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Decretum Commodi de saltu Burunitano. L'art. de Mommsen dans l'Hermes est mentionné : pas un mot de l'excellent commentaire de M. Esmein dans le Journal des Savants, 1880, pp. 686-705. - P. 242, note 12, Leges are Augusti Narbonensis. Bibliographie presque nulle: Herzog seul est cité. Naturellement il n'est fait nulle mention. du récent et important travail de M. Cuq, Les juges plébéiens de la colonie de Narbonne dans Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1881.

En fait de bibliographie, je suis très ambitieux : j'aimerais à trouver, sous chaque paragraphe, l'indication sommaire des divers commentaires de ce paragraphe : une annotation de ce genre pour un recueil comme celui qui nous occupe, rendrait de très grands services; mais les éminents éditeurs n'ont pas ainsi compris leur tâche : je ne saurais leur en faire un reproche : ce qu'on était en droit d'attendre de M. M. qui a pris la responsabilité de cette édition, c'était que la bibliographie générale de chaque article fût traitée partout également et partout complètement sous ce rapport, le collaborateur que M. Mommsen s'est choisi (egregius juvenis Behrendt Pick) aurait pu montrer plus de diligence.

Paul VIOLLET.

209. T. 0. Weigel's systematisches Verzeichniss der Hauptwerke der deutschen Literatur aus dem Gebiete der Rechts-und Staatswissenschaften von 1820-1882. Bearbeitet von Dr. Jur. G. Mollat. Leipzig, Weigel, 1886, 1 vol. in-4 de 106 pages.

Ce livre sera utile, comme tout recueil bibliographique; mais il ne mé rite pas de très grands éloges. On a voulu nous donner une liste systématique des travaux juridiques les plus importants, publiés en Allemagne de 1820 à 1882. Un pareil choix sera toujours arbitraire : ce qui paraît important à celui-ci paraît secondaire à celui-là; cependant il y a des ouvrages qui, de l'aveu général, sont fondamentaux; ces ouvrages figurent-ils tous dans la bibliographie en question? Je n'y trouve pas, en fait de droit public romain, le livre de Marquardt, Römische Staatsverwaltung, tre édit., 1873-1878; 2° édit., Leipzig, 1881-1885, 3 vol. in-8 (Handbuch der röm. Alterthümer, t. IV-VI): dans la liste des revues, pp. 3-7, je ne vois figurer ni le Civilistisches Magazin de Hugo, 4 édit., Berlin, 1823-1837, 6 vol. in-8; ni la Kritische Zeitschrift für Rechtswissenschaft und Gesetzgebung der Auslandes de Mittermaier, Mohl et Warnkoenig. Les travaux divers de l'illustre Hugo sur le droit romain, réédités depuis 1820, ne sont pas mentionnés ; j'en dirai autant de ceux de Thibaut: ces dernières omissions ne s'expliquent pas par cette circonstance qu'il s'agit de rééditions, car l'Histoire du droit romain au moyen âge de Savigny est dans le même cas et elle n'est pas

omise. Dans ces conditions, il me paraît difficile de dire que le but que s'est proposé l'auteur de cet ouvrage ait été atteint.

P. V.

210.

Notice sur une mappemonde portugaise anonyme de 1502 récemment découverte à Londres, par le Dr E.-T. HAMY, publiée dans le Bulletin de Géographie historique et descriptive. Année 1886, in-4. (Paris, Leroux).

C'est une véritable revue de Géographie que le Bulletin, publié par la nouvelle section de géographie historique et descriptive du comité des travaux historiques. Elle ne fera d'ailleurs pas double emploi avec les publications déjà existantes, si elle conserve bien le caractère scientifique et historique qui reste un peu trop étranger à nos revues et bulletins de géographie. La notice publiée par M. le D' E. T. Hamy, secrétaire de la nouvelle section, inaugure bien cette publication. Elle est consacrée à l'étude d'une carte marine, d'un portulan récemment découvert à Londres, et qui est contemporain des grandes découvertes. Cinq planches nous donnent des réductions de différentes parties de ce portulan et de portulans analogues qu'il est intéressant de comparer avec lui. Les parties les plus curieuses de la nouvelle carte sont l'Afrique, les régions du Nord et l'Amérique. L'Asie n'y est reproduite encore que suivant le type usité au xv siècle. C'est l'Asie du globe de Béhaim, c'est-à-dire l'Asie de Ptolémée complétée à l'aide des données fournies par Marco Polo. Un seul nom fait allusion aux nouvelles découvertes portugaises: Colochuti (Calicut). L'Afrique nous est, pour la première fois, présentée sur cette carte avec sa forme exacte. La carte dressée vers 1500 par Juan de la Cosa, n'est, en effet, exacte et riche en noms que pour la côte occidentale. La carte de M. le Dr H. qui, par sa nomenclature, est certainement portugaise, donne la côte orientale jusqu'à Mélinde, point où les navires portugais quittaient la côte et cinglaient droit vers l'Inde. Les régions du Nord sont conformes au type du xve siècle. Le Jutland s'incurve vers l'Orient, la Scandinavie se rattache au continent par un mince pédoncule; au nord de celle-ci une autre péninsule rattachée de la même manière au continent porte le nom d'Euglovelant. C'est évidemment le nom de Groënland. M. le Dr H. identifie avec raison cette terre avec la Laponic du nord, plutôt qu'avec notre Groënland actuel. Il faut, en effet, remarquer que sur les cartes du xv siècle la nomenclature est encore peu arrêtée, et que les mêmes noms se retrouvent sur des régions très différentes. D'ailleurs sur la carte manuscrite du Ptolémée de Nancy', qui est le prototype des cartes modernes du Nord, cette terre septentrionale, prolongée à l'ouest jusqu'aux limites de la carte, ne se sépare pas du Groënland actuel, et

1. Cette carte a été reproduite en fac-similé dans les Studien und Forschungen de Nordenskiold.

porte le nom de Gronlandia. Plus tard la scission s'est faite, et le nom de Groënland est reste appliqué tantôt à l'un, tantôt à l'autre des deux tronçons.

La partie relative à l'Amérique ne possède, pour ainsi dire, pas de noms. Il semble que le cartographe n'ait pas osé adopter une nomenclature encore variable et non fixée par l'usage. La côte américaine s'y compose de cinq fragments non rattachés les uns aux autres, et qui nous offrent le tableau des connaissances portugaises au commencement du xvie siècle. Notre carte présente, d'ailleurs, pour toute cette partie, la plus grande analogie avec la carte no II de l'Atlas de Kunstmann. Nous trouvons, en commençant par le sud : la Terra Sanctæ Crucis; c'est la côte du Brésil reconnue par Alvarez Cabral et Coelho. An nord-ouest de cette terre sont figurées une partie des découvertes espagnoles : les îles de Cuba, d'Isabella, des parties de la côte de Venezuela et des Guyanes correspondant aux découvertes faites par Hojeda et Juan de la Cosa en 1499. Enfin, au nord, et très à l'est de la ligne de démarcation, se trouvent une portion de côte: Terra Cortereal, puis une île : Terra Laboratoris. Ces terres sont le résultat des découvertes faites par les Cortereal et correspondent probablement, la première à la côte est de Terre-Neuve, la seconde à la côte du Labrador.

En examinant avec soin l'état des connaissances portugaises, sur différents points de cette carte, M. le Dr Hamy a pu montrer qu'elle a été établie à l'aide de documents datant de 1502.

On voit quel est l'intérêt de ce portulan, et combien il importe de recueillir avec soin et de publier des documents de ce genre. Il se passe peu d'années sans qu'on en signale de nouveaux. L'an dernier c'était la très curieuse carte catalane de Dulceri de 1339, appartenant à la collection de M. Lesouëf. Il reste, probablement encore, dans nos dépôts publics, des documents ignorés; un inventaire sérieux de nos richesses mettrait peut-être au jour non-seulement des cartes manuscrites, mais peut-être ces cartes gravées du commencement du xvie siècle, qui ont disparu en si grand nombre.

L. GALLOIS.

211. Bibliographie parisienne. Tableaux de mœurs (1600-1880), par M. Paul LACOMBE, Parisien, avec une préface par M. Jules COUSIN, conservateur de la Bibliothèque et du Musée historique de la ville de Paris. Paris, P. Rouquette, 1887, in-8.

En 1845, un polygraphe, dont les compilations ne sont pas toutes sans valeur, Eusèbe Girault, de Saint-Fargeau (Yonne), publiait chez Firmin-Didot une Bibliographie historique et topographique de la France, extraite, pour la majeure partie, de son Dictionnaire des com

munes. Il avait fait tirer à part le chapitre consacré à Paris (in-8°, 47 p.) et il appelait spécialement l'attention du public lettré sur cette partie de son travail : « La bibliographie de Paris, comprenant plus de douze cents articles, dit-il, est sans contredit la plus complète et la plus curieuse que l'on connaisse; de savants bibliographes ne l'ont pas parcourue sans étonnement ». En 1887, la seule série des Tableaux de mœurs à laquelle M. Paul Lacombe s'est restreint pour cette fois, lui a précisément fourni 1287 numéros le même chapitre dans l'essai de Girault de Saint-Fargeau en comporte 80 : encore a-t-il placé sous la rubrique des Tableaux de mœurs, l'Histoire édifiante et curieuse du Journal des Débats, les Carrosses à cinq sols de Monmerqué, les Mystères de Paris, d'Eug. Süe, etc.! Aussi, selon la remarque de M. Jules Cousin, ce qu'on peut dire de mieux de cette Bibliographie, c'est qu'elle n'existe pas.

On ne sera, certes, pas tenté d'adresser le même reproche à M. Paul Lacombe. Il l'emporte sur son rival par le nombre, par la certitude, par le choix de ses informations. Il a dépouillé, la plume à la main, les séries spéciales de la Bibliothèque nationale et de la Bibliothèque de la ville; il n'a rien décrit que de visu, sauf pour quelques cas de force majeure; il a écarté enfin tout ce qui ne lui paraissait pas rentrer dans le cadre qu'il s'était tracé. On conçoit ce que des investigations si laborieusement poursuivies ont pu lui fournir d'additions précieuses, mais on appréciera aussi la somme d'efforts qu'exige une pareille enquête. La première des difficultés auxquelles M. L. s'est heurté, après avoir exclu les romans et les pièces de théâtre, a été, je le suppose, de déterminer ce que, dans une bibliographie aussi vaste que celle de Pa. ris, on entend par Tableaux de mœurs, et je n'affirmerais pas que ses choix soient toujours irréprochables', mais c'est là l'écueil de toute classification méthodique. Ensuite, ses notes une fois prises, il a dû les grouper dans l'ordre chronologique, sans trop se soucier des disparates que ce rapprochement pouvait provoquer : c'est ainsi que l'Itinerarium Galliæ de Jodocus Sincerus se trouve placé entre le Cartel de deux Gascons et les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné. Enfin, chaque article est accompagné d'une note qui en résume le contenu, dévoile le nom de son auteur, si l'ouvrage est anonyme, et signale les diverses éditions ou réimpressions dont il a été l'objet. L'intitulé est suivi de la cote (placée entre crochets) du livre à la Bibliothèque nationale ou à Carna. valet et le plus souvent à ces deux établissements de cette façon, le travailleur peut immédiatement vérifier, soit rue de Richelieu, soit rue de Sévigné, le détail qu'il lui importe de connaître.

1. Les Chroniques parisiennes, de Sainte-Beuve et les Jeudis de Madame Charbonneau, de M. de Pontmartin, appartiennent beaucoup plutôt à l'histoire littéraire qu'à la série étudiée par M. Paul Lacombe où, par contre, on chercherait en vain les Tableaux de siège, de Th. Gautier, et surtout l'Histoire de la Société française pendant la Révolution et sous le Directoire, par MM. de Goncourt, dont l'absence constitue une véritable lacune.

Après avoir exposé l'économie générale du plan de l'auteur, je me reprocherais de ne pas insister sur certains articles qui constituent à eux seuls de véritables monographies: telles sont les descriptions du Journal de Martin Lister (un ex. d'une édition inconnue a fourni à l'auteur, auquel il appartient, l'occasion de signaler d'importantes variantes), du Tableau de Paris de Mercier, de Paris ou le Livre des Cent-et-un, du Nouveau tableau de Paris, des Physiologies qui ont pullulé de 1840 à 1850, des Français peints par eux-mêmes, de la Grande ville, du Diable à Paris, etc. '. En revanche (et à ce point de vue, le livre ne tient pas toutes les promesses de son titre), M. L. s'est montré très sobre d'indications sur le chapitre de la pornographie proprement dite; il a pensé sans doute que ce sujet, pour être traité à fond, devrait prendre place dans une section d'histoire médicale, et il s'est contenté, cette fois, d'énumérer ce qui a trait au Palais-Royal et à divers jardins publics.

Divisée comme M. Lacombe l'a comprise, la bibliographie de Paris peut et doit fournir de nombreuses séries: le plan du catalogue méthodique de la Ville, intercalé par M. Jules Cousin dans sa spirituelle préface, en montre les divisions naturelles. M. Lacombe a déjà exploré celles de l'Histoire religieuse durant la Révolution et des Tableaux de mœurs; il travaille, croyons-nous, à celle des Guides et des Descriptions le champ est vaste, comme l'on voit le succès qui a récompensé l'auteur nous est un sûr garant qu'il ne s'en tiendra pas à ces premières tentatives.

Maurice Tourneux.

212. — La science des autographes. Essai critique par Etienne CHARAVAY, archiviste paléographe. Paris, Charavay frères, 1887, in-4 de LVI p. Extrait du catalogue de la collection d'autographes de M. Alfred Bovet 3. Tirage à part.

La notice de M. Et. Charavay, qui sert de préface au catalogue de la célèbre collection Bovet, est un traité complet sur la matière, fait par le

1. Notons, en passant, deux ou trois erreurs ou omissions. Bruun-Neergard, archéologue, minéralogiste et, avant tout, ami des arts, ne saurait être qualifié de « poète danois », n'en déplaise à la Biographie Didot (n° 416); le Paris comique sous le second Empire de M. Pierre Véron (no 1068) est en réalité le même volume que son Année comique de 1862; dans la série des répliques provoquées par le fameux discours de Dupin (no 1111), sur le luxe effréné des femmes, la brochure intitulée Vive le luxe! doit être restituée à Hipp. Babou : anonyme signalé d'ailleurs dans la dernière édition de Barbier.

2. Essai d'une bibliographie des Ouvrages relatifs à l'histoire religieuse de Paris pendant la Révolution, 1789-1802, in-8, Poussielgue frères, 1884 (Extrait, à cent ex., du Bulletin d'histoire et d'archéologie du diocèse de Paris).

3. Lettres autographes composant la collection de M. Alfred Bovet, décrites par Etienne Charavay, ouvrage imprimé sous la direction de Fernand Calmettes. Vol.

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