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pri excitèrent contre lui l'impératricemère, Anne de Savoie. Les troupes se déclarèrent pour le régent, qui, loin d'abuser de ces dispositions, calma lui-même leur indignation, détrompa l'impératrice, et ne songea plus qu'à bien gouverner l'état confié à ses soins. Il employa ses biens à payer les troupes. Cependant, les Bulgares et les Turks déclarèrent la guerre. Cantacuzène les défit; mais, pendant son absence, Apocauque fomentait une conspiration. Le régent l'amena à une soumission apparente; mais Apocauque forma bientôt de nouveaux complots, et il y entraîna l'impératrice, le patriarche et la populace. Cantacuzène, à cette nouvelle, fit prier l'impératrice de lui donner des juges; Apocauque fit maltraiter ses députés, jeter sa mère en prison, et saisir ses propriétés. Malgré ces persécutions, Cantacuzène voulait encore se mettre entre les mains de ses ennemis; mais ceux qui l'accompagnaient l'en détournèrent, et lui représentèrent que le seul moyen de mettre fin à tant d'intrigues et de soutenir l'état chancelant, était de ceindre un diadème que tout l'empire lui déférait. Cantacuzène consentit à se laisser couronner; mais il ne voulut être nommé qu'après Jean Paléologue et l'impératrice Anne. Celle-ci penchait vers un accommodement; les factieux l'en détournèrent; les partisans de Cantacuzène furent bannis des villes qu'ils croyaient soulever; son armée se découragea. Dans ce péril, il eut recours à l'alliance du crâle de Servie. Les piéges se multipliaient sous ses pas, les intrigues, la calomnie, et le poison étaient employés tour à tour contre lui; on débauchait ses troupes, on publiait sa défaite ou sa mort. Il fit inutilement le siége de Pherès; ses alliés le servaient faiblement; quelques

uns furent près de le trahir; enfin, en 1545, Amir, sulthan de Lydie, vint unir ses armes aux siennes, et, l'année suivante, Cantacuzène se vit en état de menacer à son tour ses ennemis. Amir et lui firent proposer la paix à l'impératrice; mais les députés de Cantacuzène furent traités avec la dernière barbarie. Il s'en vengea en poussant ses conquêtes avec vigueur. L'impératrice, pressée de toutes parts, redoubla d'intrigues et arma contre Cantacuzène les Bulgares et le crâle de Servie, et un de ses propres officiers nommé Montmitzile, qui l'attaqua en trahison, et faillit le tuer. Cependant, Apocauque ayant été massacréen 1346, les amis que Cantacuzène avait conservés dans Constantinople résolurent de lui en ouvrir les portes; ils le firent prévenir de ce dessein, et le régent s'étant approché avec ses troupes, fut reçu presque sans opposition. L'impératrice, pressée par son fils Jean Paléologue, alors âgé de quinze ans, consentit enfin à partager le trône, et Cantacuzène entra dans le palais le 8 février 1347. Il signala d'abord sa clémence et sa modération, et ne s'occupa qu'à fermer les plaies de l'état; cependant, la nomination qu'il fit faire d'un moine palamiste au siége de Constantinople causa quelques dissensions, et, dans le même temps, les Serviens lui déclarèrent la guerre; Cantacuzène voulait la pousser avec vigueur; plusieurs partis s'y opposèrent, et Manuel, son propre fils, leva dans cette occasion l'étendart de la révolte. La peste vint accroître les malheurs de l'empire et les chagrins de Cantacuzène, qui cependant négocia secrètement, mais inutilement, l'alliance des princes d'Occident. Les Genois établis à Galata prirent les

armes,

et osèrent même assiéger Constantinople, en 1348. Après pla

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erivit à ce conseil, et l'amitié de Paléologue le dédommagea du sacrifice qu'il avait fait. L'histoire a placé Cantacuzène au rang des plus grands hommes que l'empire Romain ait comptés ; il était digne, par ses talents, par l'élévation et la modération de son caractère, des plus beaux jours de cet empire; il a vécu dans ses moments les plus obscurs et les plus agités, et son génie seul ne pouvait résister au torrent qui entraînait les tristes débris du trône de Césars. Lambecius place

il est difficile de croire qu'il ait poussé
sa carrière aussi loin. Jean Cantacuzène
a écrit: I. Historiæ byzantinæ libri
quatuor. Jacques Pontanus en trouva
le manuscrit dans la bibliothèque de
Bavière, le traduisit en latin avec des
notes; Gretscr, qui en fut éditeur, y
ajouta de nouvelles notes, et publia le
tout à Ingolstadt, 1603, in-fol. Cette
édition ne contient que la version la-
tine. Le texte grec fut, avec la version
latine, imprimé d'après un manus-
crit du chancelier Seguier, Paris,
imprimerie royale, 1645, 3 vol. in-
3
fol., et fait ainsi partie du corps d'his-
toire byzantine. Cette édition a été
réimprimée à Venise en 1729. Le
président Cousin l'a traduit en fran-

sieurs succès, ils furent forcés de demander la paix. En 1350, Cantacuzène vainquit le crâle de Servie, et le contraignit à signer un accommodement, qui fut aussitôt rompu. L'année suivante, il assembla un concile à Constantinople, et s'y déclara en faveur des palamistes. Il entreprit aussi de réduire les Génois, de concert avec les Vénitiens, qui ne coopérèrent que faiblement à cette entreprise. Mais de nouvelles intrigues allaient enfin décourager le grand cœur de Cantacuzène. Il s'aperçut que la ja-sa mort au 20 novembre 1410, mais lousie de Jean Paléologue devenait de jour en jour plus vive contre lui et contre Mathieu son fils aîné. En vain voulut-il apaiser ces querelles; il fallut combattre; car déjà Paléologue assiégeait Mathieu dans la citadelle d'Andrinople. Cantacuzène le délivra; Jean fit venir à son secours les Bulgares et les Serviens; son rival appela les Turks, et fit couronner Mathieu dans l'église de Ste. Sophie. Cependant l'empire était dans un désordre affreux. Cantacuzène ne voulant pas prolonger tant de maux, et voyant diminuer la faveur publique dont il avait joui si long-temps, se hâta de conclure un traité avec Paléologue, et, après avoir engagé lui-même les villes qui tenaient pour lui à se sou-çais dans le tome VII de son Histoire mettre, il renonça au sceptre en 1355, prit l'habit religieux et les noms de Josuaphus Christodulus, sous lesquels il a composé ses écrits, et se retira dans le monastère de Mangane. Irène, sa femme, suivit son exemple; elle prit le voile et le nom d'Eugénie, et s'enferma dans le couvent de Ste.Marthe, fondé par les aïeux de Cantacuzène. Leur fils Mathieu fut bientôt en guerre ouverte avec Paléologue; Cantacuzène, du fond de sa retraite, lui conseilla d'imiter sa modération et de descendre du trône; Mathieu sous

de Constantinople. Cette histoire s'étend de 1320 à 1357. Les harangues dont elle est semée sont éloquentes, mais souvent trop longues. On reproche à l'auteur les éloges qu'il s'est prodigués. II. Quatre Apologies ou défenses de la religion chrétienne, et quatre Discours ou livres contre les erreurs du mahométisme, qui ont été imprimés par les soins de Rodolphe Gaultier (Gualterus), qui les avait traduits en latin, sous ce titre: Assertio contrà fidem mohammedicam, Bâle, 1543, in-fol. L'éditeur

remarque que Cantacuzène combat plusieurs erreurs des juifs, qui sont communes aux mahometans; ce qui a fait présumer à J. A. Fabricius que les traités de Cantacuzène, contre les juifs, pourraient n'être autres que cet ouvrage; mais Fabricius ajoute que cependant Philippe Labbe, dans sa Biblioth. manuscript. nova, parle de neuf discours de Cantacuzère contre les juifs. III. Quelques autres ouvrages de théologie, qui n'ont point été imprimés, dont on possède des manuscrits dans plusieurs bibliothèques, et dont Fabricius donne la liste dans sa Bibliotheca græca, libr. V, cap. 5; IV. Paraphrasis ethicorum Aristotelis, aussi inédite, et dont parlent Simler et Ph. Labbe. Mathieu CANTACUZÈNE, à l'exemple de son père, cultiva aussi les lettres dans son cloître. On a de lui: Expositio in Canticum Canticorum, imprimée à Rome, grec et latin, avec les notes de Vincent Riccard, 1624, in-fol. L-S-E. CANTACUZÈNE (SERBAN), prince de Valachie dans le 17°. siècle, ne fut pas plus tôt parvenu à cette dignité, qu'il chercha les moyens d'arracher son pays au joug de la Porte othomane. Le séraskier qui commandait en Bulgarie, ayant découvert qu'il entretenait des correspondances avec les ennemis du croissant, résolut de le faire déposer; mais Serban, par ses libéralités et son adresse, sut détourner l'orage; il envoya un de ses frères, Georges Cantacuzène, auprès de l'empereur Léopold, et il conclut aussi une alliance avec le czar. On lui promettait de le déclarer souverain des Grecs, comme descendant de la famille impériale de Cantacuzène, si les Turks étaient rejetés au-delà du Bosphore. Les préparatifs de Serban répondaient à la grandeur de son entreprise: il avait fait fondre un grand

nombre de pièces d'artillerie; trente mille hommes rassemblés dans les bois et sur les montagnes n'attendaient que le signal du combat, lorsqu'il fut empoisonné, en 1684, par deux de ses parents que l'ambition conduisit à ce crime.- Un autre frère de Şerban, nommé Démétrius, fut deux fois hospodar de Moldavie. C'était un prince faible, privé de moyens, qui rendit odieuse sa domination. M. Thornton, auteur de l'Etat actuel de la Turquie, doute que la famille actuelle des Cantacuzène descende de celle qui a régné à Constantinople; Démétrius Cantemir l'assure positivement; mais on doit observer qu'il avait épousé une Cantacuzène.

D. N-L.

CANTACUZÈNE (CONSTANTIN). V. BASSARABA.

CANTA-GALLINA (REMI), graveur, peintre et ingénieur, né en 1556, doit l'espèce de célébrité dont il jouit à la gloire qu'il eut d'enseigner à Callot les premiers éléments de son art; cependant cet artiste dessinait le paysage à la plume avec une certaine facilité. Il a gravé aussi, d'après ses propres compositions et celles de Jules Parigi, un grand nombre de vues, de fêtes et de décorations théâtrales. Il mourut à Florence en 1624. P—E.

CANTALYCIUS, ou CANTALICIO (JEAN-BAPTISTE), poète latin du 15o. siècle, n'est connu que sous ce nom qui lui venait de sa patrie, et sous celui de Valentino, qu'il tenait d'une famille puissante à laquelle il fut attaché. Il était né à Cantalice dans l'Abruzze, et fut, en considération de son savoir, choisi par le pape Alexandre VI pour instruire son neveu Louis Borgia. Ce jeune homme étant devenu cardinal, obtint pour son précepteur l'évêché de Penna et d'Atri, et la permission de porter le nom de Valentino, mis alors en grand honneur par

le crédit et la fortune du trop fameux César Borgia. On sait que César, d'abord cardinal de Valence en Espagne, avait ensuite été fait duc de Valentinois, ou de Valence en Dauphiné. Les Italiens, à ces deux titres, l'appelaient il Valentino, et l'évêque de Pena se tint sans doute fort honoré de porter ce nom. Ses poésies ne sont pas sans mérite, quoique moins élégantes que celles de plusieurs autres poètes latins qui fleurirent en Italie, surtout dans le siècle suivant. On a réuni et publié ses Epigrammes, en douze livres, Venise, 1493, in-4., et l'on en a mis, à la fin des siennes, quel ques-unes de ses disciples. On a aussi de lui un poëme latin en quatre livres, dont le grand capitaine, Gonsalve de Cordoue, est le héros, Naples, 1506, in-fol.; réimprimé à Strasbourg, 1515, in 4°. Ge poëme a été traduit en prose italienne par Sertorio Quattromani de Cosence.

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de continuer les Dogmes théologiques de Petau, et il était capable, dit le P. Oudin, de remplir cette carrière avec honneur. T-D.

CANTEMIR (CONSTANTIN), né en Moldavie, entra fort jeune au service de Pologne, et en sortit avec le grade de colonel. Il fut attaché quelque temps à Georges Gika, prince de Valachie, revint ensuite dans sa province, où il fut élevé successivement aux premiers emplois. Il commandait la division auxiliaire des Moldaves, lors de l'expédition de Mahomet IV contre les Polonais; et, loin d'imiter le vayvode Pétreczéicus, qui passa dų côté de l'ennemi à la journée de Choczim, il défendit avec courage les femmes du sulthan, et empêcha qu'elles ne fussent enlevées. Get exploit lui valut la promesse de régner un jour sur la Moldavie. Il fut provisoirement revêtu de la dignité de soudan, et chargé, en cette qualité, de la défense des frontières entre le Dniester et le Pruth. Constantin Cantemir occupait ce poste depuis plusieurs années, lorsque le prince Démétrius Cantacuzène, qui était jaloux de son mérite le dénonça au séraskier Soliman - Pacha. Constantin réussit à se justifier; et, par un jeu singulier de la fortune, obtint la principauté de son accusateur, sur la demande de ce même séraskier qu'on avait voulu rendre l'instrument de sa perte. Bon officier et politique adroit, il favorisa, mais sans se compromettre, les entreprises des Polonais sur la Moldavie. Ces derniers l'ayant attaqué, par une espèce de trahison, à la bataille de Boïan, il les combattit avec tant de valeur que les Turks lui durent la victoire. Il eut la satisfaction d'apprendre à son lit de mort que les états lui avaient donné pour successeur son second fils, le célèbre Démétrius Cantemir. Il mourut le 23

CANTEL (PIERRE-JOSEPH), né le 1. janvier 1645, dans le pays de Caux, jesuite en 1664, mort à Paris le 6 décembre 168, avait altéré sa santé par excès de travail. Il fut employé à l'édition des auteurs latins destinés à l'éducation du dauphin, et publia Justin (1677), et Valere Maxime (1679, in -4°.), enrichis de notes estimées et de bonnes dissertations. On a de lui: I. De Romaná republica, sive De re militari et civili romanorum, Paris, 1684, in-12; Utrecht, 1691-96, 1707, Venise, 1730, in-8°. avec fig. C'est un bon abrégé des Antiquités romaines, qui a été traduit en français. II. Metropolitanarum urbium historiæ civilis et ecclesiasticæ, 1684, in-4°. Ce premier volume devait être suivi de plusieurs autres; mais la mort prématurée de l'auteur l'arrêta au milieu de ce travail. Le P. Cantel avait été chargé

il

qu'il resterait en Moldavie; mais à peine était-il installé, qu'il reçut l'ordre d'envoyer à Constantinople les sommes d'usage pour son joyeux avênement, et de tout préparer pour la guerre qui allait éclater contre la Russie. Le prince, voyant le peu de fonds qu'il avait à faire sur les promesses des Turks, résolut de traiter avec le czar. Il fut convenu que Démétrius joindrait ses troupes à l'armée de Pierre, et que la Moldavie serait érigee en principauté héréditaire, dont il jouirait, ainsi que sa descendance, sous la protection des empereurs russes. Ce traité ne put recevoir son exécution. Le czar, qui avait compté sur le secours des Polonais, des Valaques et des Moldaves, fut abandonné par les uns, trahi par les autres, et Démétrius lui-même, trompé dans ses espérances, n'eut bientôt d'autre asyle que le camp de son allié. La haine des Turks l'y poursuivit. Le grand vézyr exigeait, comme une des premières conditions de la paix, que Cantemir lui fût livré; mais le czar, quoique réduit à la plus fâcheuse extrémité, s'y refusa constamment. «J'abandonnerai

mars 1693, après avoir gouverné la Moldavie pendant huit ans. D. N-L. CANTEMIR (DÉMÉTRIUS), second fils du précédent, naquit en Moldavie le 26 octobre 1673. A quinze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y remplacer, comme otage, son frère Antiochus, et il y resta quatre ans. Il apprit la langue turke, et introduisit chez cette nation l'usage de la musique notée. Il fit ses premières armes en 1692, sous les ordres de son père, au siége de Sorocz, sur le Dniester. A la mort de Constantin, ses grandes qualités déterminèrent les barons de la province à le choisir pour leur prin ce, quoiqu'il n'eût pas encore vingt ans; mais l'intrigue prévalut à la Porte othomane sur les services du père et le mérite du fils sa nomination ne fut pas confirmée, et il reçut l'ordre d'aller vivre à Constantinople, où il ne tarda pas à jouir d'une grande faveur. Nommé deux fois hospodar de Moldavie, il eut toujours le crédit de faire donner cette principauté à son frère Autiochus. Il l'avait accompagné en Moldavie, la première fois que ce prince alla prendre possession de sa dignité, et, lorsqu'il eut été déposé par les intrigues de Brancovan Bassaraba, Démétrius revint à Constantinople, et fit bâtir un palais dans cette capitale: c'est alors qu'il commença son His-» parable, je ne peux la violer.» Pierre, toire de l'empire ottoman. Echappé aux manœuvres que Bassaraba (Voy. BASSARABA), ennemi de la famille Cantemir, avait employées pour le perdre, il fut nommé une troisième fois prince de Moldavie, en novembre 1710. Pour s'assurer de son acceptation, la Porte lui donna l'expectative de la principauté de Valachic. On lui promit, en outre, qu'il conserverait toute sa vie la souveraineté de cette "province, et qu'il ne serait tenu à aucun tribut ou présent pour le temps

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plutôt, écrivait-il à son ministre, tout » le pays qui s'étend jusqu'à Kursk; il » me restera l'espérance de le recou»vrer; mais la perte de ma foi est irré

rentré dans ses états, créa Cantemir prince de l'empire russe. Les nobles moldaves qui l'avaient suivi ne durent relever que de leur ancien souverain, et ils obtinrent des établisse'ments considérables en Ukraine. Démétrius perdit en 1713 sa femme, Cassandre Cantacuzène, et il épousa en 1718 une fille du prince Trubczkoi, feld-maréchal des troupes russes. Il fut nommé à cette époque conseiller privé. Il accompagna Pierre-le-Grand, en 1720, dans son expédition contre

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