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1.

Cette lettre de Vendosme

Ne nous sert que de fantosme,
Car le lys ni l'oranger

Ont la force de changer

Aux Brugeois leur premier estre

Et quitter leur prince et maistre.

2.

Bruges est une bonne ville,
Un terroir assez fertile,
Perle et fleur des Pays-Bas,
Mais l'orange n'y croist pas.
Il faudroit du sang respandre
Pour avoir tel pied en Flandre.

3.

Bois-le-Duc nous faict cognoistre
Qu'il ne faut pas se soubmettre
A des gens qui n'ont ny loy
Ni de Dieu la saincte foy,

Et qui font si peu de mise
De fausser la foy promise.

4.

Si le bien qu'on préfigure
Contre l'ordre de nature
Peu souvent atteinct le port,
A quoy donc ce passeport?
Un tel bien s'il est mettable
A la France est plus duisable.

5.

France est un terroir propice
Où d'Orenge croist le vice;
Si d'Hollande les estats
Se font mettre aux Pays-Bas,
Qu'auront-ils plus en la teste
Que de France la conqueste?

Fol. 128 verso. Advertissement aux absens sur ce que la royne mère et le duc d'Orléans, frère du roy de France, s'estoient retirez en Flandre et en Lorraine, l'an 1621. (En vers.)

Fol. 130. Neuf chronogrammes sur la retraite de Henri, prince d'Orange, de la ville de Breda, le 8 septembre 1634.

N° 15932-33, fol. 131-134. Le reste du volume est rempli de pièces ajoutées longtemps après la formation du manuscrit et va jusqu'en 1769.

ARCHÉOLOGIE.

Hercule prenant conseil de Minerve.-Les trois juges infernaux.-Explication des peintures d'une amphore tyrrhénienne de la collection Pizzati, par M. Roulez.

Athéné est la protectrice habituelle des héros, mais nul autre ne reçoit d'elle un appui plus efficace et plus constant qu'Hercule, dont elle est la sœur (1) et à qui un hymen sacré doit l'unir un jour (2). La protection de la déesse ne

(1) Senec., Herc. æt. 1314: Pallas Alcidæ soror.

(2) L'existence de cet iɛpos yáo, sur lequel les auteurs gardent le silence, nous est révélée par les monuments de l'art. Voy. E. Braun, Tages und des Hercules und der Minerva heilige Hochzeit. München, 1839, in-fol. Cf. Welcker Rheinisches Museum Bd. VI, S. 655 fgg. et Gerhard, Trinkschalen des koenigl. Museum zu Berlin. S. 11 fg. C'est une imitation de l'hymen sacré de Jupiter et de Junon. La résistance que le maître des dieux a éprouvée de la part de sa sœur. (Schol. Theocrit., XV, 64. Euseb., Præparat. Evangel, III, p. 84, B-D.) Hercule la rencontre chez Minerve. De là leur

diminue en rien le mérite du fils d'Alemène; elle ne sert qu'à contre-balancer celle que des divinités ennemies prêtent à ses adversaires. Les auteurs ne font mention expresse de cette assistance que pour un petit nombre des exploits du héros (1); mais, quand même Homère (2) ne donnerait pas à entendre qu'elle s'étendit à beaucoup d'autres encore, les représentations des vases peints ne nous permettraient plus d'en douter aujourd'hui.

L'amphore tyrrhénienne à figures jaunes que nous publions ici, offre, sur sa face principale, Hercule en présence de Minerve. Le fils d'Alcmène est vêtu de la dépouille du lion et d'une tunique courte serrée par une ceinture; il s'appuie d'une main sur sa massue, et tient, dans l'autre, son arc et deux flèches. La déesse pose le pied droit sur un rocher, appuie le coude sur son genou et porte la main au . menton; son attitude et son regard annoncent la réflexion.

lutte sur le bas-relief d'un couvercle de miroir, publié par M. Braun, ouv. cité, Taf. III, et sur un miroir étrusque chez Lanzi, Saggio di Lingua Etruska, t. II, tav. VII, 2, et chez Millin, Gallerie myth., CXIX, 457. Cf. mon article Hercule chez née, dans les Bullet. de l'Académie, t. VIII, no 7, p. 47. Du reste, l'offrande des pommes d'or du jardin des Hespérides faite par Hercule à sa protectrice (Apollodor. II, 5, 11, § 17.), pourrait avoir trait aux amours des deux divinités, la pomme, comme on le sait, étant chez les Grecs un ancien emblème érotique.

(1) A savoir lors de sa descente aux enfers (Ilias, VIII, 362 sqq.); lors de la délivrance d'Hésione (Ibid, XX, 146); dans le combat contre Cycnus (Hesiod., Scut. Herc, 197 et 443 sqq.); dans celui contre Pericly menus (Schol. Apollon. ad I, 156. Schol. Min. Iliad., 7, 336.); lors de l'expédition contre Erginus (Apollodor. III, 4, 11); à la chasse des oiseaux Stymphalides (Apollodor. Ibid., § 9.); dans le combat contre l'hydre de Lerne Hygin. fab. 30).

(2) Iliad., VIII, 562 : Οὐδέ τι τῶν μέμνηται, ὅ οἱ μάλα πολλάκις υἱὸν, Τειρόμενον σώεσκον ὑπ ̓ Εὐρυσθῆος αέθλων.

TOM. IX.

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Son vêtement consiste en une double tunique, un péplus, et en la redoutable égide à écailles et hérissée de serpents, au milieu de laquelle on aperçoit la tête de Méduse. Un casque à haut cimier couvre sa tête; une lance arme sa main gauche. Iolaus accompagne Hercule et se tient debout derrière lui; il est barbu, chaussé de bottines et coiffé du pétase de voyage. Une chlamyde retenue par une agrafe sur l'épaule droite complète son costume; il porte une lance dans la main. Toute cette peinture est admirable de composition: on ne peut rien voir de plus gracieux que la figure d'Athéné où respire une sévérité mêlée de bienveillance en même temps qu'une douce sérénité. Le tableau, considéré dans son ensemble, paraît indiquer qu'Hercule, sur le point de partir pour une de ses expéditions, prend conseil de sa protectrice habituelle. Les auteurs anciens, à la vérité, ne disent rien d'une semblable consultation (1); mais c'est encore là, sans doute, une particularité pour laquelle les monuments figurés, sans être en désaccord avec les documents écrits, suppléent à leur silence (2).

Reste à savoir maintenant qu'elle est l'entreprise pour laquelle Hercule réclame l'assistance de Minerve. Il me semble que si l'on isole cette peinture, il devient bien difficile d'apporter des raisons en faveur de l'une plutôt que de l'autre; mais, en la rapprochant de la composition qui

(1) Homère dit seulement que le héros implora souvent l'aide du ciel, 1. c. ν. 564 : Ητοι ὁ μὲν κλαίεσκε πρὸς οὐρανόν.

(2) Une hydrie de la collection du prince de Canino (Dewitte, Catalogue étrusque, 89. Catalogue Magnoncour, 45.) paraît représenter une consultation de la même nature: Hercule et Minerve sont assis sur des cubes en face l'un de l'autre; Mercure se tient debout au milieu d'eux. Voy. M. RaoulRochette, Journal des savants, septembre 1837, p. 518.

décore le revers de l'amphore, et qui, selon moi, représente une scène des enfers, je crois pouvoir me décider pour le dernier et le plus difficile des travaux du héros, notamment sa descente dans le royaume des ténèbres, afin d'en tirer Cerbère. Chez Homère (1), Athéné rappelle ellemême qu'elle accompagna Hercule dans cette périlleuse expédition, et que c'est à son intervention qu'il dut d'avoir pu revenir des bords du Styx. L'arc et les flèches que porte le fils d'Alcmène font peut-être allusion à l'usage qu'il fit de ces armes contre Pluton (2) et contre les ombres des morts qui venaient voltiger autour de lui comme une nuée d'oiseaux (3), et la ceinture que nous voyons autour de ses reins pourrait être une réminiscence du baudrier d'or, richement ciselé, qui fit l'objet de l'admiration d'Ulysse (4).

Outre Minerve, Mercure accompagnait encore Hercule lors de sa descente aux enfers (5). Les vases peints nous montrent tantôt les deux divinités (6), tantôt l'une ou l'autre seulement (7) ; il y a donc lieu de s'étonner de trou

(1) L. cit. v. 367-369.
(2) Ilias., V, 395 sqq.
(3) Odyss., XI, 605-608.
(4) Odyss. l. c. v. 609-614.

(5) Odyss., ΧΙ, 626 : Ερμείας δὲ μ' ἔπεμψεν ἰδὲ γλαυκῶπις ̓Αθήνη. (6) a. Autre Amphore tyrrhénienne, de style archaïque de la collection Pizzati (inédite). b. Vase à figures noires de M. William Hope, à Londres (Catalogue Durand, no 309). c. Cylix de Xenoclès, publiée par M. RaoulRochette, Mon. inédits d'antiq. figurée, pl. XLIX, 1. Cf. De Witte, Catalogue Beugnot, no 48.

(7) Hercule accompagné de Minerve vase à peintures noires de la collection Panckoucke (Catalogue Durand, no 310.); vase à peintures rouges et noires du musée du Louvre (Catalogue Durand, no 311.); Hercule accom

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