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<< Enfin, au bout de cinq jours d'emprisonnement, les juges prononcent une sentence, conçue en ces termes : En conséquence des Droits de l'homme décrétés par l'Assemblée Nationale, l'arrestation du vicaire a été jugée trop précipitée. C'est pourquoi il sera remis sur-le-champ en liberté, sauf à l'accusateur public de faire plus ample information et de poursuivre rigoureusement l'affaire. On exécute la sentence. L'ecclésiastique est remis en liberté, et l'accusateur public ne tarde pas à faire passer nombre de témoins, qui tous déposent qu'ils n'ont aucune plainte à faire du vicaire.

« Qui croirait que les perfides auraient cessé de persécuter leur vicaire, qui loin de désirer que les coupables soient punis comme ils le méritent, a demandé grâce pour eux? Non, l'acharnement de ces perfides, souvent dissimulé, a toujours été en augmentant. Aussi a-t-on souvent entendu dire dans la paroisse, depuis la scène scandaleuse: Je serais content si j'avais la tête d'un prêtre pour me servir de vase à boire; je me soucierais peu de mourir, si j'avais seulement tué un prétre. Et si le vicaire n'a pas été massacré par les factieux, c'est parce qu'il a su prévenir leurs complots. leurs veilles, leurs recherches et fuir à propos. O bone Deus! »

La paroisse de Grangues fit partie du diocèse de Lisieux jusqu'en 1802. Ce n'est que le 27 juin de cette année, jour de la prise de possession de Mgr Brault, premier évêque concordataire de Bayeux, que Grangues fut rattaché à ce dernier diocèse.

F. UZUREAU,

Directeur de l'Anjou Historique.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

REPERTORIUM HYMNOLOGICUM. HYMNES, PROSES de l'Église latine,

par le chanoine U. CHEVALIER. Tome VI, préface, tables. Paris, A. Picard, rue Bonaparte, 82. 1919. Environ 300 pp., gr.`in-8°.

La première pensée de ce Répertoire est toute normande; mais il fût sans doute resté inédit, sans le concours des Bollandistes, comme subsidia biographica. Vers 1857, un châtelain de l'Orne, le baron Pattu de Saint-Vincent, « entreprit, écrivait M. Léopold Delisle le 11 août 1887, à l'abbé Ulysse Chevalier, de copier toutes les proses et hymnes de nos manuscrits. » Il visita naturellement la bibliothèque de Rouen, et y fit voir à ses voisins de lecture une prose de la Pentecôte où se lisaient à la dernière strophe un mot grec et un mot hébreu.

Le baron hymnologue ne put poursuivre ses recherches qu'une dizaine d'années, étant mort le 8 mars 1867. Mais qui donc a dit qu'il y a une providence pour l'érudition comme pour les grandes affaires de ce monde? Alors que ces matériaux hymnographiques risquaient fort d'être oubliés au fond de la province, ils furent activement augmentés par le picpucien bas-normand Touroude, dévoué collaborateur de M. Pattu et qui devait lui survivre jusqu'en 1899.

Comme ces copies normandes étaient simplement imprimées en appendice de chaque livraison des Analecta Bollandiana, les premiers possesseurs du Repertorium l'acquirent sans bourse délier, tandis que les auteurs actuels paieront les quatre premiers volumes 80 francs en librairie. Mais leur extrême utilité, universellement proclamée, ouvrira la porte des vrais travailleurs.

En 1887, M. Chevalier venait précisément d'achever son Répertoire bio-bibliographique; et par manière de délassement à un si grand effort, il songeait vaguement à un catalogue de cantiques français, quand l'abbé Touroude lui offrit 14 à 15.000 copies, avec tables de 3 à 400 pages. Cette même année l'infatigable

chanoine lança une circulaire qui lui donna les oeuvres liturgiques de 1.227 auteurs connus (les anonymes sont les plus nombreux), et lui permit de rédiger un Répertoire de 42.060 articles, avec 508 correspondants et 1.024 lettres.

On a cité comme de Bossuet des hymnes en l'honneur de saints du diocèse de Meaux. Le nom du grand évêque manque à nos tables. Faut-il croire que ces hymnes sont restées inconnues à Romans?

L'office de saint Joseph, l'un des plus beaux du bréviaire, est attribué au pape Clément XI. Comment donc expliquer l'absence de son nom au Repertorium? Le pape aurait-il demandé les hymnes à un poète attitré?

Un savant homme voulait que la vraie leçon du premier vers de la quatrième strophe fût post vitam reliquos et non post mortem reliquos.

Il est spécialement intéressant de dénombrer ici les œuvres lues dans les diocèses normands :

Avranches: une quinzaine de pièces;

Lisieux: 47 pièces, dont bréviaires du xe siècle;

Séez une cinquantaine de pièces ;

Coutances: 60 pièces, dont bréviaires xive et xve siècles;

Evreux : 77 pièces, dont plusieurs des xe, xive et xve siècles; Bayeux: 90, où il s'en trouve des xine et xive siècles;

Rouen environ 275 pièces; martyrologe de 1500, obituaire du xure siècle.

Ne peut-on pas espérer que la poésie liturgique n'a pas dit son dernier mot, comme quelques-uns semblent le craindre (1)? En

(1) Il y a cinquante ans, si mes souvenirs sont fidèles, des élèves de Saint-Sulpice mettaient parfois en vers latins les matières qu'on leur donnait pour leurs études. En 1867, aux examens de licence, l'un d'eux sortit mécontent de la Sorbonne, parce qu'uue contrariété du matin ne lui avait pas laissé toute sa liberté d'inspiration et qu'il n'avait pu écrire qu'une vingtaine de vers. Il fut néanmoins reçu. A cette époque les plus habiles maîtres ne se faisaient fort de corriger que les hexamètres.

Souhaitons aux futurs clercs la formation poétique qui tourne à l'honneur des saints et à la bonne renommée de l'Eglise.

tout cas, ce ne sont pas les occasions qui leur manquent de s'exercer, ne fût-ce que la translation des reliques du martyr chinois Tehen, qui vient d'être faite solennellement à N.-D. de Paris, et la béatification de ces héroïques religieuses que la Terreur vit monter si gaiement à l'échafaud.

L'information canonique sur J.-B. de La Salle, fondateur des Frères des Ecoles chrétiennes, poursuivie pendant près d'un demi-siècle, s'est terminée par deux hymnes d'une bonne facture dont l'impression remonte au moins à 1888.

Pour Jeanne d'Arc, si récemment fêtée comme sainte, mais avec tant d'enthousiasme, les premières démarches auprès de la Sacrée Congrégation des Rites ne remontent qu'à Mgr Dupanloup: leur succès semblait douteux. Un des miracles décisifs fut la guérison d'une religieuse du diocèse d'Evreux, consignée dans les Actes épiscopaux de Mgr Meunier. Il en est résulté dès 1910, trois hymnes En cultrix... Hostium victrix... Salve virilis..., le plus grand nombre que comporte la disposition actuelle du bréviaire.

Voici enfin que les premiers martyrs des Pères Blancs feront retentir des chants nouveaux jusque dans les profondeurs de l'Afrique centrale dont les langues furent tant de siècles absolument inconnues en Europe.

DUMONT (Ernest), correspondant de la Société havraise d'Etudes diverses et membre d'autres sociétés savantes, né au Havre en 1847; dès sa jeunesse initié à quelques langues étrangères; fondateur à Paris, en 1889, d'une librairie normande, transférée rue Barbet-de-Jouy, no 42 (VIIe), et qui a publié cent quatrevingt-treize catalogues, rédigés avec savoir et méthode. - Notice sommaire offerte, en juin dernier, à ses amis et connaissances, par son fils et successeur, M. Eugène Dumont. · Outre différents ouvrages sur Harfleur, Montivilliers et Fécamp, M. Ernest Dumont a imprimé, soit par la presse, soit dans les Revues de Sociétés, d'excellents mémoires soigneusement étudiés. Il est mort à Paris le 19 mai 1919. - Paris, 1920, 8 pp. in-8°, avec portrait.

L'abbé A. TOUGARD.

BIBLIOGRAPHIE NORMANDE

COLLABORATEURS :

SEINE-INFÉRIEURE: Rouen M. le chanoine L. Jouen;

:

Le Havre et Yvetot: M. l'abbé Anthiaume, aumônier du

Lycée du Havre;

Eu M. le chanoine Legris.

Dieppe et Neufchâtel: M. Fernand Miellot.

EURE : M. l'abbé Ch. Guéry, aumônier du Lycée, auquel on enverra tous les renseignements, et M. E. Guillemare, secrétaire de la Section des Lettres de la Société libre de l'Eure.

CALVADOS M. Etienne Deville.

MANCHE: M. le chanoine Couppey, à Coutances, M. l'abbé Halmel, à Ponts, Avranches, et M. Bernard Wolff, à Cherbourg.

ORNE M. l'abbé Tabourier, curé d'Auguaise.

3774.

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RECUEIL DES PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ HAVRAISE 86e année, 1919. Le Havre, H. Micaux, gr. in-8°, 486 pp. pl. — Les anciens jeux de Paume du Havre, par M. A. Martin, p. 23-29;

Note sur deux curieux spécimens d'épigraphie civile à Quillebeuf, par G.-D. Quoist, p. 29-33 et 437; Mon vieux Rolleville, par M. A. Joly, p. 155-183 et p. 297-327; La science astrono

mique et nautique au moyen-âge chez les Normands, par M. l'abbé Anthiaume, p. 231-285 et p. 341-381; - Existence d'une société badine au Havre sous le Directoire, par M. Maurice Le Sieutre, p. 381-389.

3775. BULL. HIST. ET ARCH. DE LA MAYENNE, 2o série, t. 36. 1920, Laval, Ve A: Goupil, 1920, no 125, gr. in-8°. Histoire de la terre seigneuriale du Boisfroust en Niort, par M. le marquis de Beauchesne [Forges près d'Alençon, p. 11; - la Motte du Boisfroust au pays d'Auge et de Carrouges, p. 11; Thomas et Robert de Carrouges, Perceval de Caguy, époux de sa fille, p. 32, etc.]

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