églises de l'est et du midi de la France 1, M. Augustin Canron, membre du comité archéologique de Vaucluse, etc., donne une description détaillée de plusieurs objets précieux du même genre qui sont conservés dans les églises d'Avignon et de Villeneuve, et qui avaient échappé aux recherches de M. de Linas: ce sont d'abord la tunicelle, l'étole, le chapeau cardinalice du bienheureux Pierre de Luxembourg, cardinal-évêque de Metz, mort le 2 juillet 1387, et les cordons à glands autrefois attachés au même chapeau. L'église de Saint-Pierre d'Avignon possède aujourd'hui ces reliques; le petit séminaire d'Avignon conserve une paire de chaussures qui a également appartenu au saint cardinal. M. Augustin Canron décrit ensuite une chasuble, une étole, un manipule, une pale et un voile de calice qui auraient été légués par le pape Innocent VI à la chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, en 1362, et qui sont aujourd'hui déposés dans les sacristies de l'église paroissiale et de l'hôpital de la même ville. Une bourse, qui aurait fait partie d'un autre ornement de même pape, se trouve dans le trésor de la cathédrale d'Avignon. M. Canron annonce l'envoi prochain de dessins qui reproduiront ces diverses étoffes. Il en indique avec soin les dimensions, l'ornementation et l'état actuel.

Je n'élèverai aucun doute sur l'authenticité des objets qui sont attribués, par une tradition constante, au bienheureux Pierre de Luxembourg. L'examen que j'en ai fait, il n'y a pas longtemps, m'inspire toute confiance, à cet égard, dans la croyance générale; mais il n'en est pas de même des ornements du pape Innocent VI. Si mes souvenirs ne me trompent, et j'ajouterai que la description donnée par M. Canron ne les a nullement modifiés, ces belles étoffes seraient loin d'avoir l'ancienneté qu'on leur assigne. Les vases de fleurs, les roses et les œillets qui les couvrent m'ont semblé d'une apparence presque moderne; sous ces réserves, on

1 Archives des missions scientifiques, t. IV, p. 145.

pourrait publier un extrait des deux lettres de M. Canron: elles contiennent des renseignements qu'il est bon de recueillir.

M. Doublet de Boisthibault envoie l'extrait d'ua ancien inventaire du vestiaire de la cathédrale de Chartres. Nous regrettons que la date de ce document ne soit pas indiquée. L'original est conservé aux archives d'Eure-et-Loir. Les vêtements sacrés remplissaient cinq coffrets garnis chacun de cinq tiroirs. On comptait treize chasubles, vingt-six tuniques, soixante-cinq chapes en drap d'or et d'argent, velours, satin, damas, taffetas, brodées d'or, d'argent, de soie, de perles et de pierreries. Ces splendides costumes étaient couverts d'armoiries, d'oiseaux, de feuillages. On y voyait représentés les principaux sujets de l'Ancien Testament: la manne, le ravissement d'Élie, les anges, saint Michel, la sainte Trinité, l'arbre de Jessé, l'histoire de saint Jean-Baptiste, celle des saints Innocents, l'aderation des mages, l'institution de l'eucharistie, la passion, la résurrection, l'apparition de l'ange aux trois Maries, l'incrédulité de saint Thomas, la descente du Saint-Esprit, l'histoire de la Vierge, sa mort, son assomption, son couronnement, l'apparition du Christ à saint Pierre fuyant de Rome, et le martyre du même saint, la gloire des bienheureux, les apôtres. Les armoiries attes taient la munificence des donateurs: Henri III, roi de France et de Pologne; Louis XIII, roi de France et de Navarre; Jean, duc de Berri; les dauphins, les comtes de Vendôme; les Joyeuse, les Villeroi, le connétable Louis de Sancerre; les évêques de Chartres Louis Guillard, Léonor d'Estampes et Milon d'Illiers; plusieurs princes de la famille royale et de la maison de Lorraine, plusieurs doyens du chapitre. Le doyen Charles d'llliers donna, en 1522, le grand arbre de Jessé. Les chapes de velours noir, destinées aux cérémonies funèbres, avaient des orfrois de satin blanc, sur lesquels étaient représentées en or les résurrections miraculeuses de la Bible et de l'Évangile. Tous ces ornements dataient des xiv, xv. XVI et XVIe siècles.

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· L'évêque revêtait, pour le jour de son entrée solennelle, une chape d'une richesse extrordinaire, sur laquelle serpentait un grand fleuve peuplé de poissons, et bordé de feuillages où chantaient des oiseaux de mille couleurs variées; le Christ en croix figurait sur le chaperon; la Vierge se voyait aussi un peu plus bas, assise sur un trône, et les apôtres se rangeaient autour d'elle.

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Une chape de velours à fond violet, fleuronné de grands ra

mages, avec des orfrois décorés de rinceaux et de chemises de Chartres, et le chaperon pareil; le tout, terminé par des galons de soie verte, était désigné sous le nom de manteau du roi Jean. Le semainier s'en servait les dimanches de l'Avent et du carême..

M. de Guilhermy termine en demandant que des remerciments soient adressés à MM. Canron et Doublet de Boisthibault.

M. Alb. Lenoir propose également de remercier M. Le Héricher et de déposer aux archives le rapport que ce correspondant a adressé sur la marche progressive de l'art chrétien dans le département de la Manche. M. Le Héricher cite plusieurs églises de villages et de bourgs qui s'élèvent avec plus ou moins de luxe et avec goût. Les châteaux qui se construisent dans le département offrent la même amélioration de l'architecture.

M. L. Renier lit un rapport1 sur une communication relative au recueil des inscriptions de la Gaule due à M. Jeannel fils, élève de rhétorique au lycée de Montpellier. M. le rapporteur donne les plus grands éloges à ce travail et prie le comité de recommander M. Jeannel fils à toute la bienveillance de M. le ministre.

M. L. Renier rend compte ensuite de communications de même nature que celle qui précède, faites par MM. Hucher, Rouard, Hippolyte Durand, Duthilloul, Cherbonneau, Berbrugger, Caraffa, Dumoutet, Revoil, André Durand, Tailliar et l'abbé Goyhenèche. Indépendamment des remerciments qu'il y a lieu d'adresser aux correspondants pour ces divers envois, la section, adoptant les conclusions du rapport de M. Renier, est d'avis de soumettre les propositions suivantes à la sanction du comité:

Publier dans le Bulletin les fac-simile des noms de potiers envoyés par M. Hucher.

Recommander à M. le ministre la Société historique algérienne qui vient de se constituer pour Alger et Oran. Cette Société qui a été signalée par M. Berbrugger, mérite des encouragements en raison des services qu'elle est appelée à rendre.

Inviter M. Caraffa à envoyer un estampage de l'inscription dont. il a transmis une copie, et le prier d'indiquer le lieu où se trouve cette inscription.

Voir ci-après, p. 422.

Inviter également M. l'abbé Goyhenèche à adresser un estampage de l'inscription romaine trouvée dans la commune de Sorholus (Basses-Pyrénées).

Enfin, accepter l'offre de concours de M. André Durand et l'engager à transmettre les inscriptions qu'il annonce avoir recueillies en Prusse, en Toscane, etc.

La section demandera, en outre, au comité l'insertion dans le Bulletin des deux rapports de M. L. Renier.

M. Vincent fait un rapport sur divers documents transmis par M. de la Fons de Mélicocq et ayant trait à l'histoire des ménestrels de la ville de Lille aux xv et xvr° siècles.

. Plusieurs instruments de musique y sont principalement mentionnés, dit M. le rapporteur, savoir : la trompette, les hault-vens, haultbois, violons, le bas-haultbois, autrement appelé bombarde. — Les articles suivants méritent aussi d'être remarqués:

En 1439, il est payé à Jerart Brelot, pour lui, Guillaume le Clerc, Jehan de Horlines, aussi ménestrels, et Pierre Paris, ménestrel de le trompette, que oltroyé et donné leur a esté, pour et en avancement de chascun avoir et porter à leurs poitrines une enseigne armoyée des armes d'icelle ville [Lille], pour honneur de ladite ville, à condicion que ledite ville puet et doibt ravoir à chacun son enseigne incontinent lui alé de vie à trespas, en rendant seulement le poix et valeur de l'argent de chacune desdites enseignes, pour icelles estre baillies et délivrés alors à ung autre menestrel par l'ordonnance d'eschevins, pour ce xu'.

1470. A Pierre de Laubel, orphèvre, pour quattre nouveaulx esmaulx d'argent dorés, bien riches, pour servir aux menestrelz et trompette de laditte ville, lesquelz esmaulx pesèrent chincq marcs troix onches; sur quoy luy furent rendus les vies esmaulx desdit ménestrelz et trompette, qui pesèrent troix marcs troix onches x estrelins demy, etc.

1493. On donne ung postulat à chacun des quatre trompettes de France qui avoyent accompaignié N. T. R. princesse, madame Marguerite d'Ostrice, à son retour de France, jusques à Malines, etc.; pour ce cx11'.

- 1567. A Jacques Saron, carioteur, pour avoir livré pour le clavier des appeaulx de l'orloge nouvelle xxxvj molletz et les moufles à m' le pieche cv'; xl cramilyes à n' le pieche un', et xvi touches a xa le pieche xvii, sont ensemble x' v3.

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