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I.

COMPTE-RENDU DES SÉANCES.

SÉANCE DU 7 MAI 1874,
à l'École des Chartes.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.

Présidence de M. Léopold DELISLE, président provisoire.

M. Léopold Delisle s'exprime en ces termes :

« Messieurs, je n'ai pas à vous exposer l'objet de notre association : le programme qui vous a été distribué vous a suffisamment fait connaître les intentions des fondateurs et les moyens qu'ils vous proposent d'employer. Il ne s'agit pas d'écrire une histoire générale de Paris, œuvre déjà tentée bien des fois, et qui, malgré des essais plus ou moins heureux, reste encore à accomplir, moins peut-être par l'insuffisance des historiens qui l'ont entreprise, que par la rareté et l'imperfection des matériaux dont ils se sont servis. Cependant peu de villes ont conservé un ensemble de documents comparables, par leur date et leur abondance, à ceux qu'on peut rassembler sur l'histoire de Paris, non plus, hélas! dans nos archives municipales, mais dans les archives et dans les bibliothèques de l'État, et aussi dans ies cabinets des amateurs. Ce sont ces documents qu'il faudrait mettre en lumière, soit en les publiant quand le texte est digne de cet honneur, soit en les employant à la composition de mémoires sur la topographie, sur les monuments, sur les arts, sur les institutions, sur les événements, sur les anciens usages, en un mot sur tout ce qui constitue l'histoire d'une ville, sur tout ce qui peut piquer la curiosité des citoyens éclairés.

» Héritière de traditions déjà fort anciennes, l'administration municipale de Paris s'impose des sacrifices considérables pour ne pas laisser en souffrance les intérêts historiques et archéologiques de la grande

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ville. Notre société lui viendra en aide, ne serait-ce qu'en montrant qu'un grand nombre de Parisiens tiennent à étudier les annales et les monuments de Paris ailleurs que dans des récits ou des tableaux légers et romanesques. En effet, nous ne faisons pas seulement appel aux savants, qui se sont consacrés d'une manière spéciale aux recherches historiques et archéologiques; nous comptons aussi sur le concours de tous les hommes de goût, de science et de bonne volonté, qui savent que le passé fournit souvent d'utiles enseignements et que, pour les villes et les nations, le respect des aïeux n'est pas un devoir moins sacré que pour les familles.

» Au reste, la preuve que la pensée des fondateurs de la Société était juste et répondait à un besoin généralement senti, c'est qu'un mois nous a suffi pour réunir plus de deux cent vingt adhésions, que ces adhésions sont spontanément venues de toutes les classes de la société, qu'elles ont été obtenues sans recourir aux moyens ordinaires de publicité. Je dois donc, au nom des premiers fondateurs, qui, sans que j'eusse aucun droit à cet honneur, m'ont chargé provisoirement de présider leurs travaux, je dois donc remercier tous ceux qui, pour venir à nous, n'ont pas même attendu que nous fussions régulièrement organisés, et qui nous ont permis d'inscrire des noms respectés sur les listes d'une Société dont l'existence était encore problématique. La confiance dont ils nous ont honorés est encore, pour nous, la meilleure garantie du succès.

» Messieurs, il serait prématuré de vous entretenir des travaux que, grâce à vous, la Société va pouvoir immédiatement entreprendre. Ce serait, d'ailleurs, empiéter sur les attributions du Conseil d'administration que vous êtes appelés à constituer. Le seul but de la présente réunion, c'est d'approuver le règlement dont je vais donner lecture et dont les dispositions essentielles vous sont déjà connues.

» Ce règlement est, en grande partie, calqué sur celui de la Société de l'Histoire de France qui a, depuis longtemps, fait ses preuves, et dont, avant-hier, ici-même, dans une 40me assemblée annuelle, les travaux étaient analysés par le secrétaire qui, après en avoir été l'un des premiers fondateurs, en est resté l'un des plus vaillants soutiens et qui s'est empressé de nous offrir sa collaboration, comme il le fait sans réserve et sans calcul, toutes les fois qu'il s'agit d'encourager une œuvre de science et de patriotisme.

» Les succès de la Société de l'Histoire de France prouvent la sagesse du règlement qu'elle avait adopté en 1834, et qui, depuis, n'a reçu que des modifications peu importantes. Vous jugerez sans doute que ce règlement, réduit aux dispositions les plus essentielles, suffira pour assurer la marche de la Société de l'Histoire de Paris, au moins pendant une première année. L'expérience indiquera les additions et les changements qu'il serait utile d'y apporter, et, l'an

prochain, le Conseil d'administration dont vous allez nommer les membres pourrait, après vous avoir rendu compte des travaux de la Société, vous consulter sur les dispositions nouvelles qu'il y aurait lieu d'introduire dans le règlement.

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- Après ce discours, M. Delisle donne lecture du projet de règlement soumis à l'approbation de la Société.

Ce règlement, dont le texte est imprimé ci-dessus, p. 1, et qui diffère en quelques points du projet de règlement publié à l'origine par le Comité organisateur, est adopté après discussion.

- Il est ensuite procédé à l'élection du Conseil d'administration (voir ci-dessus, p. 13 la composition du Conseil).

Communication.

- M. Delisle dépose sur le bureau la reproduction photographique d'un plan de Paris, découvert par M. Sieber, bibliothécaire de l'Université de Bâle, et dont M. Cousin, bibliothécaire de la ville de Paris, a pu constater l'importance. Les membres de la Société sont invités à prendre connaissance de cette photographie.

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SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

Tenue à l'École des chartes le 19 mai 1874.

Présidence de M. Léopold Delisle.

M. le Président annonce au Conseil que la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France a été autorisée à se réunir, par arrêté du Préfet de police du 18 mai 1874.

Le reste de la séance est consacré à l'élection du Bureau de la Société, du Comité de publication et du Comité des fonds. (Voir cidessus, p. 14, la composition du Bureau et des Comités).

SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Tenue aux Archives Nationales le 26 mai 1874.

Présidence de M. Léopold Delisle.

M. le Président fait connaître les noms des nouveaux adhérents : MM. Edmond Adam, Paul Chéron, Auguste Rey, Jules Roy, Frédéric Le Caron, Ernest Lacan, Charles Delzan.

-M. Longnon communique les titres de divers mémoires qui ont été promis par plusieurs membres pour le Recueil de la Société.

La Société décide que sa première année d'existence datera du 1er janvier 1874. La première annuité sera donc perçue dès à présent. La seconde annuité sera recouvrable à partir du 1er janvier 1875.

- Quelques personnes font observer que le premier jeudi du mois désigné par le règlement pour les réunions du Conseil n'est pas une date commode pour tous. Il est décidé que, pendant toute cette année, on renverra extraordinairement les réunions au second mardi du mois. Toutefois, la prochaine réunion aura lieu le mardi 16 juin 1874. Communication.

M. Cousin donne lecture d'une notice sur le plan de Paris, récemment découvert à Bâle par le Dr Sieber. Ce plan présente, sauf pour les dimensions, de grandes analogies avec celui de Du Cerceau. Ils paraissent l'un et l'autre issus d'un même type, aujourd'hui perdu, probablement le plan officiel manuscrit, qui dut être levé en vertu d'un édit d'Henri II, du 8 septembre 1550. Le plan nouvellement découvert est antérieur de quelques années à celui de Du Cerceau.

M. Cousin en fixe approximativement la date à l'année 1551. C'est le plus grand plan du xvie siècle, le premier et le plus important des plans de Paris publiés à l'état isolé.

Il fut apporté à Bâle en 1553 par Basile Amerbach, riche amateur qui légua à sa ville natale toute sa bibliothèque. Amerbach avait fait le voyage de France avec son ami Théodore Zwinger, qui étudia de 1551 à 1553 à l'Université de Paris et devint plus tard professeur et recteur de l'Université de Bâle. Ce Zwinger a publié en 1572 un ouvrage fort curieux intitulé: Methodus Apodemica. C'est une sorte de méthode pour voyager avec fruit: quatre chapitres sont consacrés à la description de quatre villes savantes, parmi lesquelles Paris, Athena Galliæ. Cette description physique, administrative, intellectuelle du Paris du xvIe siècle par un étranger fort instruit, observateur intelligent, est fort peu connue. L'auteur s'est évidemment servi, au moment où il rédigea ses souvenirs, du plan que son ami Amerbach avait rapporté de leur commun voyage.

M. le Président fait observer que la publication du chapitre consacré à Paris dans le Methodus Apodemica serait fort intéressante.

La communication de M. Cousin est renvoyée au Comité de publication.

La séance est levée à 5 heures et demie.

SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Tenue aux Archives Nationales le 16 juin 1874.

Présidence de M. Léopold DELisle.

M. le Président fait connaître les noms des nouveaux adhérents :

MM. Simons, Gustave Saint-Joanny, Henri Menu, Henri Germain, Edmond Archdeacon, J.-S.-Louis Oufroy, Léon Laguerre, Léon Guillard, Ernest Fagniez, Alexandre Gouget, Emile Daclin, Edmond Sénemaud, comte de Mellete, Ernest Thomas, Ferdinand Villepelet, Edme Dacier, Gustave Clausse, Gautier, Amiel, Paul Mirabaud, Armand Baschet, Auguste Brichant, Léon Granzun, Albert Mirabaud, Al. Lemercier.

— M. le Président communique une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique qui met à la disposition de la Société une somme de 500 fr. Des remercîments seront adressés au Ministre.

- M. le Président fait savoir que M. Vacquer, architecte chargé de la surveillance archéologique des fouilles et des travaux de la Ville de Paris et membre de la Société, serait disposé à communiquer les renseignements archéologiques qu'il a journellement occasion de recueillir en surveillant les travaux qui s'exécutent dans Paris. Ces renseignements pourraient être utilisés avec fruit pour le Bulletin que publiera sans doute la Société. M. le Président propose la nomination d'une commission chargée de se mettre en relation avec M. Vacquer et de préparer les notes archéologiques destinées au bulletin.

Cette proposition est acceptée. La commission est composée de MM. Cocheris, Cousin, de Lasteyrie (Robert), de Longpérier.

A l'occasion d'une lettre de la Société centrale des Architectes, qui propose de faire l'échange de ses publications avec celles de la Société de l'Histoire de Paris, la Société décide que, n'ayant pas de bibliothèque, elle ne peut, en ce moment, accepter aucune proposition d'échange.

Le Conseil arrête que le libraire de la Société sera M. Honoré Champion, quai Malaquais, 15.

- Après avoir voté la publication d'un recueil de Mémoires et d'un Bulletin, dans le format in-8° raisin, sur papier vergé, avec les types elzeviriens de la Fonderie générale, le Conseil décide que la Société fera imprimer le recueil de Mémoires et le Bulletin chez M. Gouverneur, imprimeur à Nogent-le-Rotrou.

- M. Cousin soumet au Conseil un devis des frais qu'entraînerait la reproduction du plan de Paris, découvert à Bâle. Le Conseil après examen de ce devis et sur l'avis favorable du Comité de publication, décide la reproduction de ce plan aux frais de la Société.

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