patère en cuivre percée au centre, gisaient pêle-mêle au milieu des décombres et obstruaient le sanctuaire.

Le cippe avait à sa partie supérieure une cavité autrefois protégée par de petits barreaux de fer dont les trous de scellement se voient encore. A l'intérieur se trouvait, posé de face,

France, et plus d'un musée s'enrichirait volontiers non-seulement de celles qui ornent nos collections publiques ou particulières, mais même des épaves dispersées dans la banlieue de notre cité. Si l'on veut plus tard étudier et interpréter cette page si mystérieuse de nos annales, il est nécessaire de classer tous ces monuments par provenances; distinction rigoureuse, si l'on veut éviter de graves erreurs. 1

Autun. A Saint-André-lès-Autun, la maison n° 10, la plus ancienne de ce faubourg, porte le buste d'une femme à chevelure relevée sur le sommet de la tête. Ce bas-relief a été badigeonné à l'eau de chaux, ce qui empêche d'en distinguer les détails.

A St-Jean-le-Grand, personnage en pied, gravé comme au trait, tenant l'ampulla et le poculum, déposé près de l'abbatiale. A la ferme du Bois Saint-Jean, emplacement d'un ancien polyandre, se voient plusieurs monuments: - Un croissant lunaire sculpté en fort relief au sommet d'une pierre tumu laire brisée; une tombe à personnage, retournée pour servir de seuil; le buste d'un personnage vêtu du sagum, aux sigles D. M.; - une dalle en calcaire blanc, longue de plus de deux mètres, qui a servi de couvercle à un sarcophage, renfermant des cendres et plusieurs objets en or 2; — un basrelief en grès, à l'effigie d'un personnage tenant le poculum et le marteau avec la légende:

A en juger par sa légèreté et son élégance, le marteau de Sabinianus était plus propre à couvrir d'ornements et de riches

1. Le classement dont nous voulons parler n'est pas celui qui a été suivi par les auteurs d'Autun archéologique; il serait plus complet et aurait un autre point de vue.

2. V. aussi sur une découverte faite en 1846 au Bois Saint-Jean le Rapport de M. J. de Fontenay, inséré dans les publications de la Société Française pour la conservation des monuments historiques (Congrès tenu à Sens en 1847, séance du 1er juin), p. 36.

ciselures les métaux précieux qu'à travailler sur l'enclume le fer ou l'airain. La figure imberbe et un peu féminine du personnage, ses traits fins et délicats semblent concorder avec le genre d'occupations et les goûts élevés de l'auri-faber. Nous aurions donc la pierre tumulaire dédiée aux dieux Manes de Sabinianus, un de ces artistes en orfèvrerie, dont le quartier situé au centre de la cité a été signalé par de riches découvertes, et tout récemment encore par celle de la statuette d'un lutteur antique.

Le musée lapidaire d'Autun possède une autre sculpture au nom de Sabinianus:

D. M. SABINIANI MINVONIS.

Le personnage, qui semble aussi être un orfèvre comme le précédent, est porteur du marteau et frappe sur l'enclume. 1

A la ferme d'Auvillars, sculpture gallo-romaine trouvée en 1840, dont voici la description dans une niche de 095 de hauteur, personnage debout tenant l'arca de la main gauche et un sceptre de la main droite. Les draperies sont belles et on distingue les sigles D. M. La ferme d'Auvillars est adjacente au polyandre au-dessus duquel se trouve la pierre de Couhard.

Auxy. A Auxy, tombes en granit sans aucun ornement ni inscription, au nombre de quatre à cinq, encore visibles dans le cimetière Maubon situé à l'extrémité ouest du village.

Le pré Page, situé à Auxy près du menhir aujourd'hui détruit et connu autrefois sous le nom de la Grande-Pierre, a restitué de nombreux débris de vases et de tuiles romaines. On y a découvert, en 1870, une lave en grès du pays portant en bas-relief le buste à peine dégrossi d'un personnage de

1. Toutefois cette opinion n'est pas généralement adoptée, et M. de Caumont (Abécédaire d'archéologie, ère gallo-romaine; Caen, 1870, p. 496), ainsi que feu J. de Fontenay, y ont reconnu non un orfèvre mais un menuisier.

050 de hauteur, tenant le poculum de la main droite, la main gauche a disparu.

A la ferme de la Coudre, commune d'Auxy, buste d'un jeune homme dont le cou est entouré d'une espèce de torques. La Coudre est un démembrement de l'ancienne villa gallo romaine connue dans les chartes sous le nom de Porcariaca ou Porcheresse.

Le sacellum dédié à Auguste par Boiiorix s'élevait non pas au hameau de la Charbonnière, comme l'indique Autun archéologique, mais au lieu dit : les champs de Rouchau.

Voici sur cette rectification des renseignements que nous pouvons donner comme exacts, les tenant des gens du pays, témoins de la découverte.

Les champs de Rouchau, situés à cinq cents mètres environ à l'ouest du bourg d'Auxy, dont ils sont séparés par le Pasquier aux Renards et l'étang Bardin, touchent d'une part le bois communal des Brouches et le village du même nom, et d'autre part l'étang de Rouchau et un bois appartenant au Chapitre de la Cathédrale d'Autun, avant la Révolution, ainsi que l'indiquent deux bornes encore debout portant la croix ancrée de sable, armes de ce Chapitre. Notons en passant que la plupart des sanctuaires païens furent donnés à l'Église par Constantin. C'est dans la partie nord de ces champs, et près de l'étang Bardin, que s'élevait le sacellum dédié à Auguste. De ce lieu désert on peut apercevoir à la distance d'un kilo mètre les escarpements superposés du camp romain d'Auxy, côtoyés par la voie romaine qui tend à Autun à travers la vallée.

Il y a une cinquantaine d'années, le propriétaire de ce champ, en nivelant un murger, rencontra un cippe quadrangulaire, au milieu d'une construction carrée formée de parpins en grès portant encore sur leurs faces taillées des traces de peinture. Des crosses en fer, des débris de vases en terre noire de fabrique barbare, des tuiles à rebords brisées, une

1. P. 258.

patère en cuivre percée au centre, gisaient pêle-mêle au milieu des décombres et obstruaient le sanctuaire.

Le cippe avait à sa partie supérieure une cavité autrefois protégée par de petits barreaux de fer dont les trous de scellement se voient encore. A l'intérieur se trouvait, posé de face,