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moins par son étendue, celle de ce qui est encore inédit de la compilation d'Aétius. Il en existe plusieurs copies, notamment à Venise (cl. II, 171), à Paris (no 1883) dont j'ai eu l'occasion de collationner avec fruit quelques pages. Sur les seize livres qui forment la Synopsis médicale, et qui ont été tous traduits en latin par Cornaro, sept sont encore à publier pour la première fois 1.

Il est à peine inutile d'ajouter qu'un index termine les Nachtraege zu Alexander Trallianus « Verzeichniss der Arznei und Nahrungsmittel », index en deux parties, latine puis grecque, où chaque mot est accompagné de sa traduction en allemand 2.

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-

243. Ueber das frühchristliche Gedicht « Laudes Domini » von W. BRANDES. Braunschweig, 1887, 38 p. in-4.

Le travail de M. le professeur W. Brandes, de Brunswick, est un programme fort intéressant sur le poème chrétien « Laudes domini ». M. B. établit le texte d'après le ms. unique de Paris (B. N. lat. 7558) 3 et démontre que cette petite pièce a été fortement interpolée peu après sa composition. Ce morceau, d'un caractère populaire et d'une facture virgilienne, part de l'idée d'une prochaine arrivée du Christ et débute par le récit d'un miracle arrivé in AEduico (ce miracle n'a rien de commun avec celui de l'évêque Reticius, ap. Greg. Tur., glor. conf., 75). Il célèbre ensuite le Christ créateur et sauveur et se termine par une prière pour un empereur Constantin. Parmi les remarques critiques, je détache la suivante, qui offre plus d'un enseignement. Le v. 9: qua fraterna Remo progignitur AEdua pubes, corrigé sur le ms. par un humaniste du xvre siècle en Rheno... et publié ainsi par Morel, le premier éditeur, a été donné sous la forme qua fratrum Rheno par Fabricius, ce qui rétablit la quantité sans offrir de sens. Rivinus restitue ensuite par conjecture Remo seulement et M. B. revient complètement à la leçon du ms., la seule possible. M. B. prouve que ce poème a été composé entre 316 et 323 et qu'il est l'œuvre d'un rhéteur ou d'un élève des rhéteurs de l'école d'Autun, rétablie par la mai

...

1. Daremberg a inséré plusieurs chapitres du livre XI dans la partie publiée par lui de Rufus (p. 85 à 126). J'en ai donné le complément (p. 568-581). Deux chapitres du livre XII ont pris place dans le traité de la goutte attribué à Rufus (p. 282 et 283).

2. On remarquera dans l'index latin la première apparition, sauf erreur, du « vinum Aminaeum » dont le nom grec n'est connu que depuis peu, d'abord par un nouveau fragment de l'édit de Dioclétien qu'a récemment découvert et publié M. Paul Monceaux, et par plusieurs textes de la collection des alchimistes grecs inédits qui est actuellement sous presse.

3. Ce texte sera reproduit à la suite de l'éd. Huemer de Juvencus dans le Corpus de Vienne.

son de Constantin. C'est donc, après les œuvres de Commodien, le plus ancien poème chrétien écrit en latin.

Dans un appendice, M. B. établit d'après Ausone, Parent., 3. 2, que Victorinus est l'auteur de la destruction d'Autun, très probablement en 269; par conséquent Victorinus aurait régné jusqu'à cette date. La cause de ce désastre fut vraisemblablement la présence à Autun d'un groupe militaire hostile à Victorinus, sans doute favorable au César Marius, peut-être la légion VIII Aug. Cette contribution à l'histoire de la littérature chrétienne et à celle de l'empire gaulois pourra donc exciter de l'intérêt en France, où nous laissons trop souvent à des étrangers le soin d'« illustrer nos origines.

P. A. L.

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244. Somo 300 fresh allusions to Shakspere, from 1594 to 1694 A D., gathered by members of the New Shakspere Society, ...and edited by F. J. FURNIVALL. Londres, 1886, 1 vol. in-8 de XLIV-372 pages.

The Pilgrimage to Parnassus, with the two parts of the Return from Parnassus. Three comedies performed in St. John's college Cambridge, A. D. 1597-1601. Edited from mss, by the Rev. W. D. MACRAY. Oxford, at the Clarendon press, 1886, 1 vol. in-8, de x1-160 pages.

Le Dr. Ingleby a eu, il y a treize ans, l'idée de réunir en un volume toutes les allusions à Shakespeare ou les citations de Shakespeare faites pendant les cent ans qui ont suivi la plus ancienne de ces allusions, savoir celle que contient le Groatsworth of wit de Robert Greene, où le grand poète est traité de plagiaire, de Shake-scene, de geai paré des plumes du paon. Le volume qu'il composa ainsi et qui parut en 1874, sous le titre pittoresque de Shakespeare's centurie of prayse, contenait deux cent vingt-huit citations se rapportant à la période 1594-1694. L'idée était heureuse et utile; rien de plus difficile et pourtant de plus nécessaire à connaître que l'influence des œuvres littéraires; rien de plus délicat à reconstituer que l'histoire de la vie des chefs-d'œuvre, des unions qu'ils contractent et des procréations qu'on leur doit. Ce qui peut le mieux faciliter la préparation de ces sortes de biographies, ce sont des travaux dans le genre de ceux du Dr. Ingleby; ils ont, à ce point de vue, la même importance que les anciens itinéraires royaux pour l'histoire des vies princières.

Ce premier essai toutefois était loin d'être complet et de nouvelles recherches, confiées à miss Lucy Toulmin Smith, furent entreprises sur l'initiative du Dr. Ingleby lui-même et de la New Shakspere Society. Le recueil des citations fut ainsi porté de 228 à 356 et fut imprimé comme deuxième édition de la Centurie, en 1879, par les soins de la Société. La Revue critique a eu, à diverses reprises, occasion de mentionner cette importante publication. Mais il paraît que le champ des recher

ches est décidément beaucoup plus riche qu'on n'avait cru d'abord car voici qu'un nouveau volume vient d'être distribué par la Société shakespearienne à ses adhérents, et il ne contient pas moins de trois cents citations ou allusions nouvelles à ajouter aux précédentes; d'autres sources à exploiter, en vue d'une publication subséquente, sont encore indiquées dans la préface. C'est à croire qu'on se trouve en présence d'un nouveau tonneau des Danaïdes, aussi difficile à vider que l'ancien l'était à remplir.

Quoi qu'il en soit, étant donné l'immense intérêt que présente pour l'histoire des lettres la biographie des œuvres de Shakespeare, on ne peut qu'applaudir à ces efforts et souhaiter qu'ils soient continués. Le présent volume contient les trouvailles des membres de la New Shakespere Society et principalement de son directeur, M. F. J. Furnivall qui a édité l'ouvrage. Grâce à ces additions, on peut constater que toutes les années du siècle, sauf une seule, l'année 1659, ont apporté leur tribut d'admiration au grand homme. M. F. fait appel aux chercheurs afin que cette unique exception disparaisse; il exprime aussi l'espérance que les amis de Shakespeare continueront le travail dont ce volume est un produit et le complèteront, s'il est possible, d'une manière définitive. S'il en est ainsi, dit-il « no one'll be gladder than I, if I'm alive to witness it. Nous ne pouvons que nous associer à ce double vœu, avec l'espérance que les « Sculling fours, Kangaroo Bicycle, boat races... Sculling Eights and Fours », dont il est aussi question dans cette préface, contribueront à la réalisation du moins du second souhait.

Nous n'entrerons pas dans un examen détaillé des trouvaillés réunies par M. F., ce serait dépasser le cadre de cet article; il suffira, pour permettre d'apprécier l'intérêt des recherches de ce genre, de signaler la table de la p. 372 qui permet de constater, d'après le nombre des allusions, les accroissements ou diminutions de popularité des diverses œuvres de Shakespeare. On voit ainsi décroître, à mesure qu'on s'éloigne de la date de la publication, le renom des poèmes Vénus et Adonis et Lucrèce, si admirés du vivant de l'auteur, et grandir, au contraire, celui des drames de la dernière manière de Shakespeare, tels que le Roi Lear, la Tempête et Macbeth. Voici, en effet, pour ces différentes œuvres, le chiffre des allusions constatées :

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Les deux personnages qui semblent avoir été de beaucoup les plus populaires sont Falstaff et Hamlet. Mais malgré les gaîtés de l'un et les tristesses de l'autre, Shakespeare fut, pour un très grand nombre de ses contemporains, avant tout le « doux Shakespeare, l'interprète des pas

sions de la déesse d'amour, l'auteur des poèmes de Vénus et de Lucrèce.

Un point digne de remarque, c'est que, pendant cet espace de cent années, sur le nombre total de plus de six cents allusions, recueillies jusqu'ici, il s'en trouve une seule, la plus vague et la plus insignifiante peut-être des deux volumes, qui soit due à un Français. Les relations, même littéraires, étaient pourtant assez étroites entre ces deux pays, puisque dans cette période est compris le temps du grand exode des nobles et des lettrés anglais pendant la guerre civile et l'époque de la Restauration qui vit briller nombre de Français à la cour des Stuarts: Saint-Evremond, Grammont, et le propre fils de Lionne. Il n'en reste pas moins vrai qu'une seule allusion sans plus, provenant de l'un de nos compatriotes, a été découverte; elle est due à Saint-Evremond, et elle est tirée, non pas de ses écrits sur le théâtre anglais, car il y nomme Ben Jonson et autres, jamais Shakespeare; mais bien d'une lettre à la duchesse de Mazarin, où il mentionne en passant le succès bruyant d'une reprise d'Henri VIII. Toutefois, il faut bien dire que cette chasse aux allusions n'a pas été faite chez nous avec beaucoup d'ardeur, et peut-être si on la commençait, ne serait-elle pas tout à fait sans résultat. Nous allons en donner quelques preuves, ce sera un premier pas vers la réalisation du vou de M. Furnivall.

On sait que le surintendant Fouquet avait réuni dans son château de Saint-Mandé une très belle bibliothèque, la plus riche peut-être qu'il y eût alors en France en fait d'ouvrages étrangers. Elle contenait surtout une multitude de livres relatifs à l'histoire d'Italie, achetés par le surintendant lors de la vente de Nicolas Trichet, sieur du Fresne, libraire à Paris; mais il s'y trouvait, en outre, un nombre assez considérable d'ouvrages anglais. L'inventaire en fut fait après l'arrestation de Fouquet, et ce document est conservé au département des mss. de la Bibliothèque nationale, fonds français, no 9438, fol. Il porte le titre : « Inuentaire, Prisée et Estimation Des liures Trouués A. St-Mandé Appartenant ci deuant A monsieur Fouquet, ladite Inuentaire, Prisée et Estimation faicte Par nous Libraires Soubsignez suiuant L'arrest de Nosseigneurs De la Chambre De Justice du Vendredj dernier Jour de Juilliet mil six cent soixsante cinq. Entre autres ouvrages anglais, on voit figurer dans cet inventaire, dont les auteurs ne paraissent pas avoir eu la plus petite notion du langage d'Outre-Manche:

<< Leniathan of the mater forme, London, 1551......... 21. (Il s'agit évidemment du livre de Hobbes: Leviathan or

1. Le catalogue de Trichet fut publié après sa mort, par sa veuve, en vue de la vente de ses collections: Catalogvs Librorvm bibliothecæ Raphaelis Tricheti dv Fresne. Paris, 1662, 4°; un certain nombre de livres anglais figurent dans ce catalogue; par exemple : « Britannia the Histori. London, 1614. The survey of London. London, 1633, fol. - Chronicle of the kings of England, London, 1643, fol. The histor of S. Pauls cathedral... Bij VVilliam Dugdal, London, 1658, fol. »,

etc.

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the matter, form and power of a commonwealth. Londres, 1651, fol.)

History of housse of douglas, fol..........

14 volumes en anglois d'histoire...

Parmi les « Livres in folio qui se trouuent dans le Grenier, figurent : « Divers volumes de comédie en anglois, 3 1. », malheureusement sans autre explication. Plus loin, au fol. 54, est mentionné le « Dictionaire anglois de Code graue» (sic) inventorié à 5 livres. Enfin, au fol. 52, pour la vacation « du mercredi 12o Aoust de releué », figurent, après Dubartas, Ronsard, Chapelain, etc., les ouvrages suivants :

IO S.

30 1.

« Comédies de Jazon en anglois, 2 voll. London, 1640.. 31. Idem, comédies angloises.....

Shakespeares comédies angloises......

Fletcher, commédies angloises, London, 1647. . . . . . . .

IO S.

I l.

I l.

Voilà donc un exemple de catalogue où figurent les œuvres de Shakespeare à ajouter à la liste dressée par M. F., pp. XXXVII-XLIV de ses Fresh allusions. Il s'agit non pas de pièces séparées, qui auraient été comprises sous la rubrique générale de « comédies angloises », mais d'un exemplaire d'un des folios dont le titre (identique pour les deux) est ici reproduit en partie 1. Il va sans dire que les « comédies de Jazon » sont les œuvres de Ben Jonson: The Works of Benjamin Jonson, Londres, Bishop, 1640, 2 vol. fol.

Un autre catalogue français, plus important encore, où figurent les œuvres de Shakespeare, mérite l'attention. De toutes les collections d'ou. vrages que possède la Bibliothèque nationale, la série anglaise est peutêtre la plus féconde en surprises. A côté de lacunes si extraordinaires qu'elles en sont amusantes, mais qui tendent à disparaître par les soinst éclairés des bibliothécaires actuels, on se trouve parfois en face de' richesses tout à fait inattendues, d'exemplaires très rares de premières éditions introuvables, de pamphlets et plaquettes uniques. Ces ouvrages ont des provenances souvent fort curieuses: dons, confiscations, achats en bloc de bibliothèques d'Anglais habitant la France celle de << mylor Hapton» (sans doute Christopher baron Hatton of Kirby), par exemple, achetée pour le roi 3,322 livres par Carcavi, en 1666 —, prises sur l'ennemi. Ce dernier cas est celui de volumes qui rappellent un grand souvenir historique, étant entrés dans nos collections à la suite de la bataille de Fontenoy. Leur nombre devait être assez

1. Ce titre est, comme on sait, imprimé ainsi :

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Les rédacteurs de l'inventaire ont copié ce qu'ils lisaient sans se rendre compte' que l's final ne faisait pas partie du nom de l'auteur.

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