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Coment les pescheurs et serviteurs du pape peschoient en la rivière du Tymbre et ne prindrent que petis enfans que on avoit gettez en la dicte rivière, dont ils furent moult esbahis, en disant qu'ils n'avoyent peu prendre aultre poisson, put odhof op 116q Dans le septième dessin, des cleres présentent au pape trois enfants, morts placés, dans un grand plate un pêcheur se tient debout à la porte, avec un filet sur l'épaule. On lit dans cette ins cription :anob mrp 2019090979 291 Jostas291q5; efld „zologia viz

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Comment on apporta au pape Innocent les enfans qui avoient esté peschiez en la dicte, rivière du Tymbre, lequel en devinst moult espouvantez et se mist en oraison, en requerant à Dieu que lui voulsist demonstrer ce qui devoit faire de ces enfans, i Sur la huitième miniature on littoonas um 200 09.49mmol Coment, l'ange s'aparust au pape qui estoit en oraisomet lui dist qu'il monlast sur sa mulle et s'en allast au lieu où les enfants avoient esté peschez; et là où sa mulle se agenoulleroit il edifiast ung hospital, et le fondast ou nom du Saint-Esperit, pour recevoir tous povres et pour nourrir tous petis enffans gelez. 4o ou moiⱭ no 19.maq ame - buon ub staod slaves tusbums Les miniatures suivantes, jusqu'à la douzième, offrent les dér tails de la construction de l'hôpital, Tes, indulgences, accordées à ses bienfaiteurs et son organisation confiée par le pape aux frères hospitaliers de l'ordre da Saint Esprit, Genx-ci sont indiqués par la croix double que portent les vêtements qui leur sont distribués par de pape dui-même (manteau noir avec la croix blanche, sur robe bleue) Moher 157 sup aga a se 15,99 doz do sudaro

Les dix autres dessins sont tous relatifs à la fondation de l'hôpital de Dijon par suite d'un prétendu vou fait sur mer, pendant une violente tempête, par le duc de Bourgogne Eudes III; récit dont la réalité est fort incertaine. Celui-ci, ayant consulté le pape, jest conduit par lui, dans un dortoir du nouvel hôpital construit à Rome, et dont les lits ne paraissent occupés que par des femmes et des enfants couchés deux à deux. Cette coutume de coucher plusieurs malades dans un même lit s'est conservée dans un grand nombre de villes, presque jusqu'à ces dernières années, sup agaf 29 Au-dessus de la seizième miniature, qui représente cette scène, on lit que le pape explique au duc la revelation divine qu'il avoit ene, en sa maladie, par l'ange qui lui addonça de édifier le dit hospital, , pour recepvoir tous povres orphelins getons et tous

povres malades, et pour accomplir les sept œuvres de misericorde. »

Le duc ordonne la construction, à Dijon, d'un établissement analogue et les figures vingtième et vingt et unième représentent des dortoirs où se voient des vieillards, des femmes et des enfants, avec leurs lits et leurs berceaux. L'inscription de la vingtième miniature indique comment le duc, apres ce qu'il eust edifié le dict hospital, ordonna illecques ung maistre et plusieurs religieux pour illec servir Dieu et les posvres; et les mist à l'especialle garde et protection de lui et ses successeurs, en leur baillant les bulles que le pape lui avoit baillées..

On voit sur les vêtements des frères hospitaliers de Dijon la double croix du même ordre du Saint-Esprit.

Tout en reconnaissant que ces récits ne semblent pas entièrement conformes à la réalité historique, puisque le grand hôpital du Saint-Esprit, in Saxia, à Rome, succéda à un autre établissement de charité existant depuis le vin siècle sur le même lieu, et plusieurs fois détruit et rétabli; tout en écartant les détails que la légende ou l'imagination du peintre a introduits dans ces tableaux, on y reconnaît trois faits capitaux dans la question des secours que la charité chrétienne donnait, durant le moyen âge, aux enfants abandonnés. Ces faits sont: l'érection, dès la fin du xir siècle et le commencement du x111o, d'hôpitaux où une place leur était spécialement assignée, à côté d'autres misères pareillement secourues; l'administration de ces maisons de refuge confiée aux frères de l'ordre hospitalier du Saint-Esprit; cette institution qui avait pris naissance dans la France méridionale, introduite dans la capitale du monde chrétien, et se propageant bientôt, pendant le x siècle, dans un grand nombre d'autres villes de France et d'Europe.

On a des témoignages positifs de l'existence de cet ordre, pendant ces mêmes siècles et de ses influences charitables à Besançon, à Dôle, à Tournus, à Autun, à Reims, à Douai, à Cambrai, à Arras, à Lille, à Amiens, à Troyes et dans beaucoup d'autres villes1.

Il existe dans les archives de la ville de Douai plusieurs titres constatant l'existence, dès le commencement du xiv° siècle, d'un

Plusieurs historiens des villes de Reims, d'Autun, de Lyon font remonter l'origine des hôpitaux de ces villes jusqu'au vi° siècle, et même au delà, mais les titres invoqués ne sont pas authentiques.

hôpital spécialement consacré aux enfants trouvés, et entre autres celui-ci Livre des rentes héritieres dues chaque annee à la bonne maison et hopital Saint-Jehan des Trouvés, de la ville de Douai, renouvelé au mois de mai 1419, per Jehan de Lasserre. Cet établis sément existait dès le xm siècle sous le même nom, ainsi que le prouve un testament, de l'année 1266, cité par M. Tailliar. (Rec. d'actes des x1, xn et xin siècles, en langue romane, p. 280, Douai, 1849, in-8°.) !!! 15 kgú zoj proda

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A Paris, où, pendant le moyen âge, la charité chrétienne avait pourvu à tant de misères, et dont le principal hôpital paraît remonter jusqu'au vir siècle et à l'évêque saint Landry, on ne voit pas, avec une certitude incontestable, qu'il y eût une institution particulière assignée aux enfants trouvés. Le soin de protéger leur existence était confié à l'évêque et au chapitre de la cathédrale 2.

Ainsi, on lit, dans un titre de l'an 1445, « que de toute ancien neté, on étoit accoutumé, pour lesdits enfants trouvés et incon nus, quester en l'église de Paris, en certain lieu étant à l'entrée de ladite église par certaines personnes, qui des aumônes et cha rités qu'ils en reçoivent, ils les ont accoutumes gouverner et nourrir, en estant désignés aux passants pardevant le lieu où eux enfants sont, ces mots Faites bien aux pauvres enfants trouvés, esbo 15

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30 Ces enfants, dits les enfants de Notre Dame, étaient reçus dans une maison située sur le parvis de la cathédrale, et nommée pour ce motif la Couche ou la Crèche. La maison de la Couche de la Cité, près Saint Landry, était dirigée par une dame pieuse dont il est parlé dans toutes les relations de l'œuvre de saint Vincent de Paul. umorilo sbaom ub oistiquɔ of anch

t du xvir siècle, Laurent

Un jurisconsulte du commencement du xv Bouchel, a retracé, dans sa Bibliothèque ou Tresor du droit français, un tableau des usages relatifs à la Couche de Notre-Dame. Ce tableau est d'autant plus intéressant qu'il présente l'état de

1 Tablé chronot. des archives de la mairie de Douai, par MM. Guilmot et Pilåtre-Prévost, no 775; Douai, 1842, 1 vol. in-8° en glaz

2 Voir Jaillot Rech, sur la ville de Paris, t. I, p. 572. Voir aussi D. Féliblen et D. Lobineau, Histoire de la ville de Paris, t. III, p. 414.

13 La première édition est de 1629; la seconde de 1667-1681, toutes deux en 3 vol. in-f. L'article cité, qui se trouvait déjà dans la première, est aussi t. I,' p. 1013, de la deuxième.

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choses que le dévouement de saint Vincent de Paul eut la gloire de réformer quelques années plus tard. L'auteur est mort en 1629. « Quant il se trouve, dit-il, par les rues de Paris quelque enfant exposé, il n'est loisible à personne de le lever, fors au commissaire du quartier, ou à quelque autre passant son chemin. Et se doit porter aux Enfans-trouvez, à Nostre-Dame, en la maison destinée pour les nourrir et allaicter, qui est auprès la maison épiscopale et fait le bas d'une ruelle descendant à la rivière.

Tous les hauts Justiciers sont taxez et contribuent au payement des gages que l'on donne aux nourrices qui eslevent les dits enfans, et aussi à la dame qui reçoit au premier abord ces enfans et tient la susdite maison. Messieurs de Nostre-Dame sont députez pour avoir égard tant sur icelle que sur les dites nourrices. Et quant à lever l'enfant trouvé, si le commissaire, ou autre, ne s'en entremet, craignant la dérision et soupçon l'enfant estre de son fait, on envoye quérir la dame des Enfans-trouvez, qui ne fait difficulté de l'enlever, en lui payant cinq sols par le domicilier, à la porte où estau duquel ledit enfant aura esté trouvé.

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Il y a beaucoup de hauts-Justiciers à Paris et aux environs, et la somme n'est pas petite qui se recueille pour les Enfans-trouvez; car la maison de Saint-Germain-des-Prez en paye tous les ans pour sa cotte 150 livres. Des autres je ne sçay pas la liste.

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Dedans la grande église de Nostre-Dame, à main gauche, il y a un bois de lit qui tient au pavé, sur lequel, pendant les jours solemnels, on met lesdits enfants trouvez, afin d'exciter le peuple à leur faire charité, auprès duquel sont deux ou trois nourrices, et un bassin pour recevoir les aumosnes des gens de bien. Les dits Enfants-trouvez sont quelques fois demandez et pris par bonnes personnes qui n'ont point d'enfans, en s'obligeant de les nourrir et élever comme leurs propres enfans. »

Il faut bien distinguer de cette institution charitable, annexée à la cathédrale et à l'Hôtel-Dieu, les hôpitaux d'enfants orphelins, fondés dans d'autres vues, l'un, celui du Saint-Esprit, ou des Enfants bleus, en 1362, près l'hôtel de ville, sur la place de Grève; l'autre, vers le commencement du xvi° siècle, sous le nom d'hôpital de la Sainte-Trinité et celui des Enfants rouges, ou des Enfants de Dieu, ou orphelins du Temple, fondé en 1534 par la reine Mar guerite de Navarre. Le premier de ces hospices était pour les enfants légitimes, dont les parents pauvres, nés à Paris, étaient

connus; le dernier était surtout destiné à ceux dont les parents étaient étrangers à Paris. Mais les enfants trouvés n'étaient point régulièrement admis dans à ces établissements charitables. On réclamait souvent contre l'introduction dans leur sein de ces pauvres abandonnés, au préjudice des orphelins issus de mariage, et auxquels ces maisons avaient été spécialement destinées par les fondateurs1.

C'était par d'autres ressources qu'on pourvoyait, en général, alors, à l'entretien des enfants abandonnés de la Couche.

De nombreuses donations étaient faites aux pauvres enfants trouvés de Notre-Dame. C'est ainsi qu'ils sont désignés dans le testament d'Isabeau de Bavière (a. 1481).

Mais la coopération la plus directe et la plus légale au soutien de cette classe de malheureux était celle des hauts justiciers. Elle était fondée sur un principe reconnu dès le xno et le xm° siècle, dans les anciennes Coutumes locales, dans les Etablissements de saint Louis, et même, plusieurs siècles auparavant, dans les Capitulaires de Charlemagne, à savoir que les possesseurs des bénéfices et des fieffs, jouissant de tous les droits et priviléges qui y étaient inhérents, devaient aussi en supporter les charges. Ils devaient particulièrement pourvoir à l'entretien des pauvres de leurs domaines; et de même qu'ils avaient droit à une part dans la découverte des trésors, dans les épaves, dans les biens en deshérence, de même les enfants abandonnés sur les territoires de leurs fiefs étaient considérés comme une portion de cette sorte de fortune de hasard, et ils devaient participer à leur nourriture et à leur entretien.

Un autre principe, plus particulièrement relatif à l'administration municipale et communale, et dont on retrouve des traces à toutes les époques de l'histoire, était la responsabilité de chaque commune dans les faits et choses propres à son territoire. On sait

Sur ces hôpitaux de Paris, consacrés aux enfants pauvres de différentes origines, on peut consulter les ouvrages suivants : Fontanon, Édits et ordonnances des Rois de France; édit. de G. Michel. Paris, 1611, in-fo, t. IV, p. 670 et suiv. --Bouchel, Bibliothèque ou Trésor du droit français; édit. de J. Bechefer. Paris, 1667, in-f, t. II, p. 313 à 321. Ces deux ouvrages contiennent les règlements, arrêts et ordonnances des années 1545, 1551, 1553, 1554, 1566, 1576, 1577, 1578, concernant l'hôpital de la Trinité. On les retrouve aussi, avec d'autres documents, dans l'Histoire de la ville de Paris, par D. Felibien et D. Lobineau. 1725, t. II, p. 995, et t. III, p. 629, 633, 691, 721.

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