Monument ÉLEVÉ A LA MÉMOIRE DE JOSSE ET AMBROISE GOETHALS. L'église cathédrale de Saint-Bavon, déjà si remarquable par la somptuosité de ses monuments funéraires, vient de s'enrichir d'un cénotaphe en marbre blanc, sorti des ateliers de M. Parmentier, sculpteur à Gand. C'est M. le comte Goethals-Pecsteen qui, voulant donner un témoignage du respect qu'il porte à la mémoire de son oncle Ambroise Goethals, archiprêtre du diocèse de Gand, décédé en 1826, et à son grand oncle Josse Goethals, archidiacre du même diocèse, décédé en 1742, a résolu de faire exécuter ce tombeau. Il est placé dans la seconde chapelle latérale droite du pourtour du choeur et avoisine ainsi la tombe d'un des plus illustres prélats des siècles passés, du vénérable Viglius de Zuichem. Nous félicitons M. le comte Goethals d'avoir réuni dans une même pensée de reconnaissance deux hommes qui, revêtus du sacerdoce, à un siècle de distance, en ont constamment fait le pieux ornement. Josse et Ambroise Goethals se firent remarquer par leur science et leur aptitude aux concours généraux de l'ancienne Université de Louvain. Ils y reçurent les grades de bachelier en théologie et de licencié en droit civil et canon. Ils obtinrent ensuite l'un comme l'autre une prébende graduée au chapitre de Saint-Bavon; ils furent l'un archidiacre, l'autre archiprêtre, et tous deux vicaires capitulaires, plusieurs fois chargés de l'administration de l'évêché de Gand pendant les vacances du siége. Ayant également refusé l'épiscopat l'un de Gand, l'autre de Bruges, ils aimèrent mieux pratiquer les vertus et faire le bien dans une position plus humble. Un coup-d'œil sur la vie des deux vénérables prêtres, qui sont l'objet de ce cénotaphe, mettra nos lecteurs à même de mieux comprendre leur épitaphe, dont nous joignons le texte à cette notice. Josse Goethals naquit à Gand, le 7 septembre 1662. II fit ses études à la célèbre Université de Louvain, dont il fut proclamé primus au concours général de 1681, à l'âge de dix-neuf ans. Il ne tarda pas à recevoir dans la même Université les grades de licencié ès-lois et de bachelier en théologie; après quoi, il y professa les arts et la philosophie au collège du Faucon. S'étant voué à l'état ecclésiastique sous les auspices de son cousin Don André Goethals, abbé de Waerschoot, à Gand, il obtint, dès l'âge de 23 ans, une prébende de chanoine gradué au chapitre de Saint-Bavon. Plus tard, en 1732, il devint archi-diacre de l'évêque de Gand, el pendant que le siége épiscopal resta inoccupé de 1732 et 1741, il fut élu vicaire capitulaire et chargé en cette qualité de la direction du diocèse. Sa modestie, non moins que son grand âge, lui fit refuser l'épiscopat de Gand, qui lui était offert, et il s'endormit dans l'éternité le 15 décembre 1742, dix jours avant qu'Antoine Vander Noot prit possession du siége de Gand. Josse Goethals a fait preuve de science, de piété et d'érudition dans plusieurs ouvrages, parmi lesquels les trois suivants se distinguent, par la richesse des pensées, la force de la dialectique et la pureté du style: 1° Etiologia, sive tractatio de causis exemplis variorum scienciarum, etc. 2° La véritable église chrétienne des premiers siècles, démontrée à la lumière de la tradition par Saint-Augustin, et opposée aux erreurs du temps. 3° La véritable église chrétienne des trois premiers siècles, démontrée par la tradition de S'-Cyprien et des autres Pères de même que par l'Ecriture Sainte, etc. Les dernières volontés de l'archidiacre Goethals ont témoigné de son amour pour la science, de sa piété et de son extrême bienfaisance; par acte du 25 avril 1741, il a fait une fondation considérable dont le revenu se partage par tiers le premier doit servir à l'achat de quelques bourses à l'Université de Louvain, le second doit être employé à l'entretien de filles honnêtes, dépourvues de biens, et le troisième est consacré à des œuvres de charité. Ce testament fixe les règles de l'administration de la fondation en termes qui annoncent la sollicitude et la sagesse du fonda teur. Ambroise-Charles-Guislain Goethals naquit à Gand, le 14 mai 1751. Les excellentes études qu'il fit à l'Université de Louvain, lui acquirent un rang honorable dans la première ligne des lauréats, au concours général de 1771 ; il prit à la même Université, le degré de licencié dans les trois facultés, et fut, en 1787, promu à une prébende graduée du chapitre de St-Bavon. Les qualités de son esprit et de son cœur lui concilièrent bientôt le suffrage unanime de ses collègues, à ce point qu'après la mort du prince Lobkowitz, évêque de Gand (1795), il fut successivement investi par le chapitre des fonctions de secrétaire et de vicaire-général capitulaire. Il supporta seul le fardeau de l'administration supérieure |