A. Tratchevsky. La France et l'Allemagne sous Louis XVI; suite et fin. - Mélanges et Documents. J. LOISELEUR. Les nouvelles controverses - - Comptes-rendus critiques. (Pour le détail, voir au verso.) Publications périodiques et Sociétés savantes. OUVRAGES ANALYSES DANS LES COMPTES-RENDUS Revue des Études juives. DE LA PRÉSENTE LIVRAISON. RAYET. Monuments de l'art antique. YRIARTE. Florence. WILLEMS. Les Elzevier, histoire et annales typographiques. LE ROY DE SAINTE-CROIX. L'Alsace en fête, sous la domination des Louis de France. Le chant de guerre pour l'armée du Rhin. La Marseillaise et Rouget de L'Isle. L'Alsacien qui rit, boit et chante. Anniversaires glorieux de l'Alsace. A. DU SEIN. Histoire de la marine de tous les peuples. BELOCH. Campanien. SICKEL. Monumenta Germaniae historica (diplomatum, t. 1). R. DE MAULDE. Anciens textes de droit français. WITTICH. Struensee. SCHULTZ. Das hæfische Leben zur Zeit der Minnesinger. HESSE. Geschichte der Stadt Bonn, 1791-1815. GECKE. Das Grossherzogthum Berg, 1806-1813. VREEDE. La Souabe après la paix de Bâle. LALLIE. Les noyades de Nantes. ROBINET. Le procès des Dantonistes. BIANCHI. Storia della monarchia piemontese, 1773-1861. SAMWER et HOPF. Nouveau recueil général de traités. Recueil de traités, conventions, etc., relatifs à la paix avec l'Allemagne. COLOMB. Blücher in Briefen aus den Feldzügen, 1813-1815. SECRÉTAN. Galerie suisse. Aus der Petersburger Gesellschaft. LES PROCHAINS NUMÉROS CONTIENDRONT : H. Adams. Napoléon Bonaparte et Saint-Domingue. A. de Boislisle. Le commerce en France sous Louis XIV après Colbert. J. Desnoyers, de l'Institut. Notices sur divers manuscrits. J. Destrem. Document sur le 14 juillet. H. Freidhof. Critique du texte de l'Istoria Fiorentina des Malespini. O. Hartwig. La question de Dino Compagni. H. Hunziker. Henri IV et les Grisons. E. Lavisse. Hermann de Salza. Étude sur les institutions de Charles V. G. Maspero. La féodalité en Égypte. L. Pingaud. Étude sur les sources du Siècle de Louis XIV de Voltaire. C. Port. Les origines de la Vendée angevine. G. Schlumberger. Deux chefs normands au service de l'empire byzantin. J. Tessier. Le général Decaen dans l'Inde. M. Thévenin. Travaux relatifs à l'histoire des institutions du moyen âge en Allemagne. Xénopol. Les démembrements de la Moldavie. Documents sur le Consulat et le procès de Moreau, publiés par M. L. Lalanne. Fragments inédits de Saint-Simon, publiés par A. de Boislisle. Lettres inédites de Gravier de Vergennes relatives à la Suisse, publiées par M. P. Gaffarel. Une apologie du régicide attribuée aux Jésuites, publiée par M. de Lauvereyns de Rosendaele. N.-B. La Direction de la Revue Historique n'est pas responsable des manuscrits non insérés. LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE SOUS LOUIS XVI. (Suite et fin1.) X. La conduite de Vergennes en temps de calme. Les succès de Catherine étaient d'autant plus brillants qu'ils ne lui avaient rien coûté. Elle n'avait même pas permis à son nouvel allié de s'agrandir. Joseph n'avait pas gagné un seul pouce du territoire turc. C'est pourquoi il tourna de nouveau toute son attention vers l'Allemagne, persuadé que de ce côté Catherine s'acquitterait des services qu'il lui avait rendus en Crimée. C'est là la cause du tableau intéressant que présentait l'Europe au commencement de 1784. La surface était tranquille et le dessous agité. Un calme général régnait en apparence. La lutte acharnée entré les puissances maritimes était terminée; son écho même, la guerre entre l'Angleterre et la Hollande, s'éteignait. Sur toutes les mers flottait l'œuvre de Catherine, le pavillon de la << neutralité armée », le symbole des principes nouveaux et charitables du droit des gens. Sur le continent, la puissance la plus ambitieuse, la Russie, se réjouissait de sa pacifique victoire. Mais la diplomatie était en agitation, surtout en Allemagne. Les princes allemands redoutaient la chute immédiate de la constitution de l'empire. Leurs craintes étaient d'autant plus fondées, que les agents diplomatiques autrichiens et russes, prussiens et fran 1. Voir Rev. hist., XIV, 2o fasc. REV. HISTOR. XV. 1er FASC. 1 çais passaient et repassaient en Allemagne, surtout en Bavière et dans le Palatinat. Tout le monde savait que Charles-Théodore était sans postérité et d'une santé débile, et que son successeur, Charles de Deux-Ponts, était faible d'esprit et couvert de dettes. Les petites cours d'Allemagne étaient dans un vrai chaos. Elles étaient ainsi dépeintes par Roumiantsev, ambassadeur russe auprès des princes allemands: « En Allemagne, sur ces petits théâtres où il ne se débat jamais aucune affaire importante et où il règne cependant un esprit d'agitation continuel, la politique doit nécessairement se convertir en commérages, et les redites et caquets prendre la place de la raison et des arguments1. » Sous l'influence des intrigues étrangères régnait une perturbation indescriptible entre les diplomates et les courtisans des principicules. On ne se fiait même pas aux dépêches chiffrées. Les courriers se multipliaient, on les changeait tous les jours; c'était une véritable mascarade: tantôt c'était un laquais, tantôt un peintre, aucun n'allait droit à sa destination, tous prenaient des détours en s'arrêtant dans quelque auberge isolée. Les agents de la France et de la Prusse commençaient déjà à se quereller avec ceux de l'Autriche et de la Russie. Mais les chefs des grandes puissances s'efforçaient de sortir des détails pour embrasser d'un coup d'œil plus vaste tout l'horizon politique. Dans ces circonstances, aux deux extrémités, les ministres des deux grands États présentaient, sans motifs directs, des mémoires où était résumée la politique générale de l'Europe. Ces programmes des ministres russe et français s'expliquent l'un par l'autre. Ostermann développait les idées suivantes au mois de mai 1784 : « La physionomie de l'Europe, disait-il, est complètement changée. De nouvelles relations sont établies entre les États. Pour atteindre leur but, la Russie et l'Autriche doivent se conformer au nouvel ordre de choses. Le problème est clair : il faut, par tous les moyens, rabaisser l'esprit inquiet et jaloux du roi de Prusse, qui ne pense qu'à faire échouer les plans des cours impériales. On peut, sans se tromper, affirmer que maintenant Frédéric travaille à rallumer l'ancienne jalousie de Versailles contre Vienne. Mais le succès des alliés est assuré, s'ils s'entendent bien entre eux. Deux monarchies telles que la Russie et l'Autriche, 1. Roumiantsev à Ostermann, 1785. Arch. de Moscou. |