Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

terminer l'influence que la cristallisation peut exercer dans les phénomènes thermo-électriques. Mais il ne se présenta pas de concurrents, et la question fut retirée. En 1858, publiant à Milan mes Recherches sur le thermo-electricisme dynamique, j'avais indiqué que la cristallisation y concourait dans la direction du courant électrique; mais je n'avais pu découvrir aucune loi. Dans mes dernières expériences, j'ai été conduit par le hasard à cet intéressant résultat, que les conducteurs cristallisés qui, à leurs extrémités, ont des températures inégales données, sont bipolaires, et leur bipolarité est en rapport avec la forme des cristaux; et les non cristallisés sont unipolaires thermo-électriques. Ainsi dans la partie plus chaude du bismuth, le courant se dirige de la partie chaude à la partie froide, et dans la partie moins chaude le courant électrique va de la partie froide à la partie chaude. J'observai ensuite que dans l'acier, le fer, l'antimoine, le zinc, le plomb et l'étain cristallisés, l'extrémité plus chaude montrait le courant électrique dans la direction de la partie froide à la partie chaude, et l'extrémité moins chaude avait ce courant dans la direction de la partie chaude à la partie froide. Dans le cuivre, le laiton, etc., non cristallisés, je ne trouvai qu'une seule polarité, et le courant se dirigeait toujours de la partie plus ou moins chaude vers la partie froide.

Mon mode d'expérimentation est très-simple.

Je mets en communication avec les extrémités du fil rhéométrique deux petits bâtons du métal dont je veux connaître le thermo-électricisme; j'en maintiens un à la température de l'air environnant, et j'expose l'autre par son extrémité libre à la flamme d'une lampe à esprit-de-vin. Je porte successivement l'extrémité libre du bâton, qui a la température de l'air environnant, aux deux points de

l'autre les plus éloignés, points qui sont inégalement échauffés, et je note les déviations de l'aiguille du galvanomètre. Les petits bâtons ont une longueur de 15 centimètres et un diamètre de six millimètres, et sont moulés dans un tube creusé dans du charbon de hêtre.

Dans mon mémoire sont exposées les plus petites particularités des expériences, à l'aide desquelles on peut vérifier les résultats obtenus, et je fais voir comment les effets opposés obtenus par Yelin, Nobili, Becquerel, Gherardi et Vorsselman de Heert, trouvent une explication dans la nouvelle loi que j'ai découverte.

Sur les oscillations diurnes du baromètre, par J.-G. Crahay, professeur de physique à l'Université catholique.

M. Crahay a présenté l'analyse suivante de son travail, pour lequel MM. Quetelet et Plateau ont été nommés commissaires.

« Ce mémoire a pour objet la détermination des instants auxquels le baromètre atteint les limites de ses hauteurs diurnes, le matin et l'après-midi, aux diverses époques de l'année. Les résultats sont déduits des observations faites à Louvain, jour par jour, pendant les années 1856 à 1841 inclusivement, à 8, 9, 10 heures du matin, à midi et à 3, 4, 5 heures après midi. Les trois premières heures étant celles entre lesquelles le maximum se présente moyennement, les trois dernières celles qui environnent ordinairement le minimum. D'autres occupations ont empêché d'étendre les observations aux heures plus rapprochées de TOM. IX.

31

midi que celles indiquées ci-dessus; et, d'ailleurs, l'assujettissement en eût été rendu trop grand. Pour ce motif aussi, l'on s'est borné, dans les recherches actuelles, à ce qui concerne les limites qui s'offrent pendant le jour; un seul observateur ne pourrait suffir à étudier en même temps les deux limites semblables qui tombent dans la nuit. Les pressions atmosphériques à 11 heures du matin, 1 et 2 heures après midi, ont été obtenues par interpolation, en se servant de la formule donnée par La Grange, laquelle a été reconnue fournir les résultats les plus rapprochés des valeurs réelles. Pendant les mois de mai, de juin et de juillet, on a fait deux observations de plus par jour, savoir, à 7 heures du matin et à 6 heures du soir; afin d'avoir des données à des distances suffisantes avant les instants du maximum et du minimum, lesquels, à cette époque de l'année, s'éloignent le plus de midi. Il s'entend que toutes les hauteurs barométriques sont réduites à la température de la glace fondante et corrigées de l'effet de la capillarité.

La construction graphique qui accompagne le mémoire représente les résultats mois par mois. Les époques des observations, considérées comme des abscisses, sont prises sur des droites horizontales; les hauteurs correspondantes du baromètre sont exprimées par des ordonnées perpendiculaires aux abscisses. Pour en déduire les instants des maximums et ceux des minimums de pression par une méthode qui se lie le plus intimement aux observations, on a supposé une parabole à axe verticale, passant par les extrémités des trois ordonnées les plus rapprochées de chacune des limites; la courbe que l'on a obtenue ainsi donne, par l'abscisse de son sommet, l'instant où la pression est à sa valeur extrême, et cette dernière

est indiquée par la longueur de l'ordonnée correspondante. Pour chacun des 12 mois de l'année, les courbes du matin dirigent leur convexité vers le haut et annoncent des maximums, tandis que les courbes de l'après-midi, par leur position inverse, indiquent des minimums.

Voici les résultats numériques de ces calculs : ils se rapportent aux milieux des mois respectifs. Les temps sont comptés à partir de midi et exprimés en heures et en fractions décimales d'heure.

[blocks in formation]

Ce tableau montre clairement l'influence de l'époque de l'année sur les instants où les maximums et les minimums se présentent; on y voit que depuis l'hiver, où ces deux limites sont les plus rapprochées de midi, elles s'en éloignent graduellement jusqu'au milieu de l'été. Le plus petit écart entre les deux instants a lieu en décembre; il n'est alors que de 4,17; le plus grand se présente en juillet et s'élève à 8,82, c'est-à-dire à plus du double. La relation qui lie les valeurs des oscillations diurnes avec les époques de l'année n'est pas aussi nettement prononcée; cependant, à l'exception du mois de mai, ces valeurs sont plus petites en été qu'en hiver.

Dans un autre dessin qui accompagne le mémoire, on a figuré le rapport qui existe entre les heures des limites et les époques correspondantes de l'année; à cet effet, sur des lignes horizontales et équidistantes on a porté, à partir d'une perpendiculaire commune, les temps qui marquent les instants des maximums et des minimums; puis, en joignant entre eux les points qui appartiennent à chacune des deux séries, on a obtenu deux courbes qui se séparent graduellement l'une de l'autre, depuis l'hiver jusqu'à l'été, proportionnellement au temps qui s'écoule entre les deux époques de la marée diurne de l'atmosphère.

Pendant les mois d'hiver, les deux courbes présentent des ondulations qui semblent indiquer des écarts par rapport à la loi qui régit le phénomène. Ces écarts sont-ils réels, et proviennent-ils des oscillations brusques, étendues et irrégulières que l'atmosphère éprouve ordinairement dans cette saison; oscillations que les six années d'observations n'ont pas suffi à compenser? c'est ce qui pourra être décidé en étendant le travail sur une durée plus grande.

« VorigeDoorgaan »