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téraires, l'une intitulée « la Cigale et la fourmi », l'autre le Villageoiset la couleuvre ». Ce qui est encore à remarquer, c'est une sombre peinture des misères du pauvre laboureur « sec comme un tronc de bois » qui ;

Pour chambre tapissée et magnifique sale
Vous a une cabane, ou plus tost une hale
Percée tout autour ainsi qu'est un panier.

2o Imploration de la Paix, extraicte du latin de maistre Lazaire Thomas, et mise en vers françois. A Lyon, 1576. Ce poème était jusqu'ici resté inconnu; il n'a pas échappé aux recherches de M. de C. qui en a retrouvé très probablement l'unique exemplaire. C'est un éloge du roi Henri III à qui le ciel réserve, comme à un nouvel Hercule, de détruire les monstres qui ravagent la terre. A la suite viennent << Treze sonnets de l'invention dudit Perrin », quelques-uns en l'honneur du roy et de la reine-mère dont la haute sagesse saura « estouffer les feux ensouffrez qui embrasent la France ». On sait comment se sont réalisées les prédictions de l'honnête Perrin. 3° Cent et quatre quatraines de quatrains contenantz plusieurs belles sentences et enseignemens, extraicts des livres anciens et approuvez : lesdictes quatraines divisées en quarterons. A Lyon, 1587. Le poète nous avertit naïvement qu'il composa ces quatrains « non pour les monstrer au public, mais pour tromper la douleur d'un malheureux rhume qui dez un an en ça ne luy avait pas laissé huict jours entiers et consequutifs en repos ». En dépit du rhume et malgré le titre barbare du poème, quelques vers sont bien frappés, comme ceux-ci par exemple :

Si tu veux qu'à tous coings la tourbe t'accompaigne,
Elle par longs sermons ne se veult pratiquer :
Mais qu'on ne voye point les presentz te manquer,
Car par banquetz frequentz et dons elle se gaigne.

Ce que l'auteur ne dit pas, c'est qu'il fut assurément engagé à composer ces quatrains par le succès de ceux de Guy du Faur de Pibrac, imprimés en 1574. 4° Oraison de Jeremie apres la destruction de Jeru salem... avec les louanges ou actions de graces a Dieu apres la deffaicte des reistres, advenue environ la fin de novembre 1587. A Lyon, 1588. Aucun bibliographe, dit M. de C., n'a cité cette œuvre; il n'en reste qu'un seul exemplaire qui appartient à la bibliothèque de Lyon. 5° Sichem ravisseur, tragedie extraicte du Genese, trente quatriesme chapitre. Paris, 1589. La pièce est précédée d'un ample discours et det deux sonnets adressés au président Jeannin; elle n'est pas sans valeur ni sans quelque originalité : ce que j'en ai lu me la ferait placer immédiatement après les Juives de Robert Garnier. 6o Les Escoliers, comédie, imprimée à la suite de Sichem ravisseur, rééditée à Bruxelles en 1866, par P. Lacroix. Cette comédie est en cinq actes et en vers de huit syllabes, comme la Reconnue de Remy Belleau; le style en est assez alerte et enjoué, les caractères vrais, mais ce qui en fait surtout le mérite, c'est que l'auteur :

N'a pas voulu prendre
L'argument vers les estrangers,
Menteurs, imposteurs et legers,
Aymant mieux la façon gauloise
Que la phrigienne ou gregeoise;

Car les fruicts luy semblent meilleurs

En noz propres vergers qu'ailleurs.

7o Histoire tragique de Sennacherib roy des Assyriens. Paris, 1599* Perrin composa ce poème, dit-il, pour échapper aux « incommoditez, indispositions et ennuis que les affaires lui versaient sur la teste. Car estant obstinément pressé soubs ce fais, je n'ay recours qu'a la musique harmonieuse et aux graves discours de l'histoire ». Les intentions étaient excellentes, mais l'auteur n'avait pas assez consulté son esprit et ses forces: il faut avoir les reins solides pour lutter avec la Bible.

Il ne me reste plus qu'à féliciter M. de Charmasse de nous avoir donné un ouvrage utile et instructif. Je ne lui ferai qu'une petite critique : il est regrettable qu'il n'ait pas mis à la fin du volume un index des noms propres et des ouvrages cités.

A. DELBOULle.

246. — 1. Louis XIV et l'église protestante de Strasbourg au moment de la révocation de l'édit de Nantes (1685-1686), d'après des documents inédits, par Rodolphe REUSS. Paris, Fischbacher, 1887. In-8, 290 p.

— 2. 1724-1808, Charles de Butré, un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade, d'après ses papiers inédits, par Rodolphe REUSS. Paris, Fischbacher, 1887. In-8, 214 P.

1. On croit d'ordinaire que l'Alsace a vécu tranquille, sur la foi des traités de Westphalie, pendant que la persécution religieuse sévissait, après la révocation de l'édit de Nantes, dans le reste de la France. Le second volume des Mittheilungen aus der Kirchengeschichte des Elsasses de Roehrich, le travail de A. Kieffer, Le gouvernement français et les protestants d'Alsace (1868), les lettres de M. d'Angervilliers à la cour publiées par Spach (1878), le Mémorial de l'ammeister Reisseissen édité par M. Rodolphe Reuss, le premier tome des Ordonnances d'Alsace prouvent au contraire qu'en nombre d'endroits il y eut des conversions achetées par l'or ou arrachées par la violence. Mais y eut-il une persécution à Strasbourg? L'Eglise protestante de cette ville fut-elle sauvegardée par la capitulation spéciale qu'avait signée Louis XIV? La question vient d'être résolue par M. R. Reuss dans le premier des volumes que nous annonçons. Le conservateur de la bibliothèque municipale de Strasbourg a dépouillé les vieux registres jaunis et à moitié brûlés qui contiennent les procès-verbaux du Conseil secret des Treize. 1. Cp. Revue critique, 1878, no 44, art. 201. 2. Cp. Revue critique, 1878, no 6, art. 29.

11 démontre que Louis XIV n'a pas respecté la capitulation qu'il avait jurée. A Strasbourg même, la violence ne fut pas employée; mais on acheta les consciences, on dépouilla peu à peu de ses privilèges et de ses édifices religieux le Magistrat protestant. Dans le territoire de Strasbourg et les bailliages voisins, Wasselonne, Illkirch, Barr, on fit pleuvoir les destitutions, les emprisonnements, les amendes. Le récit de cette persécution tracassière, entreprise sur l'ordre de Louvois par le zèle intolérant des fonctionnaires royaux et des représentants de l'Eglise romaine, est très intéressant. Nous ne citerons que les principaux faits racontés par M. R. Reuss. Un converti, Obrecht, est nommé préteur royal, et le vieil ammeister Dominique Dietrich, qui refuse d'embrasser le catholicisme, est exilé à Guéret, puis à Vesoul. Le simultaneum est introduit à Wasselonne, dans les bailliages, et on veut même l'étendre aux églises de Saint-Guillaume et de Saint-Thomas; l'église de Dorlisheim est occupée par les catholiques qui comptent à peine sept familles dans le village; des libraires protestants sont poursuivis et condamnés; des pasteurs, destitués ou expulsés; les jésuites qui arrivent à Strasbourg dès le lendemain de la conquête, obtiennent de précieux avantages pour leur collège. A tout instant ont lieu, de la part du parti catholique, des attaques et des usurpations. Les protestants d'Illkirch se voient forcés d'observer tous les jours fériés catholiques. Une ordonnance royale défend de conserver plus longtemps dans les bailliages des administrateurs hérétiques et prescrit jusqu'à la déposition des plus humbles municipaux de village. Une autre décide qu'à Strasbourg « les charges du Magistrat seront alternativement remplies de catholiques et de luthériens, en sorte qu'il y ait toujours dans ledit Magistrat et dans les autres charges et emplois qui dépendent de la ville, un nombre de bourgeois et habitants catholiques et luthériens, proportionné à ce qu'il y aura dans la ville, de l'une et de l'autre religion »; mais cette proportionalité même n'est pas établie; il y a bientôt à Strasbourg autant de conseillers catholiques que de conseillers protestants, alors que les réformés composent les trois quarts de la population; toute place vacante est donnée à un catholique. On voit, par ce simple résumé, que M. R. Reuss a rassemblé assez de faits précis et indiscutables dans les protocoles officiels du Conseil suprême de Strasbourg pour trancher une question longtemps débattue : les accusations portées contre Louis XIV sont méritées.

2. C'est dans une bâtisse délabrée de la rue des Bestiaux, à Strasbourg, sous un hangar en ruines, parmi des paperasses à moitié pourries sur lesquelles avaient niché les poules, que M. Rodolphe Reuss a trouvé la correspondance et les manuscrits du baron Charles de Butré. Ce Butré, gentilhomme tourangeau, disciple de Quesnay, fut auprès du margrave Charles-Frédéric de Bade-Durlach a l'ambassadeur attitré de la physiocratie» (p. 18 et 28). Il greffait dans les jardins d'Ettlingen les arbres fruitiers de la margravine. Il correspondait avec Dupont de Ne

mours, avec le marquis de Mirabeau, l'ami des hommes, la marquise de Pailly, Turgot, Raynal, La Tour d'Auvergne, etc. Il s'intéressait vivement aux expériences magnétiques qui « faisaient alors de Strasbourg une des villes les plus réputées dans le monde des médecins, des adeptes et des charlatans » (p. 64). En 1792, il se trouvait à Paris ; il y passa toute la Terreur, et, pour vivre, se fit jardinier dans la banlieue. De retour en Alsace, cinq ans plus tard, accusé de jacobinisme en pays de Bade et ne pouvant plus revoir ses pépinières d'Ettlingen, il demeura successivement à Niederhaslach, à Molsheim, à Strasbourg où il mourut le 18 janvier 1805. M. R. Reuss a reconstitué l'existence de Butré, et a su faire revivre cet inspecteur-général des vergers et des jardins du margrave de Bade qui fut et un physiocrate et un philanthrope. Mais son étude nous offre davantage : elle nous aide à mieux saisir quelques aspects du XVIIIe siècle, à mieux connaître certains côtés de l'histoire intellectuelle et économique de ce temps: le désir de réformer les abus, les rêveries sociales, les spéculations humanitaires, la science hermétique. Quand on rencontre, dit M. Reuss, des personnages secondaires. dont les hasards de la vie ont gardé la trace et conservé les épanchements intimes, on est sûr de trouver chez eux la note juste, exacte, la photographie, si l'on veut, de leur caractère, de leurs idées, de leurs passions et de celles de leur entourage » (p. 209).

A. CHUQUET.

CHRONIQUE

FRANCE. Vont paraître prochainement à la librairie Alcan le III et le IV volume de l'«< Inventaire analytique des archives du ministère des affaires étrangères »; l'ambassade de M. de Selve en Angleterre 1546-1549, par M. Germain LEFÈVRE-PONTALIS et les papiers de Barthélemy. (1793) par M. Jean KAULEK, ainsi que le IV volume du « Recueil des instructions » : Pologne, avec une introduction et des notes, par M. Louis FARGES.

Un volume de près de six cents pages, dont l'auteur est le P. H. CHÉROT, Etude sur la vie et les œuvres du P. Le Moyne, vient de paraître à la librairie Picard; nous en rendrons compte très prochainement.

Un nouveau livre de Mgr RICARD; il est consacré à l'abbé Maury (1746-1791) et comprend deux parties: 1o L'abbé Maury avant 1789; 2′ l'abbé Maury et Mirabeau (Paris, Plon. In-8°, 292 p. 3 fr. 50). L'auteur prépare un volume qui a pour titre Le cardinal Maury (1791-1817).

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M. Alfred DuQUET a entrepris de raconter le drame de Metz et, comme ce drame se compose de deux parties distinctes, l'une, celle des grandes batailles, l'autre, celle du blocus et des négociations politiques, il a résolu de faire paraître deux volumes sur le sujet. Le premier est en vente et a pour titre Les grandes batailles de Metz, 19 juillet-18 août (Paris, Charpentier. In-8°, vi et 341 p. 3 fr. 50, avec cinq cartes des opérations militaires). Voici la division des chapitres : Ouverture

des hostilités (p. 1-9); Bataille de Forbach (p. 10-56); Retraite sur Metz (p. 57-79); Description de Metz (p. 80-85); Bataille de Borny (p. 86-105); Le quinze août (p. 106-120); Bataille de Rezonville (p. 121-198); Journée du dix-sept août (p. 199207); Bataille de Saint-Privat (p. 228-311). Le second volume, se rapportant plus spécialement aux négociations et à la capitulation, aura pour titre Les derniers jours de l'armée du Rhin.

ALLEMAGNE. – Die arische Periode und inre Zustande, tel est le titre d'un nouvel ouvrage de M. Fr. von SPIEGEL (Leipzig, Friedrich. In-8°, et 330 p., 12 mark). Ce livre forme le second volume de la collection des Beiträge zur allgemeinen und vergleichenden Sprachwissenschaft; le premier volume est, comme on sait, l'ouvrage de M. Aug. Fr. POTT, Allgemeine Sprachwissenschaft und Carl Abel's ægyptische Sprachstudien.

Tout récemment a paru le troisième et dernier volume de la deuxième édition de l'ouvrage classique d'Arnold SCHAEFER, Demosthenes und seine Zeit (Leipzig, Teubner, in-8°, x et 496 p. 10 mark). C'est M. Max HOFFMANN, de Lübeck, qui a revu l'édition et fait les changements indiqués sur l'exemplaire de l'auteur; lui-même, tout en respectant le texte de Schaefer, a fait de nombreuses additions (bibliographie, inscriptions, etc.); il n'a pas accueilli, dans la nouvelle édition, les Beilagen que contenait la seconde partie du troisième volume et les a remplacées par Pétude de M. Ad. MICHAELIS sur les portraits de Démosthène.

- Vient de paraître la première partie du Ille volume du Rœmisches Staatsrecht de M. Th. MOMMSEN « Bürgerschaft und Senat » (Leipzig, Hirzel. In-8°, 15 mark). La seconde partie de ce troisième volume est en préparation; lorsqu'elle aura paru, l'ouvrage entier sera terminé.

-Müllenhoff avait, comme on sait, entrepris une Deutsche Altertumskunde dont le premier volume avait paru de son vivant (1878) et qui renfermait les chapitres suivants: Die griechische Heldensage; Aviens ora maritima; Bernsteinhandel; Pytheas; Eratosthenes. Après sa mort, son ami W. Scherer publia le cinquième volume de cette Altertumskunde, volume ainsi divisé: Ueber die Echtheit der germanischen Mythen; Erläuterung der Voluspa; Die poetische und prosaische Edda. La librairie Weidmann, de Berlin, publie aujourd'hui le deuxième volume de l'ouvrage (avec quatre cartes de H. Kiepert). Voici le contenu de ce second tome: III. Die Nord-und Ostnachbarn der Germanen (Germaniens Grenzen ; die Sitones, die Aestii, die Veneti, die Fenni, die Slawen); IV. Die Gallier und Germanen (Die Bastarnen; Die Kimbern und Teutonen, Posidonius der Rhodier ; Der Name Germanen; die æltesten Grenzen der Germanen nach den Flussnamen ; die Keltenzüge; der Zug der Kimbern und Teutonen; Excurs zu Posidonius).

La collection des Historische Untersuchungen de Jastrow (voir Revue critique, no 24, p. 478) comprend trois fascicules nouveaux : VI, Lehmgrübner, Benzo von Alba, ein Verfechter der kaiserlichen Staatsidee unter Heinrich IV, sein Leben und der sogenannte « Panegyrikus » (4 mark); VII. G. WINTER, Die kriegsgeschichtliche Ueberlieferung über Friedrich den Grossen, kritisch geprüft an dem Beispiel der Kapitulation von Maxen (5 mark); VIII. R. MASCHKE, Der Freiheitsprozess im klassischen Altertum, insbesondere der Prozess um Verginia (6 mark).

La librairie A. Deichert, d'Erlangen, fera paraître très prochainement une Ratoromanische Chrestomathie, rédigée par M. C. DECURTINS avec la collaboration de M. H. MORF.

Signalons, dans le programme du gymnase royal de Wurzen pour 1887, l'étude de M. Paul LANGE ueber Ronsards Franciade und ihr Verhältniss zu Vergilš

Aeneide.

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