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The Academy, n° 796, 6 août 1887 Augustine BIRRELL, The life of Charlotte Brontë. Walter Scott. (J. A. Noble.) - Cecil TORR, Rhodes in modern times. Cambridge, University Press. (Tozer ouvrage qui comble une lacune en littérature.) Rev. J. M. WILSON, Essays and addresses. Macmillan. (Owen.) W. J. O'NEILL DAUNT, Eighty-five years of Irish history. 2 vols. Ward et Downey; Barry O'BRIEN, Irish wrongs and English comedies, with other essays. Kegan Paul. (Fagan.) Biblioteca de las tradiciones populares españolas, tomos VIIXI. Madrid. (W. Webster.) Some Scotch books. The teaching of Greek in public schools. - The history of the invention of printing, XIV. (Hessels.) The Evangelistaríum of St. Margaret, queen of Scotland. Shylock and his predecessors. (Clouston.)« Initials and pseudonyms ». (R. Thomas.)- Are the Ainos the Aborigines of Japan? (F. V. Dickins.) - Jago's « Euglishcornish dictionary ». (L. L. Bonaparte.) The inscriptions of Naukratis. (Sayce.) The oldest ms. of the Hitopadeça ». (Cecil Bendall.) - Prof. Jebb's « introduction to Homer ». (G. W. Cox.) Dr. Henry PETERSEN, Danske geistlige sigiller fra middelalderen. Copenhague, Reitzel. (G. Stephens.)

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Deutsche Litteraturzeitung, no 31, 30 juillet 1887 : A. KUENEN, Historisch-kritische Einleihung in die Bücher des Alten Testaments hinsichtlich ihrer Entstelung und Sammlung, autor, deutsche Ausgabe von Th. WEBER. I Th., I Stück. Leipzig. Ö. Schulze. 1885-1887. VIII et 328 p. 8 mark. (Wellhausen: le traducteur a rendu un réel service en traduisant cette oeuvre indispensable et qui est un modèle.) H. A. KOESTLIN, Geschichte des christlichen Gottesdienstes, ein Handbuch für Vorlesungen und Uebungen im Seminar, mit 2 Tafeln. Freiburg i. B., Mohr. 1887. xII et 263 p. 6 mark (Bassermann: n'est pas une histoire critique, n'est qu'un manuel, mais a toutes les qualités qu'on attend, en première ligne, d'un ouvrage de ce genre). -Harald HöFFDING, Psychologie in Umrissen auf Grundlage der Erfahrung, unter Mitwirkung des Verfassers nach der zweiten dänischen Auflage übersetzt von F. BENDIXEN. Leipzig, Fues. 1887. vi et 463 p. 8 mark (Stumpf). Das Gobhilaghryasutra herausgegeben und übersetzt von Friedrich KNAUER. II Heft, Uebersetzung nebst Einleitung und Erleuterung. (Dorpat, 1886.) Leipzig, Simmel. vi et 210 p. 3 mark 60 (Oldenberg: travail excellent dont l'auteur aura la reconnaissance de tous ceux qui s'occupent du rituel védique). — Léon SICHLER, Histoire de la littérature russe depuis les origines jusqu'à nos jours. Paris, Dupret. 1886. x et 34p p., 3 fr. 5o (Brückner: bien plus mauvais que l'ouvrage de Courrière; le sujet n'est pas ordonné; l'auteur aurait mieux fait d'adopter l'ordre alphabétique; il donne d'ailleurs trop de détails biographiques, accumule les noms d'écrivains et choisit souvent mal ses extraits; ses jugements fourmillent d'inexactitudes et ne renferment fréquemment que des phrases vides). Scholia in Euripidem collegit, recensuit, edidit Eduardus SCHWARCZ. Vol. I, scholia in Hecubam, Orestem, Phoenissas. Berlin, Reimer. 1887. xvi et 415 p. 9 mark (V. WilamowitzMöllendorf comp. Revue critique, 1887, art. 125, p. 461). — B. KAHLE, Zur Entwickelung der consonantischen Declination im Germanischen. Berlin, Haude und Spener. 1887. 54 p. I mark 20 (Fr. Burg bon travail d'ensemble). Fr. ROEBER, Litteratur und Kunst im Wupperthale bis zur Mitte des gegenwärtigen Jahrhunderts. Iserlohn, Baedeker. 1886. vin et 168 p. 2 mark 50. (A. Jauer : écrit avec vivacité, et, en somme, fort intéressant.) Le Roman de Renart, publié par Ernest MARTIN, Volume III, les variantes. Strasbourg, Trübner 1887. vi et 611 p. 12 mark (Stengel : travail qui a coûté beaucoup de peine et dont on saura à l'auteur le plus grand gré).

- Leopold von

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199. Cartulaire de

Sommaire : 198. KALKMANN, Pausanias le Périégète.
Mulhouse, p. p. MOSSMANN, III-IV. BÉRENGIER, Belsunce. Chronique.
Académie des Inscriptions,

A. KALKMANN, Pausanias der Perieget. Berlin, Reimer, 1886, 295 pages, in-8.

198.

Le procès de Pausanias se poursuit sans relâche en Allemagne depuis une dizaine d'années dans le temps même où les fouilles d'Olympic semblaient devoir éclairer la question d'un nouveau jour, par la découverte de tant de documents précieux, M. U. von Wilamowitz-Möllendorff soulevait les doutes les plus graves sur l'authenticité des voyages de Pausanias, et contestait le fait, jusqu'alors universellement accepté, que le soi-disant périégète eût recueilli lui-même sur place les renseignements archéologiques, mythologiques et historiques qui constituent le fond de son livre 1. Cette hypothèse fit rapidement son chemin, parce qu'elle parut de nature à expliquer certaines lacunes que les fouilles d'Olympie révélaient dans la description de l'Altis et dans la liste des des vainqueurs olympiques. Aussi MM. Hirschfeld 2 et Treu 3 n'hésitèrent-ils pas à l'adopter. D'autres savants, au contraire, MM. Curtius, Brunn 5, Purgold 6, et récemment M. Weizsäcker 7, se portèrent garants de l'authenticité de ses descriptions. Le savant éditeur de Pausanias, M. Schubart, ne devait pas rester neutre dans la lutte: à plusieurs reprises, il se jeta dans la mêlée, pour y défendre son client 8. Au milieu de ces attaques et de ces répliques incessantes, personne n'avait

1. U. von Wilamowitz-Mollendorff, Die Thukydides legende, dans Hermes, 1877, t. XII, p. 326 et suiv. Cf. P. Hirt, De fontibus Pausaniae in Eliacis, diss. Gryphiswald, 1878.

2. G. Hirschfeld, Pausanias und die Inschriften von Olympia, dans Archæol. Zeitung, 1882, p. 97 et suiv.

3. G. Treu, ibid., p. 72 et suiv., et Neue Jahrb., 1883, t. 127, p. 631 et suiv. 4. M. E. Curtius a fort nettement exprimé son opinion à ce sujet dans une communication faite au 36 congrès des Philologues à Karlsruhe en 1882, Neue Jarhb., 1882, t. 126, p. 589.

5. Brunn, Pausanias und seine Anklæger, dans Neue Jarhb., 1884, t. 129, p. 23 et suiv.

6. Purgold, Olympische Weihgeschenke, dans Hist. und philolog. Aufsatze Ernst Curtius gewidmet, p. 242.

7. Weizsäcker, Neue Jarhb., 1886.

8, Schubart, Neue Jarhb., 1883 et 1884.

Nouvelle série, XXIV.

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encore songé à résumer le débat, pour en tirer une conclusion d'ensemble. C'est la tâche que vient de se proposer M. A. Kalkmann, privat-docent d'archéologie à l'Université de Berlin. Dès le début de sa préface, M. K. se déclare en principe partisan résolu de l'hypothèse émise par Wilamowitz. C'est dire que ce livre a peu de chance de rallier tous les suffrages. Du moins se recommande-t-il par des mérites incontestables: bien composé et vivement écrit, il se distingue par une érudition à la fois solide et légère, par une critique ingénieuse et originale. C'est assez pour que nous croyions devoir indiquer sommairement les principales lignes de ce travail.

Tout d'abord, une démonstration est nécessaire: avant de rechercher les sources écrites de Pausanias, il faut montrer qu'en effet Pausanias, au lieu de voir et de décrire par lui-même, a eu sous les yeux des livres, et qu'il les a copiés. Toute la question est là: Pausanias est-il réellement un périégète, un voyageur, ou seulement un compilateur et un sophiste? M. K. se prononce pour la seconde de ces deux opinions, et c'est à cette démonstration qu'il consacre l'introduction de son livre, ainsi que le chapitre er tout entier; c'est aussi sur ce point qu'il insiste surtout dans sa conclusion.

Le second siècle de l'ère chrétienne, suivant M. K., voit se produire un genre littéraire que Lucien tourne en ridicule dans son Histoire véritable: c'est le roman de voyage (die Reiseromantik). En entreprenant d'écrire lui-même une fantaisie de ce genre, Lucien prétend se distinguer des autres écrivains, du moins en un point: il déclare d'abord qu'il n'a rien vu de ce qu'il raconte, et qu'il n'en faut rien croire '. Par ce début original, il démasque la supercherie de ceux qui affectent de donner à leurs récits des airs d'authenticité, alors même que ces récits contiennent les plus grandes absurdités du monde. Cette sorte de supercherie littéraire est en effet à la mode, au temps de Lucien elle se glisse jusque dans les ouvrages en apparence les plus sérieux. Comment Pausanias aurait-il échappé seul à ce courant de fiction, de tromperie, de mensonge, qui entraîne toute la littérature de son temps?

Les exemples de cette supercherie abondent, et M. K. en cite plusieurs, qui donnent une idée singulière de l'audace des écrivains et de la naïveté du public. Elien avouait, au témoignage de Philostrate, qu'il n'avait jamais dépassé les limites de l'Italie, qu'il n'était jamais monté sur un navire 2, et cependant, lorsqu'il parle d'un bœuf à cinq pieds qui se trouve à Alexandrie, il ne manque pas d'ajouter qu'il l'a vu lui-même de ses propres yeux 3. Ailleurs, au moment de raconter l'histoire du lézard aux yeux crevés, qui, grâce à un traitement mer. veilleux, recouvre la vue au bout de neuf jours, Elien croit devoir rassurer d'abord le lecteur sur l'authenticité du fait où decoμa: μáρтupod 1. Lucien, Histoire véritable, I, ch. 4.

2. Philostr., Vies des Sophistes, II, c. 31. 3. Elien, Histoire des animaux, XI, 40.

ἐνυαῦτα πρεσβυτέρου, ἃ δὲ αὐτὸς ἔγνων λέγω 1. Les formules analogues, αὐτ τὸς παθών, οὐ παρ ̓ ἄλλου ἀκούσας, reviennent à chaque instant dans les prétendus historiens de l'époque, surtout quand il s'agit de faits incroya bles. Une autre rubrique consiste à rapporter le fait comme si on le tenait d'un vieillard, d'un ancêtre. Plutarque ne raconte les exploits accomplis par un chien dans la poursuite d'un voleur, qu'en s'autorisant du témoignage de ses pères : ὃ δὲ οἱ πατέρες ἡμῶν ἔγνωσαν 2. Elien veut-il rapporter l'histoire extraordinaire du lièvre qui met bas? Le fait lui a été attesté par un chasseur émérite et honnête 3! C'est d'un habitant d'Ithaque même qu'Apion déclare tenir l'explication du jeu de dés auquel se livraient les prétendants de Pénélope 4. Ainsi des récits, puisés simplement dans des livres, passent pour des informations personnelles avec un léger accroc fait à la vérité, on intéresse davantage le lecteur, on se met soi-même en scène, on se fait écouter comme un témoin oculaire. L'exemple le plus curieux peut-être de cette supercherie est le traité qui nous est parvenu sous le nom de Lucien « Sur la Déesse Syrienne ». Le pastiche d'Hérodote est manifeste, non-seulement dans l'emploi du dialecte ionien, mais dans les tours de phrase mêmes, et dans les formules, comme celle qui ouvre le traité: ypápw dè Ασσύριος ἐών, καὶ τῶν ἀπηγέομαι, τὰ μὲν αὐτοψίῃ ἔμαθον, τὰ δὲ παρὰ τῶν [ρέων ἐδάην, ὁκόσα ἐόντα ἐμεῦ πρεσβύτερα ἐγὼ ἱστορέω. Tous les détails que l'auteur nous donne sur le culte singulier qu'il décrit, il les a vus luimême (c. 3, tv èyù theista öñwna), ou il les tient d'un homme sage (c. 15, copòg ávýp), ou d'un homme du pays (c. 8, ȧvǹp Bú6λlog). Le plus extraordinaire de tous les miracles qu'il rapporte, il l'a observé de ses propres yeux pendant son séjour dans la ville de Byblos (c. 7). Rien, suivant M. K., ne donne mieux que ce traité de la Déesse Syrienne l'idée du genre que Pausanias a suivi en décrivant les sanctuaires de la Grèce. C'est la même curiosité religieuse, la même recherche du merveilleux et de l'incroyable, et en même temps la même fiction: un compilateur singeant le témoin oculaire.

Passant à Pausanias lui-même, M. K. signale d'abord les ressemblances avec Hérodote; à ses yeux, c'est une imitation voulue, cherchée, qui n'a rien de naïf ni de sincère. D'après ce principe, quand Pausanias prétend avoir appris tel ou tel fait d'un indigène qu'il dit avoir consulté, nous devons voir si ce n'est pas là une simple reproduction de la formule d'Hérodote: tauta autol AlyúпTIO! λéyousty (Hérod., II, 47 et passim). Quand il discute sur place une question de géographie, prenons garde d'être sa dupe, et demandons-nous si la même discussion ne se trouve pas déjà dans des géographes antérieurs. Pausanias invoque-t-il l'autorité d'un témoin? Voyons s'il n'attribue pas à ce personnage plus

1. Elien. Hist. des animaux, V, 47.

2. Plutarque, Sur l'intelligence des animaux, XIII, 11. 3. Elien, Hist. des animaux, XIII, 12.

4. Athénée, I, 16 f.

ou moins fictif une opinion qu'il a trouvée dans un livre ou inventée lui-même. Rapporte-t-il un de ces faits extraordinaires, une de ces histoires fabuleuses comme il y en avait tant en circulation dans le monde romain du re siècle? Au lieu de l'avoir recueillie sur place, comme il le dit, examinons s'il ne l'aurait pas simplement détachée d'un de ces recueils de лaрáboja, dont M. K. prouve l'existence. Ne nous fions pas à des formules trompeuses: elles ne sont qu'un cadre destiné à mieux faire ressortir le tableau, à lui donner plus de relief et de vie. Enfin l'exégète est un personnage commode que Pausanias substitue le plus souvent à une source écrite : ὁ ἐξηγητὴς ὁ ἐν Ὀλυμπία n'est autre chose que la personnification du livre qui a servi de guide à Pausanias dans sa description d'Olympie. Ainsi, voyages, recherches locales auprès des indigènes, conversations avec les vieillards, avec les exégètes, avec les savants du pays (ol tà ápyaïa μvqpoveúovteg), tout cela n'est qu'un masque, et il a fallu, pour nous tromper si longtemps, l'apparence sincère de Pausanias, les airs naïfs qu'il affecte de prendre, et, pour nous servir de l'expression pittoresque de Wilamowitz,« jenes Rococomäntelchen sophistischer apéλeta ». En réalité, il n'y a dans l'ouvrage de Pausanias aucune observation sur les mœurs des pays qu'il décrit, aucune allusion à une expérience personnelle, aucun incident de route ou autre chose semblable, qui puisse faire supposer que l'auteur rapporte des impressions de voyage. A cet égard, Pausanias ne se donne même pas la peine de nous tromper, et cela peut nous faire sentir combien il prend lui-même peu au sérieux le masque qu'il a adopté.

Avec quelques restrictions, c'est la même idée qu'expose M. K. dans sa conclusion. S'il admet que Pausanias ait vu, par exemple, la Niobé du Mont-Sipyle et peut-être quelques autres curiosités de la Grèce, il ne doute pas qu'il n'ait puisé dans des sources écrites l'essentiel, le meilleur de ce qu'il a mis dans son livre. Il ne faut pas considérer Pausanias comme un périégète, mais comme un écrivain, comme un sophiste. Heureusement, ajoute M. K., ce sophiste n'a pas cherché autre chose qu'à arranger agréablement une matière ingrate; il a donné une forme à des matériaux épars, mais il n'a pas falsifié lui-même ces matériaux ; il n'y a rien ajouté de son propre fonds. C'est là sans doute un mérite négatif; mais ce mérite, aux yeux de M. K., a encore assez de poids, puisque l'autorité de Pausanias, au point de vue archéologique, n'en est nullement diminuée au contraire, au lieu du témoignage médiocre d'un voyageur peu intelligent du n° siècle, nous nous trouvons avoir pour guides des écrivains mieux renseignés d'une époque plus éclairée.

Nous n'avons pas abordé, dans cette rapide analyse, la discussion qui tient le plus de place dans le livre de M. K., c'est-à-dire la recherche des sources écrites de Pausanias, dans ses descriptions d'Athènes, des Delphes, d'Olympie, etc. Quelque intéressante que puisse être cette partie de l'ouvrage, elle n'emprunte toute sa valeur qu'au principe

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