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Même volume, fol. 1-43. Voy. Barrois, Biblioth. protypogr., no 2257.
XIX. Traité ascétique sur la passion. Même volume, fol. 43-65.

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Cy fine ung petit traitié contenant aucunes très-dévotes contem

plations sur les vii heures de la passion de Nostre-Seigneur Jhésu

Crist, lequel traitié a esté translaté de latin en françois, par Jo. Miélot, >> natif du diocèse de Trèves (?)» Voy. Barrois, Bibl. protypogr., no 2257. XX. Un petit traité sur la science de bien mourir. Même vol., fol. 75-114.

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Cy fine le traitié de bien mourir, translaté de latin en cler françois par Jo. Mielot, chanoine de Lille en Flandres. Ce fu achevé » l'an 1456. »

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Je n'ai pu vérifier si cette traduction de l'Ars moriendi est celle de l'exemplaire imprimé que je considère jusqu'ici comme unique, et que possède, dans son riche cabinet, M. Vander Cruysse de Waziers, à Lille. XXI. Cy-après s'ensieut une briève doctrine donnée par saint Bernard, chapell. à Nostre-Dame. Même vol., fol. 114 verso.

Cet écrit est-il distinct du n° XIII? Je n'ose l'affirmer. Cependant tout semble l'annoncer.

XXII. Traittié des loenges de la très-glorieuse vierge Marie, fait et compilé jadis sur la salutation angélique, trad. du latin en 1438.

(Marchal, Catalogue des manusc. de la bibl. roy., II, 192.)

XXIII. M. Méon attribue encore à Miélot, sans qu'on sache pour quel motif, la traduction en prose française de la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse, qui a paru pour la première fois par les soins de la société des bibliophiles français (Paris, Rignoux, 1824, 2 vol. in-12, et Mélanges, t. III; Van Praet, Notice sur Colard Mansion, p. 118).

XXIV. Enfin MM. Van Paet et Barrois comptent parmi les ouvrages de Miélot le Voyage de Bertrandon de la Brocquière. Notice sur Colard Mansion, p. 118, Bibl. protypogr. Index alph., p. 44. Est-ce comme copiste ou comme rédacteur qu'ils lui attribuent cette relation?

L'Avis directif est suivi du traité d'Emmanuel Piloti, sur la conquête Emmanuel Piloti, de la Terre-Sainte.

L'auteur, ainsi qu'il le déclare lui-même, était Crétois 1. Dès l'âge de vingt-cinq ans il avait vécu soit en Égypte, soit dans d'autres contrées soumises aux mahométans, et il y était resté plus de trente-cinq années. D'après les faits qu'il rapporte et dont il fut contemporain, il était déjà un homme fait en 1405, et chargé de négocier pour les chrétiens en 1408 2. Mais il écrivait avant la prise de Constantinople, qu'il prédit comme prochaine. Parmi les dates qu'il consigne dans son mémoire, on trouve celle de 1437. Cependant le titre latin dit qu'il commence en 1420: incipit millesimo quadringentesimo vicesimo, ce qui ne peut s'entendre des événements qu'il rapporte, puisqu'il y en a d'antérieurs. La seule interprétation raisonnable qu'on puisse donner à cette phrase, c'est que Piloti commença ses observations vers 1420. Toutefois nous ne pensons pas que l'on doive s'en fier aveuglément à l'intitulé. Il annonce, en effet, que le mémoire fut écrit d'abord en latin et traduit l'an 1441 en français. Il nous semble plutôt que l'original fut rédigé dans cet italien mêlé, qui était la langue commune des chrétiens en Orient. La traduction, sous laquelle le latin ne perce nullement, n'est que de l'italien à peine francisé, et a dû être faite par un étranger, peut-être par l'auteur lui-même. Dans ce cas, la singularité du style s'explique, sa bizarrerie native est compréhensible; mais l'on peut admettre que Piloti a rédigé ou fait rédiger pour le pape Eugène IV son travail en latin, et qu'il a ensuite tourné, tant bien que mal, en un français bâtard, son canevas italo-crétois.

Piloti est bien supérieur à Brochart, pour l'intelligence des hommes et des choses. Brochart, animé d'un zèle monacal, ne prêche que les moyens violents. Piloti est un politique et un commerçant, qui, bien que catholique zélé, a d'autres vues que des conversions forcées. Il s'adresse à un pape et il ne craint pas de faire la censure de la cour de Rome et de la chrétienté en plusieurs choses même il donne l'avantage aux païens.

1 Page 404. Le titre latin l'appelle Cratensis au lieu de Cretensis.

2 Pages 400-401.

Ses paroles sévères ont beaucoup de rapport avec celles

de Meung met dans la bouche d'un sarrasin :

Sire, je suy passés par Rome,
Celle qui fut jadiz en somme
La plus puissant cité du monde,
Or meschante gent le reimonde,
Où j'ay ouy par pluiseurs foys
Parler aux Rommains des Francoys,
Mais c'estoit bien vilainement;
Ilz les prisent moins que néant,
Car ils les ont pour scysmatiques :
C'est dont erreur sur les articles
Que vous tenez en vostre foy?
N'estes-vous dont tous d'une loy
Entre vous et les dis Romains?
Par Mahommet, je suy certains
Que quant notre gent bien saura
Ce descord qui entre vous va,
Ils n'auront doubte ne paour
De crestienté mettre en crémour,

Car gent qui a descort en loy
Ne s'aydera par bon arroy,
Ne jà victoire n'aura gent
S'en une loy ne se maintient.
Car une loy conjoint les cuers,
Diverse loy départ les meurs :
Une loy tient en unité,
Diverse loy diversité:
En une loy vit charité,

En diverse crudélité 1.

que Jehan

Cet esprit de tolérance, son expérience des affaires, lui avaient valu beaucoup de crédit à la cour du soudan d'Égypte aussi, dans les mo

1

L'Apparition de Jehan de Meun (publ. par la Société des bibliophiles français). Paris, 1845,

in-4o,

› Pp. 20, 21.

TOM. I.

W.

ments de crise, les chrétiens recouraient-ils à lui. Il paraît, d'après ce qu'il raconte, qu'il fut d'abord consul ou chef de la factorerie des Génois à Alexandrie 1, et qu'il passa ensuite au service de la république de Venise, qu'il appelle la Reine de la mer 2: toujours est-il qu'il fut un temps où il redoutait les Génois au point qu'il s'enfuit d'Alexandrie sur le bruit de leur débarquement dans cette ville 3.

Pendant sa longue carrière il avait beaucoup vu, beaucoup observé ; il s'était rencontré, entre autres, au Caire avec les ambassadeurs de Tamerlan; il avait visité les prisonniers tombés entre les mains des infidèles par la défaite du duc de Nevers.

Attaché surtout aux intérêts du commerce, il entre à cet égard dans des détails fort curieux et compare Bruges à Venise. En passant en revue des objets de trafic et d'échange, Piloti ou son traducteur est loin de gagner en clarté, et plusieurs des expressions qu'il emploie pourraient prêter matière à de longues discussions; il nomme particulièrement le suzumani, qui, selon toute apparence, est le sésame 1. L'amour du gain

1 Voy. p. 389.

2

Shakspeare traite à peu près de même les Vénitiens. Salarino, dans le Marchand de Venise, les appelle seigneurs et riches bourgeois de la mer:

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*La Crusca: Sisamo, Sesamo. Cette plante oléagineuse a donné lieu à des traités récents avec l'Égypte. Sa tige, dit le Dict. univ. des arts et des sciences, Paris, 1732, in-folio, II, 416, est semblable à celle du millet, mais plus haute et plus grosse. Sa graine, qu'on appelle aussi sésame, est enfermée dans de petits vases comme le pavot, et sert à faire de l'huile. Cette plante, ajoute Furetière, croît en Syrie et dans le territoire d'Alexandrie. Les Égyptiens en font usage en fomentation pour l'ophthalmie, pour la toux, pour l'asthme; on tire de sa semence

armait alors les chrétiens les uns contre les autres, et ces querelles sacriléges favorisaient les conquêtes des Musulmans. L'île de Chypre 1, régie par un gouvernement qu'il qualifie d'insensé, était au moment de tomber dans leurs mains, ainsi que Byzance, la seule ville qui représentat encore l'empire d'Orient.

Malgré l'abaissement des chrétiens, en Orient, malgré leurs fautes et leurs rivalités, il se persuadait qu'il était possible de triompher, sans peine, de la puissance musulmane, dont il fait sentir le vice radical. Pour cela il fallait avant tout s'emparer d'Alexandrie. Cette ville aurait fourni la clef de toutes ces régions, y compris la Terre-Sainte : Prenez Alexandrie; tel était son delenda Carthago, et ce conseil, il l'appuie de raisons qui sont loin d'être sans solidité. Il indique même les mesures qu'exige le succès.

Sur son déclin il se retira en Italie, et habita Florence; c'est de là qu'il vint trouver le souverain pontife, à qui il n'épargna point les représentations de vive voix ni par écrit 2.

Pour publier son mémoire, nous nous sommes servi du manuscrit de la bibliothèque royale, no 15701, petit in-fol., vélin, longues lignes. Il y manque un ou deux feuillets que nous n'avons pu suppléer.

Les ouvrages de Brochart et de Piloti sont dans le genre de ceux du vénitien Marino de Sanudo, de l'avocat d'Angleterre en Aquitaine, Sanudo. et de Sébastien Mamerot.

Le premier est intitulé: Liber secretorum fidelium crucis super Terrae Sanctae recuperatione et conservatione, quo et Terrae Sanctae historia ab origine

une huile qui est bonne à manger et résolutive. Dictionn., La Haye, 1727, in-fol., t. IV. Le sésame passait aussi pour avoir des vertus magiques, puisque dans un des plus jolis contes des Mille et une nuits, son nom est un talisman à l'aide duquel s'ouvre et se ferme la caverne des quarante voleurs.

1 Voir dans la Bibliothèque de l'École des Chartes, pour 1845, le savant mémoire de M. L. de Mas Latrie, sur les Relations politiques et commerciales de l'Asie mineure avec l'ile de Chypre, sous le règne des princes de la maison de Lusignan.

2 P. 382.

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