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ATTOR, LENOX VILDUN FOUNDATIORE

nos notions se bornent a-peu-près à connaître un de leurs Mécènes. Nous savons qu'un bâtard de Philippe-le-Bon, Raphaël de Marcatellis, abbé de Saint-Bavon, à Gand, était leur grand protecteur, et les nombreux manuscrits, exécutés d'après ses ordres et qui ont été conservés, témoignent du goût éclairé de cet homme et de la grande perfection à laquelle les peintres en miniature avaient porté leur art.

Nous reproduisons ici une de ces jolies miniatures de la fin du XV° siècle. Elle appartient à M. Braemt, graveur du Roi, à Bruxelles, qui a bien voulu nous permettre d'en prendre copie. Nous lui en témoignons ici nos remercîments.

Ce petit tableau nous offre, au milieu, la Vierge avec l'enfant Jésus ; à droite Saint-Arnould, et à gauche Sainte-Catherine. Les deux personnages agenouillés sont Arnould Goethals et sa sœur Catherine, tous deux enfants de Philippe Goethals et de Marguerite Corthals. L'écu de droite porte les armoiries connues de la première de ces familles, avec la devise ordinaire: in als goet; celui de gauche a les mêmes armes, mais mi-parties de Corthals, avec une devise également parlante in als goet en cort. Cet Arnould, qui appartient à l'ancienne famille des Goethals, était licencié en droit de l'université de Cologne et maître ès-arts de celle de Paris. Il prit l'habit de chanoine régulier de Saint-Augustin dans l'abbaye de Sept Fontaines, sous le nom de Jacques. Plus tard, il entra au monastère du même ordre, au couvent de Melle, près de Gand, dont il fut le neuvième prieur et où il mourut en 1550 (1).

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Sa sœur, Catherine Goethals, devint religieuse à l'abbaye d'Oost-Eecloo, où elle fut chapelaine et boursière de l'abbesse. La miniature représente apparemment la prise d'habit religieux de ces deux membres de l'ancienne famille Goethals.

Ce charmant petit tableau est peint sur une feuille de parchemin, qui paraît avoir servi d'ornement au livre d'une des corporations de la ville de Gand. Du moins, c'est ce qu'on a assuré au propriétaire actuel.

Nous ne pouvons nous abstenir, en terminant cette note, de

p. 292.

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(1) VAN GESTEL, Hist. arch. Mech., t. II. Théâtre sacré du Brabant, t. II, p. II, p. 370.

faire une réflexion, qui jusqu'ici, croyons-nous, n'a pas encore frappé ceux qui se sont occupés de l'histoire de l'art en Belgique. Nous voulons signaler la différence immense qui existe entre le choix des sujets et la composition de nos maîtres du XVe siècle et de la première moitié du XVIe siècle, et la manière de peindre les mêmes objets par nos artistes de la fin du XVI° siècle et de la première moitié du XVIIo. Les Van Eyck et leurs successeurs traitèrent presque constaminent des scènes douces et tendres; ordinairement leurs tableaux nous offrent des parquets remplis de fleurs et de fruits, au milieu desquels ils placent des Vierges au visage serein et suave, ou de saints personnages au regard grave, mais calme. En un mot, les anciens maîtres cherchaient, avant tout, à plaire et parlaient de préférence aux sentiments du cœur. La douceur de l'expression est un des signes caractéristiques de cette École. Plus tard, au contraire (ceci s'applique tant aux artistes qui ont précédé Rubens qu'à ceux qui appartiennent à son Ecole), ce sont les passions fortes qui sont en jeu : des martyrs, des scè nes où le sang ruissèle sont choisies de préférence à d'autres. Quelle différence encore entre la manière de peindre le Christ au XVe siècle et celle de traiter le même sujet au XVIIe! Quelle différence entre les saintes Catherine et les saintes Dorothée de l'École de Van Eyck et les saintes Apolline, les saintes Cathe

rine de celle de Rubens.

Il nous paraît certain que les événements politiques du XVI° siècle, qui causèrent tant de malheurs à notre pays, qui offrirent tant de scènes de carnage et firent verser le sang sur tous les points des Pays-Bas, exercèrent la plus grande influence sur l'esprit de l'époque et habituèrent, en quelque sorte, les peintres à choisir des scènes non-seulement désagréables, mais même horribles, et qui auraient paru sans doute de très-mauvais goût, tant aux artistes qu'au public des temps plus reculés. C. P. S.

JUSTE-LIPSE DÉCHARGÉ DU REPROCHE DE PROTESTANTISME. Le curieux certificat suivant se rattache au retour de Juste-Lipse en Belgique et à sa nomination à l'université de Louvain. La plupart des auteurs affirment que ce savant, pendant son séjour en

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Hollande, avait professé le protestantisme, et que son retour au catholicisme fut dû surtout à l'influence de Martin Delrio et des Jésuites. Tout ce qui se rattache à cette période de la vie de Juste-Lipse a été raconté en détail par M. De Reiffenberg, de Justi Lipsii vita et scriptis, p. 18. à 21, dans les Mémoires des prix de l'académie de Bruxelles, 1823. Quoiqu'il en soit, la pièce que nous communiquons aujourd'hui au public semble prouver que Juste-Lipse n'a jamais complètement abjuré la foi de ses pères, ni professé onvertement le protestantisme.

Joannes A Campis, collegii Societatis Leodii rector, cunctis præsentes litteras lecturis vel audituris, in Jesu Christo Domino nostro S. D.

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. Cum ecclesiæ catholicæ et reipublicæ intersit, eos qui, ⚫ cum possunt, relictis hæreticorum et perduellium partibus, » ad ea loca revertuntur, ubi catholicæ religionis exercitium » viget, et catholicorum se unitati atque communioni sincere ‣ restituunt, in hac sana mente foveri; maxime si hujus modi sint ut catholicæ ecclesiæ exemplo et eruditione utiles esse queant: soleant autem illis multorum præjudicia multum nocere eo quod; vel quia timent vel suspicantur, vel malitiose ⚫ etiam ipsorum reditum calumniantur; et ipsi illos fugiant, et alios ab eorum familiaritate abstrahant; et propterea sic redeuntes cogantur non modo vitâ et innocentià propriâ, sed ⚫et testimoniis aliorum niti: ideo cl. viro Justo Lipsio I. V. licentiato veritatis testimonium à me petenti, nec volui nec potui id denegare. Versatus ille aliquot jam annis apud Bata» vos Leida professionem publicam litterarum in eâ Academiâ obiit ità, ut scriptis interea editis per totam Europam et ipse claresceret, et laboris sui fructum ad quam plurimos trans. mitteret; bellicis vel publicis curis sese non misceret; privatim à catholica religione non dissentiret; publice hæretico» rum ritibus aut mysteriis non communicaret; nulli hæresis › aut rebellionis auctor suasorque existeret; sed culpa ejus tota in eo consisteret, quod inter perduelles et hæreticos versabatur: concitus præterea inde se eripere ante aliquot annos; sed propter itinerum pericula notissima, aliquo jam progres

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> sus, coactus fuit redire. Hoc demum anno prætextu nundinarum Francofurtientium vernalium, et sumendæ causa valetudinis aquæ Spadanæ, inde discessit; et nihil prius habuit ⚫ quam, florentibus adhuc Batavorum rebus, magno suo et ▾ suorum periculo, ac non levi rerum jacturâ, ad gremium ecclesiæ catholicæ Romanæ palam et aperte redire. Itaque pio fervore atque impetu ab illis aliis partibus se avulsit; et ⚫ primum Moguntiæ, postea Coloniæ et Treviris, et demum hic ⚫ Leodii catholico ritu jam sæpius expiatus, catholicæ ecclesiæ ⚫a qua nunquam animo se disjunxerat, fuit reconciliatus ; ut nobis constat, fideli testimonio patrum societatis nostræ qui et in Germaniæ dictis locis et hîc Leodii confessiones ejus exceperunt et videmus id confirmari factis ac vitâ ejus quotidianâ cujus nos oculati quotidie testes sumus. Quæ quia › quantum homo de homine judicare potest, nobis constant, et pro certis exploratisque habemus: ideo dignum ducimus, » qui tanquam vere catholicus et de bonâ justàque bonarum ⚫ causâ bene sentiens, et cujus opera atque industria veræ fidei et reipublicæ potest esse admodum utilis ab omnibus honoretur, ametur, foveatur, eique hoc veritatis testimonium præsentibus hisce litteris, manu mea subscriptis et sigillo collegii societatis Jesu obsignatis perhibemus. Datum Leodii in collegio societatis Jesu IX Julij 1591.

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(L. S.)

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» JOES A CAMPIS. »

Ce curieux document a été découvert par M. le professeur Kickx, qui a eu l'extrême obligeance d'en enrichir notre collection de pièces originales relatives à notre histoire.

C. P. S.

LE DERNIER DES Elzevir. Les renseignements qui vont suivre, et qui ne sont pas sans intérêt pour l'histoire de la famille des Elzevir, sont restés inconnus à MM. Bérard et Nodier; ils sont extraits du journal de voyage du Dr C. A. Lämmermann, qui a fait un séjour en Hollande, en 1710 (1). Meusel

(1) Il mourut en 1742. On peut consulter sur lui: G. E. Waldau, Neue Beiträge zur Geschichte der stadt Nürnberg, t. II, 1. IX, p. 20.

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