Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

mort à Paris le 28 août 1788, sans enfants de sa cousine Françoise Bouchard d'Esparbès de Lussan d'Aubeterre, fille du comte de Jonzac; et à cette occasion l'auteur fait la généalogie des Bouchard d'Aubeterre d'après La Chesnaye des Bois et Beauchet-Filleau.

Dans le Centre médical et pharmaceutique du 1er novembre 1897, notre confrère, M. Paul Fabre, de Commentry, membre correspondant de l'académie de médecine, achève l'« Essai biographique sur l'anatomiste Jean-Baptiste Canano (1515-1579) », qu'il avait commencé dans la livraison de septembre sur Un émule d'André Vésale au XVIe siècle, et qu'il termine en ces termes : Par sa découverte des valvules des veines, Canano, trop méconnu et souvent oublié, mérite d'être honorablement compté parmi les précurseurs de Guillaume Harvey. Il prépara la découverte de la circulation du sang. »

SIGNIFICATION DU MOT Sieur. Que de gens ont été choqués de ces expressions d'anciens titres : « Nous, bourgeois, manants et habitants de la ville de Saintes », ou de cette expression moderne « le sieur A...! » C'est le sort des mots qui vieillissent comme nous et changent aussi en vieillissant le sieur est disgracieux maintenant, et manants n'est plus qu'un terme injurieux; c'étaient jadis des mots très honorables et qu'on était fier de prendre. M. l'abbé Arbellot, avec sa science habituelle, a fait une petite dissertation fort instructive sur ce sujet : Du titre de bourgeois et du titre de sieur suivi d'un nom de fief ou de domaine. (Limoges, Ducourtieux, 1897, in-8°, 15 p.) Le mot bourgeois était distinctif et honorifique; il indiquait qu'on appartenait à une classe sociale au-dessus des artisans et du peuple; on pouvait être bourgeois et marchand; on ne pouvait être noble et marchand. Dans le principe, le mot sieur, abréviation de seigneur, était l'apanage exclusif de la haute noblesse; au XVIe siècle, il fut adopté par la petite noblesse, puis par la bourgeoisie; il signifiait propriétaire : « Geoffroy, sieur du Coudret et des Arènes », ou « Bretinaud, sieur de Méré et de Saint-Seurin. » Le mot sieur, vers le milieu du siècle dernier, devenu commun, fut remplacé par seigneur, puis disparut tout à fait « Poitevin de Moléon. » Le de même qu'on croyait, qu'on croit encore nobiliaire, fut proscrit sous la révolution; et bien des gentilshommes authentiques ou des roturiers reprennent maintenant ce de qui n'indiquait primitivement qu'un possesseur de fief ou de domaine et qui bien souvent ne servait qu'à distinguer les membres d'une même famille Boileau des Préaux, Caron de Beaumarchais; Condillac et Mably étaient deux frères l'un Etienne Bonnat de Condillac, l'autre Gabriel Bonnat de Mably.

:《

En Saintonge, il y eut un fait assez singulier qui regarde un de nos archéologues les plus connus. A la naissance (20 juillet

1742) de Jean-César-Alexandre Chaudruc, appelé le baron Chaudruc de Crazannes, auteur des Antiquités de Saintes, le curé refusa d'enregistrer l'enfant sous le nom de Chaudruc de Crazannes, prétendant que les gentilshommes avaient seuls le droit d'ajouter à leur nom celui de leur terre (Deux victimes des septembriseurs, page 89). Un jugement du présidial lui donna tort. Pour les Chaudruc de Crazannes, voir la Revue de Saintonge, XII, 105.

VARIÉTÉS

I

LES PÉNÉTREau de l'Ile de ré

Dans sa critique de la réponse, par M. le docteur Kemmerer à M. le médecin-major Atgier, à propos de son travail sur les Chartes seigneuriales de l'île de Ré, critique insérée dans la dernière Revue de Saintonge et d'Aunis (1er novembre 1897, p. 433-448), M. Théodore Phelippot donne en note, à la page 440, pour la famille Pénétreau, une filiation que nous avons des raisons de croire inexacte. D'après lui, Jean-Simon Pénétreau des Augiers, capitaine au régiment de Poitou-infanterie, chevalier de Saint-Louis, décédé à Saint-Martin le 28 mars 1796, et qui avait épousé à Sainte-Marie, le 13 novembre 1752, MarieFrançoise-Esther Souchard, était fils de « Jean-Denis, notaire seigneurial et procureur à Saint-Martin, et petit-fils de « messire et honorable homme Pierre Pénétreau, écuyer, capitaine des milices bourgeoises et procureur général des manants et habitants de l'île de Ré ».

Ces assertions ne sont pas précisément d'accord avec les données du registre de la paroisse de Sainte-Marie, dans lequel l'acte de baptême, à la date du 4 août 1753, de Jean-Simon Pénétreau des Augiers, fils de Jean-Simon et d'Esther Souchard, indique que l'enfant eut pour marraine « Charlotte Bourdeau, aïeule ». Or, Charlotte Bourdeau était la femme de Jean-Pierre Pénétreau, « négociant», et non celle de Jean-Denis, le notaire seigneurial et procureur à Saint-Martin. Ce dernier n'était donc pas l'aieul de Jean-Simon, pas plus que Jean-Denis n'était son père.

D'autre part, M. Th. Phelippot dit écuyers les membres qu'il cite de cette famille, alors que nous n'avons relevé cette qualification pour aucun d'eux.

Enfin, il ne donne qu'un frère et une sœur à Jean-Simon, bien que celui-ci fùt l'aîné de huit enfants. Aussi pensons-nous qu'il n'est pas sans intérêt d'ajouter à ces quelques redressements (errare humanum, même après avoir fouillé « les recoins et le mitan »), le tableau généalogique ci-dessous:

Jean-Pierre Pénétreau, « négociant », marié à CharlotteMarguerite Bourdeau, veuve de François de Cornouaille (?),

écuyer, chevalier de Saint-Louis, major de la citadelle de Valenciennes, eut deux fils:

1° Pierre-Etienne Pénétreau, négotiant », de la paroisse de Saint-Martin de Ré, puis entreposeur des tabacs à Marans ; marié, le 16 juin 1749, avec Marie-Anne Bottelin de Lincé, de Marans, dont vinrent: a. Charles-Jean-Baptiste Pénétreau de La Cour, né à Marans le 21 mars 1750, receveur des domaines à Jonzac, marié, par contrat du 14 juin 1780, avec MargueriteCaroline Laverny, fille de Jean-Gaspard, avocat au parlement, conseiller du roi et son élu au siège de l'élection en chef de Saintes, seigneur de Crut, et de Jeanne-Euphrosine Keefe ; Caroline décédée sans enfants, le 7 février 1848 à Saintes; b. Simon-Etienne-Amédée Pénétreau, né à Marans le 28 juillet 1751; c. Michel-Pierre-Modeste Pénétreau, baptisé à Marans le 14 janvier 1753; d. Pierre-Joseph, né à Marans en 1758, décédé à Berlin, ingénieur de 1re classe de la marine, chevalier de la légion d'honneur, le 31 janvier 1813; e. Simon-PierreMarie, baptisé à Marans le 7 mai 1760;

2° Jean-Simon Pénétreau des Augiers, capitaine au régiment de Poitou-infanterie, chevalier de Saint-Louis, décédé à Saint-Martin le 28 mars 1796. Il avait épousé, à Sainte-Marie, le 13 novembre 1752, Marie-Françoise-Esther Souchard, qui lui donna 8 enfants: A. Jean-Simon Pénétreau des Augiers, baptisé à Sainte-Marie le 4 août 1753; B. Jeanne-Françoise Pénétreau des Augiers, née à Sainte-Marie le 16 août 1754, décédée à Saint-Martin le 28 avril 1814; mariée à Ma AmbroiseIgnace Gigaux de Grandpré, conseiller du roi et son procureur au siège de Saint-Martin. Ils eurent: a. Jean-Simon-Hyacinthe Gigaux de Grandpré, 1779-1780; b. et c. André et Jean-Casimir Gigaux de Grandpré, 1780-1780; d. M.-F.-Joséphine Gigaux de Grandpré, 1781; e. Ch.-François-Etienne-Achille Gigaux de Grandpré, receveur particulier entrepositaire des tabacs, marié à Rosalie-Malvina Charrier, 1791-1872; C. Jean-Louis Pénétreau des Augiers, 1755-1840; D. Pierre-Guillaume Pénétreau des Augiers, 1756; E. Louise Emilie Pénétreau, baptisée à SaintMartin le 23 novembre 1761 et décédée le 9 septembre 1830, veuve de Henri-Louis Leclerc ; F. Marie-Aglaé Pénétreau, 1765; G. Agathe-Sophie Pénétreau, 1767; H. Jeanne-Victoire-Elisabeth Pénétreau, 1769-1839.

D'autres membres de la famille Pénétreau, dont la place dans cette généalogie n'a pu être retrouvée, habitaient, au xvII° siècle, Sainte-Marie et Saint-Martin de Ré: 1° N. Pénétreau, époux de Gabrielle Pérard, décédée à Saint-Martin le 7 décembre 1700, à l'âge de 78 ans, indication qui fixe à 1622 la date de sa naissance; 2° N. Pénétreau, marié à Saint-Martin, le 17 mai 1686, avec Catherine Guignard, dont il eut 3 enfants: a. PierreNicolas, le 13 octobre 1687; b. Martial, le 8 octobre 1689; c. Jean, le 10 mai 1693; 3° Jean Pénétreau, qui épousa, le 28 novembre 1691, aussi à Saint-Martin, « damoiselle Jeanne Masseau » qui lui donna, le 11 juillet 1696, un fils, Denis-Nicolas, et décé

da à Sainte-Marie en 1726, ainsi qu'il résulte de l'acte d'inhumation ainsi libellé : « Le 21 mars 1726, a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse, près de damoiselle de Corneille (?) et joignant Marguerite Caillaud, le corps de dame Jeanne Masseau, femme du sieur Jean Pénétreau, marchand de cette paroisse, âgée de (l'indication manque), après avoir reçu tous les sacrements de l'église, en présence de sieur Pénétreau et de monsieur Jean Masseau, baron de cette île, et du sieur Nicolas Masseau, marchand, demeurant à Ars, et de monsieur Jacques Aubry, major-général garde-côtes et plusieurs autres.» Moins d'un an après, le 13 janvier 1727, Jean Pénétreau convolait en secondes noces avec Marie-Magdeleine Zérembert, née à Saint-Martin de Jean-Georges et de Marie Gazeau.

ANAT. LAVERNY.

II

UN MARIN SAINTONGEAIS. ANATOLE DE BONSONGE.

Le 15 septembre 1881, nous parvenait une nouvelle désolante: Le commandant Anatole de Bonsonge avait succombé le 7 aux attaques de la fièvre jaune. Quelques jours auparavant, sa famille avait reçu de lui les meilleures nouvelles ; et l'on vivait confiant! L'avant-veille de son départ, nous suivions sur la carte d'Afrique l'itinéraire qu'il devait suivre et nous marquions le lieu de ses travaux, ce chemin de fer du Soudan dont il allait protéger l'établissement. Il était riche d'avenir et d'espérances. Il partait joyeux, plein de foi. Et il est resté làbas! Nous avons dit un mot de lui à l'époque de sa mort. (Bulletin, 111, 182, numéro d'octobre 1881.) Nous complétons aujourd'hui la notice, afin de conserver dans notre recueil le souvenir d'un ami dévoué de la société, dont il fut secrétaireadjoint pendant les premières années.

Joseph-Henry-Anatole Martin de Bonsonge était né à Saintes, le 5 mars 1832, de Henry-Auguste Martin de Bonsonge et d'Alexandrine-Paule Bretinauld de Méré. Son grand-père, Henry-André Martin de Bonsonge, chevalier de Saint-Louis, fils de Charles-Jacques-Michel et de Madeleine-FrançoiseAdélaïde Godet du Brois, entré le 27 août 1787 comme souslieutenant de remplacement au régiment royal, puis cadet gentilhomme le 1er mai 1788, sous-lieutenant en 1789, avait fait, en 1792, la campagne des princes, puis rentré en France l'an 1801, avait été de 1804 à 1815 sous-inspecteur des forêts. Destitué par le gouvernement du roi comme ayant accepté du service sous le régime impérial, conseiller municipal de Saintes, il se retira définitivement des fonctions publiques en 1830 pour se livrer exclusivement aux travaux agricoles. Il avait épousé, le 22 juin 1802, Anne-Françoise-Laure Fresneau de La Gataudière, bellesœur du marquis de Chasseloup-Laubat, lieutenant général, sénateur et pair de France.

Anatole de Bonsonge se destina à la marine. Il trouvait dans

sa famille de nobles et nombreux exemples. Son aieul, CharlesJacques-Michel Martin de Bonsonge, chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment de Bresse et blessé en 1758 à l'expédition de Saint-Cast, sur les côtes de Bretagne, avait été major général des gardes-côtes de la capitainerie de Marennes, et son bisaieul, Jacques-Charles Martin de Bonsonge, chevalier de Saint-Louis, lieutenant au régiment de Blaisois, blessé à Dantzig par les Russes, avait été capitaine général, puis inspecteur (1748) des gardes-côtes de Marennes avec le grade de lieutenant-colonel. Je trouve encore parmi ses ancêtres, comme on le voit dans la généalogie des Martin de Bonsonge, p. 62 des Etudes et documents sur la ville de Saintes, Charles Martin de Bonsonge, capitaine au régiment de la couronne, puis colonel du régiment de Marennes; Charles-Henry, garde de la marine, major garde-côtes; Pierre-Charles-Henry, garde du corps, capitaine de dragons (voir la Biographie saintongeaise, par P.-D. Rainguet). N'oublions pas l'amiral Job Forant, allié aux Martin de Bonsonge par sa femme Marguerite Richier et dont notre ami avait eu la pensée d'écrire la biographie.

[ocr errors]

Admis à l'école navale en 1848, aspirant le 1er août 1850, enseigne en 1854, lieutenant de vaisseau en 1861, il fut nommé capitaine le 11 août 1869. Nous ne raconterons pas sa carrière. Un de ses meilleurs amis l'a esquissée dans une notice publiée par le Bulletin de la société (octobre 1881, page 182); un autre de ses amis, M. Charles Thèze, dans un article des Tablettes des deux Charentes, de Rochefort, numéro du 17 septembre, reproduit par le Courrier des deux Charentes du 18, lui a payé un légitime tribut d'éloges et de regrets.

C'était une âme franche et douce. Réservé, modeste, il ne parlait jamais de lui; qui ne l'aurait pas su, n'aurait jamais, à l'entendre parler, pu deviner que cet officier avait commandé à la mer et dans des circonstances parfois difficiles. Il fallait l'interroger et le forcer à répondre. Depuis 1871, employé au port de Rochefort, à l'école des torpilles à Boyardville, en remplissant les fonctions de major de la flotte, il gémissait de cette quasi-oisiveté. Aussi accepta-t-il avec empressement une mission au Sénégal, où il était chargé du commandement supérieur de la marine et de la direction des travaux du chemin de fer du Haut-Fleuve, travaux importants qui devaient assurer le prodigieux développement de la colonie.

Dans sa brochure Un nouveau René Caillié, M. Aimé Olivier, vicomte de Sanderval (La Rochelle, imp. Siret, 1882, in-8°, 31 pages), André Lételié, rendant compte des voyages et des aventures de M. Olivier, ancien maire de Marennes, dans le Foutah-Djallon, et du traité obtenu par lui du roi de Timbo pour faire passer un chemin de fer dans ses états, ajoute : «Et puisque la douloureuse occasion s'en présente, rendons hommage à un Saintongeais qu'une mort prématurée vient d'enlever à sa famille et à ses amis. M. Anatole de Bonsonge, capitaine de frégate, avait reçu, il y a quelques mois, du gou

« VorigeDoorgaan »