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Pour détromper Zerbine,
Je vais ouvrir mon cœur.
D'une joie apparente
Vous me voyez masqué,
J'ai l'ame auffi dolente
Que j'ai l'air gai.

ZERBIN E.

Vous me furprenez.

AIR. (Bouchez, Nayades, vos fontaines】
Quel chagrin vous déchire l'ame ?
Parlez, qu'avez-vous ?

MEZZETIN.

Une Femme?

Qu'en vain je tâche de bannir

Depuis deux ans de ma mémoire ;

Et je ne puis m'en souvenir,

Sans tomber dans une humeur noire.

ZERBIN E.

Pardi! Les apparences font bien trom

peuses.

MEZZETIN

Voici mon Hiftoire en deux mots. Je fuis un Peintre Italien. Il y a trois ans que je fûs curieux de voir la France.

AIR 85. (Comer', j'ai un bon mari.)

En arrivant à Paris

(Bis)

Je fus vivement épris

De certaine Lifette;
Mais, en l'épousant, je pris
Une franche Coquette.

Je la foupçonnai d'infidélité, je m'éloignai d'elle; & comme j'apris qu'elle me fuivoit, je m'embarquai pour le Levant. Là je rencontrai le Roi de Damas & le Prince fon frere qui voyageoient, & je me mis à leur fervice.

ZERBIN E.

Mais puifque vous n'êtes plus avec votre femme, vous devez être heureux. MEZZET IN foupirant.

Hélas!

ZERBIN E.

Vous foupirez!

AIR (La jeune Abeffe de ce licu. }

Malgré fon infidélité,

Vous feroit-elle chére encore?

MEZZETIN..

Contre elle, quoique révolté,
Mon lâche cœur toujours l'adore ;
En tous lieux fon image me fuit,
Elle m'obféde jour & anit,

ZER BINE.

Je vous plains.

MEZZETIN.

Je ne vous ai pas encore tout dit.

AIR S. (Le Grandeur.)

Souvent mon efprit s'égare,
Quand je pense à mes malheurs;
De noi la rage s'empare;

J'ai d'Orefte les fureurs :
Je fuis tenté de me pendre.

ZERBIN E.

Gardez-vous bien de cela.

MEZZETIN.

Je ne pourrai m'en défendre;
Quelque jour j'en viendrai là.

ZERBIN E.

Quel enragé ! Comment donc ? mais vous avez la fureur de tous les Italiens ensemble.

MEZZETIN.

Je fais tout ce que je puis pour me diftraire.... Mais voici mes Maîtres. Ils ignorent le fecret que je viens de vous révéler. Oubliez tout ce que je vous ai dit.

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AIR 6. (Vous avez bien de la bonté.

Nous donnons tous deux le bon jour

A notre chére Hôteffc.

ROSTA N.

On voit en elle un air de Cour,
Beaucoup de politeffe.

MEZZETIN.

Que dites-vous de fa beauté?

ROSTA N.

C'est une Brunette agréable.

BEDREDDIN.
Et toute aimable.

ZERBINE faisant la révérence.

Seigneurs, en vérité,

Yous avez bien de la bonté.

MEZZETIN.

Moi, je l'aime à caufe de fa belle humeur.

BEDREDDIN.

Effectivement, elle me paroît bien con

tente de fon fort.

ZERBIN E.

AIR 7. (L'autre jour en me promenant. J
Pourquoi ne le ferois-je pas?

Je vis fans embaras,

Au milieu du tracas.
J'ai des ducats,

Quelques apas,
D'habits un tas,
Tant en damas
Qu'en taffetas:

Tous mes repas
Sont délicats :

Les Ris & les Jeux fuivent mès pas
Pourquoi ne le ferois-je pas ?
MEZZETIN.

Elle a raison.

ROSTA N.

Cependant vous avez un Mari.

ZERBIN E.

AIR (La Mirtanplain. )

Il eft comme il me le faut

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