Habitat. Les eaux dormantes, étangs, viviers, canaux. N'est peut-être pas très rare dans le département. J'ai pêché cette variété vivante et je l'ai recueillie à l'état de coquille morte à Pont-de-Gennes dans l'ancien cours de l'Huisne, en amont du pont du chemin de fer, lieu où elle se trouve en agglomération avec ses congénères.

Moeurs des Nayades. Les Unios vivent dans les eaux courantes à fond sablonneux, tandis que les Anodontes recherchent les eaux tranquilles à fond vaseux. Ces mollusques sont dioïques (Unio), ou androgynes, ovovivipares (Anodonta). On évalue à 4 ou 500.000 le nombre d'oeufs pondu par un Unio femelle. Ils éclosent dans les feuillets branchiaux externes ; les jeunes y passent les premiers temps de leur existence et en sortent réunis en petites masses, ayant déjà une certaine taille et munis d'une coquille normale; ils tombent au fond de l'eau brusquement et rampent sur le sable ou dans la vase. Leur nourriture consiste en matière verte provenant d'animalcules morts et vivants ou de substances végétales en décomposition. La durée de leur existence paraît être d'une dizaine d'années et il leur faut trois ou quatre ans pour atteindre leur complet accroissement. Pendant les grandes chaleurs et les froids rigoureux, les Unios restent stationnaires en s'enfonçant dans le sable; les Anodontes sont en pleine activité dans les mois d'été, mais l'hiver, ils s'enfoncent également dans la vase.

Les usages de ces mollusques sont assez restreints. Quelques espèces (Unio margaritifer) fournissent des perles de peu de valeur employées dans la joaillerie; d'autres fournissent leur nacre; certaines autres (Unio pictorum), servent pour contenir les couleurs des peintres en miniature. Enfin dans, certaines contrées de la France, surtout dans le Nord et le Midi, leur chair est mangée par les habitants pauvres des campagnes.

Pêche. La pêche la plus abondante de ces animaux se fait en bateau et à la drague.

On peut quelquefois réussir à capturer un certain nombre d'individus, surtout parmi les variétés agglomérées, en introduisant, quand l'animal est en marche, une baguette entre les valves; par le fait de la contraction subite des muscles adducteurs, la baguette se trouve fortement serrée et l'on peut enlever hors de l'eau la coquille et son animal.

J'ai réussi, au delà de tout espoir, à capturer des Anodontes (une quarantaine à l'heure), en emmanchant un léger râteau, dont les dents étaient préalablement entrelacées de fils de fer, au bout d'une solide canne à pêche en bambou de quatre mètres, privée de la tige flexible de son extrémité. Il suffit d'amener la vase à soi en grattant le fond, puis d'enlever le tout avec précaution.

Je me suis procuré de la sorte la plupart des variétés de notre région.

S Appendiculata.

Sous-Ordre III. - CONCHACEA Blainville, 1818. Pied non byssifère; branchies inégales, l'externe pourvue d'une lame accessoire postérieure.

Coquille équivalve, subéquilatérale, dentée; ligne palléale entière.

Etym. du genre Cyrena: Cyrène, une nymphe.

Animal fluviatile ou lacustre; ordinairement deux siphons ; pied grand non byssifère à l'état adulte; branchies inégales, réunies en arrière.

Coquille équivalve, épidermée, non nacrée, trigone ou ovale arrondie; charnière munie de dents cardinales et de dents latérales.

Coq. subéquilatérale, moyenne, ovale arrondie; manteau bitubulé; 2 siphons......

Coq. inéquilatérale, petite, trigone; manteau unitubulé; 1 siphon....

SPHÆRIUM.

PISIDIUM.

Animal ovovivipare. Les embryons sont pourvus d'un byssus qui disparaît dans l'état adulte. Pied linguiforme très exten sible; deux siphons d'une longueur médiocre, unis à la base, séparés à l'extrémité; le branchial un peu plus large et plus long; palpes triangulaires lancéolés.

Coquille mince, ovale arrondie, ventrue, subéquilatérale, finement épidermée, lisse ou à stries concentriques; côté antérieur un peu plus court que le postérieur; dents cardinales petites une à droite, souvent bifide, reçue entre deux dents obliques à gauche; dents latérales comprimées, écartées, lamelliformes; deux à droite, une à gauche; ligament externe, peu apparent; deux impressions musculaires réunies par une ligule peu marquée; ligne palléale entière.

Coq. calyculée; sommets couronnés par un mamelon

1. saillant, concave..

Coq. non calyculée..

S. LACUSTRE,

2.

Coq. de 20 millim. ovale arrondie, fortement striée. S. RIVICOLUM. Coq. finement striée.....

Coq. de 10 millim. subglobuleuse arrondie.....

3. Coq. de 7-8 millim, ovale tétragone, comprimée, très fragile.

3.

S. CORNEUM.

S. OVALE.

SECTION SPHÆRIUM sensu stricto.

Cyclas Lamarck 1799.

Sphæriastrum Bourguignat, 1854.

Sommets arrondis; dents cardinales en forme de V ren

versé.

1. S. CORNEUM Linné, 1758 (Tellina).

rivalis Müller. 1774 (Tellina).

Coquille globuleuse, bombée, subéquilatérale, obtuse, à extrémités arrondies, finement striée, d'un brun grisàtre extérieurement, ornée d'une ou plusieurs bandes jaunâtres, dans sa partie inférieure; dents cardinales fort petites; dents latérales comprimées.

Longueur: 8-10 millim. Hauteur: 8-12 millim.

Epaisseur 6-10 millim.

Habitat. Principalement les eaux stagnantes, les fossés aquatiques. Commun dans les fossés communiquant à l'Huisne autour de Pont-de-Gennes; ruisseaux le long du chemin du Moulin-du-Breil à Pont-de-Gennes.

Var. Cycias rivalis Draparnaud 1805.

Coquille moins enflée que le type, plus inéquilatérale, contours moins arrondis, presque subanguleux. Bord inférieur très peu sinueux ou souvent presque droit.

Couleur d'un corné noirâtre ou jaunâtre, avec ou sans bande marginale.

Longueur 12 millim. Hauteur 10 millim. seur 8 millim.

Habitat. Les rivières, les ruisseaux, les fossés aquatiques. Trouvée avec le type à Pont-de-Gennes.

2. S. RIVICOLUM Leach in Lamarck 1818 (Cyclas).
corneum Draparnaud 1805 (Cyclas).

Coquille assez grande, bombée, un peu transparente, à extrémités arrondies, fortement striée, d'un jaune sale ou brunâtre à l'extérieur; une tache d'un jaune pâle sur la lunule et le corselet; sommets et quelquefois le bord inférieur jaunâtres; intérieur bleuâtre; dents cardinales petites, tranchantes, les latérales comprimées, saillantes.

Longueur: 20-25 millim. - Hauteur: 15-18 millim. Epaisseur 10-15 millim.

Habitat. Les rivières de la France septentrionale et moyenne. Trouvé dans la Sarthe, au dessous du Mans, à Chaoué, dans le canal des Courbes ; l'Huisne à Yvré-l'Evêque, Montfort, Connerré, etc. Commun. Les jeunes de cette espèce sont plus aplatis et moins foncés en couleur que dans l'état adulte.

3. S. OVALE Férussac, 1807 (Cyclas).

-

lacustre Draparnaud, 1805 (Cyclas).
Deshayesianum Bourguignat, 1853,

Coquille fortement comprimée, très mince, très fragile, ovale subrhomboïdale ou un peu tétragone, d'un gris cendré à l'extérieur; extrémité antérieure moins arrondie que la postérieure; sommets aigus, valves transparentes finement étriées en dessus; charnière un peu droite; dents cardinales et latérales presque semblables et très petites.

Longueur 10-12 millim. -- Hauteur: 7-8 millim. Epaisseur: 4-6 millim.

Habitat. Diverses contrés du Nord et du Centre de la France. Se trouve dans les eaux stagnantes et marécageuses, les fossés des marais. Signalé aux environs du Mans, prairies de St-Pavace; à Brûlon, Chantenay, Vallon (Goupil). Rare dans notre région.

SECTION MUSCULIUM Link, 1807.

Sommets calyculés; dents cardinales n'ayant pas la forme d'un V renversé.

4. S. LACUSTRE Müller, 1774 (Tellina).
calyculata Draparnaud, 1805 (Cyclas).
intermedia Dumont et Mortillet.
tuberculata Alten.

Coquille un peu comprimée, rhomboïdale, très mince, finement striée, transparente, d'un blanc-sale ou jaune verdâtre ; sommets aigus couronnés par un tubercule ou mamelon saillant; concave à l'intérieur; dents cardinales très petites, les latérales comprimées et obtuses.

Longueur: 8-15 millim. Hauteur: 8-10 millim. Epaisseur: 4-6 millim.

Habitat. Toute la France. Les eaux stagnantes; fossés et mares à fond vaseux. Signalé au Mans, dans les mares et