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un orbe plus noir. A mefure que la diftance augmente, l'orbe central diminue, il difparoît enfin pour être remplacé par un orbe moins obfcur que les bords; l'ombre auffi continue à diminuer, mais l'efpace orbiculaire s'étend & s'éclaircit, tandis que le cercle dont il eft environné s'obscurcit & fe refferre. Lorfque l'ombre eft fort petite, au centre fe forme un point lumineux qu'il faut regarder comme foyer d'une partie des rayons déviés à la circonférence du boulet. » Pour peu qu'on réfléchiffe fur cet efpace éclairé au centre de l'ombre, on ne fera pas tenté de confondre ces phénomènes avec ceux de la pénombre. Voilà donc une nouvelle loi d'Optique qui joue un grand rôle dans le fyftême planétaire. De cette loi découle l'explication naturelle de l'aurore du crépuscule, des apparences optiques des éclipfes,& de divers autres phénomènes qu'on n'a pas encore expliqués d'une manière fatisfaifante, comme l'Auteur fe propofe de le faire voir dans l'Ouvrage dont celui que nous annonçons n'eft que l'extrait. get ba

Après avoir établi que les rayons de lumière ne traverfent jamais en droite ligne la fphère d'attraction des corps, M. Marat prouve que ces rayons ne la traversent jamais non plus fans fe décompofer: fa démonstration porte entièrement fur des expériences faites dans la chambre obfcure d'après fa méthode d'y obferver.vulgɔ ni

Placez, dit l'Auteur, quelques uns des

ces corps dans le cône lumineux, & à quatre pieds de la toile, leur auréole vous paroîtra beaucoup plus diftincte: fixez avec foin cette auréole, elle vous paroîtra divifée en trois petites bandes, une en dedans indigo foncé, une en dehors paille, & une blanche au milieu.»

"Mais ce n'eft là encore voir cette décompofition qu'en petit, il faut la voir en grand, & pour la produire tout corps folide eft bon, même le plus opaque, quelle qu'en foit la forme. Si là cinq pouces du foyer vous placez dans le cône lumineux un petit morceau de bois, une lame de plomb, un fœtus de paille, vous verrez leur ombre environnée, d'un côté, d'une large teinte bleue, de l'autre, d'une teinte rouge plus étroite, contigue à une teinte jaune beaucoup plus large. Plus les rayons divergent, mieux l'expérience réuffit; fi à ces corps vous fubftituez une carte percée d'un petit trou, vous verrez ombre à la circonférence de ce trou bordée, d'un côté, d'une teinte bleue, de l'autre, d'une teinte rouge contigue à une jaune.

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La lumière, immédiatement décompo fée par les corps opaques, donne fouvent des couleurs rernes; mais ces c couleurs deviennent extrêmement vives quand, à l'aide d'un verre convexe, on raffemble les rayons trop difperfése al

Il eft hors de doute que la lumière fe dér compofe conftamment à la circonférence

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des corps; ainfi on conçoit qu'elle doit néceffairement fe décompofer fur les bords du trou fait au volet d'une croifée pour introduire le faifceau de rayons deftinés aux expériences prifmatiques: ce qui infirme la Théorie de Newton.

Il reftoit à démontrer que la lumière ne fe décompofe point en traversant le prisme, & M. Marat croit y être parvenu en donnant un faisceau de rayons folaires avec lequel il eft impoffible de faire le fpectre, quel que foit le nombre de prifmes qu'ils viennent à traverfer. Pour cela il fait paffer ce faisceau par une lentille, & il en reçoit le foyer au milieu de l'une des furfaces réfringentes du prifme: or il n'en résulte japure mais qu'un champ circulaire de lumière dont les bords feuls font colorés; phénor mène impoffible à concevoir fi le prifme décompofoit la lumière.

Quoique les teintes qu'on diftingue dans le spectre foient innombrables, & qu'aucune ne tranche far les autres, Newton borna à fept le nombre des couleurs primitives. De ce nombre quelques Phyficiens célèbres ont retranché plufieurs teintes qu'ils regardoient comme mixtes, fondés fur la fimple analogie qui (felon eux) devoit exifter entre les couleurs matérielles réellement différentes, & les couleurs hétérogènes que donne la lumière. Pour que l'induction für décifive, il falloit décomposer le spectres mais comme toutes les tentatives faites à cet

égard furent toujours fans fuccès, le nombre fixé par Newton refta confacré. M. Marat eft parvenu à le décompofer par trois méthodes différentes. Dans chacune les couleurs pri mitives fe trouvent réduites au bleu, au rouge & au jaune, & dans chacune ces couleurs font toujours très-bien féparées.

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Paffons à l'article le plus intéreffant de l'Ouvrage. Newton paroît avoir confacré la plus grande partie de fon Optique à établir la Théorie de la différente réfrangibilité des rayons hétérogènes, & jamais Théorie ne parut fondée fur des preuves plus complettes le croira-t-on M. Marat entreprend de la renverfer,

On avoit toujours confondu leur déviabilité avec leur réfrangibilité; mais en diftinguant ces différens objets, l'Auteur fait voir que l'ordre de la déviabilité des hétérogènes n'auroit rien de commun avec celui qu'a établi Newton; car il réfulte d'une multitude d'expériences que le plus déviable des rayons eft le jaune, & que le moins déviable eft le bleu,

'Si dans les expériences Newtonniennes la lumière n'eft point décompofée par le prifme, & fi elle ne le décompofe jamais en le réfractant aux furfaces d'un verre de beau grain & de beau poli, quelle qu'en foit la forme, il eft indubitable, felon M. Marat, que l'abberration de réfrangibilité eft une. chimère, & il s'enfuit que la théorie actuelle

des

des lunettes acromatiques porte fur de faux principes, & qu'on doit attendre avec impatience le travail direct que l'Auteur fait efpérer fur cet intéreffant objet.

Trois articles fur l'invariabilité de la déviation des rayons hétérogènes, des couleurs primitives coupant fur des fonds différemment colorés, & des couleurs confidérées dans les corps, terminent cet Ouvrage également propre à piquer la curiofité de tous ceux qui s'intéreffent aux progrès des Sciences, & à ouvrir un nouveau champ aux recherches des Phyficiens.

ATLAS PORT ATIF à l'ufage des Collèges pour fervir à l'intelligence des Auteurs claffiques, adopté par MM. les Profeffeurs de la Faculté des Arts, & dédié à l'Univerfité de Paris, par M. l'Abbé Grenet, Profeffeur au Collège de Lifieux. A Paris, chez l'Auteur, au Collège de Lifieux, rue S. Jean de Beauvais. Deuxième Li vraifon, neuf Cartes.

D'APRÈS le compte que nous avons rendu de cet Ouvrage (N°. 16, 15 Avril 1780), le Public a dû s'en former l'idée la plus avantageufe, & doit attendre avee impatience la fin d'une Entreprife auffi honorable pour l'Auteur qu'utile pour la jeuneffe, & généralement pour tous ceux qui lifent l'Hiftoire. Nous annonçons avec plaifir que le terme n'en eft pás éloigné. M. Sam. 17 Mars 1781.

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