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Sunning
nighoff
7-13-28
16143

MÉMOIRE

SUR

UNE PATÈRE ÉGYPTIENNE

DU MUSÉE DU LOUVRE,

Par M. S. BIRCH, associé correspondant étranger.
Traduit de l'anglais par M. CHABAS, associé correspondant national.

Extrait du XXIV volume des Mémoires de la Société impériale des
Antiquaires de France.

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Au nombre des objets curieux que renferme la magnifique collection égyptienne du Louvre et que j'ai pu examiner, grâce à l'obligeance de M. Mariette, se trouve une sorte de coupe ou de plateau rond de 18 centimètres de diamètre, avec un bord relevé carrément, haut

de 24 millimètres. Ce plateau est en or. Le fond de ce vase est orné d'une guirlande de fleurs de papyrus ou lys d'eau (sans doute le schnin égyptien, le lys), au milieu de laquelle sont entremêlés des poissons de l'espèce carpe (probablement des ramis) qui semblent nager au milieu des fleurs. Ce travail est exécuté au repoussé; le sujet et la manière dont il est traité présentent le plus grand rapport avec les coupes de bronze des rois d'Assyrie qui sont aujourd'hui conservées au British Museum. Une décoration de cette nature semble avoir été choisie pour montrer que le vase était destiné à contenir de l'eau. En effet, lorsqu'il en était rempli, il figurait une sorte de petit étang au fond duquel se voyaient des poissons et des plantes aquatiques. De semblables allusions sont communes à des objets d'art de toute espèce: c'est ainsi que le roi d'Assyrie avait fait graver des sujets de vénerie sur les coupes de bronze dans lesquelles le vin lui était présenté à son retour de la chasse. Plusieurs vases grecs, tels que les Пívaxes, dans lesquels on servait le poisson sur les tables, étaient ornés d'images de poissons, de même que les amphores et les autres vases destinés à la distribution du vin étaient généralement décorés de bacchanales.

L'épaisseur du plateau est d'environ de millimètre, et ses bords sont soutenus par un renflement intérieur qui leur donne une épais

seur apparente de 3 millimètres. Son poids est de 371 grammes 2 décigrammes.

Mais mon attention se porta principalement sur l'inscription gravée autour du rebord à l'extérieur, parce qu'elle se rapporte au règne de Thothmès III, souverain de la XVIII dynastie, dont je me suis particulièrement occupé à cause de sa grande importance historique et de l'abondance des documents qui le concernent.

L'inscription consiste en une seule ligne d'hiéroglyphes remplissant le pourtour extérieur du rebord. Les doutes qui s'étaient présentés à mon esprit lors de ma première inspection, relativement à l'authenticité de ce petit texte, se sont évanouis après trois mois de recherches ardues : il est confirmé par les annales et par le langage officiel de l'époque.

En étudiant cette inscription, je me propose d'ajouter aux principales expressions un commentaire qui, je l'espère, ne sera pas dépourvu d'intérêt, car il en ressortira quelques curieuses circonstances historiques et philologiques.

Il paraît que ce vase avait été donné, en récompense de services sur la Méditerranée, à un officier du nom de Teti ou Thoth, qui remplissait à la fois les fonctions des trois castes principales de l'Égypte : celles de prêtre, de militaire et de scribe. C'était, sans aucun doute, une de ces récompenses honorifiques dont les pharaons

avaient l'habitude de gratifier les officiers distingués de leur cour ou de leur armée.

L'inscription, telle qu'elle est gravée, se lit de droite à gauche; mais pour la commodité de la transcription, je la reproduis ici de gauche à droite :

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neter meri

meh het souten her de dieu aimé, remplissant le cœur du roi

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en contrée toute,

ouga

la mer, remplissant les trésors (magasins)

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me met à même de commenter, avec plus de détails, quelques points non suffisamment expliqués par les analyses qu'on avait essayées jusqu'à présent : par exemple, le groupe A, mau, est le participe du verbe Ma, donner, et ne doit pas être lu Ta comme on l'a fait précédemment'. L'emploi du verbe Ma, avec le sens donner, est si fréquemment répété dans les discours des dieux qu'il n'est pas nécessaire d'en citer des exemples. Champollion l'avait comparé au verbe copte & ou †, donner; mais il résulte de quelques variantes dans des phrases parallèles, que la véritable forme est celle du verbe us, tombé en désuétude dans le copte, excepté à l'impératif, et remplacé par & ou †.

L'équivalent phonétique

se trouve à Ibsamboul, dans l'un des discours d'Ammon-Ra

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Ici le verbe est évidemment à l'indicatif, mais on le rencontre à l'impératif sur une stèle trou

1. Trans. Roy. Soc., lit. N. Series. Vol. IV, p. 222, D. 14.

2. Champollion, Gramm. égypt., 352; Dict. égypt., p. 360-361.

3. Champollion, Notices descript., p. 75.

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