ESSAI D'UNE Statistique bibliographique de Belgique, POUR L'ANNÉE 1842. Dans l'absence d'un Journal bibliographique officiel, dont tous les hommes de science réclament depuis long-temps la création, on conçoit que les données recueillies sur le mouvement de la presse en Belgique, seront toujours incomplètes. Fidèles cependant aux tentatives que nous avons faites pendant les trois dernières années, pour constater le nombre annuel des publications belges, nous donnons encore, à la fin de ce volume, un essai de statistique de ce genre, basé en grande partie sur les notes bibliographiques, insérées, tous les trois mois, dans les livraisons du Messager des Sciences historiques. Le nombre des ouvrages originaux dûs à des Belges et publiés dans nos provinces, avait été approximativement : Voici maintenant l'état des livres publiés en Belgique par des auteurs nationaux, du mois de novembre 1841 au mois de novembre 1842. Leur nombre est de 343, se repartissant par langue de la manière suivante : En 1841, les 348 ouvrages imprimés présentaient le tableau Voici, avec le chiffre indiquant le nombre d'ouvrages de chaque catégorie, les différentes branches des connaissances humaines, dont traitent les publications de l'année courante : Il y a ainsi pour les années 1887, 1888, 1889, 1840, 1841 et 1842, un total approximatif de 1691 publications belges. Nous ferons remarquer ici, comme les années précédentes, qu'il nous a été impossible de recueillir le titre d'une foule d'ouvrages de moindre importance, imprimés dans les petites villes du pays, et qui ont surtout pour objet l'instruction publique, l'ascétique ou les affaires administratives du lieu. Nous ajouterons encore que si nos lecteurs ont parfois dû s'étonner de voir citer des titres de livres d'un intérêt presque nul ou peu dignes de figurer dans une bibliothèque sérieuse et choisie, c'est qu'en essayant de présenter le mouvement bibliographique de la presse nationale, nous avons cru qu'il ne fallait négliger aucun renseignement de ce genre: c'est le seul moyen de fournir des données un peu complètes à nos Debure, à nos Brunet et à nos Peignot futurs. Chronique des Sciences et Arts, et variétés. ANCIENNE MINIATURE. On sait que la Belgique produisit, au XVe siècle, un grand nombre d'artistes dans tous les genres. Les chefs-d'œuvre des Van Eyck et de leur école continuent à être appréciés de jour en jour. Si le Messager des Sciences a surtout contribué à les faire connaître chez nous, les étrangers, de leur côté, se sont livrés avec ardeur à l'étude de notre vieille École flamande. Depuis long-temps, en Allemagne, MM. Wagen et Passavant et Madame Schopenhaur ont éte unanimes à proclamer le mérite de nos anciens artistes et à leur assigner une première place; grâces à leurs publications, nos maîtres sont aussi bien connus dans ce pays que chez nous. Bientôt aussi en France, il leur sera rendu justice dans l'ouvrage sur l'histoire de l'art que M. Rigollot, d'Amiens, va mettre sous presse. Mais si les noms et les œuvres de ceux qui s'adonnèrent à la peinture à l'huile, sont assez connus, il n'en est pas de même d'un très-grand nombre d'artistes, qui, tout en ayant peut-être le même mérite, cultivèrent un art plus modeste et qui n'était pas de nature à faire passer leur nom à la postérité, bien qu'aujourd'hui leur talent excite toute notre admiration. Nous voulons parler des nombreux peintres en miniature ou enlumineurs, dont les petits tableaux, souvent chefs-d'œuvre de composition, de dessin et de coloris, ornent ces manuscrits ou ces livres d'Heures que les curieux recherchent avec tant d'avidité. Déjà la sœur des Van Eyck excellait dans ce genre; mais quels sont ceux qui, depuis cette époque jusque vers le milieu du XVIe siècle, ont cultivé la miniature? Leurs noms ne sont point parvenus jusqu'à nous, et pour cette partie de l'art, |