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LES

CAUSES FINALES

PAR

PAUL JANET

MEMBRE DE L'INSTITUT
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS.

PARIS

LIBRAIRIE GERMER BAILLIÈRE ET Cie

17, RUE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 17

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LES

CAUSES FINALES

CHAPITRE PRÉLIMINAIRE

LE PROBLÈME.

Le terme de cause finale (causa finalis) a été introduit dans la langue philosophique par la scolastique 1. Il signifie le but (finis) pour lequel on agit, ou vers lequel on tend, et qui peut être par conséquent considéré comme une cause d'action ou de mouvement. Aristote l'explique ainsi : « Une autre sorte de cause, dit-il, est le but, c'est-à-dire ce en vue de quoi (tò oỗ EVEZ) se fait l'action: par exemple, en ce sens, la santé est la cause de la promenade. Pourquoi un tel se promène-t-il? c'est, disons-nous, pour se bien porter; et en parlant ainsi, nous croyons nommer la cause 2. »

1. Aristote ne l'emploie jamais; il dit: le but (tò téλos), le en vue de quoi (rò ou Evexa), mais jamais la cause finale (airía redixh). Il en est de même des antres causes qu'il désigne toujours par des substantifs (vàn, eïdos, åpxù x‹výœews). Ce sont les scolastiques qui ont transformé ces substantifs en adjectifs causa materialis, efficiens, formalis, finalis.

2. Phys., 1. II, c. 3.

JANET.

1

428803

Examinons de près le caractère propre et singulier de ce genre de cause. Ce qui la caractérise, c'est que, suivant le point de vue où l'on se place, le même fait peut être pris soit comme cause, soit comme effet. La santé est sans doute la cause de la promenade; mais elle en est aussi l'effet. D'une part la santé n'arrive qu'après la promenade, et par elle : c'est parce que ma volonté, et, par ses ordres, mes membres ont exécuté un certain mouvement, que le bien-être s'en est suivi; mais d'un autre côté, en un autre sens, c'est pour obtenir ce bien-être que je me suis promené: car sans l'espoir, sans le désir, sans la représentation anticipée du bienfait de la santé, peut-être ne serais-je pas sorti, et mes membres seraient-ils restés en repos. Un homme en tue un autre : en un sens, la mort de celui-ci a eu pour cause l'action de tuer, c'est-à-dire l'action d'enfoncer un poignard dans un corps vivant, cause mécanique sans laquelle il n'y aurait point de mort; mais réciproquement cette action de tuer a eu pour cause déterminante la volonté de tuer; et la mort de la victime, prévue et voulue d'avance par le coupable, a été la cause déterminante du crime. Ainsi une cause finale est un fait qui peut être en quelque sorte considéré comme la cause de sa propre cause: mais, comme il est impossible qu'il soit cause avant d'exister, la vraie cause n'est pas le fait lui-même, mais son idée. En d'autres termes, c'est un effet prévu, et qui n'aurait pas pu avoir lieu sans cette prévision 1.

1. En poussant plus loin l'analyse, on peut distinguer avec Hartmann (Philosophie des Unbewussten, Introd. C. II), quatre moments dans la cause finale :

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