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The Academy, no 794, 23 juillet 1887 Thomas FOWLER, The principles of morale, part II. Oxford, Clarendon Press (Bern). Alfred J. BUTLER, Court life in Egypt. Chapman and Hall. (Am. B. Edwards : écrit un peu à la hâte, mais intéressant, renfermant plus d'un détail curieux.) Archibald WEIR, The historical basis of modern Europa Sonnenschein. (W. O. Connor Morris malgré des omissions et des fautes, livre instructif; la partie politique est la meilleure; celle qu'on peut nommer la partie sociale, ne mérite pas les mêmes éloges.) Ch. MACKAY, Through the Long Day, 2 vols. Allen. (Noble.) Some translations from the classics (The odes of Horace, translated by T. R. CLARCK; The Alcestis of Euripides, translated by M. D. GIBSON; Medea, translated by W. J. BLEW; Le Rane di Aristofane, tradotte in versi italiani, Carlo CASTELLANI, Cp. Revue critique, 1886, art. 143, p. 501; König Oedipus, übersetzt von Emil MÜLLER). The history of the invention of printing, XII. (Hessels.) Correspondence: Chaucer's Nun's Priest's Tale (Skeat). The first English edition of the New Testament in Greek (Nestle). — The Stowe Missal (Warren). — Divination by the winnowing basket (M. A.). — « The Blue Vase » and «< the Prussian Vase » (Baring Gould). Assyrisches Wörterbuch zur gesammten bisher veröffentlichten Keilschriftliteratur unter Berücksichtigung zahlreicher unveröffentlicher Texte, von Dr. Fr. DELITZSCH. Leip. zig, Hinrichs. (S. A. Smith on espérait que cette publication, annoncée depuis longtemps, rendrait l'étude de l'assyrien plus aisée; on est désappointé; le livre n'est propre ni au « beginner » ni au « scholar ».) The Archiv für Geschichte der Philosophie ». — Prof. Jebb's « Introduction to Homer (Cox). - W. ARMSTRONG, Notes on the National Gallery (C. Monkhouse).

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Literarisches Centralblatt, no 29, 16 juillet 1887 CASTELLI, Storia degl' Israeliti dalle origini fino alla monarchia secondo le fonti bibliche criticamente esposte. Milan, Noepli. c et 416 p. (Le spécialiste ne trouvera pas beaucoup de nouveau dans cet ouvrage, mais le grand public auquel le livre est destiné, en aura longtemps besoin, et il faut souhaiter que l'auteur puisse bientôt faire paraître la continuation de son travail). ZIEGLER, Zum Entscheidungskampf um den christlichen Glauben in der Gegenwart, ein Wort an die Suchenden unter Deutschlands Gebildeten. PFLEIDERER, die Philosophie des Heraklit von Ephesus im Lichte der Mysterienidee, nebst einem Anhange über heraklitische Einflüsse im alttestamentlichen Kohelet und besonders im Buche der Weisheit, sowie in der ersten christlichen Literatur. Berlin, Reimer. 1886. Ix et 384 p. 8 mark. (On ne peut approuver entièrement les résultats auxquels arrive l'auteur, mais son livre renferme tant de choses neuves et instructives et une si juste appréciation d'Héraclite que sa lecture sera une jouissance pour les amis et connaisseurs de la philosophie ancienne).-W. IHNE, Römische Geschichte, der Kampf um die persönliche Herrschaft, VIe vol. Leipzig, Engelmann. Iv et 585 p. 6 mark (Rien d'essentiellement nouveau; dans le détail plus d'une remarque excellente; le côté faible, c'est l'histoire des guerres ;à noter le jugement sur Mithridate et sur Cicéron; mais l'auteur admire vraiment trop Sylla). - GREGOROVIUS, Kleine Schriften zur Geschichte und Kultur. er vol. Leipzig, Brockhaus. v et 323 p. 5 mark 40 (sept études où l'on trouve l'union rare d'un profond savoir et d'une exposition attachante Sardes et son histoire; Alaric a-t-il détruit les dieux nationaux de la Grèce; le monument de Lysicrate; le pays d'Athènes; les monnaies d'Albéric; le rapport d'un gentilhomme bavarois, Ambroise Gumppenberg, sur le sac de Rome; le droit de citoyen romain depuis la

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

No 32

8 août

1887

Sommaire: 162. NŒLDEKE, Les langues sémitiques; les princes ghassanides de la maison de Gafna. 163. De ZEISSBERG, La procédure de Rodolphe de Habsbourg contre Ottocar. 164. Fr. MASSON, Le cardinal de Bernis depuis son ministère. 165. J. J. JUSSERAND, Le roman au temps de Shakspeare. Académie des Inscriptions. Société des Antiquaires de France.

162.

Die semitischen Sprachen. Eine Skizze, von Th. NaLDEKE. Leipzig. T. O. Weigel, 1887 1.

– Die ghassânischen Fürsten aus dem Hause Gafna's, von Th. NELDEKE. Berlin, librairie académique, 1887.

Les lecteurs de la Revue n'ont pas besoin qu'on leur présente M. Th. Noeldeke. L'auteur de l'Histoire littéraire de l'Ancien-Testament, de la Grammaire mandéenne, de la Grammaire syriaque, le traducteur du troisième livre du Tabari arabe et du Karnâmak pehlevi, le rédacteur infatigable de tant de mémoires classiques dans le domaine de la philologie et de l'histoire des peuples sémitiques, est depuis longtemps placé au premier rang des savants dont notre siècle se glorifie à juste titre. Les deux mémoires nouveaux que M. N. vient de publier sont conçus dans le même esprit de solidité et de mesure que ses œuvres précédentes et cette précieuse qualité de fond est rehaussée par l'intérêt des sujets traités qui, en regard l'un de l'autre, ne laissent pas de former un contraste des plus attrayants. Si dans son premier écrit M. N., à force de labeur et de logique, a réussi à condenser l'histoire des langues sémitiques dans un cadre étroit de soixante-quatre pages in-8°, dans le second écrit, il consacre soixante pages in-4° à l'histoire de la petite dynastie arabe des Ghassânides; et cette disproportion apparente, on ne tarde pas à s'en apercevoir, est précisément celle qu'exige la nature des recherches abordées. En effet, l'esquisse philologique s'exerce sur des faits connus dont elle se contente de présenter les côtés saillants après les avoir dégrossis et polis; l'investigation historique, au contraire, sonde un terrain indécis, encombré d'un remblai séculaire, où les fausses antiquités se confondent extérieurement avec les vraies; une œuvre pareille de discernement et de séparation demande naturellement de longs développements, si l'on veut faciliter le contrôle du résultat obtenu. M. N., avec son honnêteté ordinaire, n'a garde d'oublier les travaux des savants français qui ont traité avant lui les mêmes su

1. Texte allemand revu et augmenté d'un article paru en anglais dans l'Encyclopaedia Britannica.

Nouvelle série, XXIV.

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jets: l'Histoire des langues sémitiques, de M. Ernest Renan, et l'Histoire des Arabes, de Caussin de Perceval. Ces deux ouvrages magistraux présentent aujourd'hui, grâce aux découvertes épigraphiques et archéologiques faites depuis en Orient, trop de lacunes et d'hésitations pour répondre à l'état de la connaissance actuelle. Le point de départ, luimême, a grandement besoin d'être modifié et rectifié à la lumière des monuments authentiques. Les illustres auteurs que je viens de nommer n'ont pas échappé au danger fondamental des grandes synthèses, la croyance que l'on peut reconstruire l'histoire d'une race ou d'un peuple avec le seul secours de l'induction ou des témoignages postérieurs. Ni les vues de l'école de Lassen sur le sémitisme, en général, ni les récits embrouillés des auteurs arabes sur la dynastie de Ghassân, en particulier, n'ont mérité la brillante fortune que leur a faite dans le monde savant le magnifique patronage de la science française. Je l'ai souvent dit et écrit depuis une quinzaine d'années. C'est donc avec un très vif plaisir que je vois M. N. consacrer sa plume autorisée à écarter définitivement les conceptions surannées qui encombrent le domaine de l'histoire et l'empêchent de progresser. Peut-être trouvera-t-on ce dé blayage un peu trop timide ou trop peu décisif, mais on ne manquera pas d'apprécier l'immense valeur de la besogne faite. Cela dit, je passe au compte-rendu des mémoires de M. Noeldeke.

Comme de juste, le mémoire relatif aux langues sémitiques commence par énumérer les idiomes qui font partie de cette famille linguistique. M. N. signale, avec raison, l'usage commode de la dénomination de «< sémitique » empruntée à la Genèse (p. 1-2), mais je doute fort que l'auteur hébreu ait voulu désigner sous le nom de Lud, fils de Sem, les Lydiens de l'Asie-Mineure (p. 1), qui n'ont jamais parlé une langue sémitique. Les Élyméens, dans le sens de la géographie ancienne, les habitants de la plaine susienne, parlaient un dialecte assyrien; ils étaient donc des Sémites. On peut dire, en général, que les peuples, rangés dans la postérité de Sem, employaient des langues de la famille sémitique. Si l'auteur biblique a mis les Phéniciens et les Couschites d'Asie dans la souche hamitique, c'est la conséquence des haines politiques et religieuses qui régnaient entre ces peuples et les Israélites; mais cette exclusion systématique ne peut infirmer l'idée que le classement des fils de Sem, dans la Genèse, repose principalement sur des considérations d'une parenté linguistique.

La parenté des langues sémitiques entre elles, pressentie par la Genèse et scientifiquement établie par le docteur juif Jehouda ben Koraisch (environ le commencement du xe siècle) et par les orientalistes chrétiens du xvi siècle, est beaucoup plus étroite que celle des langues indoeuropéennes. La trilittéralité des racines, les deux temps principaux, la grande importance des modifications vocaliques, la ressemblance dans la formation des thèmes nominaux et verbaux, la construction des formes verbales, voilà les traits les plus caractéristiques des langues sémiti

ques. Le vocabulaire montre aussi une très grande parenté; au contraire, l'ordre syntactique varie considérablement de langue à langue, malgré l'analogie dans la construction de la phrase. Ces traits communs semblent se ramener à une langue-mère dont les idiomes de l'époque historique seraient les dérivés. M. N. fait remarquer avec raison, que l'espoir de reconstituer cette langue primordiale à l'aide des idiomes dérivés, est aussi chimérique que serait celui de refaire le latin à l'aide des langues romanes (p. 3). J'irai plus loin et révoquerai en doute l'existence même d'une langue-mère sémitique. Si la dérivation de plusieurs langues d'une source commune est un fait certain, ce procédé n'est pas le seul possible. On peut parfaitement imaginer que, dès son éclosion, le parler sémitique, pour ne mentionner que lui seul, ait présenté des variétés infinies dont la fusion inégale aurait produit, en dernier ressort, les principaux idiomes parvenus jusqu'à nous. Dans cet ordre d'idées, tel trait qui nous paraît archaïque pourrait bien n'être qu'une formation relativement moderne, dûe tantôt à un nouveau besoin de précision, tantôt à un simple entraînement d'analogie ou d'euphonie. En un mot, on ne saurait accorder à l'une de ces langues une plus grande antiquité qu'aux autres, pas même à la langue arabe qui est la plus riche de la famille. Parmi les acquisitions postérieures de l'arabe, je serais porté à désigner l'introduction radicale des consonnes dites emphatiques que l'on considère d'habitude comme primordiales (p. 4). Sous plus d'un rapport, l'hébreu semble d'une importance capitale, mais les autres langues sœurs, et même les dialectes modernes, ont besoin d'être consultés si l'on veut restituer les formes archaïques des mots et le sens primitif des racines (p. 5). C'est une opinion que j'ai moi-même défendue à plusieurs reprises contre ceux qui tendaient à voir, soit dans l'arabe, soit dans l'assyrien, le sanscrit des langues sémitiques'.

La découverte de la littérature ancienne de l'Inde et de l'Iran, au début de ce siècle, a été fatale au jugement porté sur la race et les langues sémitiques dans les écoles les plus illustres de l'Europe. Mécontent du christianisme et croyant pouvoir désormais opposer avec avantage une Bible aryenne à la Bible hébraïque, source de l'Évangile, on a converti le dogme chrétien : « Hors de l'Église, pas de salut » en un dogme d'histoire intellectuelle: hors de l'aryanisme, pas d'aptitude scientifique ». On faisait gracieusement exception en faveur des Égyptiens et même de la race jaune, mais en ce qui concerne la race sémitique, le dogme était conservé avec la dernière rigueur. D'après l'école de Lassen, les Sémites auraient été condamnés, dès leur origine, à n'avoir ni arts, ni sciences, ni organisation militaire ou politique, ni mythologie, ni épopée ; ils devaient toujours porter la tunique de Nessus des fils du désert l'uniformité, la sécheresse de cœur et d'imagination, l'indolence,

1. Voir Revue des Études juives, no 19-20, p. 297-3o5; no 26, p. 305-308, et h" 27, p. 146-160.

le monothéisme instinctif, les appétits grossiers. Et quand les innombrables monuments de l'Assyrie et de la Babylonie, fruit d'une civilisation plusieurs fois millénaire, vinrent opposer leur véto à un dogme aussi inconsidéré, on se mit, pour sauver le système, à leur chercher des origines fantaisistes. Ne pouvant plus les attribuer aux Aryens, on fit intervenir les Scythes, les Touraniens, les Couschites, les Accadiens et Sumériens; on les aurait attribués volontiers aux Esquimaux ou aux Hottentots, pourvu que ce ne fussent pas les Sémites. M. N. avait, dès le début, montré un louable scepticisme à l'égard de ces entorses données à la vérité et il le renouvelle en cette occasion. Au sujet des organisations militaires et civiles, il rappelle les Phéniciens, Carthage, Hamilcar et Hannibal; il aurait pu ajouter l'organisation formidable du militarisme à Ninive et à Babylone; il eût aussi pu rappeler, ce qui est aujourd'hui une vérité indubitable, que l'administration des Achéménides, perpétuée à peu près en Orient jusqu'à nos jours, n'est, en réalité, autre chose que le système administratif qui a été inauguré pour l'Asie occidentale par les conquérants assyriens du vin siècle avant l'ère chrétienne.

Quoi qu'il en soit, d'ailleurs, la physionomie générale des langues sémitiques, surtout la trilittéralité et l'irradicalité des voyelles, persiste même dans les dialectes les plus modernes et les plus mêlés d'éléments étrangers. C'est pourquoi, il est matériellement impossible d'établir entre elles, et les langues indo-européennes, une communauté d'origine (p. 7). Mais la même raison souveraine me semble exclure également toute parenté réelle entre les langues sémitiques et les langues dites couschites ou hamitiques de l'Afrique septentrionale, parenté que M. N. incline à admettre si bien qu'il n'est pas éloigné de considérer l'Afrique comme la patrie originaire de la race sémitique (p. 7-9). Je ne crois pas que l'analogie des pronoms et de quelques formes grammaticales puisse suffire à prouver cette parenté. Outre le fait dûment constaté que les peuples empruntent souvent des éléments très essentiels de leur langue à celle de leurs voisins, il faut toujours se méfier de la similitude extérieure qui peut être dûe au hasard. Ainsi, par exemple, le numéral égypto-berbère sin « deux » est sans aucun doute un dérivé de son « frère » et n'a rien de commun avec le sémitique sh-n-y. La ressemblance des pronoms dans les langues les plus diverses est un fait avéré quoique insuffisamment expliqué: je mentionnerai, entre autres, l'indicet qui marque le féminin en sémitico-hamitique et le neutre en indo-européen; le bedja forme même le neutre par to, absolument comme le grec. Pareillement, la consonne n est l'indice du génitif en hamitique et en japonais. Du reste, le caractère fortuit de la plupart de ces assonnances se révèle aussitôt que l'on examine leur sens primitif; ainsi, l's du causatif est dans les idiomes hamitiques un dérivé du verbe as « faire »; en sémitique, au contraire, le sh ou s causatif vient probablement du verbe vesh « avoir, posséder » qui a aussi produit le relatif

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