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du nom propre auquel elle est ajoutée, un adjectif neutré pluriel, dont le substantif serait le mot verba ou miscellanea sous entendu? Par exemple, on a intitulé les bons mots et les mélanges de Naudé et de Ménage, Naudeana et Menagiana, c'est-à-dire, miscellanea Naudeana et miscellanea Menagiana, ou bien verba Naudeana et verba Menagiana. Telles sont les deux conjectures que je hasarde sur l'origine du mot ANA, qui n'était point connu avant le dix-septième siècle.

Disons maintenant un mot des écrivains qui ont parlé de ces sortes de livres.

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On peut consulter sur l'origine des ANA, les Dissertations sur diverses matières de religion et de philologie, par l'abbé Tilladet. La Haye, 1714, 2 vol. in-12. Voyez le tome 2, 18e dissertation. Les Entretiens sur les Contes des Fées, par l'abbé de Villiers. Paris, 1699, in-12, 4o entretien — L'avertissement du Menagiana, 1715, 4 vol. in-12. Les Mémoires de Trévoux, juin, 1712, p. 1088, et octobre, 1749, p. 2137. Wolfius a fait l'histoire des livres en ANA, dans sa préface du Casauboniana, 1710, in-8°. Michel Lilienthal a publié des additions à l'ouvrage de Wolfius, sous le titre d'Analecta ad J. Ch. Wolfii dissertationem de libris in ANA. Voyez ses Selecta historica et litteraria. Regiomontani, et Lipsia, 1715, in-8°. Observat. VI, pp. 141—177.— Burcard Gotthelfius Struvius, a donné une liste de tous les ANA connus de son tems, dans ses Supplementa ad notitiam rei litterarice, cap. VII. — Le savant Huet a publié une lettre des titres de livres terminés en ANA. On la trouve dans les Dissertations de Tilladet, que nous avons citées plus haut, pp. 107 et 110 du second tome. peut encore consulter, les Réflexions sur les ANA, et Catalogue raisonné de ces sortes d'ouvrages, dans les Nouveaux

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On

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Mémoires d'histoire, de critique et de littérature, par l'abbé dArtigny. Paris, 1749, 7 vol., tom. 1er, pp. 287-318; tom. III, p. XIII des additions, et tom. vI, pp. 1–11. M. Michault de Dijon, a donné dans le discours préliminaire de ses Mélanges historiques et philologiques, une très-bonne notice sur les ANA, et sur les livres de mélanges qui les ont précédés; elle nous a été utile.

La Monnoye a fait sur les ANA, une plaisanterie qui doit trouver place ici:

Fortunius un jour dîna

Chez un grand, où l'on raisonna
Bien fort sur Perroniana,

Thuana, Valesiana;

Après quoi l'on examina

Lequel de Patiniana

Vaut moins ou de Naudæana?

S'il fallait à Chevræana

Préférer Parrhasiana?

Et priser Ménagiana

Plus que les Scaligerana?
En liberté chacun prôna,

Ou suivant son goût condamna

L'un Saint-Evremoniana,

L'autre Fureteriana.

Un tiers l'avantage donna
Sur eux à Sorbériana.
Tel contre Anonymiana,
Contre le Vasconiana,
Et contre Arlequiniana
Tint bon pour Santoliana.
Au dessert on questionna
Si le nom Boursautiana,
Celui d'Ancilloniana,
De Vigneul-Marvilliana,

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Et de Colomesiana

Jamais des auteurs émana?
Si l'on verrait Pithoeana,

Et d'autres que promis on a,
Tels que sont Baluziana,
De Selden, Seldeniana,
De Daumius, Daumiana,
De Calvin, Calviniana,
De Bourbon, Borboniana,
De Grotius, Grotiana,
De Bignon, Bignoniana
De Sallot, Sallotiana,
Commire, Commiriana
Enfin Casauboniana,
Et le Bourdelotiana,
Même Furstembergiana?
Fortunius lors opina,
Et d'un ton qui prédomina,
La dispute ainsi termina:

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Messieurs, nul de tous ces Ana

Ne vaut l'ypécacuanha.

Passons maintenant à la notice raisonnée par ordre al

phabétique, des livres en ANA qui sont parvenus à notre connaissance.

BIBLIOGRAPHIE RAISONNÉE

DES

LIVRES EN AN A.

ADDISSONIANA, ou Extraits de tout ce qui a

été écrit sur Addisson et sur ses ouvrages, (en anglais). Londres, Philips, 1804, 2 vol. in-8°.

Cet ANA est peu connu en France. Joseph Addisson poëte et philosophe, né en 1672, est mort en 1719. Nous possédons depuis 1777, l'Esprit d'Addisson, ou les beautés du spectateur, du babillard et du gardien, consistant principalement dans une collection des feuilles de M. Addisson, avec un précis de sa vie, trad. de l'anglais, par M. J. P. A. Yverdon, 1777, 3 vol. in-8°.

ALBUCONIANA, Recueil de différens morceaux sur l'économie politique, Par P. A. Ve. D.... ( le Vicomte d'Aubusson). Paris, Laurens, 1789, in-12.

A

Ce Recueil se trouve à la suite de la seconde édition de l'ouvrage ayant pour titre : Modèle d'un nouveau ressort d'économie politique, ou projet d'une nouvelle espèce de banque qu'on pourra nommer Banque rurale, P. A. Ve D.... ( d'Aubusson ). Paris, 1789, in-12. La première édition est d'Amsterdam, 1772, aussi in-12. ***ANA (Allainvaliana), ou Bigarrures calotines, (par l'abbé Léonor-Jean-Christine Soulas d'Alla nval). Paris, de Heuqueville, 1730-32, 4 parties en un vol. in-12.

Ce Recueil est assez recherché, et s'est payé assez cher dans les ventes, quoique nous n'y ayons rien remarqué de bien saillant; souvent les deux dernières parties manquent. ANGOTIANA, ou suite des Calembourgs, etc., 7o. édition. Paris, 1803, in-18, fig.

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Tous les ANA qui ont été publiés depuis dix à douze

ans, sont peu faits pour relever ce genre de littérature,

du discrédit où il est tombé; ils sont presque tous mé– diocres, et quelques-uns beaucoup au-dessous du médiocre. Aussi nous contenterons nous de les annoncer simplement.

ANONYMIANA, Ou Mélanges de poésies, d'éloquence et d'érudition Paris, 1700, in-12.

Ce volume est peu de chose; on n'y trouve que trois ou quatre pièces curieuses sur-tout une critique en vers du poëme du Val-de-grace, de Molière, où de beaux détails de peinture et la critique du dôme se font remarquer. Bayle a parlé de cet ANA dans son Dictionnaire, à l'article TACITE.

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ARLEQUINIANA ou les bons mots, les histoires plaisantes et agréables, recueillis des conversations d'Arlequin; (par Cotolendi ). Paris, 1694, in-12. Le même, édition de Hollande, 1735, in-12.

Ouvrage pitoyable, plein de fades plaisanteries et de mauvais quolibets. L'abbé Bordelon, auteur présumé (1) d'une production insipide, intitulée le Livre sans nom, n'a pas eu honte d'y dire dans la préface que l'Arlequiniana avait partagé tout Paris; il est vrai que l'on fait encore

(1) Je dis présumé ; car Bordelon n'a pas mis ce Livre dans le catalogue de ses ouvrages qu'il a donné lui-même dans ses Dialogues des vivans, qu'on regarde comme son dernier écrit. M. Barbier l'attribue à Cotolendi,

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