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LE BERGER courant après lui,

te retenant.

J'ai pitié de vous, Maître Martin. Je ne veux pas abfolument que vous alliez vous faire fabrer.

LE PROCUREUR fe débataat. C'est en vain que vous voulez mettre oppofition à mon dessein.

LE BERGER le pouffant dans la
Couliffe.

Non, vous n'irez pas.

LE PROCUREUR.

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LE BERGER le laissant faire.

Hobien, faites donc ce qu'il vous

plaira.

ARLEQUIN riant.

qui s'eft mis dans la Couliffe

une tête paftiche va au Géant, qui la lui fait

Quelle rage!

(Le Procureur

voler.)

Ah, jarni!

LE BERGER,

ARLEQUIN.

Tac! Le Géant lui a coupé fadite

tête.

LE BERGER.

Il l'a voulu, le George Dandin, c'est fa faute.

SCENE X.

ARLEQUIN, LE BERGER, MEZZETIN.

MEZZETIN à part, après avoir confidér le Géant.

(Déclamant. J

Voilà donc ce Géant, dont le fer redoutable

Eft funefte à l'Epoux d'une Femme coupable Qu'il fçache qu'un Mari conduit par sa fureur Vient ici d'un coup sûr implorer la faveur.

ARLEQUIN à part, étonné.

O Ciel, c'eft Mezzetin! C'eft mon

Epoux !

MEZZETIN toujourt à part.
AIR. (Or écoutez petits & grands. )
Lorfque la vie eft un fardeau,

On craint peu la nuit du tombeau.

ARLEQUIN à part.

Oui, c'est lui que je vois paroître.
Parlons, fans nous faire connoître
Déguifons jufqu'à notre voix.
(à Mezzetin d'un ton Arlequique.)
Que venez-vous faire en ce bois ?
MEZZET IN.

AIR.Je ne veux point troubler votre ignorance. J
Mes jours ne font qu'un éternel fuplice,
Je ne fçaurois vivre ainfi plus long-tems.
Je connoîtrai toute mon injuftice,
Ou bien la mort finira mes tourmens.

LE BERGER.

Il faut qu'il foit bien las de vivre.

ARLEQUIN.

A ce que je vois, vous attendez moins la Phiolle qu'un coup de fabre.

MEZZETIN.

N'en doutez pas.

AIR 54. (Eh? pourquoi donc deffus l'herbette. ). Ma Femme n'eft qu'une infidelle;

ARLEQUIN.

Et quelle preuve en avez-vous?
Pourquoi donc, foit dit entre nous
Parlez-vous ainfi d'elle?

Il ne faut qu'un rien aux Jaloux
Pour troubler leur cervelle.

LE BERGER.

Cà eft morgué vrai, les Jaloux voyont tout trouble & tout double.

MEZZETIN.

Ah! Si vous fçaviez comme elle vivoit dans le tems que nous étions enfemble! Elle paffoit tous les matins deux heures entiéres à fe parer.

ARLEQUIN.

AIR. (Dequoi vous plaignez-vous?).
De quoi vous plaignez-vous?
Elle fe paroit peut-être

Pour plaire à fon Epoux:

Dequoi vous plaignez-vous ?

MEZZET IN.

Pour la voir, maint Petit-Maître
Se faifoit peindre chez-nous.

ARLEQUIN.

On vous faifoit connoitre,
Dequoi vous plaignez-vous?

LE BERGER.

Vous aviez tort.

MEZZETIN.

Comment recevoit-elle mes Amis ? Avec une politeffe outrée. C'étoit des airs minaudiers, des regards agaçans, des fouris d'intelligence qui me perçoient Le cœur.

ARLEQUIN.

AIR. N'y a pas d'mal à fà, )
Vous en pouvez dire

Ce qu'il vous plaira :
Aux Amis foûrire;

Mais s'en tenir là,

N'y a pas d'inal à ça. . . (bis, )

LE BERGER.

Non, n'y pas là dequoi foüetter un

Chat.

MEZZETIN.

AIR. (Les Trembleurs.)
C'eft vainement qu'on l'excuse
Et qu'on croit que je m'abuse;
Avec raifon je l'accuse:

Vous l'allez voir par ma mort.
Oui, fans regret je m'immole;
A votre Géant je vole.

(Il va au Géant. )

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