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Charles-Quint lui-même s'interposa en leur faveur, des commissaires furent envoyés à Londres pour défendre leurs intérêts, rien n'y fit : Lievesham, Greenwich, Woolwich et l'antique Werman-Ether restèrent adjugés au domaine de la couronne.

ARCHÉOLOGIE.

Abdère déchiré par les chevaux de Diomède; explication de la peinture d'une coupe de Vulci, par M. Roulez, membre de l'académie.

La peinture, dont le dessin est lithographié sur la planche ci-jointe (fig. 1), décore l'extérieur d'une coupe ou cylix (voy. fig. 2), qui provient des fouilles de Vulci, et qui a appartenu à M. Bassegio à Rome. Le même sujet se répétait quatre fois et avec peu de différence autour de la coupe. Le groupe que je donne ici est le seul qui se soit conservé intact; il reste peu de choses des autres, et par cette raison l'artiste que j'avais chargé de calquer le monument, a cru pouvoir se dispenser de les reproduire. La représentation en question nous montre un jeune homme entre deux chevaux qui se cabrent contre lui et vont bientôt le mettre en pièces. Afin de ne pas laisser de doute sur la catastrophe imminente, l'auteur de la peinture a inscrit au-dessus de la figure le mot HIПOKPITOΣ que j'ai publié précédemment (1) comme exemple de substitution d'épithètes aux noms propres. Ce mot qui manque dans les lexi

(1) V. le Bulletin de l'académie, juin 1841, tom. VIII. P. I. no 6, p. 437.

ques (1) signifie celui qui a été déchiré par des chevaux. Un autre indice de la mort prochaine du jeune homme, c'est l'oiseau qui vole de droite à gauche derrière l'un des chevaux, soit que l'on veuille y reconnaître un augure malheureux (2) ou bien par anticipation l'image de l'âme du défunt (3).

Les traditions mythologiques mentionnent plusieurs personnages qui périrent lacérés par des chevaux. De ce nombre est Lycurgue, roi des Édoniens en Thrace, lequel fut attaché par ses sujets sur le mont Pangée et dévoré par des chevaux sauvages (4). Mais évidemment il ne saurait être question ici du vieux roi Thrace, si bien caractérisé sur les monuments de l'art par son air sauvage et farouche. Glaucus, fils de Sisyphe, fut aussi mis à mort par les cavales qu'il élevait à Potnies, dans la Béotie (5). Selon une

(1) Mais peut-être se trouve-t-il caché dans un passage corrompu d'Hesychius (t. II, p. 67), voc. 'Iπñoxópios, "Hpwos. Is. Voss propose de remplacer ces mots, dont le sens est peu intelligible, par les suivants, qui n'en offrent guère un meilleur : 'Iπoxάpios. "Hpws. Ne faudrait-il pas lire plutôt : Ιππόκριτος. Ἥρως ?

(2) Les héros d'Homère tirent déjà des présages heureux ou malheureux du vol des oiseaux. Voy. Iliad., XII, 237-240. Cf. XIV, 821 sq. Odyss., XVI, 525 sq.

(3) Les artistes représentaient l'âme se séparant du corps non-seulement sous la forme d'un oiseau à tête humaine (Müller, Handbuch der Archæologie, § 4, no 3. De Witte, dans les Annales de l'inst. arch., vol. V, p. 316), mais aussi sous l'image d'un oiseau simplement. (Cf. Gerhard, Intelligenzblatt der Hall. allgem. Literaturzeitung, 1837, no 79, p. 652; 80, p. 658 et 661. Welcker, das academische Kunstmuseum zu Bonn, s. 123 (158), 2ter Ausg. Lebas, Monuments d'antiq. figurée, p. 150. (4) Apollodor, III., 5,1.

(5) Schol. ad Euripid. Phan., v. 1124; ad Orest., v. 508, Matthiæ; Virgil., Georg., III, 266 sq. ibi. Servius, p. 276, édit. Lion. Ovid., Ibis, 557. Cf. Paléphate, 26.

autre version, l'accident eut lieu aux jeux funèbres célébrés en l'honneur de Pélias (1). On crut depuis qu'il inspirait l'épouvante aux chevaux qui prenaient part au courses des jeux isthmiens et on lui donna le surnom de ταράξιππος (2). Ces circonstances, jointes à la célébrité que ce sujet reçut des poëtes tragiques (3), le rendaient propre à orner une espèce de vases offerts ordinairement pour prix à la jeunesse des gymnases. Mais le motif d'âge semble devoir faire écarter également ce personnage, qui passait pour le père de Bellerophon (4) et qui par conséquent ne saurait être figuré dans l'adolescent de notre peinture. Reste une troisième légende qui paraît convenir en tout point, c'est celle de la mort d'Abdère détruit par les chevaux de Diomède.

La fable de la fin tragique d'Abdère constitue un épisode de celle de la prise des chevaux du roi Thrace par Hercule. Nous devons donc nous arrêter un moment à cette dernière. Selon la tradition (5) Diomède, fils de Mars et de Cyrène et roi des Bistoniens, nation guerrière de la Thrace, nourrissait ses chevaux de chair humaine (6). Eurysthée

(1) Hygin. Fab. 250. 275.

(2) Pausan., VI, 20, 9.

(3) Thespis paraît avoir déjà traité ce sujet (voy. Weleker, Eschylische Trilogie, s. 388 et 562), et Eschyle avait composé une tragédie intitulée гλauxos ПOTVIεús. Cf. G. Hermann, De Eschyli Glaucis diss. Lips., 1812. Opuscc., t. II, p. 59, sqq. Welcker, ubi supra, s. 561, fig. Die Griechischen Tragedien, I. S. 32.

(4) Homer., Iliad., VI, 155. Apollod., I, 9, 3. Pausan., II, 4, 5. Mythogr. lat., I, 71, p. 24, 234, p. 73, II, 131, p. 119. Bode.

(5) Apollod. II, 5, 8. Diodor. Sic., IV, 15; Tretzes, Chil., 11, 36, v. 299, sqq.

(6) Eudocia (Violar., p. 117) attribue les chevaux anthropophages à Diomède, fils de Tydée, l'un des chefs de l'armée grecque devant Troie. La

ordonna à Hercule d'aller prendre ces animaux anthropophages et de les amener à Mycènes. Le fils d'Alcmène s'en étant emparé, en confia la garde à Abdère, pendant que lui-même repoussait l'attaque des Bistoniens et de leur roi. Après sa victoire il donna le tyran en pâture à ses propres coursiers, puis conduisit ceux-ci à Eurysthée (1); cependant, suivant une tradition plus récente (2), laquelle a été suivie de préférence par les artistes, il terrassa les chevaux aussi bien que leur maître.

L'auteur le plus ancien qui fasse mention du mythe de Diomède, est Hellanicus (3). Le mythe toutefois remonte bien plus haut que cet écrivain, puisque Bathyclès de Magnésie, probablement contemporain de Crésus, l'avait représenté sur le trône d'Apollon à Amyclées. Il aura probablement reçu ses développements des auteurs d'Héracléides; car malgré les allusions qu'on y rencontre dans les poëtes tragiques (4), il ne semble pas avoir servi de thème à quelque pièce particulière.

docte impératrice s'est trompée, ou bien la négligence des copistes a réuni deux paragraphes distincts en un seul, avec omission de quelques lignes. Le passage suivant d'Eustathe ( ad Iliad., K. 531, p. 822, 25, ed. Rom., t. II, p. 361. Lips.) ne saurait laisser le moindre doute sur l'existence de l'erreur : Καίτοι τινὲς τὴν τοιαύτην παροιμίαν (à savoir Διομήδειος ἀνάγκη) ἀπὸ τοῦ Θρακὸς Διομήδους φασὶν ἐκπεσεῖν, ὃς ἠνάγκαζε τοὺς ξένους απ σχραῖς οὔσαις ταῖς αὐτοῦ θυγατράσι μίγνυσθαι, ἃς καὶ ἵππους ὁ παλαιὸς λόγος ἀλληγορεί.

(1) A Argos, selon A. Gellius, N. A., III, 9, 2. Dans une localité indéterminée, d'après le Mythogr. du Vatican, II, 151, p. 127. Bode.

(2) Ovid., Metam., IX, 194 sqq. Q: Smyrn., Posthom., VI, Philostrat. Icon., II, 25.

(3) Ap. Stephan. Byzant. voc. "Aẞdpa, p. 4, Westermann.

246.

(4) Euripid. Alcest., v. 66. 501. 1031. Hercul. Fur., 377. Matthiæ. Senec. Agamemn., 842. Troad., 1109. Hercul Fur., 226.

Dans la série des travaux d'Hercule, l'expédition contre Diomède vient ordinairement la huitième. C'est la place qui lui appartient dans l'ordre géographique, d'après lequel le théâtre de chaque exploit subséquent s'éloigne toujours davantage de Mycènes (1). La conquête ou la destruction des chevaux du roi des Bistoniens, était figurée avec les autres travaux du héros thébain, non-seulement sur le trône d'Amyclées (2), mais encore sur la face antérieure du temple d'Olympie (3), sur le fronton de l'Héracléum de Thèbes (4) et sur une des métopes du temple de Thésée à Athènes (5). Un grand nombre de bas-reliefs (6) et plusieurs pierres gravées et médailles (7) nous montrent le même sujet. Il se trouve également représenté par un

(1) Voelcker (Mythische Geographie, s. 126 fg.) fait voir clairement que cet arrangement était basé sur les distances géographiques. Zoëga en avait déjà fait la remarque, Bassirilievi, t. II, p. 50. Cf. Welcker, Ueber die neuentdeckten Sculpturen von Olympia, RHEIN. Museum, Bd. I, s. 507 ; Beylag. II zu d. Acad. Kunstmuseum, s. 155.

(2) Pausan., III, 18, 7.

(3) Pausan., V, 10, 2. Les membres de l'expédition de Morée ont recueilli encore la tête de l'un des chevaux, laquelle se voit aujourd'hui à Paris. (4) Pausan., IX, 11, 4.

(5) Stuart, Antiquities of Athens, v. III, ch. 1. Leake's Topographie von Athen, Nachträge, s. 412.

(6) Je renvoie pour l'indication de ces bas-reliefs à Hagen, De Herculis laboribus, cap. II, p. 51 sqq. Il faut y ajouter un sarcophage provenant d'Athènes et conservé au Musée britannique. Voy. The Townley Gallery, vol. II, p. 207.

(7) Voy. les citations de Zoëga, Bassirilievi, t. II, p. 63, not. 62. Toelken, Antike vertieft-geschnittene Steine des Museums zu Berlin, s. 264, no 79. Médailles d'Alexandrie d'Égypte; Mionnet, Description des médailles antiques, vol. VI, 231-284, Supplém. IX, 24, fig. 2. Médailles de Corinthe en Achaïe; Mionnet, Suppl. IV, 51. Médailles d'Adrianopole en Thrace; Mionnet, I, 409. Supplém. II, 304 et 310. Médailles de Périnthe en Thrace; Mionnet, I, 404. Suppl. V, 62.

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