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séolo, éclata en 976; le palais du doge fut attaqué, et, comme les séditieus ne pouvaient en forcer l'entrée, ils mirent le feu aux maisons voisines. Il y en eut plus de trois cents de détruites. Le doge, en voulant échapper aux flammes, fut massacré avec son fils encore enfant. Pierre Urséolo, qui avait dirigé contre lui la sédition, lui succéda. CANDIANO (Vital), frère du précédent, succéda, en 978, à Pierre Urséolo, qui s'était fait moine. Il réconcilia les Vénitiens avec Othon II, qui était fort irrité contre eux; mais après quatorze mois de règne, il revêtit l'habit de moine, dans le couvent de St.-Hilaire, et il y mourut quatre jours après. Tribuno Memo fut son

successeur.

S.S-I.

CANDIDE, prêtre de l'Eglise romaine, fut envoyé dans la Gaule par S. Grégoire-le-Grand, au mois de septembre 595, pour y gouverner le patrimoine de S. Pierre, précédemment confié aux soins du patrice Dynamius. Candide fut chargé de remettre au roi Childebert de la limaille des chaînes de S. Pierre, afin qu'il portât au cou cette relique. S. Grégoire écrivit aussi à ce prince et à Brunehaut, sa mère, pour leur recommander son nouvel agent. Dans sa lettre à Childebert, le pape disait « Vous êtes autant au-dessus des au» tres rois, que les rois sont au-des>> sus des autres hommes. » Suivant les instructions qu'il avait reçues, Candide employa les revenus du patrimoine de S. Pierre en œuvres de charité. Il fournit aux pauvres de quoi se vêtir. Il acheta plusieurs jeunes Bretons de leurs parents idolâtres, les fit baptiser, instruire dans les monastères, et préparer pour la mission que S. Grégoire avait envoyée en Angleterre sous la conduite de S. Augustin.V-VE. CANDIDE DE FULDE. V.BRUUN.

CANDIDO DECEMBRIO. Voyez DECEMBRIO.

CANDIDUS, né dans l'Isaurie et chrétien de religion, avait écrit l'histoire des empereurs grecs, depuis le règne de Léon de Thrace, l'an 457 de notre ère, jusqu'au commencement de celui d'Anastase, l'an 491. Son style était très affecté, au jugement de Photius, qui nous a donné un extrait de cet ouvrage dans sa Bibliothèque, cod. 79; on le trouve aussi dans les Excerpta de legationibus, Paris, 1648, in-fol. Candidus mourut vers la fin du 5. siècle. C-R.

CANDIDUS (PANTALÉON), ministre protestant à Deux-Ponts, né en Autriche en 1540, mourut le 3 février 1608. Son nom était Weiss, qu'il latinisa suivant l'usage de son siècle; il a publié : I. Gotiberis, hoc est de gothicis per Hispaniam regibus è Teutonica gente oriundis libri VI, Deux-Ponts, 1597, in-4°.; II. Annales seu Tabula chronologicæ ad annum 1602, Strasbourg, 1602, in-8°.; III. Belgicarum rerum epitome ab anno 742 ad ann. 1605, Francfort, 1606, in-4°.; IV. Bohemiades, sive de ducibus Bohemiæ libri III et de regibus libri V, carmine complexi, Strasbourg, 1590, in-4°. On a encore du même auteur: Epigrammata et orationes funebres, 1600, in-8°.; Orationes funebres ex Mose concinnatæ, Deux-Ponts, 1606, in-8°., et Orationes funebres ex libris Samuelis, regum, chron. et Jobi concinnatoe, Bale, 1608, in-8°. CANDIDUS (Gerhard) est auteur d'une histoire intitulée: De rebus Belgicis, imprimée à Francfort en 1580, et, en 1585, dans le recueil donné par Arnold Freytag, sous ce titre : Scriptores tres de rebus Belgicis. CANDIDUS (Jean), jurisconsulte, est connu par une histoire de la ville d'Aquilée: Com

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mentariorum Aquileiensium libri VIII, Venise, 1521, in-fol. Cette histoire a été insérée dans le tome VI du Trésor des antiquités de Grævius, et traduite en italien, à Venise, 1544, in-8°. Jean Candidus avait aussi composé une histoire des rois de France, depuis Pharamond jusqu'à Louis XI, sous ce titre: De origine regum Gallic. Cette histoire était conservée manuscrite dans la bibliothèque des minimes à Paris. V-VE.

CANDIOTE. V. BONIFACE III.

CANDISH (THOMAS), gentilhomme du comté de Suffolk, encourage par le succès de l'expédition de Drake dans la mer du Sud, partit de Plimouth le 22 juillet 1586, avec trois vaisseaux. Sa navigation fut heureuse: le27 de décembre, il relâcha dans un port sur la côte des Patagons, et l'appela port Désiré, du nom du vaisseau qu'il montait. Il entra le 6 janvier 1587 dans le détroit de Magellan; le lendemain, il prit à bord de son vaisseau vingt-un Espagnols, restés seuls de cette colonie, qui avait été conduite en ce lieu par le capitaine Sarmiento. Le gouvernement d'Espagne avait cru pouvoir réussir à fortifier et à défendre l'eutrée de ce détroit; mais de quatre cents hommes et de trente femmes, il ne restait que les malheureux qu'y trouva Candish. On voyait encore les restes du fort appelé Philippeville. Le capitaine anglais donna à cette colonie le nom de Port de Famine. Après avoir passé le détroit et fait de grands dégâts sur les côtes du Chili, du Pérou et de la Nouvelle-Espagne, il fut obligé de brûler un de ses vaisseaux à cause de la diminution de son équipage, et toucha aux Philippines, après avoir été séparé de l'autre, qu'on n'a jamais revu. Il rentra à Plimouth le 9 septembre 1588. Candish entreprit un second voyage

avec une flotte de cinq bâtiments, et partit de Plimouth le 6 août 1591. La traversée fut assez heureuse; mais on éprouva une terrible tempête sur la côte des Patagons. Toute la flotte se rejoignit cependant le 8 mars 1592 dans le port Désiré, et entra dans le détroit de Magellan; mais les vents furent si constamment contraires, que les vaisseaux ne purent doubler le cap Froward; bientôt les vivres manquèrent; les froids excessifs firent périr la plupart de ceux qui étaient descendus à terre: quelques bâtiments abandonnèrent Candish. Pour comble de disgrâce, les Anglais furent, à leur retour, battus par les Portugais sur les côtes du Brésil. Candish, accablé de fatigues et de chagrin, mourut en route en 1593.

M-LE.

CANDITO (PIERRE DE WITTE, dit), peintre, naquit à Bruges vers 1548. Il peignait également bien à fresque et à l'huile, et modelait en terre. Ayant entrepris le voyage d'Itatalie, il travailla beaucoup à Rome avec Vasari dans le palais du pape. Il exécuta aussi à Florence plusieurs patrons de tapisseries et quelques autres ouvrages pour le grand - duc. Maximilien, duc de Bavière, le prit ensuite à son service, et le séjour prolongé que ce peintre fit à Munich a fait croire à de Piles qu'il était né dans cette ville. Get artiste y peignit presque en entier les ornements du palais du prince. On lui doit aussi les dessins des Ermites de Bavière, gravés, ainsi que plusieurs autres dessins de sa main, par deux des Sadeler (Jean et Raphaël ). Gilles Sadeler a gravé d'après lui les Quatre Docteurs de l'Eglise. Les estampes faites d'après Pierre de Witte, portant son nom italianisé en celui de Candito, ou Candido, la plupart des biographes ont parlé de lui sous ces derniers noms.

D-T

CANDOLLE (PYRAMUS DE ), imprimeur-libraire à Genève, quelquesuns disent à Cologny, petite ville sur les bords du lac. On lit en effet ce nom sur les livres qu'il a imprimés. Il alla s'établir en 1617 à Yverdon. Candolle était instruit; mais il n'a cependant été qu'éditeur des ouvrages que quelques personnes lui ont attribués. C'est Claude Fauchet qui est auteur de la traduction de Tacite qui porte le nom de Candolle, Anvers, 1596, in-8°.; Douai, 1609, in-12. Parmi les livres sortis des presses de cet imprimeur, on remarque: I. les OEuvres de Xénophon, docte philosophe et valeureux capitaine athénien, nouvellement traduites en français, recueillies toutes en un volume, et dédiées au roi par P. de Candole, Cologny, 1613, in-fol.; Yverdon, 1619, in8.; on attribue ces traductions à Simon Goulard, à Cl. de Seissel, et autres auteurs. II. L'Histoire des guerres d'Italie, traduite de Guichardin par Chemedey, nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée des observations politiques, militaires et morales de François de Lanoue, etc., par Pyrame de Candolle, Genève, 1593, 2 vol. in-8°.; III. Trésor de T'histoire des langues de cet univers (Voy. DURET). Outre les soins d'imprimeur, P. de Candolle a donné à ces ouvrages des soins d'éditeur. Candolle était originaire de Marseille, et l'on remarque un Bertrand de GANDOLLE, qui se distingua en 1524 dans le siége de quarante jours que soutint cette ville contre le connétable de Bourbon et le marquis de Pescaire, commandant les Impériaux. Le botaniste, notre con temporain, qui porte le nom de Candole, est de la même famille. Z.

CANDORIER (JEAN), maire de la Rochelle sous le règne de Charles V, se servit, dit Froissard, d'un

singulier stratagême pour chasser les Anglais qui occupaient la citadelle. Il assembla secrètement les principaux bourgeois, leur fit part de son projet, et leur dit: « Nous en viendrons aisé>>ment à notre honneur; car Philippe >> Mancel (c'était le nom du comman» dant de la garnison anglaise), n'est » pas trop malicieux.» Le lendemain, il invita Mancel à dîner, et lui montra un ordre supposé d'Édouard, roi d'Angleterre, portant injonction do passer en revue la garnison avec la bourgeoisie. Mancel qui, comme la plupart des gens de guerre de ce temps, ne savait pas lire, examina les sceaux qu'il reconnut pour être ceux d'Édouard : ils étaient attachés à d'anciennes dépêches reçues dans une autre occasion. Mancel pria le maire de lire l'ordre prétendu, et Candorier lut ce qu'il voulut. Mancel promit d'obéir. Le lendemain, 8 septembre 1372, il fit sortir la garnison, laissant seulement onze des siens dans la citadelle; mais à peine les Anglais eurentils passé les fortifications, que douze cents Rochellois, qui étaient en embuscade, se mirent entre eux et les remparts, tandis qu'un autre corps s'avança pour les envelopper. Mancel fut contraint de se rendre à discrétion. Les onze soldats restés dans le fort, sommés par le maire de se rendre, avec menaces d'être décapités sur le pont-levis en cas de résistance, se soumirent sur-le-champ. Candorier ayant informé Du Guesclin du succès de sa ruse, le connétable somma les Rochelois de reconnaître le roi Charles V, comme ils avaient promis de le faire, et ajouta que, s'ils manquaient à leur parole, il brûlerait leur ville. «II » n'est pas aussi facile d'y entrer que >> vous pouvez le croire,» répondit le député envoyé par le maire, et le connétable reprit : « Si les rayons du so

>leil percent dans l'enceinte de la Ro» chelle, Du Guesclin saura y pénétrer. » Cependant, il consentit à entrer en négociation, et, après la conclusion du traité, il se présenta pour entrer dans la Rochelle. Le maire, qui l'attendait hors de l'enceinte, le pria de s'arrêter sur le seuil de la porte qui était traversée d'un cordon de soie; il lui présenta les priviléges de la ville, et Du Guesclin fit serment, au nom du roi, de les conserver. Alors le cordon fut coupé, et les Français entrèrent aux cris de Montjoye au roi de France notre sire! Candorier fut anobli par Charles V, et reçut du monarque de riches présents. La conquête de la Rochelle sur les Anglais fut rapidement suivie de celle de la plupart des places qu'ils occupaient alors dans l'Aunis, la Saintonge et le Poitou (Voy. Froissart). V-VE.

CANE FACINO. V. FACINO. CANEPARI (PIERRE-MARIE), médecin, né à Crémone, ou, selon d'autres, à Crème, dans le 16. siècle, exerça sa profession à Venise, où il publia un ouvrage intitulé: De atramentis cujuscumque generis in sex descriptiones divisum, 1619, in-8°. Il y traite des différentes espèces d'encre, et étale souvent une érudition fort étrangère au sujet. Cet ouvrage a été réimprimé plusieurs fois : Venise, 1629, in-4°.; Londres, 1660; et Rotterdam, 1718, in-4°. L'édition de Londres est la seule qui soit recherchée.

W-s.

CANÈS. Voy. CANNES. CANETTA (DON ANDRÉ HURTADO DE MENDOZA, marquis DE), gouverneur de Cuença, envoyé au Pérou en 1555, en qualité de vice-roi, par Philippe II, pour y rétablir le calme, fit son entrée publique à Lima au mois de juillet 1557. Uniquement occupé d'affermir l'autorité royale, il

proscrivit tous les Espagnols qui avaient été engagés, soit dans les factions de Pizarre et d'Almagro, soit dans les révoltes de Sébastien de Castille, de Godinez et de Giron. Ceux qui évitèrent la mort furent bannis et dépouillés de leurs biens. Cet inflexible vice-roi porta ensuite son attention sur les Péruviens, et particulièrement sur les princes Incas, ou enfants du Soleil, qui avaient survécu à la perte de leur empire. Par une négociation habilement conduite, il attira, en 1588, hors de sa retraite, le prince Sairi-Tapac, fils de Manco II, et lui assura un établissement honorable dans la juridiction de Cuzco, afin de le tenir plus sûrement sous sa dépendance. Son excessive sévérité à l'égard de ses compatriotes lui ayant suscité des ennemis à la cour, Philippe II lui nomma un successeur, et le rappela en Espagne. Le vice-roi fut si sensible à cette disgrâce, qu'il en mourut de chagrin à Lima, en 1560. B-p.

CANEVARI (DEMETRIO), médecin, né à Gênes en 1559, mort en 1625, à Rome, où il se distingua à la fois comme médecin et comme littérateur. Sous le premier rapport, nous avons de lui: I. De ligno sancto commentarius, Rome, 1602, in-8°.; 11. Morborum omnium, qui corpus humanum affligunt, ut decet et ex arte curandorum accurata et plenissima methodus, Venise, 1605 in-8°.; et Gênes, 1626; III. Ars medica, Gênes, 1626, in-fol. ; IV. De primis naturá factorum principiis commentarius, in quo quæcumque ad corporum naturam, ortús et interitus cognitionem desiderari possunt, accuratè sed breviter explicantur, 1626; V. Commentarius de hominis procreatione. Quoiqu'il fût premier médecin du pape Urbain VII, on le taxait d'une avarice sordide, qui

ne lui permettait de faire de dépense que pour sa bibliothèque, aussi étaitelle fort renommée. Z.

CANGE (CHARLES DU FRESNE, sieur DU), naquit à Amiens, le 18 décembre 1610. Son père, qui était prévôt royal de Beauquesne, l'envoya de bonne heure au college des jésuites d'Amiens, où le jeune Du Cange ne tarda pas à se distinguer par son application et par la vivacité de son esprit. Après avoir achevé ses études, il alla faire son droit à Orléans, vint ensuite à Paris, fut reçu avocat au parlement, le 1 août 1631. Ayant fréquenté le barreau pendant quelque temps, il revint dans sa patrie, où il se livra à l'étude de l'histoire considérée dans toutes ses parties. Après la mort de son père, Du Cange épousa, le 19 juillet 1638, Catherine Du Bos, fille d'un trésorier de France à Amiens, et, sept ans après, en 1645, il acheta cette même charge, dont les occupations ne l'empêchèrent pas d'achever les grands travaux qu'il avait entrepris. La peste, qui, en 1668, ravageait la ville, le força d'en sortir pour venir s'établir à Paris, où il se trouva à même de consulter les chartes, les diplômes, les titres, -les manuscrits, et une foule d'imprimés qu'il lui aurait été impossible de trouver ailleurs. M. d'Hérouval, son ami, lui procura beaucoup de pièces curieuses, et l'aida souvent dans ses recherches. Attaqué, en 1688, d'une strangurie, il mourut des suites de cette maladic, le 23 octobre de cette année. Aux titres de bon fils, de bon époux et de bon père, Du Cange joignait une douceur, une affabilité et une modestie extrêmes. Il a rempli une carrière de soixante-dix-huit ans par une multitude de travaux littéraires, dont le nombre paraîtrait incroyable, si les originaux, tous écrits de sa main,

n'étaient encore en état d'être mon◄ trés. On trouve réunis dans ses ouvrages les caractères d'un historien consommé, d'un géographe exact d'un jurisconsulte profond, d'un généalogiste éclairé, d'un antiquaire savant, et pleinement versé dans la connaissance des médailles et des inscriptions. Il savait presque toutes les langues, possédait à fond les belles-lettres, et avait puisé dans un nombre infini de manuscrits et de pièces originales, des connaissances sur les mœurs et sur les usages des siècles les plus obscurs. Les savantes préfaces de ses glossaires font encore preuve d'un génie philosophique, et sont, en leur genre, ce qu'on peut lire de meilleur pour le fond et pour le style. Aussi, en parlant de ces glossaires, Bayle a-t-il dit : « Où est le savant, » parmi les nations les plus fameuses

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pour l'assiduité au travail et pour » la patience nécessaire à copier et à » faire des extraits, qui n'admire là>> dessus les talents de M. Du Cange, » et qui ne l'oppose à tout ce qui peut » être venu d'ailleurs en ce geure-là? » Si quelqu'un ne se rend pas à cette » considération générale, on n'a qu'à » le renvoyer ad pœnam libri: qu'il » feuillette ces dictionnaires et il >> trouvera, pour peu qu'il soit con»naisseur, qu'on n'a pu les compo» ser, sans être un des plus laborieux » et des plus patients hommes du » monde. » Du Cange a publié les ouvrages suivants : I. Histoire de l'empire de Constantinople sous les empereurs françois, Paris, imprimerie royale, 1657, in-fol. Cet ouvrage est divisé en deux parties; la première contient l'histoire de la conquête de Constantinople par les Français et les Vénitiens, en 1204, écrite en vieux français, par Geoffroy de Ville-Hardouin, avec une version à côté; le

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