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XVme siècle). M. Francisque Michel en a donné un extrait dans la Collec-
tion de documents inédits sur l'histoire de France, Rapports au Ministre. Paris,
1859, in-4o,
', pp. 91-105.

Le Chevalier au Signe (sic) commence fol. cccxx ro, col. 1, et finit fol. ccc xxxix.

En voici le début :

Or escoutez, seigneurs, pour Dieu l'espéritable,
Que Jhésus vous garisse de la main au diable!

Telz i a qui nous chantent de la Ronde (Réonde) Table,

Des manteaulx angolez de samin et de jable (sable);

Mais je ne vous diray ne mençonge ne flabe (fable),

Quer il est en ystoire, c'est chose véritable;

En escript le fist mettre la bonne dame Orable, etc.

Voyez le manuscrit de la bibliothèque royale de Paris, no 7192.
Le poëme finit ainsi :

Mais j'actendray tant que auras à moy jousté
Et de ton branc d'acier, se tu me peulz, donné;
Se tu me peulz occire, bien (tu) auras jousté.
Ung seul cop te donrray de mon branc acheré.
(Et) a tant de rançon seras quitte clamé

<< Par Mahom, dit Marbrin, je l'ottroy et le gré. »

RÉDACTIONS EN PROSE.

Bibl. royale de Paris (n° 71885; P. Paris, VI, 158, in-4° parvo, à deux col. 148 feuillets vélin et deux en papier, petites miniatures dans les initiales, vignettes; XIIIe siècle (?), fonds de Cangé, no 9).

Ce volume commence ainsi : «< Seigneur, oiés et ascoutés; si porrés >> entendre et savoir coment li Chevaliers le Chisne vint en avant et le grant lignie qui de lui issi, par cui sainte crestientés fu moul essauchie

Dame Orable.

Marie de Clèves. duchesse d'Orléans.

et eslevée. Et l'ai comenchiée sans rime pour l'istoire avoir plus abrégiée. Si me sanle que le rime est moult plaisans et moult bele, >> mais moult est longue.

Il avint jadis que li rois Oriant, qui moult estoit grans sires et de » moult grant renom, estoit un jour entre lui et le roine Béatrix, se feme, as fenêtres de son palais.....

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Le récit finit avec l'inhumation du brave amiral sarrasin Carnumarant. Bibliothèque royale de Copenhague (no XLVII de la Description des manuscrits français du moyen âge, par M. N.-C.-L. Abrahams; Copenhague, 1844, in-4o, pp. 122-125. Fonds de Thott, n° 416, in-fol. min., 125 feuillets à longues lignes, XVIe siècle).

Le manuscrit s'ouvre par la préface du translateur. En voici le com

mencement :

« Comme toutes gens de noble et vertueux couraige soient naturellement enclins et curieux de savoir et entendre les haulx gestes et historieulx faiz des anciens roys, princes et seigneurs qui, par leurs magnanimes entreprinses, prudentes conduites et victorieuses opéracions ont dilaté, espandu et semé leur nom et glorieuse renommée par tous les climatz et anglez du monde, dont il sera mémoire pardurable, ceulx principalement qui d'iceulx roys, princes et seigneurs sont par succession et laps de temps dérivez et descendus, communément et raisonnablement sont plus volontés (volontaires?) et ont singulière et plus ardente perfection de parvenir à la cognoissance des nobles et chevaleureux faiz de leurs ancestres et prédécesseurs que aultres, etc. »

L'auteur raconte qu'il a été engagé à cet ouvrage par Madame Marie, duchesse d'Orléans, veufve de feu monseigneur Charles, en son vivant duc d'Orléans, etc., dont les «< prédécesseurs, ducs et seigneurs de Clèves, sont issus, partiz et descendus d'ung très-noble et très-victorieulx chevalier, filz de roy, nommé Hélyas, et, par merveilleuse adventure cy-après descripte et récitée, dénommé Chevalier au Cygne. Désirant icelle dame de tout son cueur savoir et entendre la merveilleuse naissance, l'estrange

adventure et les triumphans victoires dudict chevalier et de sa très-noble et historieuse postérité et lignie, contenus en ung livre à elle naguères envoyay (envoyé) en ancienne rime et assez obscur langaige, difficile à compregnoir et entendre, a comandé à moy BERTHAULT DE VILLEBRESME, Berthault de Villebresson très-humble subject et indigne serviteur, mettre et translater icelluy livre et mémorable histoire de ladicte ancienne rime et obscur langaige en prose et langaige françois cler et entendible, etc. »

Il désire que son ouvrage plaise à la duchesse et qu'il soit « la joyeuse récréation et passe-temps moral et fructeux de son très-redoubté et naturel seigneur monseigneur Loys, duc d'Orléans, et de ses très-redoubtées damoiselles mesdamoiselles ses seurs. »

Le roman commence au verso du quatrième feuillet par ces mots : << Entre les merveilleuses et estranges isles assises en diverses parties de la mer est, selon l'istoire présente, une isle nommée l'Islefort, mais en quelle région et partie du monde elle soit située, l'histoire n'en fait aucune mention, etc. »

me.

On voit que Berthauld de Villebresme s'éloigne de la tradition origi- lles. nelle. Nous avons déjà remarqué que les îles passaient pour le sanctuaire particulier de la magie; les Celtes les regardaient comme sacrées. Beaucoup d'îles ont encore conservé ce prestige aux yeux du vulgaire; telle est celle d'Arz sur les côtes du Morbihan, que l'on croit être le séjour des nains, le rendez-vous des Poulpiquets, des Korrigans ou Korrigwenn 1, des Bolbigueons et des sorciers; telles sont celles d'Iona ou Icolmhill dans les Hébrides, d'Enniskea (Inyskaha), près de Black-sod-Harbour, en Irlande. Au nord de l'île de Fionie, à l'est du Jutland, l'île de Samsey est réputée de même l'asile des sorcières et des magiciennes 2. Mais nous présumons que Villebresme a moins obéi à cette croyance que sacrifié à l'équivoque du nom de Lillefort (l'Isle-fort).

1 Th. de la Villemarqué, Barzas-Breiz, CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE. Paris, 1859, I,

XLIV.

A. Maury, Les fées au moyen âge, p. 41, note.

Le roman finit ainsi :

« Donc Godeffroy fut couronné, et, après son trespas, Baudoin régna après lui, ainsi qu'il appert ès histoires qui de Godeffroy et de ses victorieux faitz font mencion, qui sont cogneuz et dilactez par tout le monde. » L'explicit est conçu de la sorte :

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Cy fine histoyrieuse, plaisant et merveilleuse geste du très-noble, preu, hardy et vaillant Chevalier au Cygne, car plus n'en ay trouvé en l'exemplaire duquel j'ay feste ceste compendieuse translacion sobrement digérée, en humble et cler stille compousée et soubz commune correction et radressement descript et récitée. Laquelle plaise à ma très-redoubtée dame au commendement de laquelle je l'ay récitée, et tellement quellement selon mon petit savoir finie et terminée, recevoir agréablement et en toute doulceur et bénignité excuser et supporter les faultes et obmissions commises en icelle procédens d'ignorence et peu savoir. Car s'en plus hault, facondieux et précieux stille et tel que l'istoire bien le requiert l'eusse peu réciter et descripre, volentiers l'eusse fait. Mais d'un gros, rude et agreste engin et entendement mal fondé ès sciences rectoricialles et poectiques, qui apprennent à doulcement, aornéement et plaisement (plaisenment) dire, narrer et descripre, ne peult issir ne procéder l'excellent et gracieulx langaige de Tulle et Demostènes, princes d'éloquence, ne le mélodieux, doux et armonieux parler de Ulixès, noble chevalier grec; de la perfection de laquelle istorie, je rens graces et louanges innumérables et immortelles en toute humilité et deue révérence à Dieu mon créateur et à sa glorieuse vierge mère, lui priant trèshumblement que lui plaise avoir pitié et mercy et octroyer son glorieux et bien euré royaulme à tous les nobles seigneurs et dames qui du trèsnoble et très-excellent Chevalier desusdict sont issuz, partiz et dessendus, et à tous les liseurs et escouteurs de sa victorieuse geste et louable estoire. Amen. »

Sur la feuille de garde, à la tête du volume, sont écrits ces mots en cursive gothique :

Loys par la grâce de Dieu roy de France.

Et, de la même main, au verso de la dernière feuille de garde:

Le roy qui de grant doulour fut plain osta à ung de ses sergents d'armes la mace d'armes et ung des juifs en frappa tellement qui le tua.

Dans la première initiale est écrit : c'est à Jeh. de Vaulx, et ces mots se retrouvent sur la feuille collée à la reliure, où l'on lit encore quelques couplets.

Tels sont les manuscrits dont nous avons eu connaissance. Le nôtre, nous le redisons encore, est une rédaction à part. L'instant n'est pas encore venu de porter un jugement sur l'importance et le mérite relatifs de ces codex.

Nous n'avons plus qu'à rendre compte de ce que nous avons fait pour ce que l'on a fait pour que notre édition fût aussi utile qu'il dépendait de nous.

D'abord le texte du manuscrit a été reproduit avec une scrupuleuse fidélité. Quand il contenait des fautes évidentes, elles ont été corrigées, mais la leçon originale a été, dans ce cas, rejetée en note. La correction nous paraissait-elle quelque peu hasardée, nous avons laissé la faute dans le texte et proposé le changement dans le commentaire. Ce commentaire, réduit à des proportions convenables, a pour but de rendre l'intelligence de l'original aussi facile sous le rapport de la langue que sous ceux de l'histoire, de la géographie et de l'archéologie, si ce mot peut être employé en pareille cir

constance.

En laissant l'orthographe du copiste telle qu'elle est, nous y avons, suivant notre méthode, ajouté des accents et une ponctuation conforme aux règles modernes. Or des accents et la ponctuation équivalent seuls à un commentaire philologique, quoi qu'en dise un écrivain,

rendre cette édition aussi utile que possible.

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