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coûteuse, assurerait à son inventeur un nom immortel, et la gratitude de quelques millions d'américains (1).

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Extraits de différents écrits du moyen áge: Centons de Falconia Proba. Vers attribués au démon.

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L'estrif Manuscrit

Diplôme de

de l'aignel et du lin. - Couplets satiriques. de Gemblours. Dracontii hexaemeron. Childéric en faveur de Chrasmar, évêque de Tournai; par le baron De Reiffenberg.

I.

La bienveillance et la curiosité avec lesquelles beaucoup de savants, entre autres les illustres continuateurs de l'Histoire littéraire de la France, accueillent ces extraits, m'encouragent à les poursuivre, en me réservant de les compléter plus tard. Ce genre de littérature, je le sais, ne peut en aucune manière viser à la popularité et soulève plus d'une prévention. Mais les hommes sérieux ne se contentent pas de moissonner dans les grasses et fécondes

(1) Cette question a déjà occupé quelques chimistes, divers procédés électrogalvaniques et chimiques ont été indiqués; mais, mis en pratique sur une grande échelle, ils n'ont point donné d'heureux résultats, soit à cause de la multiplicité et de la difficulté des opérations, soit à cause de réactions chimiques, de modifications climatériques, etc. Les diverses compagnies anglaises qui ont de vastes capitaux engagés dans les mines mexicaines, feraient de grands sacrifices pour posséder un procédé satisfaisant entièrement à toutes les observations que j'ai faites.

plaines de l'intelligence, ils cherchent à tirer parti de ses landes les plus pauvres et les plus stériles.

C'est encore à la poésie latine du moyen âge que je vais m'attacher de préférence. Le volume manuscrit de la bibliothèque, coté à l'inventaire sous les n° 10038-10053, est un petit in-8° en parchemin, longues lignes, de différentes écritures du XIIe siècle, et emporté, lors de la dernière invasion française, à Paris, où, avec une reliure nouvelle, il fut marqué de l'initiale superbe de cet homme qui, suivant un successeur du marquis de Bièvre, avait des N mis partout.

En voici le contenu :

N° 10038. Incipit opusculum Probæ, uxoris Adelfi, excerptum Virgiliano opere de veteri lege et de adventu Domini, de nativitate, de passione, de resurrectione, de ascensione, materia secundum versus et versibus secundum materiam concinnatis. 21 pp.

L'auteur de cet opuscule depuis longtemps connu est Valeria Proba, que Justus Fontanini distingue avec soin de Falconia Proba et d'Anicia Faltonia Proba, tandis que d'autres ne reconnaissent que Valeria ou Anicia Faltonia Proba, épouse d'Adelfius ou Adelfus, comme le porte notre manuscrit (1). Elle devait écrire vers l'an 393.

La mode des centons, cette ressource d'une littérature épuisée et impuissante, était alors dans toute sa fleur.

(1) Fabric. Bibl. latina, ed. Ernestio. Lipsiæ, 1793, I, 381-384, Bibl. med. latin., II, 438-443. Saxii Onomasticon, I, 438-439, Thomæ de Simeonibus Diss. de duabus Probis. Bononiæ, 1692, in-4°. VirgilioCentones Proba Falconia Hortentina, Lælii Julii Capiluporum, etc. : Colon. Agr., 1601, in-8° : le no 11531 du fonds Van Hulthem et l'Anthologie de Burman. Amst., 1759, in-4o, I, 323.

Proba décrit ainsi, avec des vers d'emprunt, la création de l'univers :

Principio cœlum ac terras camposque liquentes
Lucentemque globum lunæ solisque labores
Ipse pater statuit, vosque, o clarissima mundi
Lumina, labentem cœlo quæ ducitis annum ;
Nam nec erant astrorum ignes, nec lucidus æther,
Sed nox atra polum bigis invecta tenebat,

Et chaos in præceps tantum tendebat ad umbras,

Quantum ad æthereum cœli suspectus olimpum, etc.

No 10039. Explicit liber Proba uxoris Adelfi, Virgiliano opere compositum. Versus Bedæ, presbiteri de planctu et amaritudine præsentis vitæ et horribili futuri judicii die. 1 p. 12.

Trente-huit vers.

No 10040. Dialogus inter Bernonem, Augiensis cœnobii abbatem, et Geronymum monachum de jejuniis quatuor temporum, qualiter per sua sabbata sint observanda. 14 pp. 1/2. Le prologue est adressé ad Aribonem pontificem. N° 10041. De læsione virginitatis. 22 pp.

Robert (abbas Tuiciensium), auteur d'un traité sur le Cantique des Cantiques, marqué au catalogue sous le n° 10608 et d'un ouvrage intitulé: Apologetici, répond doctement, en vingt chapitres, à une question que lui avait soumise un certain religieux qu'on ne fait connaître que par l'initiale de son nom W, question que je n'ose exprimer qu'en me servant des termes mêmes de l'interrogateur : Si virginitatis amittat palmam qui, vel quæ propria aut alienis manibus vel alia qualibet arte præter naturalem coïtum sibi semen elicuerit, vel si in proposito virginitatis corrupta conservari possit vel debeat.

Il résulte d'un endroit de la lettre de W, qu'il était de

l'abbaye de Stavelot; il raconte en effet qu'il avait lu les livres apologétiques (1) de Robert, à Liége, lorsque celui-ci y était encore, nam, ajoute-t-il, illuc propter vos et opera vestra de Stabulaus veneramus.

N° 10042. Sententiæ ex libro Sci. Ambrosii super Lucam excerptæ. Interrogat magistrum discipulus. 20 pp. No 10043. Scala cæli magistri Hugonis. 18 pp. 1/2. N° 10044. Conseils contre les tentations. 2 pp.

N° 10045. Versus quos spiritus nequam composuit, cum expositione. 10 pp.

Oppositum montem conscende, cernis Orontem,
Arma tua dextra capiens, effer caput extra,
Hinc gladio multos umbris mactabis inultos.
Sed prius hoc unus puerorum fert tibi munus,
Lanx quæ cum carne tibi dudum servit agarnæ (2),
Jam perlatura tibi constat munera plura ;
Hinc et gallina dat vocem, pandite lina,
Panibus indutos piscesque videte minutos;
Trax caput Orontis jacet hoc in corpore montis.
Quæ circumstabant acies et vociferabant,
Amaratonta (3) tili, codoxia (4) noxia Nili :
Pensa tibi; Dippus erit hoc in carmine lippus,
Victus amore pio: sic cantat maxima Clio.

Ces vers ne sont pas seulement des vers à la diable, s'il est permis de le dire, mais des vers du diable, le manuscrit nous en avertit expressément : Hos versus composuisse

(1) Apologeticos vestros quos illustribus scripsistis viris.

(2) Avis cujus caro suavis est ad comedendum. EXPOSITIO.

(3) AMARATONTA vel MARANATHA magis syrium est quam hebræum, quamvis ex confinio utriusque linguæ, aliquid hebræum sonat (sonet); interpretatur autem MARANATHA: Dominus noster veniet, AMARATONTA : in Domini nostri adventu vel reditu. EXPOSITIO.

(4) Vel CENODOXIA, græcum est et interpretatur : vana gloria. EXPOSITIO.

fertur malignus angelus et tamen recta sunt, ni fallor, quæ in eis dicuntur. C'est à montrer que le diable n'a pas tort qu'est destiné le commentaire ou exposition, dont j'ai rejeté plusieurs explications en note. Il y avait néanmoins des juges compétents qui inclinaient à attribuer ces vers à un bon ange, et cette opinion plaît davantage au commen

tateur.

N° 10046. Incipit collocutio invectiva ovis et lini. 20 pp. Encore un exemple de tenson ou de discussion en contrepartie, où les poètes du moyen âge exerçaient la subtilité de leur esprit. Ce morceau, qu'on pourrait intituler en français de l'époque, l'estrif, de l'aigniel et du lin, et qui contient des détails techniques curieux ainsi que des extraits de mœurs, mériterait, selon moi, d'être publié tout entier. Je n'en donnerai, pour le moment, qu'un extrait. La versification n'en est pas dépourvue d'agrément et de facilité. Plus d'un passage prouve indubitablement qu'un poëte flamand est l'auteur de ce plaidoyer, et donne des renseignements sur les manufactures et les modes flamandes.

Tempore quo campi linum solet herba vocari,

Cum sibi jam telas spondet anus dubias,
Stans juxta posito linum mirabar in arvo.

Dum nodosa seges cor oculosque tenet,

Talibus hærentem rapuit sibi lis nova mentem.
Quam quia digna stilo visa fuit, replico.
De grege grex aderat; paulum submota subintrat,
Calcatisque satis hæc pede sternit ovis.

Jam satis attritis post cursus incubat herbis,
Herbida dat gratum terra refrigerium;

Sicque jacens, sumptas revocans ut ruminet escas,
Mittit ad os alia quod redit inde via.

Herba, quis hoc credat? sed mutis pene ministrat

Verba dolor magnus; non silet ulterius.

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