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NOTE

DE LA DIRECTION

Le Journal de Rouen du 13 avril 1919 publiait un aimable résumé de M. Jean Lafond sur les Palinods ou Puys de Poésie en Normandie, étude parue dans notre Revue. Cet article débutait ainsi :

« ..... Pendant que tant de bulletins et de recueils cessaient de << paraître, pour une foule de raisons qui n'étaient pas toutes des prétextes, d'autres tenaient bon et restaient fidèles malgré tout « à leur tâche.

C'est le cas de la Revue Catholique de Normandie. Sous la <«< direction d'un travailleur infatigable, M. l'abbé Ch. Guéry, << aumônier du Lycée d'Evreux, elle a publié régulièrement ses << livraisons de guerre. Elle est maintenant dans sa 28° année, ce << qui est très beau pour une revue de province et c'est en vain « qu'on chercherait chez elle la moindre trace de fatigue, le « moindre signe de vieillesse. Les noms les plus estimés de « l'érudition normande figurent dans les tables des dernières << années...

<< Il faut ajouter que chaque numéro contient une ample biblio<< graphie normande, rédigée avec soin et méthode par MM. les << chanoines Jouen, Legris, Anthiaume et MM. E. Guillemare, « E. Deville, etc. Ce précieux instrument de travail comptait en << mars dernier 3.359 numéros. »

Ce résultat, nous ne saurions trop le répéter, est dû à la générosité inlassable de nos chers abonnés. Par conséquent si nous venons aujourd'hui les consulter, ce n'est pas pour connaitre leurs sentiments au sujet de l'existence future de la Revue, sentiments trop bien affirmés pour être mis en doute, mais uniquement afin de savoir si leurs finances peuvent leur permettre de porter à 15 francs leur abonnement.

L'augmentation des salaires et la nouvelle loi de huit heures, en effet, obligent MM. les Imprimeurs à majorer leurs prix ou à

TOME XXVIII.

III-1.

cesser tout travail. Dans quelle mesure les auteurs pourront-ils continuer à subir de telles augmentations, ceci est le problème angoissant de l'avenir. L'industrie du livre n'étant qu'une industrie de luxe peut disparaître momentanément jusqu'à ce que des prix plus abordables soient offerts.

Mais dès aujourd'hui nous tenons à exposer la situation à nos lecteurs en les suppliant de nous dire leurs intentions, leurs possibilités, ou de nous trouver parmi leurs amis quelques Mécènes qui puissent, par des dons gracieux, assurer l'existence de la Revue Catholique de Normandie et lui permettre de franchir ce difficile passage.

NOTE DE L'ADMINISTRATION

Voici la liste des abonnements versés du 15 mars au 15 mai 1919:

M. le baron d'Esneval, 20 fr.; M. l'abbé Lemennicier, 12 fr.; M. Loisel, 10 fr.; M. le vicomte des Brosses, 20 fr.; M. de Touchet (2e versement), 20 fr.; M. Joseph de Beaurepaire, 10 fr.; M. Charles de Beaurepaire, 10 fr.; M. l'abbé Delalande, 12 fr.; M. Mabire, 12 fr.; M. Rostand, 20 fr.; M. l'abbé Le Mâle, 10 fr.; M. Phélizat (supplément), 5 fr.; M. Bourguignon, 15 fr.; M. Costa de Beauregard, 25 fr.; Mgr Leroux, 15 fr.; M. l'abbé Tabourier, 10 fr.; M. Layer, 12 fr.; M. l'abbé Humblot, 10 fr.; M. Guillaume, 40 fr.; M. l'abbé Simon, 20 fr.; M. Le Couppey de la Forest, 10 fr; M. Danloup-Dumesnil, 20 fr.; M. Martin, 10 fr.; M. Besnier, mobilisé, pour six années arriérées, 60 fr.; Bibliothèque de Rouen, 10 fr.; M. Jean Pelay, 14 fr.; Société d'agriculture d'Evreux, 10 fr.; M. l'abbé Hiard, 10 fr.; M. Lachèvre, 20 fr.

LES SEIGNEURS

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BOSNORMAND-EN-ROUMOIS

[EURE] (Suite)

Il ne semble pas qu'Antoine Coignet ait pris la croix de Malte, ce qui augmentait la difficulté pour la cérémonie. Le doyen du Bourgtheroulde, en effet, pouvait prétendre, avec quelque apparence de raison, que ce cas ressemblait à tous ceux de ses autres curés, présentés les uns par l'Évêque, les autres par les Seigneurs, ceux-ci par des abbés, ceux-là par des chanoines réguliers et dont cependant il présidait les obsèques. Jusqu'ici les curés de Bosnormand ayant été des religieux de Malte, il était juste qu'un religieux de l'Ordre, délégué par le Grand Prieur, fit l'inhumation et nulle difficulté n'avait été soulevée à ce sujet dans le passé. Bref, après les réserves ci-dessus, le doyen fit la cérémonie et le commandeur se hâta de présenter, à la cure vacante, frère Bichue, religieux de l'Ordre.

Avant d'en venir à la vente du fief du Quesnay il est nécessaire de parler succinctement des guerres de la Fronde, au point de vue local, bien entendu. Le Roi, forcé par l'hostilité du Parlement de se retirer à Saint-Germain, donna l'ordre au comte d'Harcourt de se rendre maître de Rouen. Mais le duc de Longueville, plus prompt que lui, court jusqu'à Evreux le 23 janvier 1649, en repart à minuit avec trois ou quatre cents chevaux, s'arrête deux heures à Thuit-Signol, dans le manoir d'Henri de Campion, un de ses partisans, traverse la forêt des Essarts et pénètre sans obstacle dans la ville.

Le comte d'Harcourt, arrivé trop tard, n'eut d'autres ressources que de reprendre le même chemin, dans l'espoir de s'emparer d'Evreux, ce que le Courrier burlesque raconte aux Parisiens en

ces termes :

Du vingt, le mercredi, nous sûmes
Par deux lettres que nous reçûmes

Que le vaillant comte d'Harcourt
Devant Rouen demeura court,
Bien qu'aux portes de la ville
Il jurât comme tous les mille.

Ce n'est pas qu'on ait discuté
Tout ce qu'il avait proposé,
Et que, pendant la conférence,
Il n'ait eu belle patience,
Pour un esprit aussi fougueux,
D'attendre au couvent des Chartreux,
Hors des faubourgs de cette ville,
Et de demeurer très tranquille.

Cependant, d'un consentement,
A commandé le Parlement
Qu'on prierait la reine régente
D'être si bonne et complaisante
De laisser Rouen tel qu'il est,
Défendre seul son intérêt,

Et qu'ailleurs presserait sa marche
Harcourt, qui vint au Pont-de-l'Arche
Monté sur un cheval rouan

Sans avoir rentré dans Rouen.

Il n'entra pas davantage dans Evreux, dont les bourgeois, malgré les conseils de leur Evêque, qui en mourut de chagrin, lui interdirent l'entrée, les armes à la main. Alors, dit l'abbé Chemin, il mit des soldats dans le presbytère de Tourneville, au Neubourg, à la Croix-Saint-Leuffroy, établissant son camp à la Haye-Malherbe, d'où il rançonna toute la campagne.

Il en partit le 7 février, avec 800 chevaux, dans la direction d'Elbeuf, passa par Bourgtheroulde, Montfort et s'empara de Quillebeuf, puis de Pont-Audemer. Après la prise de Quillebeuf, dit Saint-Denis, le Roumois et les alentours d'Elbeuf eurent grandement à souffrir de ses troupes, appliquées sans relâche à faire des dégâts dans les environs de Rouen et jusque sous ses murailles. Dans toutes les paroisses voisines, et partout au loin, on ne voyait que pilleries, extorsions, violences. Tous les villages, à six lieues à la ronde, n'étaient

plus habitables, attaqués, insultés, rançonnés, pillés qu'ils étaient par les soldats, ajoute Floquet, dans son Histoire du Parlement. ›

Gros-Theil, Thuit-Signol, Bosroger et sans aucun doute Bosnormand, furent plus particulièrement dévastés. C'est dans ces jours de calamité qu'il faut placer l'incendie du château, dont les traces ont été retrouvées, comme nous l'avons dit plus haut. Les deux partis, de même qu'à l'époque de la Ligue, rançonnaient tour à tour la contrée. Pour échapper à la ruine il fallait, à l'instar des Campion, avoir un pied dans les deux camps, afin de se défendre ou de protéger ses amis. Mais la famille Igou, n'ayant pas l'influence des Le Veneur sous Henri IV, ou l'habileté des Frondeurs chefs du Parti, dut subir la loi du plus fort. La Fronde ne dura guère, en Normandie, plus de quatre mois, mais fut cependant aussi funeste que la Ligue, dont la durée avait été de près de vingt

ans !

Venons maintenant au fief du QUESNAY, possédé pendant le XVIe siècle par la famille RECUCHON, et vendu, le 28 octobre 1603, par Roch de Recuchon, époux de Geneviève Deschamps, à Marguerin de Malhortie, sieur de la Varenne, demeurant au manoir seigneurial de Bec-Thomas dès le 26 octobre 1596 (Saint-Denis, Tabell. d'Elbeuf) (1). Le motif du séjour de Marguerin, dont la famille habitait Noards, était, après son mariage avec une des filles du seigneur de Montpoignant, de se fixer dans la contrée par l'achat d'un fief quelconque.

Françoise de Campion, son épouse, appartenait à une famille restée célèbre, à différents titres, en Normandie. Voici d'abord ce qu'en dit Charles de Beaurepaire dans le Bulletin de la commission des Antiquités de la Seine-Inférieure :

A l'intersection de la route départementale d'Elbeuf au Neu<< bourg et du chemin qui va de Saint-Cyr-la-Campagne à Tourville,

«

(1) L'acte fut passé devant les tabellions de la vicomté d'Orbec, au siège de l'Hôtellerie, à Marguerin de Malortie demeurant, à cette date, au Bosnormand. L'aveu rendu au Roi par le nouveau propriétaire est du 25 avril 1605, en la Chambre des Comptes de Normandie.

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