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homme et comme savant l'éminent auteur des Principes de l'étymologie grecque. On comprendra le souvenir reconnaissant qu'il a laissé chez tous ceux qui ont été ses élèves, chez ceux-là même qui s'éloignent maintenant le plus des théories qu'il leur avait enseignées. Les principaux articles publiés à nouveau par M. W. sont les sui

vants :

II. Le scindement du son a en grec et en latin... C'est le mé. moire célèbre, paru d'abord dans les Comptes-rendus de la Société des sciences de Saxe, et qui a servi de point de départ aux recherches les plus récentes sur le vocalisme indo-européen.

VI. Traces d'une conjugaison latine en o.

VIII. La théorie localistique des cas.

Pour ne pas trop grossir le volume, M. W. a malheureusement dû exclure un des plus importants mémoires de C., le dernier auquel il ait mis la main, sur Le parfait latin en vi et en ui. On sait que Curtius s'y rencontre avec M.W. Schulze 3, pour chercher dans certaines formes nominales du verbe l'origine de ce parfait difficile à expliquer. Cet accord au moins sur le principe de l'explication, - de deux savants ayant travaillé séparément, donne beaucoup de vraisemblance à cette théorie; et l'origine nominale du parfait latin en vi et en ui nous semble maintenant à peu près démontrée. Peut-être aurait-il été préférable que M. Windisch laissât de côté un des articles qu'il a insérés dans son recueil, pour donner à cet important mémoire de Curtius la place qu'il méritait mieux que tout autre.

Louis DUVAU.

238.

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Adhémar, évêque de Genève (1388-1388), d'après de nouveaux documents, par Charles LE FORT Berne, imprimerie Wyss, 1887, grand in-8 de 8 pages.

Notice courte, mais excellente. M. Le Fort y résume très habilement ce que l'on savait déjà sur l'évêque Adhémar, et ce que de récentes recherches ont apporté de nouvelles informations sur ce personnage. L'auteur rappelle qu'Edouard Mallet, en publiant d'après le texte original les Libertés, franchises, immunités, us et coutumes de la cité de Genève, sanctionnées en 1387 par l'évêque Adhémar, s'était efforcé de réunir tous les renseignements connus relatifs à ce prélat qui, par cet acte de sanction, devait marquer d'une manière ineffaçable dans l'histoire de Genève, et qu'il avait seulement pu découvrir deux documents faisant mention de lui avant son élévation à l'épiscopat (17 juillet 1 385).

1. Philolog.-historische Classe, 1864, p. 42 ss.

2. Paru, seulement après la mort de Curtius, dans les Comptes-Rendus cités plus haut, année 1886, p. 421 SS.

3. Kuhn's Zeitschrift, t. XXVIII (3 fascicule), p. 266 ss.

Encore un de ces documents n'était-il pas applicable, comme on l'a reconnu depuis, à l'évêque Adhémar 1. M. L. F. examine ensuite lest travaux récents qui ont permis de compléter la biographie de l'ancien prieur du couvent des Dominicains de Genève : l'Histoire des évêques de Saint-Paul-Trois-Châteaux au xiv° siècle (1885), par M. l'abbé Albanès et Une dépendance italienne de l'église de Bethleem, Varazze en Ligurie (1886) par M. le comte Riant. D'après les documents recueillis par les deux savants critiques, le prieur Adhémar fut élu par Urbain V, évêque de Bethleem, le 13 novembre 1362; il fut appelé à exercer dans son diocèse d'origine les fonctions de vicaire général in spiritualibus de l'évêque de Genève, Guillaume Fournier de Marcossey (1366-1378); il devint évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux le 10 novembre 1378; il fut transféré à l'évêché de Genève par une bulle de Clément VII du 12 juillet 1385. Nous arrêtons à cette date, dit M. Le Fort, « la revue des documents parvenus en dernier lieu à notre connaissance au sujet de l'évêque Adhémar : il appartient dès lors à l'histoire de Genève. Mais il était important de montrer qu'au moment où ce prélat commençait un épiscopat de courte durée, qu'il devait illustrer par un acte de haute sagesse politique, il avait été mêlé depuis plus de vingt ans aux affaires et aux luttes ecclésiastiques, qu'il avait administré deux évêchés et acquis l'expérience des hommes et des choses. >>

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239. — Recueil des instructions données aux ambassadeurs et minis. tres de France depuis les traités de Westphalie jusqu'à la Révolution française. PORTUGAL, par le v" de CAYX DE SAINT-AYMOUR. Paris, Alcan, 1886. In-8, LIX et 426 p.

Après une courte et instructive introduction sur les rapports de la France et du Portugal aux xvii et xviie siècles, M. de Cayx de SaintAymour donne une liste des ambassadeurs, ministres, chargés d'affai res, consuls ou autres agents des deux nations jusqu'en 1789. Puis vient le texte des instructions. Le marquis de Rouillac (1644-1645), envoyé par Mazarin pour obtenir une puissante diversion portugaise, échoue complètement dans sa mission. Le chevalier de Jant (1655) est plus heureux et, tout en entrepassant ses pouvoirs, conclut une ligue formelle. Ce traité n'est pas ratifié par Mazarin, et un nouvel envoyé, le comte de Cominges (1657) vient encore, «< comme toujours, se heurter aux négociations calculées du gouvernement portugais ». Le marquis de Chouppes, dont on connaît les Mémoires, est chargé en 1659, d'une mission pénible; la France abandonne le Portugal et le jette ainsi dans les bras de

1. Ce document concerne un Aymarus Fabri de Rupe, curé de Rumilly, avec lequel on avait imprudemment identifié l'évêque de Genève,

l'Angleterre. Le successeur de Chouppes, le marquis de Saint-Romain (1665) ne peut vaincre l'influence de l'ambassadeur anglais Southwell et empêcher la paix entre l'Espagne et la maison de Bragance. Désormais le gouvernement français sait que la partie est définitivement perdue à Lisbonne et « ne pouvant plus posséder les réalités de l'amitié portugaise, se contente d'en avoir les apparences ». La succession d'Espagne décide la rupture; le Portugal entre dans la grande alliance conclue contre la maison de Bourbon et accepte, le 27 décembre 1703, ce traité de Methuen, le plus bref qu'on connaisse, car il ne comprend que deux articles mais qui admet pour toujours en Portugal les draps et autres manufactures de laine des Bretons ». Les relations interrompues en 1704, après la mission du marquis de Chateauneuf, sont reprises dix ans plus tard, après la signature des traités d'Utrecht. L'abbé de Mornay, chargé d'instructions rédigées par Torcy, se rend à Lisbonne en 1713; mais malgré ses efforts, lorsqu'il regagne la France en 1720, il laisse l'influence anglaise plus prépondérante que jamais en Portugal. Il n'est remplacé à Lisbonne qu'en 1724 par l'abbé de Livry, et dès lors le gouvernement français n'envoie plus d'ambassadeur en Portu. gal que d'une manière tout à fait intermittente. La monarchie des Bra gance cesse d'ailleurs de compter en Europe. Jean V, a, selon le mot de Voltaire, pour plaisirs des fonctions sacerdotales; pour bâtiments, des couvents; pour armées, des moines; pour maîtresses, des religieuses. Joseph Ier qui succède à Jean V, en 1750, a du moins la sagesse de prendre et de garder pour ministre l'énergique Pombal. Mais le Portugal reste le protégé de la Grande-Bretagne. La politique française n'est donc plus, vis à vis du Portugal, qu'une politique d'indifférence; elle tente un instant de le faire accéder au pacte de famille, puis l'abandonne et l'oublie, d'autant que ce malheureux pays tombe alors, par suite de la folie de la reine dona Maria, et de la mort du roi don Pedro et du prince de Beïra, dans une véritable anarchie. Le dernier ambassadeur de France en Portugal, avant la Révolution, est le marquis de Bombelles, et les instructions qu'on lui donne, tout en lui prescrivant d'arracher, s'il est possible, le Portugal au joug de l'Angleterre, reconnaissent que ce << royaume est trop faible pour être un allié utile et que le roi n'acquerrait point par là d'accroissement de forces ». (p. 399).

Le volume que publie M. de Cayx de Saint-Aymour est moins inté ressant que les volumes précédents, consacrés à l'Autriche et à la Suède; mais il est bien fait, et, par l'introduction, par les notes, par la table alphabétique qui le termine, digne de la belle collection qu'entreprend la commission des archives diplomatiques du ministère des affaires étrangères.

A. C.

240.

— Zur Geschichte Oesterreichs im Zeitalter der franzœsischen Kriege und der Restauration, 1792-1816, mit besonderer Rücksicht auf das Berufsleben des Staatsmannes Freiherrn Anton von Baldacci, von Dr. F. R. V. KRONES. Gotha, Perthes, 1886. In-8, xx et 396 p. 8 mark.

Baldacci, le principal personnage du livre de M. de Krones, était en 1791, premier secrétaire de la chancellerie royale illyrienne et, en 1794, secrétaire du « Directorium in cameralibus ». Il fut chargé en 1799, d'un rapport officiel sur la Galicie occidentale, rapport que M. de K. analyse et résume. En 1803, il entrait, comme conseiller, au département du ministère d'État. Il devint l'homme de confiance de l'empereur François II, et si l'archiduc Jean blâme son opiniâtreté, sa violence et son « sang corse », il loue ses talents et son caractère incorruptible. Il haïssait la France et même après Wagram, poussait à la guerre; «< il est tout feu et tout flamme, écrivait l'archiduc, il triomphe de tout, grâce au landsturm et aurait fait un bon aide-de-camp de Tamerlan » (p. 142). Il fut nommé en 1810 second vice-chancelier de la chancellerie réunie de la cour et remplit cette fonction jusqu'à la fin de sa vie. En 1813 et 1814, il accompagna l'empereur, comme intendant-général, ou, selon l'expression un peu étrange de M. K., comme ministre de l'armée, et pendant qu'il envoyait Saurau en Illyrie avec des instructions spéciales pour réorganiser l'administration de la province reconquise, il réglait l'occupation du territoire français envahi par les troupes autrichiennes. Il fut le « directeur du gouvernement-général autrichien en France et, lors de la seconde comme dans la première occupation, présida pour l'Autriche le conseil administratif. C'est là pour nous la période la plus intéressante de la vie de Baldacci; M. de K. nous communique de nombreux extraits de sa correspondance, et dans les pages relatives à cet épisode, on remarquera surtout l'incident de Colmar (30 juin 1815), auquel se mêle le nom de Roger de Damas et le jugement du lieutenant-général de police Haw sur les Alsaciens, sur leur enthousiasme pour Napoléon et leur hostilité manifeste au retour des Bourbons (p. 332-333). C'est à l'année 1816 que se termine le volume de M. Krones. Il donne plus d'une fois prise à la critique. C'est ainsi que Junot, qui ne fut que général, est qualifié, p. 330, de maréchal de France; tous ceux qui ont lu Ségur, savent que le duc d'Abrantès perdit à Valoutina l'occasion d'obtenir le bâton de maréchal. Mais ce qu'on reprochera particulièrement à M. de K., c'est d'avoir consacré un si gros volume à un personnage qui, en somme, ne méritait pas tant d'honneur. Qu'est-ce que Baldacci auprès de Metternich? M. de K. ne reconnaît-il pas (p. 235) que Metternich était « supérieur à Baldacci dans sa conception des choses et son influence sur le monarque»? Ne dit-il pas (p. 91) que Baldacci « n'a pas tenu le gouvernail de l'État, qu'il n'a pas dirigé l'aiguille de la balance diplomatique, que les annales de l'histoire d'Autriche gardent le silence sur son nom, qu'on chercherait vainement sa trace dans les mémoires et la correspondance de Metternich

et de Gentz »? N'écrit-il pas (p. 371) que Baldacci n'a pas été un homme d'État bien remarquable, ein Staatsmann, der durchaus nicht hervorragend genannt werden kann, qu'il n'a été qu'un employé, un fonctionnaire, durch und durch Beamte, un bureaucrate? Aussi, toute proportion gardée, ne rencontrons-nous que fort rarement dans ce volume le nom de Baldacci. L'auteur retrace très longuement les évènements de l'histoire générale; il fait de copieux emprunts à Oncken et aux mémoires de Metternich; il disperse ainsi l'attention du lecteur qui parcourt souvent plus de vingt à trente pages à la recherche de Baldacci, et... ne le trouve pas. Il y a pourtant dans ce livre d'intéressants détails sur l'occupation étrangère en 1814 et en 1815. Il y a également de curieuses appréciations tirées du journal de l'archiduc Jean; en octobre 1807, l'archiduc s'écrie qu'il est près de verser des larmes de sang à la vue des misères de l'Autriche; le 9 juillet 1808, il écrit à l'archiduc Charles pour se plaindre des hommes incapables, ignorants, égoïstes, peut-être méchants, qui ne font qu'arrêter le cours des affaires : Baldacci, le médecin Stift, le chapelain Langenau, le conseiller aulique Somogyi, Bodokovicz, Ch. de Zichy. Citons encore les lettres de Marie Ludovika ou Louise, la troisième femme de François II, après les désastres de 1809 « plus de pensées, plus d'énergie, plus de résolution!... (p. 106) ma situation est celle d'un homme qui se trouve dans la ménagerie de Schönbrunn, au moment où l'on ouvre toutes les cages; il ne sait s'il se jettera d'abord sur le tigre, l'ours ou l'hyène ou s'il fuira devant eux » (p. 108). L'impératrice juge très sévèrement l'archiduc Charles: « lorsqu'on le nomma un héros, il était trop jeune; il s'est accoutumé à être loué tout seul, craint de remarquer chez d'autres un mérite militaire, opprime quiconque se distingue; trop faible pour bien agir, honteux d'avoir failli, il veut réparer ses échecs en rabaissant tous les autres » (p. 116). Toutes ces citations qui éclaircissent et complètent une foule de points traités déjà par MM. Beer, Fournier, Huber, Wertheimer, sans oublier des notes abondantes et instructives qu'on trouve au bas des pages rehaussent la valeur du nouveau livre de M. de Krones; mais c'est dommage qu'il soit si touffu et si mal composé.

A. CHUQUET.

241. L. MAÏKOV. Batiouchkov, ego jizn i sotchinenia. (Batiouchkov, sa vie et ses œuvres, un vol. grand in-8 de 354 pp. Imprimerie Balachev, Saint-Pétersbourg, 1887.)

Constantin Nicolaevitch Batiouchkov, né à Vologda en 1787, mort dans cette ville en 1855, a été un des précurseurs de la Renaissance de la poésie russe au XIXe siècle. S'il fallait le comparer à quelqu'un de nos poètes, ce serait à Parny ou à André Chénier. Il a exercé sur Pouch

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