Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

français et latins, imprimés dans le volume intitulé: Ludovici XIII triumphus de Rupellá captá, Paris, 1628, in-4°. ll ́est mort à Rouen, le 26 février 1670.

W-s.

cienne philosophie. Il donna deux mémoires sur Thalès, chef de l'école ionienne, et sur Anaximandre, son disciple. On y trouve des recherches intéressantes sur leurs vies, leurs déCANAYE (ÉTIENNE DE), arrière- couvertes en astronomie, leur systême petit-neveu de Philippe, et cousin touchant les causes premières; et, de germain de Jean, dont on vient de l'examen approfondi de ce systême parler dans les deux articles précé- considéré sous tous ses rapports, il dents, naquit à Paris, le 7 septembre tire des conséquences peu favorables 1694. Il était fils et petit-fils de deux à la doctrine de l'école ionienne. Sa doyens du parlement. Après qu'il eut paresse naturelle, son indifférence pour fait son cours de théologie au sémi- la gloire littéraire, le désespoir de naire de St.-Magloire, son père le jamais pouvoir tirer quelque chose de pressa de prendre une charge de con- satisfaisant de l'ancienne philosophie, seiller-clerc, et ce fut pour se sous- la crainte peut-être de se voir engagé traire à ses importunités qu'il entra, dans la guerre qui commença vers en 1716, dans la congrégation de cette époque entre les philosophes et l'Oratoire, dont le P. de Latour, son les théologiens, le déterminèrent à proche parent, était général. Il professa quitter cette carrière, et sa retraite fut la philosophie avec beaucoup de dis- l'objet d'un mémoire très piquant, tinction au college de Juilly, en sortit qu'il lut à l'académie; mais qu'il n'a en 1728, pour complaire à sa famille, pas jugé à propos de rendre public. et fut reçu, la même année, de l'aca- Cette retraite ne fut pourtant pas endémie des inscriptions. Le recueil de tièrement oisive. C'est ce qu'attestent cette compagnie ne renferme que trois ses livres, chargés de notes savantes, mémoires de lui; ils sont écrits avec surtout son Homère, pour lequel il un ordre, une précision et une élé- avait une telle passion, qu'il le savait gance qui les font lire avec le plus presque tout par cœur. L'auteur de son grand intérêt, et donnent du regret éloge, parmi ceux de l'académie des qu'il n'en ait pas multiplié le nombre. inscriptions, dit qu'il avait fait, dans Quand ses amis lui reprochaient, à cet sa jeunesse, des notes intéressantes égard, de ne pas enrichir le public du sur Florent Chrétien, qui furent perfruit de ses études : « Je veux toujours dues, à son grand regret, par la ina» demeurer dans la foule, leur répon- ladresse de ses domestiques, qui n'en » dait-il. En littérature, comme au connaissaient pas le prix. L'anecdote >> théâtre, le plaisir est rarement pour est rapportée d'une manière bien diffé» les acteurs. » Le premier de ces rente par l'abbé de St.-Léger: il dit mémoires est sur l'Areopage. Il y re- que Florent Chretien, grand-oncle de cherche l'origine et la fondation de ce l'abbé Canaye, avait rempli un tonneau tribunal, examine les qualités des ju- de corrections et de remarques sur les ges, la forme de l'instruction et le auteurs grecs, écrites sur de petites jugement des affaires. La connaissance bandes de papier; que Canaye, enfant profonde qu'il avait de la langue grec et fort espiègle, ayant découvert le que et son goût décidé pour les matonneau dans le coin d'un cabinet, tières philosophiques l'avaient déter- s'amusa, avec ses frères, à brûler miné à débrouiller le chaos de l'an- déchiqueter, faire voler ces morceaux

[ocr errors]

Fence peu

de papier, de sorte que le tonneau fut bientôt vide. L'abbé de St.-Léger ajoute, ce qui supposerait une indifféhonorable dans un homme de lettres, que Canaye, à quatre-vingts ans, riait encore aux éclats de cette espieglerie de son enfance, qui avait causé une perte irréparable. Le même bibliographe raconte que d'Alembert, ami de l'abbé Canaye, auquel il a dédié son Essai sur les gens de lettres, lui ayant présenté le manuscrit du Discours préliminaire de l'Encyclopédie, l'abbé, après l'avoir parcouru, le jeta au milieu de la chambre, en disant: «Fi donc ! cela ne vaut rien ; » qu'ensuite il l'apostilla, le retoucha, fit des retranchements, et de nombreuses additions, lui donna de la couleur, de la vie, et en fit un chef-d'œuvre ( Rem. à la suite de la notice de MercierSt.-Léger, par M. Chardon de la Rochette). L'abbé de Canaye portait dans la société les qualités les plus propres à rendre un homme aimable, intéressant, et surtout une singulière indifférence pour tout ce qui n'est bon qu'à flatter la vanité. On rapporte à ce sujet, qu'un de ses amis, voyant dans la chapelle de son château de Montereau, diverses armoiries, et lui demandant quelles étaient les siennes, il lui fallut recourir à son cachet pour satisfaire à la question, et que c'était pour la première fois de sa vie qu'il avait pensé à l'examiner. Son excellente constitution et la régularité constante de sa vie lui conservèrent une santé ferme et vigoureuse jusqu'à la fin de sa longue carrière. Il mourut des suites d'une attaque d'apoplexie, le 12 mars 1782.

T-D.

CANDACE. On donnait ce nom à la mère du roi, dans l'île de Méroé, au-dessus de Syéné. Il est question dans l'histoire de quelques reines de qui gouvernaient sans doute

se nom,

pendant la minorité de leurs fils. Plusieurs auteurs anciens prétendent que c'était la coutume des Éthiopiens d'être gouvernés par des reines qui s'appelaient Candaces (Voy. les ouvrages de Pline, Eusèbe, Strabon, Ptolémée, etc.) Suidas parle d'une Candace qui fit prisonnier Alexandre-le-Grand, ce qui est sans doute une fable. — Úne autre CANDACE, privée d'un ceil, fit une irruption en Égypte, sous le règne d'Auguste, l'an 20 avant J.-C. Elle prit et pilla toutes les villes sur son passage, jusqu'à Éléphantine; mais T. Petronius, préfet de l'Égypte, s'étant mis à sa poursuite, pénétra dans ses états qu'il pilla à son tour, ce qui la força de rendre le butin qu'elle avait fait et de demander la paix. Il est question dans les Actes des apôtres, ch. VIII, v. 27, d'une autre CANDACE, reine d'Éthiopie, dont l'un des eunuques fut baptisé par S. Philippe.

C-R.

de

CANDALE (HENRI DE NOGARET D'ÉPERNON, duc DE), fils aîné du fameux duc d'Epernon, fut gouverneur de l'Angoumois, de la Saintonge et de l'Aunis, en survivance de son père, en 1596. En 1612, entraîné par mauvais conseils, il s'éloigna de sou père, et se rendit, l'année suivante, à la cour de l'empereur. Il offrit ses services au grand-duc de Toscane, qui armait contre les Turks, et il s'embarqua sur la flotte de ce prince, à Civita-Vecchia. Il fit des prodiges de valeur à l'attaque d'Agliman, forteresse importante dans la Caramanie: on lui dut le succès de cette expédition. La forteresse fut prise, pillée et ruinée par les Florentins. En 1614, il fut fait premier gentilhomme de la chambre du roi Louis XIII. Quelques mois après, emporté par le dépit, il prit le parti des princes, parut embrasser le calvinisme, et, dans une assemblée des calvinis

rie française. Il fut pourvu, la même
année, du gouvernement d'Auvergne
sur la démission du cardinal Mazarin,
et commanda l'armée de Guyenue après
le comte d'Harcourt en 1632. Licute-
nant-général de l'armée de Catalogne
sous le prince de Conti et le maré-
chal d'Hocquincourt en 1654, il
concourut à la prise de différentes
villes. Après le départ du prince de
Conti, ilcommanda en chef cette même
armée; mais le peu de troupes qu'il
avait et des pluies continuelles ne lui
permettant pas
de tenir la campagne,

revint en France, et tomba malade à
Lyon, où il mourut le 28 janvier 1658.
Son oraison funèbre fut prononcée par
le P. Jacques d'Autun (de Chevanes),
capucin, Dijon, 1658, in-4°., et par
plusieurs autres. On peut voir dans
Saint-Evremont un portrait intéres-
sant de ce brillant chevalier, qui pas-
sait pour le personnage le plus ga-
lant de son siècle. Suzanne-Hen-
riette de Foix de CANDALE se rendit
recommandable par sa piété. Son ue-
veu Belsunce a écrit sa vie (Voy.
BELSUNCE).
D. L. C.

tes de Nimes, en 1615, il fut déclaré
général des Cévennes. Rendu bientôt
après à sa religion et à son père, il
rentra dans le devoir. La guerre se
ralluma en 1621, entre l'Espagne et
la Hollande; il servit sous le prince
d'Orange, général des Hollandais, en
qualité de colonel d'un régiment d'in-
fanterie. En 1622, il se jeta dans Ber-
gue, assiégée par Spinola, et se si
gnala à toutes les attaques où il se
trouva. Il se démit alors des gouverne
ments d'Angoumois, de Saintonge et
d'Aunis. Il commanda les troupes de
la république de Venise dans la Val-il
teline, en 1624. Il fut en 1630 géné-
ral de l'infanterie vénitienne; cheva-
lier des ordres du roi en 1633. Mé-
content de n'avoir pas obtenu le bâton
de maréchal de France, aigri contre
le cardinal de Richelieu, il retourna à
Venise, dont la seigneurie l'élut géné-
ralissime de ses armées. Le cardinal de
La Valette, son frère, ménagea son
raccommodement avec le cardinal de
Richelieu. Il revint en France, et fut,
en 1636, lieutenant-général de l'armée
de Guyenne, sous le duc d'Epernon,
son père, puis de l'armée de Picardie,
et enfin de celle d'Italie, sous le car-
dinal de la Valette; il y commanda jus
qu'à sa mort, arrivée à Casal, le 11
février 1639. Il avait quarante-buit
D. L. C.
CANDALE (LOUIS-CHARLES-GAS-
TON DE NOGARET DE FOIX, duc DE),
né à Metz en 1627, était fils de Ber-
nard de Nogaret, duc d'Epernon, et
de Gabrielle-Angélique, légitimée de
France, fille naturelle de Henri IV,
petit-fils du fameux duc d'Epernon, et
neveu du précédent. Il eut en 1649
un régiment d'infanterie de son nom
commanda les troupes en Guyenne,
sous le duc d'Epernon son père, qui
consentit en 1652 à lui céder la
tharge de colonel-général de l'infante-

ans.

[ocr errors]

CANDAMO FRANCISCO BANDES x), auteur dramatique espagnol, d'une famille noble dans le royaume des Asturies, travailla pour le théâtre de Madrid, reçut de Charles II une pension qui cessa d'être payée pen dant la guerre de la suecession, et mourut dans l'indigence en 1709. Suivant Velasquez, les pièces de Candamo méritent le succès qu'elles obtinrent à la fin du 17o. siècle : « La vrai> semblance y est, dit-il, conservée; >> les incidents sont naturels, les carac

tères bien tracés, le dialogue spirituel » et le style élégant. » En-deçà des Pyrénées, cet éloge peut paraître exagéré. Une des meilleures pièces de Candamo est sa comédie héroïque, intitulée: el Esclavo en grillos de ore

(l'esclave aux chaînes d'or ); on y trouve cependant de longs et fades discours écrits en vers assez harmonieux, et un mélange ridicule de scènes historiques et de scènes romanesques. Le sujet de la pièce est tiré de l'histoire de Trajan. Linguet a traduit de Candamo, dans le 4. volume de son Theatre espagnol, une comédie en trois journées, ou actes, intitulée : el Duelo contra su dama. Le théâtre change trois fois dans le premier acte; la scène est successivement dans un jardin, dans un palais, dans une forêt; il y a quelques situations heureuses, des intentions comiques, du désordre et du mouvement. V-VE.

CANDAULE, que les Grecs nomment Myrsile, était fils de Myrsis, roi de Lydie, de la race des Héraelides. Il succéda à son père, et, comme lui, fixa son séjour à Sardis. Il aima les arts. Pline dit qu'il acheta fort cher un tableau de Bularque, son contemporain. Sa femme est nommée Abro par Abas, Nyssia par Ptolémée Ephestion, Tyde ou Clutia par d'autres auteurs; tous s'accordent à dire qu'elle était d'une rare beauté. L'événement qui, suivant Hérodote, amena la mort de Candaule est ainsi raconté par cet historien.. Le roi de Lydie, encore plus vain qu'épris des charmes de la reine, voulut, en les montrant sans voile à Gygès, l'un de ses gardes et son favori, qu'il comprît bien tout le bonheur de celui qui les possédait. Gygès se défendit, Candaule insista, et le plaça dans un lieu secret où il pût tout voir; mais quelques précautions qu'on eût prises, la reine aperçut Gygès, et dissimula. Dès le lendemain ne songeant qu'à se venger de l'injure qu'elle avait reçue, elle voulut punir, par un crime, la folle imprudence de son époux, fit venir Gygès, et ne lui

,

laissa le choix qu'entre sa prompte mort et le meurtre de son roi. Candaule fut assassiné, et Gygès devint possesseur de sa femme et de son royaume. Quelques auteurs ont pensé qu'une passion secrète de la reine avait eu autant de part que la faute de Candaule à la subite élévation de Gygès. Quoi qu'il en soit, l'action de la reine de Lydie vengeant l'affront fait à sa pudeur, a trouvé des apologistes dans S. Jérôme et dans Agathias. Plutarque et d'autres historiens rapportent d'une manière bien différente la révolution qui plaça Gygès sur le trône de son maître. Il se révolta contre lui, et ce fut les armes à la main, avec le secours des Cariens, qu'il vainquit Candaule, et le tua sur le champ de bataille, vers l'an 716 av. J.-C. Ce prince avait régné dix-huit ans. Il fut le dernier roi de la maison des Héraclides, qui, suivant Hérodote, régnèrent, sans interruption, pendant un espace de cinq cents années et dans le cours de vingt-deux générations. (V. les Recherches sur les rois de Lydie et sur les rois de Carie, par l'abbé Sévin, dans les Mémoires de l'académie des belles-lettres, t. V, pag. 252 et suiv., et t. IX, p. 124125). V-V E. CANDAULE. Voy. CANDOLLE. CANDIAC (Jean-Louis-PierRREELISABETH DE MONTCALM DE), enfant célèbre, né au château de Candiac, près de Nîmes, le 7 novembre 1719, mort à Paris, le 8 octobre 1726. Sa vie n'eut que sept ans de durée, et cependant, outre sa langue maternelle qu'il connaissait par principes, il avait des notions assez avancées de latin, de grec et d'hébreu ; il possédait toute l'arithmétique, savait la fable, le blason, la géographie, et plusieurs parties importantes de l'histoire sacrée et profase, ancienne et

moderne. Candiac attira l'attention et les hommages des savants à Nîmes, à Montpellier, à Grenoble, à Lyon, à Paris. C'est pour lui que fut imaginé le bureau typographique. L'inventeur de ce moyen d'instruction (voy. DUMAS) mit d'ailleurs à développer les facultés de son élève toute l'affection d'un proche parent; car les liens du sang, quoique non avoués, unissaient le maître et le disciple. A la mort de celui-ci, causée par une hydropisie de cerveau, l'instituteur désolé exprima ses regrets dans une épitaphe historique, dont il orna la tombe de cet enfant extraordinaire, dans l'église de St.-Benoît, à Paris. V.S-L.

CANDIANO (PIERRE 1er.), doge de Venise, élu le 17 avril 887, après l'abdication de Jean Particiaccio. Il fit la guerre aux Narentins et aux Esclavons, et il fut tué par eux, après avoir gouverné cinq mois seulement. On loue son courage, sa piété et sa géné rosité. La famille Sanudo, qui a donné des magistrats et des historiens distingués à Venise, prétend être la même qui portait dans les 9°. et 10°. siècles le nom de Candiano. A la mort du premier doge de ce nom, son prédécesseur, Jean Particiaccio, qui avait abdiqué, remonta sur le trône, jusqu'à ce qu'une nouvelle élection lui eût donné pour successeur Pierre Tribuno. CANDIANO (Pierre II), doge de Venise, succéda, en 952, à Orso Particiaccio. Il était fils de Pierre Candiano Ier. La république de Venise n'avait point encore entièrement secoué la dépendance de l'empire d'Orient, et Pierre Candiano brigua et obtint de la cour de Constantinople la dignité de protospathaire. Il prit Comacchio, if imposa un tribut à Capod'Istria, et il fit avec succès la guerre aux Narentins. Il mourut en 939, et i eut pour successeur Pierre Parti

ciaccio.- CANDIANO (Pierre III), succéda, en 942, à Pierre Particiaccio. Pendant le gouvernement de ce doge, les pirates de Trieste enleverent, au milieu de l'église de Castello, douze épouses vénitiennes, qui devaient être mariées le même jour, la veille de la Chandeleur. Ils pénétrèrent dans l'église le sabre à la main, et ils les entraînèrent sur leurs vaisseaux; mais avant qu'ils pussent les conduire à Trieste, ils furent atteints par le doge Pierre Candiano, qui les poursuivit avec toutes les galères de la république, et qui leur enleva leur proie, après le combat le plus acharné. Une fête annuelle fut instituée en commémoration de cet événement. Au jour anniversaire de cette victoire, douze jeunes filles étaient conduites en triomphe dans tous les quartiers de Venise, et mariées aux frais de la république. Un fils de Pierre Candiano, du même nom que lui, se révolta contre son père; mais il fut battu sur la place du Rialto, et fait prisonnier. Un décret l'exclut à perpétuité des emplois publics; et, dans son exil à Ravenne, arma en course contre la république. Cependant, Cependant, son père étant mort en 959, il fut unanimement élu pour lui succéder. CANDIANO (Pierre IV ). La loi portée contre lui n'empêcha pas qu'à la mort de son père on ne le rappclât de Ravenne pour le mettre à la tête de l'état. Il déploya, pendant un assez long règne, des talents pour la guerre et pour l'administration; il obtint des empereurs d'Orient et d'Occident des priviléges pour la république ; le pape enfin, à son intercession, augmenta la juridiction du patriarche de Grado; mais, en même temps, Pierre IV indisposa le peuple par son faste et son orgueil; il s'entoura d'une garde étrangè

re,

il

et voulut qu'on lui obéît comme à un roi. Une révolte, dirigée par Pierre Ur

« VorigeDoorgaan »