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La reine déclara ne pas vouloir démordre de ces exigences; elle demanda, en outre, qu'il y eût un article relatif au maintien des prérogatives de la religion catholique en Danemark. Elle fit observer qu'on n'avait pas indemnisé les marchands hollandais; elle représenta même des lettres menaçantes adressées par le roi aux habitants d'Anvers (1).

Rover répondit au conseil de la régente que, malgré les meilleurs dispositions, les députés danois n'avaient pas pouvoir de satisfaire aux prétentions de la reine. Le conseil ayant témoigné du mécontentement, il proposa de transférer le siége des négociations à Gand, afin que l'on fût à même de conférer directement avec l'empereur, qui était reparti pour cette ville.

On décida enfin que deux des ambassadeurs danois repartiraient pour Copenhague pour se munir de plus amples pouvoirs, et que les négociations seraient reprises, dans six semaines, à Gand. Et, effectivement, le 10 février, Fuchs et Rantzaw quittèrent la Belgique. Ils furent de retour le dimanche des Rameaux, accompagnés d'Eskel Bilde, et le 2 avril à 9 heures du matin, ils reprirent les conférences à Gand, Int hoff im Louwenbusche (2), dit le document, et le lendemain dans l'hôtel de l'archevêque de Palerme (3). Rover, qui, sur les instantes prières de la reine, était resté en Belgique, servit de nou veau d'intermédiaire. Cette fois-ci les Danois exigèrent la renonciation formelle du palatin aux royaumes de Danemark et de Norwège, ainsi qu'aux duchés de Sleswig et de Holstein; mais ils assurèrent que le roi paierait les indemnités; qu'à

(1) « Als wurde von S. K. M' dar Inne gedrouwet den van Andtwerpen. »>

(2) « Dar de here van Molenbeis sine entholdunge ghehatt hefft. » (3) « Dar de here Ertzebischop van Palerme sine herberge hadde. »

cet effet, on nommerait de part et d'autre des arbitres, et qu'on prendrait la ville de Hambourg pour lieu de conciliation et d'arrangement; que le roi liquiderait dans le terme de trois ans ; qu'en cas de guerre, il respecterait la neutralité du pavillon des Pays-Bas aussi longtemps que la reine se tiendrait neutre vis-à-vis des ennemis du Danemark (1).

Christian III insistait particulièrement sur ce point, parce qu'il n'ignorait pas que le roi de Suède entretenait des relations secrètes avec la cour de Bruxelles.

La reine proposa d'ajouter les articles suivants : 1° que le paiement des marchands se ferait entre les maisons des députés qu'elle commettrait à cet effet à Amsterdam, et. que l'on restituerait à cette ville les immunités dont elle avait joui à Bergen, en Norwège.

Après bien des débats, il fut convenu que la somme des indemnités serait fixée à 9,061 thalers, payables dans trois ans, à Hambourg; que le commerce serait libre; que l'amman de Bergen serait prié de remettre les Amsterdammois en possession de leurs anciens priviléges. Tout paraissait terminé, lorsque Granvelle annonça que le palatin venait de soulever d'insurmontables difficultés ; mais l'empercur promit d'en parler à l'électeur, et ordonna de passer outre. Quoique la reine n'eût accordé qu'une trève d'un an, sous les conditions les plus onéreuses pour les Danois, ceux-ci furent forcés de s'en contenter. Leur pays, déjà épuisé par de longues agitations politiques, était encore menacé par l'ambition de la Suède; mieux valait donc pour eux une mauvaise paix que la prolongation de l'état de guerre.

Le 14 avril, tout le monde fut d'accord. La reine ex

(1) Weret aver dat Ihr. M uth den Nederlanden des Kunigs vyanden denede, den muchte de kunigk holden und tracteren alsche viandt. »

prima au député de Hambourg sa haute satisfaction de la bonne tournure qu'avait prise cette épineuse affaire, ajoutant que c'était un heureux présage pour l'avenir (I). Le traité fut lu, signé et scellé dans la maison de l'audiencier Verreicken, le jeudi 15 avril 1540.

Les ambassadeurs danois prirent aussitôt congé; Rover partit le même jour, et le mardi 21 avril il arriva, grâce à Dieu, sain et sauf à Hambourg (2).

J. J. ALTMEYer,

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(1) Ir Ku. M hapede eth scholde ein anfanck syn to widerm freden to kamende. »

(2) « An welckerem daghe, jeghen den avendt bin ick gbereiset van Gendt, und, Ghade sy danck, am dingstedage 21 april to Hamborch weddergekamen. »

Notice

LITTÉRAIRE ET BIBLIOGRAPHIQUE

SUR

LES TRAVAUX DE JOSSE LAMBERT, GRAMMAIRIEN, POÈTE, IMPRIMEUR ET GRAVEUR GANTOIS DU XVI SIÈCLE.

Un de nos amis nous ayant communiqué un libretto aussi curieux et intéressant pour le fond que pour la forme: Les actes et dernier supplice de Nicolas le Borgne dict Buz, traistre rédigé et rimé par Josse Lambert, tailleur de lettres, et Robert de la Visscherye, il nous avait permis avec une rare obligeance d'en faire une analyse, et de la publier dans l'intérêt de nos études historiques et littéraires. Mais il nous arriva ce qui n'advient que trop souvent, quand on se laisse aller, à des recherches qui ne sont pas sans charmes et qui, peut-être aussi, ne sont pas dépourvues de quelque utilité : nous dépassâmes le but que nous nous étions proposé en commençant, et il se trouva, qu'outre une causerie sur un livre rare et sur son imprimeur, nos notes s'étaient si bien accumulées qu'elles pouvaient former une sorte de bibliographie d'un typographe peu connu. Bien que dans ces sortes de travaux, le dernier mot ne soit jamais dit et qu'il y ait

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