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kyamuni, dans le ciel Tușita, d'où il est descendu sur la terre pour devenir Buddha, porte le nom de «Çvetaketu, fils du roi Cûda d'heureuse naissance » ou « de bonne race » (rgyal-po gtsug phud rigs bzań sra).

Un Index des noms propres remplit la page 440; et 104 notes garnissent le bas des pages.

Nous reviendrons sur cette publication quand la suite nous apportera l'histoire même de Padma Sambhava.

L. FEER.

RECUEIL D'ARCHÉOLOGIE ORIENTALE

PAR M. CLERMONT-GANNEAU 1.

SOMMAIRE DES MATIÈRES contenueS DANS LE TOME IV (avec planches et gravures), en cours de publication; livraisons 1 à 8, 1900.

9.

§ 1. Jarres israélites marquées à l'estampille des rois de Juda. SS 2, 3. Cinq poids israélites à inscriptions. $ 4. Empedocle, S Zénon, les Manichéens et les Cathares. — § 5. Une nouvelle dédicace à Zeus Héliopolite. S 6. Jean le Hierapolite, évêque d'Abila de Lysanias. S 7. Le ratl arabe et l'éponge américaine. $ 8. La ville lévitique de Méphaat. S Les trois Karak de Syrie. § 10. Le lieu de la lapidation de saint Étienne. S11. La voie romaine de Palmyre à Risapha. Inscriptions grecques de Mésopotamie. - § 13. Inscriptions grecques de Palestine et de Syrie. S 14. La « Tabella deviotioni» punique. $ 15. Le nom de Philoumenè en punique. — § 16. Manboug-Hierapolis dans les inscriptions nabatéennes. -S 17. Resapha et la Strata Diocletiana. § 18. Inscriptions grecques du Haurân. tions du tombeau de Diogène à El-Hâs.

-S 12.

Voir Journal Asiatique, oct. 1899, p. 372. lumes I, II, III, 25 francs. Prix du volume recevoir par livraison : 20 francs.

$ 19. Les inscrip

Prix de chacun des voIV, souscrit d'avance et à

Le gérant :
RUBENS DUVAL.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 1900.

MOEURS ET TRADITIONS DE L'AURÈS.

CINQ TEXTES BERBÈRES

EN DIALECTE CHAOUIA,

PAR

M. GUSTAVE MERCIER.

AVANT-PROPOS.

I

Les Arabes désignent du nom un peu dédaigneux de Chaouia les tribus berbères qui, des Hauts Plateaux jusqu'au Sahara, occupent la portion centrale du département de Constantine. Le sud de cette région s'appuie sur la forte ossature du massif de l'Aurès, ou Aourès' comme prononcent

'On a voulu faire dériver ce nom de l'hébreu 17 «cèdre», et les immenses forêts de cèdres qui ont couvert autrefois et occupent encore une partie du massif prêteraient quelque vraisemblance à cette étymologie. Mais comme il n'y a pas d'apparence que les Israélites aient pénétré le pays avant la conquête romaine, il faudrait admettre que ce nom fut donné par les Phéniciens et adopté ensuite par les Romains qui en firent l'Aurasius mons. Quant aux indigènes, ils ne l'appliquent qu'à une montagne des environs de Khenchela, le Djebel Aourès, et ne donnent pas de nom à l'en

XVI.

13

IMPRIMERIE NATIONALE.

2

les indigènes, forteresse naturelle où, de la plus haute antiquité, la race berbère se cantonna pour résister aux invasions qui inondaient la plaine; vaste réservoir d'hommes d'où dévalèrent les hordes des héros de l'indépendance de ce peuple toujours opprimé, les bandes de K'ocila et les fanatiques de La Kahina. Au nord, le relief s'affaisse dans les ondulations qui avoisinent Khenchela, Bar'aï ', Timgad, Lambessa; puis, la grande plaine froide s'étend jusqu'aux soulèvements du Hanout, du Nif Enneser et du Guerioun, à 50 kilomètres au sud de Constantine. Les races y sont mêlées et l'arabe y règne comme langue courante. Mais un grand nombre de tribus ou fractions ont conservé leur vieux parler berbère pour les usages intimes, et ce langage est, à très peu de chose près, celui de l'Aurès, avec peut-être l'adjonction d'un nombre plus considérables encore de termes arabes. Il en est de même pour la grande tribu berbère arabisée des H'arakta, qui confine au nord-est le territoire que nous venons de décrire; et, à l'ouest, les Oulad Solt'ane et les habitants du massif montagneux du Bellezma sont encore des Chaouia.

C'est donc une superficie considérable, 150 kilomètres du sud au nord, plus de 200 de l'est à l'ouest que couvre ce groupement berbère. On peut, dès lors, s'étonner qu'il n'ait pas été jusqu'à présent l'objet d'études plus approfondies 3. La raison

semble du massif. Cf. La Toponymie berbère de la région de l'Aurès (Congrès des Orientalistes, 1899).

1 K'çar Bar'aï, le Baghaï des Romains: nom évidemment emprunté par eux au dialecte berbère local. Baghaï est un pluriel, pour Bar'aïn ou hibar'aïn, plur. de haber'a «ronce». Il existe encore dans l'Aurès un grand nombre de localités appelées par les indigènes Aïn Taber'a, la «source des

ronces».

2

«le bec d'aigle», nom donné en raison de la forme particu

lière de la montagne.

* Nous ne possédons guère sur ce sujet que les travaux du regretté Masqueray, De Aurasio monte; traditions de l'Aourès oriental; formation des cités dans la Kabylie, l'Aourès et le Mzab. Au point de vue linguistique, un mémoire paru à la suite de Sierakowski. Das Schaui (Dresde, 1871); un vocabulaire publié par Masqueray, sous ce titre : Comparaison du dialecte des Zenaga avec les vocabulaires des Chaouia et des Beni Mzab, tous

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en est probablement dans ce fait que les Chaouia facilement abordables, ceux de la plaine, sont arabisés tout au moins à la surface, et possèdent une connaissance assez complète de la langue arabe pour que leur idiome maternel échappe à l'observation du voyageur. Ils n'aiment d'ailleurs pas le prodiguer, et le réservent pour leur usage exclusif, afin d'échanger entre eux des observations et des pensées qu'une oreille étrangère n'arrive pas à surprendre. Il faut pénétrer au cœur de la montagne, pour trouver des fractions où seuls, quelques rares tolba, commerçants et voyageurs parlent l'arabe; et jusqu'à ces toutes dernières années, aucune route n'ouvrait à l'étranger l'accès du massif inviolé. On peut maintenant se rendre en voiture de Batna jusqu'à l'hôpital d'Arris, au centre du pays des Touaba'. Les pères et sœurs blancs qui l'habitent sont, avec le personnel restreint du petit poste militaire de Tkout2, à 20 kilomètres plus à l'est, les seuls Européens établis à l'intérieur du massif, dans ces milliers de lieues carrées couvertes de montagnes abruptes, de falaises, de rochers et de forêts. La nature du pays explique suffisamment cette abstention de notre part : la rareté, la cherté des terres de culture, limitées au creux des vallées, et la densité de la population actuelle font que toute colonisation y est impossible est-ce à dire que les années s'écouleront sans que la force des choses nous permette de pénétrer la démocratie pauvre, arriérée et presque sans besoins cette société berbère, restée depuis des siècles en dehors de tous les grands mouvements qui ont agité le monde et l'Afrique du nord? Nous ne le pensons pas. Un jour viendra où le minerai qui affleure sur les roches nues, qui se cache

que

constitue

deux sans grande valeur; quelques fables publiées par M. Basset dans son Loqman berbère (Paris, 1890).

Les Touaba, pluriel de Toubi sont appelés par les Arabes oulad Daoud; ils font partie, comme les Oulad Abdi, de la commune mixte de l'Aurès.

2 Le poste de Tkout comprend les tribus des Beni-bou-Slimane et de l'Ah'mar Khaddou et dépend administrativement du cercle militaire de Biskra.

sous la végétation triste des romarins et des thuyas, attirera toute une armée d'ouvriers et de chercheurs. Ce jour-là, le mouvement et la vie sillonneront cette nature sauvage, endormie depuis si longtemps d'un sommeil sans rêves, et les antiques guelaâs' s'effriteront au contact de nos usines, comme la société berbère s'évanouira au contact de nos ouvriers, avec ses traditions, sa langue et ses mœurs d'un autre âge.

Peut-être la connaissance du chaouia aura-t-elle, durant la période de transition, un intérêt pratique. Elle ne saurait en avoir maintenant que pour ceux, peu nombreux, qui sont appelés à fréquenter ces indigènes; mais dès à présent, son importance scientifique la rend digne d'une étude sérieuse. Ce dialecte pourrait, en effet constituer le type d'une des grandes subdivisions de la famille berbère, à l'égal du kabyle, du tamachek' et du mzabite. C'est un spécimen relativement pur, harmonieux et doux de la zenatiya, c'est-à-dire du langage parlé par les berbères zenètes, et les innombrables rameaux de cette troisième race, suivant la classification d'Ibn Khaldoun, sont épars sur toute l'étendue de l'Afrique du Nord. La linguistique pourrait ici servir quelquefois de point de repère à l'histoire, et il n'est pas sans intérêt de retrouver chez les Beni Menacer, et jusque dans le Maghreb occidental, chez les Beni Iznacen et nombre de tribus marocaines, un dialecte zénatien presque semblable à celui des Chaouia 3.

La grammaire est en réalité d'une simplicité extrême et présente peut-être moins de complication que celle du Zouaoua; les formes verbales, seules, lui donnent une complexité apparente. On y rencontre, dégagée de toute addition, ce qu'on pourrait appeler l'ossature de la morphologie berbère, telle qu'on la retrouve dans tous les dialectes, telle qu'elle

1 Voir Le Chaouia de l'Aurès, p. 9, n 2.

2 Cf. BASSET, La Zenatia de l'Ouarsenis, Paris, Leroux, 1895; Le dialecte berbère des Beni Iznacen (Florence, 1898).

Nous sommes obligé de renvoyer, pour plus de détails sur ce dernier dialecte, à notre Chaouia de l'Aurès (Paris, Leroux, 1896, in-8°).

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